Ketsueki n'a pas perdu une seule miette du spectacle.

Ce n'est pas simple de détailler pareil flot de violence. Et pourtant, ça se fait. La partie "transformation" de l'alter n'est pas ce qui l'a interpellé le plus... mais il faut l'avouer, rendre à César ce qui revient à César. Les yeux fins du sanguinolents se sont écarquillés à voir sa main devenir une gigantesque gueule de dragon. Un soupir de soulagement s'échappe alors puisqu'en effet, la surprise d'une transformation si surprenante l'aurait bien surpris dans le feu de l'action.
Sa queue, l'utilisation qu'elle fait surtout, reste ce qui le marque le plus. Ca et... disons que lorsqu'on a une gueule de dragons à la place de la main ? On aurait tendance à se reposer dessus, clairement.

Pas elle. Bien trop souvent, on croise quelqu'un qui abuse de son alter... mais une arme ne vaut que son manieur passé un certain pallier. Et que sont les alters sinon des armes naturelles ? Ses capacités acrobatiques d'une manière générale... sa brutalité aussi, à voir sa rafale de coup de tête, Ketsueki eut une expression forcé de douleur. Légère puisque peu expressif par nature mais... aïe, a-t-il pensé, incapable de dissocier du spectacle.
Très vite pourtant, il a su reprendre ses esprits.

C'est une combattante au contact... mais très mobile et vive ; est-ce que sa gueule de dragons sait cracher du feu ? Bref, brisant sa contemplation, le sanguinolent n'offrit à Onyx que trois applaudissements sans engouements alors qu'il se met en marche. Une fois les applaudissements finit, il s'élance immédiatement et dans son élan, sort une lame pour s'ouvrir le poignet. Dans le creux de sa paume, une poignée "caillasses" de sang solidifiés se forment.
Ketsueki dévale les escaliers, quatre par quatre et arrive au couloir... des hommes s'agitent déjà, ayant de manière prévisible entendu un peu de boucan venant du dessus.

Par chance, la porte de l'appartement qu'il cherche est assez proche ! Sans attendre, il jette avec force les caillasses de sang pour surprendre les hommes de mains, préférant se protéger ou esquiver de te tirer à vue. Une réaction, entre nous, raisonnable puisque selon l'alter, un jet de matière rouge non identifiée peut vite avoir de graves conséquences.
De manière vive et mécanique, Ketsueki enchaine les coups de pieds sur les points de fermetures de la porte, finit par l'enfoncer au deuxième.

L'homme est là... un quarantaine grassouillet vêtu d'un costard, relativement sobre mais en décalage avec l'immeuble miteux qui lui sert de repaire... et qui tient l'intrus en joug d'un pistolet. L'intrus en question poursuit son avancée mais se penche et s'accroupit, enchaine d'une roulade pendant que les coups de feux fusent.
Puis se relèvent sur le flanc de la cible qui s'essaye à un coup de poing maladroit.

D'un pas calme en arrière, Ketsueki l'esquive et se saisit du poignet de l'homme, du torsion de son articulation, c'est tout son bras qui plie. Le tenant en clef de bras, le sanguinolent tient son poignet plaqué contre son dos... le remonte jusqu'à l'omoplate et plaque sa lame sous sa gorge.
Puisque sa comparse est là aussi, le sanguinolent lui jette un regard... qui se veut rassurant... ?

" Lâche ton arme, pour commencer. "  Et pour seule réponse, le preneur d'otage a le droit au doux son d'un pistolet qui tombe à terre. Immédiatement, du bout de pied, l'homme envoit l'arme à feu à sa collègue. Froid comme la mort, la lame du sanguinolent s'enfonce, justement, jusqu'à ce que la gorge de l'homme saigne un peu. " Continue comme ça et tout va bien se passer. Que je t'explique. "

Calme car, Ketsueki le sait bien, aucun homme de main ne fait quoique ce soit sans que sa paye ne soit assuré. Ou sans qu'il ne soit certain qu'elle soit assuré. Personne ici ne souhaite voir cet employeur mourir... et ce n'est pas par loyauté mais par pur appât du gain.
De toute façon, on attends pas d'un proxénète l'honneur nécéssaire pour préférer la mort au déshonneur de la réédition.

" Maintenant, on va très calmement discuter de la somme d'argent que tu vas me donner en échange de ta vie. "

" Ah o- " Chaque respiration trop brusque, chaque mot prononcé trop fort... force un peu plus sa gorge contre la lame, ce qui n'a rien d'agréable. Physiquement, ça l'oblige déjà à rester calme et à ne pas monter sur ses grands chevaux, c'est tout naturellement que son esprit suit. " Tu as besoin de moi en vie pour sortir d'ici avec la tienne... tu ne me tueras pas... "

Le poignet du proxénète, qui était au niveau de ses omoplates, remonte alors d'un brusque à-coup jusque par-dessus son épaule et tord sa posture, penché dans une position... disgracieuse. Et encore une fois, un esprit ne peut que suivre le corps. Si vous avez la tête basse et les épaules rentrés, vous ferez difficilement le fier.
Ainsi penché, c'est une belle illustration de sa position dans la discussion.

" Besoin... est un bien grand mot. Pour sortir d'ici sans un combat qui ne m'intérèsse pas, j'ai besoin de toi en vie, là oui... en vie mais pas entier. Maintenant, on va très calmement discuter de la somme d'argent que tu vas me donner en échange de tes doigts et de tes bijoux de famille. "

L'homme résiste... mais finalement s'exécute, pointant du doigt l'endroit où il dissimule son argent. D'un geste de la tête, Ketsueki fait signe à Onyx de s'en emparer et, sans vérifier qu'elle l'ait forcément fait, sort de l'appartement avec son otage. L'otage dissuade des propres hommes de faire quoique ce soit et se laisse trainer sans encombre jusqu'au toit.
Lorsque la demande est faite, avec froideur, d'être laissé seul sur le toit, l'otage lui-même ordonne à ce que ce soit fait.

Désormais, Ketsueki et son otage font face à Onyx. Ironiquement, la demande de rançon n'est adressé à personne d'autre que l'héroïne.

" Maintenant, c'est l'heure d'honorer ta part du marché... " Dit-il en la regardant, brusquant un peu plus son otage sans sourciller. " ...puis j'honorerais la mienne. J'ai mon argent et tu as ton homme, en vie. "

Dorénavant, c'était à lui de jouer et de faire ses preuves : et surtout ne tuer personne. Assommer, un peu méchamment, ce n'était pas un problème. Tuer était tout autre chose. En tout cas la dragonne le suit à son rythme, qui est bien plus rapide et réactif cette fois. Prête à se défendre néanmoins en cas de dérapage, la Rouge l'examinait des ces actions.
Première action : le jet de la caillasse de sang. Pour idée, parfait pour détourner les gestes, et créer les réflexes les plus humains. Ainsi, cela ouvre la voie pour entrer dans le bureau. Parfait, la Dragonne sourit : l'homme savait y faire. Mais ce sourire était à double sens : ce n'était ni bien, ni mauvais. Cela en disant assez long, comme pas assez. Décidément, sa curiosité la démangeait de plus en plus cruellement !

Pour la suite, Ziendra se contente de regarder, les bras croisés en tenant sa posture menaçante tant que possible : ça offre une petite aide dans la menace à Ketsueki, bien qu'il n'en avait pas spécialement besoin vu sa capacité à se faire écouter.
L'arme du grassouillet roula jusqu'à Ziendra qui l'attrapa de la queue pour la prendre en main tout en l'examinant. Disons que notre Dragonne n'avait jamais vraiment tenu une arme, et fut surprise de voir que c'était plus lourd que son imagination. Enfin, n'en montrant rien à qui que ce soit, elle se contentait de jouer avec pour garder son rôle d'intimidation.

Mais aucunement, elle ne parla ou agit. Se contentant de regarder, d'admirer l'efficacité du sanglant, et aussi de se rendre compte de sa dangerosité. Grinçant intérieurement des dents, elle finissait par se demander dans quoi elle s'était encore embarqué : mais peut-être qu'ainsi elle mettrait les mains sur du gros poissons ? Il fallait savoir se servir de ce genre d'imprévu....
Toutefois se faire commander d'un geste de la tête déplut à la Dragonne, qui le garda pour elle néanmoins pour ne pas éveiller de soupçon chez l'ennemi. Alors, se rendant à la cachette, elle sortit le fric finement ranger dans une bonne mallette. Au moins, Ketsueki serait satisfait, enfin, normalement.

Le départ se fit plus calmement, avec les petites mains qui baissèrent leurs armes aux ordres du patron. Au moins, pas besoin de se fatiguer. Enfin, ils arrivèrent au toit, seuls avec l'otage. Puis Ketsueki fit face à Ziendra, qui le pris plutôt mal.

“Je te rappelle que j'étais avec toi ici. Alors on calme ses bourses.”

Soupira t-elle, avant de chopper le mec avec la gueule du dragon, et filer la malette à l'autre abrutit de sanguilonant.

L'homme qu'elle tenait commença à s'agiter à l'échange, ne comprenant plus s'ils étaient équipiers ou non. La jeune femme le frappa clairement dans l'entre-jambe, avant de l'attraper de sa main normal au cou et l'ordonner de se taire s'il ne voulait pas finir par apprendre à voler de son propre toit.
Ziendra n'avait pas de pitié : oh si elle n'avait pas la raison, elle le broierait littéralement. Mais ne pouvant rien en faire, elle se contenta de le renverser au sol, et lui chopper la main droite, tout en le maintenant face contre terre.

“Bon, toi, j'ai envie de te laisser un souvenir. Pas pour l'argent, mais pour tes actions... Qui te rappelera que plus tu t'enfonces, plus tu auras la chance que je vienne en finir avec ton gras. Mais je pense que ce souvenir sera assez vivace pour toi....”

Elle le relâcha, le laissa s'éloigner alors qu'elle s'approchait de Monsieur Glaçon. Bien entendu, alors qu'elle tapa l'épaule de Ketsueki pour lui dire de partir, l'homme hurla à ses hommes de venir. Le contraire aurait été surprenant. Mais ne désirant pas tuer, ni rien, elle avait été obligé de le relâcher.
Par conséquent, la Rouge se retourna pour faire face aux individus armés, levant un instant les mains en les regardant. Puis, doucement, une d'elle se glissa dans son dos comme pour se gratter.

Fouillant dans son dos, à sa ceinture, elle agita l'autre bras pour tenter de calmer les esprits chauds qui l'insultaient et commencé à tirer. La police ne devrait pas tarder avec ce boucan. Et les mouvements pour éviter les balles devenaient compliqués... Alors, roula au sol une fumigène artisanal, qui cracha soudainement laisser l'opportunité à Ziendra de sauté hors du toit et de se rattraper sur l'autre avec son bras, et de continuer jusqu'à finir sa chute au sol, sa queue remuant de satisfaction en regardant vers les toits et de voir l'agitation.

Puis, elle s'éloigna dans d'autres rues, à la première apparition de gyrophares, et se planta dans un endroit on attendant de localiser de nouveau monsieur Glaçon, et lui apprendre ses manières : elle n'offrait pas un peu de confiance pour qu'il lui parle comme ça comme une remise de rançon. Non mais...  Et puis il était pas débutant, pourquoi n'avait-il jamais commencé par là de lui-même ?!
Ce mystère ambulant la titillé, elle qui n'aimait pas ne rien savoir... Elle devait en apprendre plus, quitte à se battre.

D'un coup d'oeil elle finit par le réparer, il avait bien fuit : tant mieux. En espérant que cela soit sans le moindre maux physiques inutiles ! Elle se laissa glisser devant lui, les bras croisés, semblant attendre un lot d'excuses et des remerciements. Sa queue fouettait le vent derrière elle d'un air vraiment peu satisfait.
Puis, soudain, elle choppa le col de celui-ci pour le baisser à elle, quitte à se faire couper sur le coup. Qu'importe son sang à elle qui coule, ou la douleur... La curiosité effacer cela pendant qu'elle colla son front au sien.

“T'es bien trop doué pour être une pauvre petite racaille des rues, petit con ! Mais j'arrive pas à me dire de te faire du mal ! Je veux juste encore plus te connaître et mettre les choses au clairs ! Tu m'agaces ! Boites à Mystères ! GLACON !”

La Rouge le secouait un peu férocement, laissant sa colère sortir en même temps avant de le relâcher dans un énorme soupir. Remettant correctement ses cheveux, et calmant sa queue un instant, ses yeux ambrées se posèrent sur la mallette.

“Alors, ça va t'aider ça ? Tu vas en faire quoi ? Je pense avoir le droit de savoir, je suis dedans avec toi comme j'ai dis : bien que ça me plaise pas de me dire que je peux me faire rechercher à cause de c'te mallette.”

" A moins que tu n'ais ta licence de héro, ce dont je doute, tu pourrais tout simplement te faire rechercher pour aggression. " Sa mallette en main, Ketsueki soutient le regard de la dragonne avec sa froideur habituelle. " Et non, je ne suis pas une petite racaille des rues. "

Lorsqu'il le dit... c'est en relevant tête, jusqu'à quasiment la penché en arrière, un fin rictus de dégout au visage. En effet, l'idée le révulse et, malgré son sang-froid toujours présent, le vexe infiniment de manière visible. D'une légère torsion du poignet, le sanguinolent sous-pèse la mallette... ce qui le calme soudainement ; pas mal, elle a tenue parole et ne l'a pas déçu. Lui non plus apparement, vu sa réaction furieuse quand à son savoir-faire.
Sa main libre n'a qu'une petite lame en main... un simple couteau papillon... et il ne saigne plus, bien qu'ayant encore la main imbibée de sang. Ca n'aidera pas à grand-chose, cependant.

" Je ne sais pas ce que je vais en faire, pas encore du moins. Simplement, quoiqu'on veuille faire, ça implique tôt ou tard d'avoir la liquidité pour. " Et Ketsueki se demande encore pourquoi il n'a pas essayé de l'égorger lorsqu'elle s'est permise de le secouer. D'un côté, de manière très pragmatique, elle peut lui servir mais... sur le moment, après la fuite, ça l'a pris par surprise. L'idée ne le rassure pas, elle est explosive et imprévisible, face à une opération si bien menée, il a fait l'erreur de se relâcher.

" Jusqu'ici, j'apprécie notre partenariat mais... les coups de pressions... ca va bien cinq minutes, tu ne crois pas ? "

Difficile d'argumenter contre... pour peu que l'on soit honnête. En effet, il est tout ce qu'elle pourrait vouloir punir mais ça, ce n'est pas nécéssaire de le lui avouer. Peu expressif et spontanée, contrairement à elle, ça a moins l'avantage de conserver une "poker face" en toutes circonstances. Pourtant, ça lui parait ridicule... elle l'a bien vu agresser quelqu'un pour quelques yens, comment peut-elle douter de son profil ? Et bien, Ketsueki s'en débrouille, jusqu'ici. De son propre avis, Onyx est trop hésitante... et avoue elle-même ne pas savoir à qui elle a affaire.
Ce qui arrange bien le vilain, là tout de suite, c'est... que la dragonne a peur de s'en prendre à quelqu'un qui ne le mériterait pas.

Ketsueki n'aurait qu'à lui parler de sa famille affamée et malade qui a besoin d'argent pour survivre, après tout. Mentir ne le dérange pas tant mais de devoir s'abaisser à lui inspirer de la pitié... ce serait rabaissant. Jusqu'ici, ses projets impliquent de pouvoir se faire des résèrves de sangs et les stocker pour tirer profit de son pouvoir. Pourquoi allez se fournir jusqu'à des gadgets ?
Et là encore, elle demanderait pourquoi... de son point de vue à lui ?

" L'argent, le pouvoir, les connaissances... quoiqu'on veuille vouloir faire, on a besoin de se donner les moyens de faire. Je n'attends pas de savoir exactement ce que je veux faire pour en avoir les moyens. "

Calmement, arborant malgré lui un petit air de monsieur-je-sais-tout, il s'agenouille devant la mallette qu'il pose par terre, à plat. L'ouvre alors et, méthodiquement, compte les liasses de billets avant de les ranger dans les nombreuses poches intérieurs de son manteau. Après tout... se ballader une mallette à la main, ce n'est pas discret... et tout ceci, son couteau toujours en main.
Son oeil froid oscille entre le calcul et la surveillance d'Onyx... véritable fauve, il reste bien incapable de dire ce qu'elle va ou ne va pas faire.

" A long termes, je souhaite m'affranchir de la sociétée et vivre selon mes propres lois. Ce qui va demander énormément ressources... humaines, matérielles, financières... "

Finalement, il se relève avec la mallette vide et, à pas lent, s'approche d'une poubelle non loin sans la quitter des yeux.

" ...c'est un projet plutôt ambitieux et tout aussi complèxe. Vivre selon ses propres lois, quand j'en parle, c'est loin d'être abstrait à mes yeux. " Un instant, du bout de sa lame pour ne pas se salir les mains, Ketsueki ouvre une poubelle et y jette la mallette avant de se tourner vers Onyx. " Je te proposerais bien de faire moitié-moitié mais ce n'est pas ce qui était prévu... et ça remet en cause l'éthique de ton action que de te toucher à l'argent. "

Ce qui l'arrange bien, hein.

" Par contre, je peux te payer un verre... quoique je penche plus pour un café, personellement. Et si tu connais quelqu'un qui vend un camion, ou qui mérite qu'on le lui prenne, ça m'intérèsse. "

Oui, elle l'écoutait, attentivement, mais tous deux étaient sur une position assez délicate : leurs ententes étaient limitées. Principalement dû au fait que Ziendra avait ce doute profond qui régnait en elle : celui qui faisait parti de la mauvaise branche des hommes, cette branche qu'elle doit éliminer ! Pourtant, le fait qu'il est prouvé être utile pour “punir” les riches sans tuer... La fait réfléchir sur cette collaboration : elle peut en profiter jusqu'à finir par le tuer quand il aura dépasser les bornes.
Cela se montrerai alors être un jeu de patience, d'échange et de compréhension. En plus de devoir, et avoir besoin par sa curiosité, d'apprendre à le connaître ; elle allait devoir se dévoiler un peu à celui-ci aussi. Sans laisser toutefois trop de traces, ou informations qui pourraient la mener en prison en cas de trahison. Ce genre d'alliance, jamais encore, elle n'en avait faites.

Il répondait à ses questions avec cet air froid et détaché, une logique bien unique et égoïste. Il était pas net, il devait y avoir une raison à ses préparations sans objectifs, à ce côté détacher et celui de vouloir se créer sa propre liberté. Un historique devait l'avoir plongé là dedans, mais il était sûrement trop tôt pour lui arracher ses informations de la gueule...

“Me payer un verre ou café, c'est déjà bien. Je m'en plaindrais pas.”

Ce fut sa seule réponse à la proposition, se contenant pour le moment de l'harceler de plus de questions, préférant à cela de le regarder et le jauger pour trouver une voie où le travailler pour obtenir ce qu'elle voulait.
La Dragonne lui fit signe d'une direction, là où un petit lieu se trouvait parmi tout cela. Il faut dire que les bas quartiers regorgeait d'endroit en tout genre, malgré la population plus pauvre qu'au centre-ville... Il n'était donc pas si difficile de trouver sans trop se peiner un lieu où se reposer, boire, ou même faire des galipettes. Bref, la vie des bas-quartiers, dira t-on.

Prenant le chemin, pour le moment elle ne parlait plus. Trop occupé à réfléchir, refaire le tout de l'action précédente dans l'immeuble, calculant son nombre d'erreurs personnels et grimaçant un peu. Mais aussi, se demander sans cesse plus de question sur Ketsueki, le racketteur de rue qui avait de bonne capacité de combat et analyse, qui n'était pas à son premier essai, qui avait une vision limitante, et ce froid... Digne d'un tueur.
Finalement, ses pensées se posèrent sur le Vengeur Genki, allié et amant actuel. Peut-être devrait-elle lui en parler, choisir la meilleure solution ensemble : car ce que Ziendra avait besoin de savoir, était un potentiel lien avec Anket, ou la Ligue des Vilains en somme. D'ici, cela ouvrait des voies pour se rapprocher de plus gros taré que celui-là. Bien qu'il finirait pas y passer, selon-elle, il faudrait commencer par les plus gros avec les pistes qu'ils pourraient obtenir. Mais cela allait se décider avec une bon recherche avant tout.

Arriver au petit café, la Dragonne prit place sans demander son reste, croisant ses bras et jambes. Sa queue semblait plutôt calme pour le moment, alors qu'elle se commanda une bière sans hésiter.

“J'ai beaucoup de mal à te cerner. Toutefois vu tes capacités, tes preuves d'aujourd'hui, je pense que ça peut fonctionner. Toutefois, je te donnerai autre chose quand j'aurais ma part. Bien entendu.”

Attrapant la bière venant d'être servi, Ziendra en bu quelques gorgée pour se rafraîchir et se détendre un coup. Puis, posant sa tête dans le creux de sa main, ses yeux ambrées le fixaient toujours. Une question pourrait être poser, qui pourrait donner réponse à tout quasiment... Mais il était encore trop tôt. La Rouge se devait d'être patiente et d'entrer dans un mode chasse silencieux avec ce type.
La violence ne serait plus d'actualité, afin de simplement gagner un peu de sa confiance, lui en donner un peu le temps de l'accord... Et trouver au mieux comment faire.

“J'ai très envie, je te l'admets, d'apprendre à te connaître. Mais si c'est à sens unique, je doute que tu apprécies. Une amie m'avait fait jouer à un jeu de dés pour nous ouvrir. Le gagnant posé une question au perdant, et ainsi de suite. Dans les limites des règles établis. Je me demande si cela fonctionnerait avec toi. Une soirée alcoolisé, dans un bon bar que je connais, avec des tables de jeux à disposition. La patronne ne laissera aucune triche passé, aussi.”

Anket... Sera-t-elle vraiment prête à laisser Ziendra rentrer à nouveau pour tenter d'ouvrir la coquille qu'elle avait en face d'elle ? Pire, si les deux se connaissaient, cela pouvait se retourner contre elle. Mais après tout...

" Un jeu de dé ? " Demande-t-il, un sourcil arqué et, il faut l'avouer, particulièrement curieux à l'idée.

D'ordinaire, lors d'un jeu de hasard, l'on mise des... de l'argent... ou autre mais des possessions matérielles. Bien que cela ressemble fort à un jeu de lycéenne qui s'ennui et rajoute des dés pour pimenter la chose, l'idée l'intrigue. Parier des secrets ? Des informations ? Ca a quelque chose de particulièrement intéréssant... et de sacrément sage, puisque la valeure ici peut paraitre bien abstraite à des esprits limités.
Le seul problème que voit le Sanguinolent c'est... la nature des mises.

Quand on mise de l'argent, on peut faire face à un mauvais joueur, un mauvais payeur mais soit, ça se fait aisément et ça se règle violemment. Le problème, lorsqu'on mise de l'information... c'est le fait de pouvoir vérifier celle-ci. Impossible de savoir si la personne en face dit la véritée ou non, finalement. Comment déterminer si la mise est respectée ?
L'idée est intérèssante mais, finalement, l'enjeu incertain.

Ketsueki se demande s'il doit sourire mais non, reste stoïque. Simplement, pour signifier à sa façon son abandon, il hausse les épaules dans un soupir : il jouera donc à son jeu de lycéenne débauchée. Faisant de lui une lycéenne débauchée au passage, ce qui force un sourire en coin un peu moqueur.

" ...allez, pourquoi pas ? "

Honnêtement, bien qu'il ait malgré lui l'air de s'ouvrir, le vilain se demande qu'est-ce qui pourrait bien le pousser à dire la véritée ? Au mieux, il pourrait rester évasif ou... cryptique... mais l'idée fait son expression morne. Qu'est-ce qu'il lui fait dire qu'elle va jouer le jeu, elle ? Et si elle ne le joue pas, ça perd de son intérêt. Si lui ne le joue pas non plus, ça perd de son piment. Oh, bien sûr, son caractère explosif et sa nature... semble-t-il impulsive... peut probablement donner confiance.
Après l'avoir vu se faire aussi froide et concentré que lui le temps de remplir sa mission ?

" Quand tu dis que la patronne ne laissera aucune triche passer... elle a un alter qui détecte le mensonge, c'est ça ? " Si c'est le cas, elle ne laissera passer aucune triche chez Ketsueki mais... Onyx pourrait bien mentir à loisir, dans ce cas.

Bof... au final, c'est simplement plus sympa de passer la soirée avec quelqu'un que tout seul, on va dire.

" Je jouerais le jeu. " Dit-il, buvant une gorgée à son tour.

Mais lui laissait un temps de pensé pendant que la Dragonne se désaltéré avec sa bière bien méritée, elle ne pouvait que ce contacter de le regarder et choisir lui même une réponse à cette étrange proposition. Oui, les jeux de l'Egyptienne l'avaient plus qu'inspiré, et le faire sous sa surveillance ainsi que son regard avisé, pouvait protéger celui-ci d'une triche.
Toutefois, au fond d'elle-même, elle reconnaissait qu'à part Anket qui était dans la vérité quoiqu'il advienne, ce ne serait probablement pas le cas du Monsieur Glaçon. Ketsueki arborant déjà le fait d'être cachotier, possiblement capable de mentir pour ses intérêts ou de détourner ses phrases sans jamais répondre. Il serait plus coriace à atteindre, car il ne se laisserait pas faire.

Finalement, à la surprise de Ziendra, il accepta l'idée de participer à un jeu.

"Je tiens juste à te dire que ce ne sera peut-être pas des dés, nous devrons voir et choisir le jour J. Je dois d'abord aussi avoir l'accord de celle qui gère l'endroit... Sinon ça tombe simplement à l'eau, dirais-je."

Ziendra pu finir déjà sa bière, étant quelques peu une alcoolique il faut dire qu'elle avait une sacrée descente la petite à la peau noir ébène. Remettant ensuite ses cheveux, ses yeux ambrées semblait attendre une réaction. La première fut une question sur l'alter de l'amie en question, de celle qui gérait le bar. La proposition de celui-ci fit rire Ziendra. La Dragonne aurait bien imaginé pareil outillage sur Madame N, mais il n'en était rien d'aussi farfelu. Disons, qu'elle avait le regard et l'expérience pour jauger les dires de toutes personnes : toutefois, cela n'avait rien de parfait, et Ketsueki pourrait sûrement mentir avec son froid naturelle...

"Non, non, elle n'a pas de pareil pouvoir." La Rouge secoua négativement la main. "Sinon je me saurais sentit désavantagé. Non, ce n'était qu'un contrat se jouant sur notre confiance commune."

Sous-entendu que pour jouer ensemble, malgré le désir de la Dragonne de le connaître, il faudrait attendre à une plus grande confiance. De plus, cela entendait également poursuivre l'accord : car actuellement il n'était satisfait que dans un sens unique et ce n'était pas ce qui était convenu. Bien entendu, elle pouvait attendre, mais cette attente retarda forcément le jeu, et la confiance.

"Pour le moment, contentons nous de continuer sur cette lancée : faire quelques opérations, pour chacun. Toi, prendre l'argent en me donnant ensuite des cibles; Moi, éliminant les champignons qui pourrissent notre vie. Après qu'un début de routine, de confiance de base soit là, je demanderai à mon amie d'ouvrir les portes aux jeux. Cela te convient-il ?"

Tendant son bras vers Ketsueki, elle attendait que celui-ci lui serre la main.

"Pour ce soir, on peut se contenter de chose simple : des questions réponses au bon vouloir de l'autres, un jeux de cartes, qu'en sais-je. Qu'est-ce qui pourrais faire envie à un type comme toi ?"