Hanami avait gravi quelques débris à la recherche des otages, elles les avaient entendus, ou plutôt elle avait supposé entendre quelque chose, dans le doute, elle s'était précipitée vers l'endroit, elle avait dû grimper quelques débris, pas tellement, mais ils formaient une espèce de petite colline. Enfin une fois au sommet, elle les vit, les otages et Kei ! Bravo, il avait sans doute triomphé de son ennemi et sur le coup, étrangement, Hanami se sentit fière de faire équipe avec ce type. Malgré tout, ils semblaient avoir triomphé alors que tout était si mal partie. Hanami devait à présent descendre de sa montagne de débris, elle mit un pied devant l'autre, en était prudente, mais peut-être ne le fut-elle pas assez. En moins de deux, elle se retrouva à faire des roulades pour finir, le cul par terre aux pieds de tous ces morceaux de bétons. Elle était juste derrière Kei et les otages, elle se gratta la tête avec sa main valide, lâchant un sourire des plus gêné. Elle se releva rapidement, faisant comme si rien ne s'était passé alors qu'elle s'était pitoyablement vautrée devant des milliards de téléspectateur.
La demoiselle aux yeux bleus, se tenait au côté de Kei, elle lui fit un clin d'œil, elle avait bien compris que ce n'était pas fini et que la galère les guettait toujours. Ils avaient vraiment la poisse ses deux-là, sérieusement ! Il manquerait plus que les deux autres zigotos reviennent à la charge et là ! Cela serait la cerise sur le gâteau, que dis-je ? Le rhum dans le baba. Haha. Sans rien dire, Hanami se glissa sur le côté d'un des otages, heureusement qu'elle était tellement fine, comme un mikado. Elle passait du coup facilement partout. Elle n'avait qu'un bras, mais les nœuds étaient tellement mal faits que simplement tirer dessus les faisait se défaire. Avec quelques exercices de contorsion improviser, la jeune fille avait réussi à glisser sa main à l'endroit où la corde était bloquée. Elle fit le point de la situation en touchant tout ça, m'ayant que ce sens pour l'aider. Bon, cela ne s'annonçait pas tellement compliquer, en gesticulant comme un ver, l'otage avait du coincé le fil sur une espèce de crochet en ferraille, ou un morceau de ferraille qui avait tordu dans leurs chutes. Était-ce vraiment important ? Non, tout le monde s'en cogne. Avec quelques efforts rythmés par des grimaces, une langue tirée en pleine concentration.
Mais là, le drame. Alors qu'Hanami retirait lentement et avec de gros efforts la corde, un grincement terrifiant se fit entendre. Si elle l'enlevait, tout allait s'effondrer. Et il était évident qu'ils n'avaient pas le temps de chercher une autre solution. Et tant pis si tout cela leur faisait perdre des points. Elle jeta un regard en biais à Kei, pour qu'il comprenne qu'il allait devoir faire un dernier effort pour soutenir ce "toit". Si elle agissait avec assez de rapidité, elle n'aurait qu'à pousser les otages à l'abri et Kei n'aurait pas besoin de retenir tout ça très longtemps, il fallait réagir et agir vite. En quelques secondes, son doigt fit pousser la corde hors du morceau de ferraille, tout ce mi à trembler, de la même main, poser dans le dos de l'otage, elle le poussa fermement, mais doucement, l'obligeant à presser le pas, pour sortir de cet enfer. Sans un mot, ils sortirent tous les trois de ce trou de souris. Kei n'avait plus qu'à laisser ce qui restait de structure s'écrouler. C'était fini ?
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Alors qu'un des deux n'était plus en état et attendait que la fin fût annoncée -en victoire ou défaite-, l'autre se tortillait et s'il se relevait, il le regrettait. Le coup qu'il eut reçu n'était pas banal.
Quant au bâtiment, il était semblable à tous les autres quasiment ; en mauvais état.
Et les russes n'avaient pas rusé, ils avaient fait cela de manière brouillon. Ce n'était pas calculé, rien. Cette chance, ou malchance, faisait que les deux jeunes étudiants devaient se surpasser davantage, que leur quête allait bien au-delà que de sauver des otages, en plus de combattre des vilains.
Le bâtiment se fissura clairement à l'oeil nu à force de mouvement.
Le réflexe de Kei fut bon, et heureusement qu'il avait cet Alter, à mains nues, ça n'aurait pas été possible.
Quant à Hanami, bon réflexe aussi. Malgré un handicap marquant et conséquent, elle savait y faire.
Hanami avait réussi à extirper les otages, mais le reste du bâtiment s'effondrait immédiatement après. Soit Kei avait réussi à la suivre par une bonne communication entre les deux, soit il avait eu un moment d'hésitation avant de se retirer et il serait partiellement enseveli par les décombres.
Si les deux s'en étaient tirés, il ne leur restait plus qu'à sortir par les portes pour marquer la fin définitive.
Y a pas à dire, j'ai le sens des contradictions. Tandis que je retiens le toit de pierre, j'invite Hanami à défaire les liens des otages, m'évitant ainsi de devoir bouger et d'aggraver le tout. Mais bon, elle n'eut pas besoin de moi pour prendre l'initiative. J'étais on ne peut plus heureux de la voir, même si j'avais mal pour elle en la voyant. Nous pourrons nous reposer et panser nos blessures une fois ce calvaire terminé. Sans que nous ayons besoin de nous concerter, nous comprenons ce qu'il nous reste à faire : elle me regarde et je sais que tout se jouera à... Pas grand chose. J'inspire, j'expire, j'inspire... Je suis prêt. J'hoche de la tête et me prépare : au moment où elle déloge la corde, le tout se met à grincer dangereusement. Elle presse les otages à sortir. Je grince des dents en sentant la pression s'accentuant sur mon troisième bras. Plus par réflexe qu'autre chose, je pose mes mains sur les surfaces atteignables, comme pour atténuer les risques. Je ne dois tenir que deux secondes, rien d'insurmontable...
CRAC !
Je grimace. Au moment où le dernier pied quitte mon champ de vision, une fissure s'élargit d'un coup au dessus de moi. Tout va alors très vite : des fragments se détachent alors que les stries se répandent sur toute la surface du bloc, les pans de mur autour se craquellent dans la foulée et tous mes membres se mettent à trembler. La force exercée me fait perdre l'équilibre et, au moment où je me décide enfin à lâcher pour bondir en arrière, le premier morceau se détache et tombe. Tout s'est fait en moins de deux secondes.
Je tousse, je crache, je tremble encore... Mais je suis vivant. J'ai de la poussière dans les yeux et les larmes montent pour la déloger. Mon membre noir pend mollement à côté de moi - toujours attaché à mon corps heureusement - et je n'ai visiblement pas pu maintenir sa forme de main. Ma tenue est en piteux état, j'ai de nouveaux bleus et sans doute une nouvelle cicatrice sur le dos, vu la façon dont il me lance ! Et ce n'est pas la seule chose qui est douloureuse. J'ai un genou en sang, ouvert sur le dessus... On ne voit pas l'os, c'est sans doute considéré comme léger, mais ça fait un mal de chien ! J'essaie de tendre le bras droit pour presser la blessure... Mais il ne se lève pas. Je tourne la tête et constate que l'épaule est délogée. Cela a dû arriver quand j'ai tenté de m'écarter tout en retenant la bâtisse, nettement plus lourde que moi... Faut quand même être sacrément con pour s'imaginer herculéen dans ces moments-là. Je jure de redoubler d'efforts aux cours d'éducation physique ! Ah au fait :
- Est-ce que... *tousse* Est-ce que tout le monde va bien ?
Faut pas perdre de vue ce qu'il se passe hein... Au final je les vois tous les trois derrière moi. Je m'apprête à exprimer mon soulagement, tout en me relevant, mais la douleur à la jambe me fait lâcher une grimace disgracieuse dans leur direction... Pas sûr qu'ils captent le message, ou alors pas le bon. Je claudique en allant dans leur direction. J'ose un dernier regard vers mon adversaire de tout à l'heure, par pure précaution. J'ai l'espoir que plus rien ne puisse arriver maintenant. Dans le cas contraire... Au point où on en est, plus rien ne peut me surprendre.
- Dès qu'on sort, j'exige une augmentation de paie.
L'une des ex-victimes me regarde avec l'air de dire : "Mais t'es même pas pro encore...", ce à quoi je réponds avec un regard du genre : "Fais pas chier avec les détails !".
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La jeune fille épousseta ses vêtements d'un revers négligé de sa seule main valide. Elle regardait tout le monde, pour s'assurer que personne n'avait de gros bobo. Elle fit des yeux énormément ronds quand elle vit Kei. Au final, il avait bien morflé et le pire ce n'était pas pendant son combat. Elle soupira en le voyant clopiner.
- Est-ce que... *tousse* Est-ce que tout le monde va bien ?
Les otages répondirent d'un signe de tête, ils n'avaient pas l'air très bien, mais, cela était plus mental que physique. C'était juste un examen et ils avaient failli se prendre un morceau d'immeuble sur le coin de la tronche, c'était du sport mine de rien. Hanami répondit par Kei par un grand sourire et un pouce levé. Non ça n'allait pas, pas bien du tout, elle souffrait le martyre, elle s'était plusieurs fois surprise à essuyer une larme de douleur d'un coin de son œil. Elle voulait que tout cela se termine au plus. Elle n'en pouvait tout simplement plus. Elle lâcha quand même un petit rire à la réflexion de Kei sur l'augmentation. Tu m'étonnes, ils n'étaient pas pro, mais risquaient quand même leur vie pourquoi ? Un p'tit bout de papier. Soyons sérieux ! C'était vraiment une école d'inconscient, pas étonnant, que sa mère avait fini en maison "de repos" après tout ça.
Rien n'était fini, même si un de leurs adversaires étaient à terre sans bouger. Blessé physiquement et peut-être même dans son ego, l'autre semblait se tortillait dans tous les sens, elle avait peur qu'il finisse par se relever. Hanami le toisait du coin de l'œil, ils allaient sûrement devoir encore se battre et elle n'en avait plus la moindre force. Sans compter que Kei s'était visiblement bien amocher en essayant de retenir les débris. Quel homme courageux. Hanami posa sa main valide sur son épaule, doucement et lui souffla. "On ferait mieux de dégager rapidement avant qu'il nous tombe dessus". Dit-elle tout en faisant un signe de tête vers le Russe qui semblait se relevait assez difficilement. Ils ne devaient plus leur rester beaucoup de temps, la fille aux cheveux roses aborda un sourire assez confiant, bien que ce n'était pas le cas intérieurement. Elle poussa doucement les otages, les incitants à marcher vers la sortie une main dans le dos. Hanami proposa son épaule droite à Kei pour qu'il s'appuie dessus.
Il fallait sortir rapidement et plus vite que ça, il ne fallait pas laisser le temps à l'autre type de se relever, même si elle ferait du mal à Kei, même si elle l'obligerait à faire encore un effort des plus douloureux, elle força tout le monde à presser le pas. La porte se rapprochait, pas assez vite à son goût, mais elle était là, tout prêt.
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Le bruit assourdissant des débris tombants remplissait le paysage.
Le temps qu'ils prissent leur décision, qu'ils rassurassent les otages, qu'ils marchassent ; Medved atterrit devant eux. « Vous pensiez pas vous en sortir alors que j'étais toujours valide. »
Et ce dernier était de nouveau en ours, grognant en étant sur ses pattes arrières. Il semblait effectivement être passé outre le coup, jouait-il ou était-il vraiment rétabli ?
Quant à Kulak, il était sur le dos au loin, attendant visiblement la fin car ses doigts n'allaient pas se remettre seuls.
Les otages, désormais libérés et intacts -enfin, de minces égratignures étaient sur eux mais rien d'alarmant du tout-, se mirent immédiatement derrière les deux jeunes héros.
Certes, la sortie était à cinquante mètres derrière le russe, mais il n'allait pas les laisser passer sans problème. « Vous ne gagnerez pas. »
Je soupire bruyamment. J'ai cumulé tellement de stress, de faux-espoir et d'adrénaline que, maintenant la pression retombée, me retrouver avec un nouveau problème sur le dos suffit à faire déborder le vase. La fossette au coin de mon oeil tressaute, signe que je suis agacé. J'ai le temps de jeter un oeil sur mes comparses : les otages n'ont pas le droit d'agir et Hanami est... Limitée. De mon côté, je ne suis pas tellement mieux. Le principal ennui, c'est mon genou ensanglanté. Je ne serai pas capable de m'éloigner de Medved suffisamment vite s'il est réellement remis. Que faire dans ce cas ? Les solutions se comptent sur les doigts d'une main, et encore, pas complète. J'ai beau peser le pour et le contre, rien n'y fait. J'en viens toujours au même résultat. J'ai envie de rentrer chez moi et de me siroter un thé chaud avec une assiette de biscuits, enroulé dans une couverture devant la télé... Là tout de suite, je place ce désir au même niveau que mon rêve de devenir un héros riche et influent. Surtout riche. En charge d'un quartier peinard dans un secteur tranquille. Mais comme dirait l'autre : on a rien sans rien. Personnellement je trouve la demande disproportionnée par rapport à l'offre.
Dans tous les cas, j'ai un rôle à jouer et malheureusement je dois m'y atteler sans perdre plus de temps, car l'ours en face est déjà en train de se demander lequel de nous croquer en premier. Et évidemment, galanterie mise à part, il me faut échanger nos rôles avec ma partenaire :
- Hanami, tu pars avec les otages. C'est à mon tour d'occuper l'adversaire.
J'inspire un coup, histoire de booster ma résolution, et termine :
- Pas de négociation possible. De toute façon j'peux pas l'empêcher de me rattraper avec ma jambe dans cet état. Autant en profiter pour le ralentir...
Je me retourne à nouveau vers Medved, ne cachant ni ma frustration, ni mon envie d'en finir vite. Ce n'est plus la peine de jouer la comédie avec lui. Il n'est certainement pas bête au point de tomber deux fois dans le même piège. Et je ne suis pas capable de dire à quel point il est en forme. Sa fourrure est épaisse et je peux attester de la rudesse de son cuir... J'englobe mon épaule démise avec Black Mantle et, d'une pression sèche et rapide, je replace l'os dans son emplacement. Le claquement est sonore, la douleur est lancinante, mais je pince les lèvres et retiens mes larmes, fronçant davantage les sourcils. J'essaie de bouger mes doigts et de remuer le bras pour voir si tout est en ordre et, satisfait du résultat, considère qu'il est temps de s'y mettre :
- Prêt pour le deuxième round, mon gros ?
Je me mets en position, prêt à en découdre une dernière fois avant que l'épreuve ne s'achève. Ce qui est sûr, c'est que d'ici neuf minutes, au moins l'un de nous sera au sol.
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Voilà ce qui se passe quand on passe plus de temps à causer qu'à agir. L'autre élève s'étaient relevés et Kei et Hanami étaient bien dans ce qui semblait être une merde sans nom. Il semblait frais et dispo pour la baston alors que les deux comparses de Yuei n'était pas au plus haut de leurs formes. Elle en avait presque envie de pleurer, comme un bébé tellement qu'elle était frustrée, tellement tout, c'était si mal passé. Elle soupira longuement, comme un souffle de désespoir.
- Hanami, tu pars avec les otages. C'est à mon tour d'occuper l'adversaire. Elle fit "non" de la tête. Il était en aussi mauvais état qu'elle et la jeune file n'allait sûrement pas le laisser se battre seul, ce n'était pas une option. - Pas de négociation possible. De toute façon, j'peux pas l'empêcher de me rattraper avec ma jambe dans cet état. Autant en profiter pour le ralentir...Raaaah ! Il avait le don de la foutre en rogne ! Elle lâcha un "Tss" puis se tourna vers les otages. Ils faillaient qu'ils sortent d'ici rapidement. Hanami leur adressa quelques mots réconfortants. Elle se retourna vers Kei et leva son pouce. "Tu vas tout déchirer".
La jeune fille aux cheveux roses fit volta face, Saisissant la main d'un des deux otages, les obligeant tous les deux à la suivre. Par précaution, elle s'éloigna un peu de la zone ou se tenait son coéquipier, histoire de l'éloigner de la menace de l'ours. Elle emmena les otages assez rapidement, il n'était plus question de marcher prudemment, ils n'avaient plus le temps à partir de maintenant, il fallait courir, comme si sa vie en dépendait.
Du coup, Hanami et les otages firent un petit détour, pour se retrouver sur le chemin qui menait vers la porte. Hanami s'arrêta, jetant un coup d'œil a Kei. Elle ne voulait pas passer cette porte sans lui, est-ce qu'elle pouvait encore se permettre d'attendre ? C'était sûrement un risque inutile. Il fallait mettre les otages en sécurité, cela devait être sa priorité. Bon, dernière ligne droite, on ne s'arrête pas et on fonce directement vers la porte ! C'est partit ! Elle se remit à courir accompagner de près des otages, elle était un peu derrière eux, histoire de couvrir leurs arrières au cas où. La porte était là, à porter de mains, il ne restait que quelques mètres entre eux et elle.
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Medved avait un objectif clair : Ne pas les laisser amener les otages à la porte.
Il ne bougea pas pour voir leurs agissements. Il grogna légèrement d'impatience, et il eut une légère douleur mentale en le voyant remettre son épaule. Il devait s'y connaître pour le faire, mais apparemment ça a fonctionné. Les deux étaient amochés, c'était facile.
Kei se mit en avant, tandis qu'Hanami fit le tour, c'était sur elle qu'il fallait se concentrer car elle avait les otages. Medved recula alors pour foncer à quatre pattes lourdement vers le jeune héros. Il se rapprocha avant de se redresser, pour lancer de la poussière vers Kei, espérant l'aveugler puis de repartir dans la direction opposée pour foncer vers Hanami.
« Tu ne vas pas les faire sortir de là ! »
Si la poussière avait fonctionné -et il n'en manquait pas vu le désastre du lieu-, Kei n'aurait aucun impact.
La vision de Hanami était simple : Une masse lourde fonçant sur elle, si elle continuait de foncer tête baissée vers la sortie, l'impact sera énorme pour elle.
Du moins, il pense être le seul à être amateur de coups fourrés. Cela fait bien longtemps que j'exerce dans le milieu, je m'y connais en bassesse et en diversions ! Trois choses l'ont trahi dans ce court laps de temps... Premièrement, nous savons tous les deux que la cible qu'il doit prioriser est Hanami, puisqu'elle accompagne les otages et est contrainte de nous contourner pour atteindre la sortie. Deuxièmement, il suffit de regarder où les yeux de son adversaire sont dirigés avant qu'il ne se mette en action pour comprendre la suite : en l'occurrence, la dernière qu'il a regardé est ma partenaire. Troisièmement, j'ai été sauvé de justesse par ma propre crainte d'être percuté en esquivant sur la gauche, juste avant qu'il ne lève la patte pour me surprendre avec la poussière.
Cela ne m'a pas empêché de me retrouver presque à plat ventre sur le bitume... Je le vois changer de direction aussitôt, ne prenant même pas le temps de me neutraliser complètement. Pour que son équipe l'emporte, il faut à tout pris stopper Hanami et récupérer les otages. Sans plus réfléchir, j'étire mon membre noir du mieux que je peux, espérant l'atteindre avant qu'il ne soit hors de portée.
- Faites gaffe !
J'essaie de prévenir les coureurs du danger. Mon "tentacule" s'enroule autour de la patte arrière de Medved... Deux choix de figure : soit je parviens à le déséquilibrer et le faire tomber ; soit je le freine l'espace d'une seconde, avant de me faire traîner à sa suite.
Je regrette déjà.
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La porte était juste là, a deux ou trois mètres, même pas. La jeune fille était à bout de force, a bout de souffle. Elle entendit un sifflement dans ses oreilles et un avertissement au loin lancer par Kei. Sans réfléchir elle se retourna, voyant une grosse boule de fourrure et de rage lui fonce dessus. Elle était mal, elle avait sacrément morflé avant et là, si elle se le prenait de plein fouet, s'en était fini d'elle. Elle hurla aux otages de se cacher, de se mettre a couvert puis, sans vraiment réfléchir à la suite, elle activa son alter, essayant tant bien que mal de créer une bourrasque assez forte pour ralentir l'ours, le déstabiliser, peu importe, il fallait une demi-seconde de moins, un faible ralentissement de ses pas pour qu'Hanami puisse rouler sur le côté et éviter son assaut. D'ailleurs, elle l'a vu, l'infime chance d'esquiver. Elle fit un saut sur le côté qui finit en roulade à même pas un petit mètre à côté.
Tu pensais m'avoir comme ça mon gros nounours ? Elle lui tira la langue, par contre pour faire de l'ironie et balancer des saloperies pour foutre tout le monde en rogne alors pour ça, elle avait encore de la force ! Mais bon, il était évidant qu'ils n'avaient pas le temps de s'occuper de lui, même a deux, même s'ils avaient l'avantage du nombre, le temps s'écoulait beaucoup trop vite et il en restait trop peu. Hanami jeta un coup d'œil à Kei, puis aux otages a couvert derrière un gros rocher. Est-ce qu'il fallait qu'ils passent obligatoirement la porte accompagne d'un des deux apprenti-héros, où... ? Raaah, elle voulait juste rentrer chez elle, elle ne voulait plus que ça. Son bras la faisait terriblement souffrir encore et la douleur montait crescendo à chaque fois qu'elle faisait des efforts, elle n'en pouvait juste plus. Elle avait du mal à contrôler les afflut de sentiments qui la parcouraient et du mal à retenir les larmes de douleurs qui avaient tendance à naître aux coins de ses yeux. Pourquoi elle n'était pas fichue de voler avec son Alter de merde ?! Elle n'arrivait à rien, elle aurait pu balancer une impulsion vers la sortie avec les deux otages, mais elle n'était pas capable de le faire. Elle soupira intérieurement. Putain, mais qu'est-ce qu'on va faire ? Elle n'en avait aucune idée, elle n'avait plus les idées claires, tout allait mal de son esprit, il était trop embrumé et elle n'arrivait pas à y mettre de l'ordre.
OH et puis merde ! Cracha-t-elle. La demoiselle fit volte face, faisant un geste aux civils de courir, à pleine vitesse de préférence, elle s'élança derrière eux. L'ours était arrêté et elle comptait sur Kei pour le retenir les deux derniers mètres restant, les quelques secondes qui les séparaient de cette immense porte, histoire qu'elle mette même un seul pied de l'autre côté. C'était tout ce qu'elle demandait. Elle courrait de toutes ses dernières forces, elle ignorait les signaux d'alarme de son corps, les vertiges, la migraine qui martelait violemment sa tête, la douleur lancinante de son bras, le voile devant ses yeux, la douleur et la lourdeur de ses jambes, elle n'avait qu'une chose à faire et il fallait qu'elle y arrive. Elle n'avait pas le droit à l'échec.
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Medved grogna fortement quand Hanami esquiva. Il sentit vivement quelque chose à sa patte et attira brusquement Kei à lui. Le coup qu'allait recevoir l'étudiant était destiné à le mettre hors d'état de nuire.
Sauf que l'énervement du russe le détourna de son objectif principal. Il leva le poing serré, prêt à frapper de plein fouet Kei quand il arrivera à ses pattes.
Une sonnerie retentit alors partout pour annoncer la fin. Medved tourna la tête et les deux otages avait dépassé la ligne. L'objectif avait été réussi : Faire atteindre les otages la ligne. Le temps restant indiquait 7 : 23.
Medved grogna avant de reprendre forme humaine, lui n'avait quasiment rien eu. Son ami russe fut rapidement emmené à l'infirmerie. D'autres infirmiers arrivèrent près des deux étudiants pour les emmener vivement aussi.
« Nos deux étudiants ont RÉÉÉÉUSSIIIII !! »
Cria-t-il dans son micro.
Une fois à l'infirmerie -il n'y avait que les deux-là, les deux russes étaient dans une autre chambre-, après les soins faits, une musique de guitare se fit entendre, se rapprochant de plus en plus de leur chambre avant que la porte ne s'ouvrît sur un petit garçon aux vêtements simples, proches du survêtement. Il avait une guitare blanche au style mexicain. Il s'arrêta en rouvrant les yeux et dit :
« Holà chico y chica. Je suis Rafael Abril, 1ère année du Mexique. J'ai vu votre combat et je venais vous féliciter pour cet exploit, vous avez su gérer autant la partie otage que la partie combat. Si vous avez décidé de les mettre hors d'état de nuire, les deux, vous n'auriez pas réussi. »
Il posa sa guitare pour les applaudir en souriant, sincère.
Hanami courrait encore, avec de plus en plus de difficulté, l'épreuve l'avait fortement fatigué et sa blessure ne l'aide pas non plus. Elle entendit une sonnerie. Elle s'arrêta, perdant tout espoir, finalement, ils avaient perdu ? Une voix résonna dans l'arène, puis des cris de joie, des sifflements... "Punaise..." Ils avaient gagné ?... Elle n'en revenait pas, elle jeta un coup d'œil devant elle, les otages avaient passé la porte, punaise, ils avaient gagné !!! Elle aurait pu sauter de joie, sauter même sur Kei qui devait être aussi mal en point qu'elle, tellement qu'elle était heureuse, mais elle ne pouvait plus faire le moindre geste. Elle tomba à genoux sur le sol se tenant le bras, dont la douleur était de plus en plus insupportable, l'adrénaline de l'épreuve était redescendu, de ce fait la douleur était réapparut aussi vite. Hanami avait la vue qui se brouillait, elle réussit à voir les infirmiers se déployer à une vitesse folle, emporter l'élève Russe, donner un coup de main a Kei, l'aider elle. D'ailleurs, quand il passa près d'elle, la rose leva son pouce en guise de signe de victoire vers le garçon. "On a putain de tout déchirer !"
Hanami se réveilla, sûrement bien plus tard. La tv était allumé, elle était allongé dans un lit, sur celui d'à côté, était Kei, qui semblait profondément endormi. C'était une sacrée journée, la douleur à son bras semblait s'être amoindris, non pas pour lui déplaire. Elle regarda la tv, ou défiler des combats d'élèves, certains la faisait écarquiller des yeux, tellement c'était génial ! La crème des futurs héros. Hanami regarda autour d'elle, certaines de ses affaires étaient aussi dans la chambre, elle tendit son bras valide vers son téléphone, elle l'alluma pour voir, un message de son frère et de son père, un grand sourire étira ses lèvres rosés. Elle le reposa sans même prendre le temps de répondre, elle était encore tellement fatiguée de tout ça, ils comprendraient. Elle se rallongea, regardant le plafond blanc. Mais la jeune fille se redressa quasiment aussi vite, avec un peu de difficulté certes, mais, cette musique se rapprochant, elle était bien curieuse de savoir ce que c'était. Hanami n'eut même pas besoin de sortir de son lit, que la porte s'ouvrit, un type passa la porte, jouant de la guitare. Il félicita les deux jeunes. C'était sympa de sa part, même si Hanami n'avait aucune idée de qui c'était, elle jeta un coup d'œil à Kei... Ils les applaudirent. Hanami se sentit rougir, gêner de cela, c'était bien une première pour elle. Elle remercia le garçon. C'est vrai qu'il avait raison, s'ils avaient essayé a tout pris de mettre les deux Russes KO, ils auraient lamentablement perdu. Ils n'avaient pas vraiment eu de plan d'action, mais, leur travail d'équipe n'avait pas été aussi sale que ça, même s'il est évident qu'ils auraient pu faire tellement mieux. Mais au final, c'était le résultat qui comptait et leur victoire en était bien une, même si Hanami aurait aimé passer dignement la grande porte aux côtés des civils.
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Dit-il en riant, il regarda alors la jeune étudiante.
« Vos deux Alters sont différents, tu sembles avoir un Alter de distance et lui de corps-à-corps. Vous pourriez vous compléter sur ce point ! »
Il se mit entre les deux lits, la guitare posée contre un mur, les mains dans les poches de sa veste.
« Si vous me permettez, enfin, tu me permets car Kei semble dormir. Ta première erreur a été de venir tenter de frapper au corps-à-corps un Alter qui littéralement... a détruit un bâtiment. Si tu n'avais pas fait cette erreur, peut-être que les choses se seraient mieux passées. Mais le russe a aussi fait une erreur, c'est de frapper comme un dératé pour retrouver la pleine puissance de son Alter sauf que ses mains n'ont pas suivi et donc... il était une proie facile et c'est là où tu as gagné. »
Il se tourna vers Kei.
« Son erreur a été de ne pas assommer l'ours, il l'a juste mis à terre avec un coup de poing dans le ventre, mais même pour nous, une constitution "normale", on se relève au bout d'une minute. S'il l'avait assommé, ce serait mieux passé aussi. Vous avez bien joué car vous avez réussi, j'espère que vous vous en sortirez ! »
Dit-il en souriant en les regardant tour à tour -même si un des deux dormait-.
Rafael, c'était dirigeait entre les deux lits. Est-ce que Hanami était là, capable de supporter ce qu'il allait raconter, elle n'en était pas si sûre, elle aurait sûrement juste voulu le foutre à la porte un coup de pied au derrière, mais au final, non, parce qu'il avait totalement raison et sur toute la ligne ! C'était la pire erreur qu'elle avait pu faire, foncée tête baisée sur l'ennemi. Mais, à ce moment-là, elle n'avait pas réfléchi plus loin, elle avait pensé que Kei avait fait une superbe diversion et qu'elle aurait pu frapper fort, mais, manque d chance, manque de vitesse aussi, peut-être, son attaque surprise avait lamentablement échouée, lui causant une grave blessure qui, selon les dires des médecins mettrait du temps pour guérir complètement. Elle baisa la tête, honteuse d'avoir été si nulle et surtout irréfléchi, elle avait pensé sauter sur une occasion en or, n'imaginant pas une seconde qu'il la contrerait si facilement, un soupire sortir d'entre ses lèvres. Quelle tristesse. Le Russe aussi avait fait cette erreur, et d'un côté Hanami l'en remerciait, sans ça, ils n'auraient jamais pu en sortir victorieux. Elle ne fit qu'acquiescer à ses dires, sans dire le moindre mot, au final, cela ne servait a rien qu'elle se justifie pour ses choix et ses actes.
Kei avait été super ! C'est vrai qu'il avait fait aussi certaines erreurs, de toute façon, c'est ça être humain. Elle souriait doucement, il était épuisé et bien qu'elle savait qu'ils avaient fini par bien réagir à quelques reprises, elle était fière d'avoir gagné, même si leurs combats, leurs plans étaient laborieux voir inexistant. Ils avaient affronté de redoutables adversaires et ce qui les attendait après l'école serait sûrement bien pire. Hanami remercia e garçon, c'était sympa de sa part d'être venu les féliciter et de leur souhaiter un bon rétablissement. Et puis en y repensant, c'est vrai qu'ils faisaient un bon duo.
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