Mais à la remarque d'Anket, elle s'apaisa. Ce n'était pas nécessaire d'être autant sur la défensive, et elle marqua des points avec ses arguments, arrachant un sourire sincère de notre Dragonne. Aucune des deux n'avaient envie de faire quelques choses qui coupe les ponts aussi facilement, alors qu'elle tentait de se connaître chacune avec respect de l'autre.

"J'ai un peu de mal à porter un tel nom : Disons qu'il m'a été offert par mes pieux parents comme signification que je venais des enfers, je ne méritais rien de Japonais." Ria t-elle, coeur ouvert.

La bêtise de ses parents, leurs appartenaient, mais tout de même : aller jusqu'à nommer votre enfant d'une sonorité de diable pour renforcer votre propre peur : si ce n'est pas de la connerie pur et dur !

Fixant le résultat, elle referma les yeux et bu une gorgée. Effectivement, voilà que les points volaient pour Anket : mais c'était le hasard, c'était lui le maître du jeu qui déciderait de qui devrait se dévoiler après tout.

"Si vous partez sur deux, je pars sur Douze. Je me demande ce que cela va donner."

C'était un jeu dangereux de se laisser porter par les paroles d'autrui : mais cela semblait surtout amusé la Dragonne, tel qu'on pouvait le deviné aux mouvements dansant de la queue et son rythme d'alcool. Ziendra prenait son plaisir dans le jeu, en plus de satisfaire sa curiosité.

Je haussai les deux sourcils au pourquoi elle s'appelait ainsi avant de lâcher un rire agréable et non moqueur. Je lui souris tendrement.

« Quel plaisir est-ce alors d'être aux côtés d'une créature. Les humains ne m'intéressent que très peu, j'adore ce qui n'est pas normal. »

Ma phrase à double tranchant -pourquoi aimais-je tant à jouer avec le feu ?- signifiait que j'appréciais fortement son Alter et que sa présence m'apaisait presque. J'espérais vraiment qu'elle vît le côté positif et sincère de mon message.

Après son nombre, les dés sortirent et passai lentement ma main sur mon visage, l'air triste.

« … Je suis malchanceuse. Je suis heureuse pour vous, j'imagine. Je vous écoute. »

Je regardai mon verre vide et le mis sur le côté, j'attendais qu'elle finît sa bière pour peut-être nous resservir. Elle semblait plus joyeuse, plus souriante ; l'alcool agissait. Normalement, je pourrai me permettre des questions plus intimes sur elle mais c'était à voir.

L'appellation créature lui convenait, étrangement, et la faisait sourire alors qu'elle remuait aimablement sa queue en accord. La jeune Dragonne ne le prenait pas mal, c'était ainsi, et ainsi ce serait. Puis, elle finit sa bière, une nouvelle fois. Oh oui, elle pouvait sentir l'alcool lui montait doucement à la tête, pour sûr !
Il faut dire que ce n'est pas une machine à boire normalement, et loin de faire la fête souvent l'alcool fait plutôt facilement effet sur celle-là.

“Oh, je suis surprise. Je ne m'attendais vraiment pas avoir mon point.”

Elle l'était, vraiment, mais aussi contente alors d'avoir ce point lui offrant le loisir d'une question. Reprenant une meilleur position sur son siège, et se penchant un peu en avant, les mains joints sous son menton en regard la belle Egyptienne, Ziendra reprit.

“Anket, Dites moi... Que pensez-vous de notre société ?”

Un grand sourire, sûrement dû aussi aux effets de l'alcool à la tête, la queue balayant de gauche à droite dans un rythme parfait, presque musicale s'il y en avait eût, de la musique. Savoir ce qu'Anket pensait, était probablement ce qui tentait et intéressait le plus notre Dragonne.

“Oh, et pour la suite je prendrai l'inverse par conséquent. Ce sera deux.”

Et elle aussi semblait aimer jouer avec le feu, la tentions. Puis bon, elle s'amusait vraiment, au point que son objectif de départ lui devenait flou, à elle, ou peut-être veut-elle simplement ne pas penser à la possibilité d'avoie une ennemie en face d'elle.

Les effets de l'alcool continuaient inlassablement, sa question me fit sourire. Sourire car elle était simple donc aucunement moyen de refuser d'y répondre, et sourire car je ne savais pas si l'alcool agissait et rendait ses questions si faciles ?

« La société... »

Je regardai mon verre vide, je levai la main et mon barman arriva pour prendre nos deux verres et partir, je réfléchissais.

« Notre société se repose énormément sur les héros. Je ne compte pas les vengeurs qui les aident à leur manière, mais notre société se repose beaucoup trop sur ceux aux Alters. »

Pour faire une périphrase.

« Il est impensable et j'oserais même dire impossible d'être héros sans avoir un Alter. Un monstre boueux qui engloutit tout, comment quelqu'un qui n'a pas un Alter peut le battre ? Quand vous êtes en danger, vous hurlez à l'aide ou appelez les héros. Je vis dans les bas quartiers, Taniyn*, croyez-vous que si j'avais hurlé à l'aide, on m'aurait aidée ? Au contraire, d'autres seraient venus pour tenter de m'avoir. Rassurez-vous, jamais quelqu'un ne m'a touchée avec des idées viles, et quasiment personne ne m'a blessée dans les bas-quartiers. »

Nos verres revinrent remplis, je remerciai d'un hochement de tête. Je regardai Ziendra.

« Pour résumer, plus nous allons de l'avant, plus la société se repose sur les Alters. Partons pour douze alors. Je vous imite, ce n'est pas bien. »

Et les dés montrèrent huit. Je souris doucement.

« Deux demi-points font mon point. Si vous me le permettez, quel Alter avez-vous ? Je suis tellement intriguée que je ne peux me retenir de savoir. Mais comme je l'ai dit, vous pouvez refuser. Je me demande si l'ancienne Ryukyu a de concurrence. »

Je fis un clin d'oeil, c'était un compliment.

* : Dragon en arabe.

Alors que toute son attention était prise dans les paroles d'Anket sur la société. Ce qu'elle racontait n'était pas faux, mais dans un monde où les alters touchent plus de 80% de la population, il est difficile d'en faire autrement : même pas assurer la sécurité ou nettoyer les déchets humains.

"Vous avez une certaine vision sur l'héros et l'alter : que je comprends. Mais il n'y a pas que eux qui existe dans notre société bondée d'alter de toute forme."

Mais oui, la vie se reposait beaucoup trop sur ses héros, aussi puérils pouvaient être certains d'entre eux. Mais sans eux, pourrions nous survivre ? Sans ses héros, risquant néanmoins leurs vie un peu plus chaque jour pour garder un équilibre si fragile ?
L'oeuvre des Vengeurs, auquel elle participe indirectement, est dans la même idée : réguler ce monde, et purifier afin que les innocents puisse vivre, grandir et avoir un véritable avenir.

"Que vous sachez vous défendre est une belle nouvelle, mais je pense que certains peuvent vous défendre sans le titre de Héros. Vigilante, et ce genre de groupe mystérieux bien qu'hors la loi, qui façonne le bien."

Laissant les dés rouler de nouveau, la jeune Rouge remua sa queue aux résultat. Cela était son tour de passer à la casserole de l'Egyptienne, ainsi en écoutant sa question, elle prit une gorgée. Réfléchissant à comment y répondre d'abord, avant de reposer sa pinte et de croiser ses bras.

"Mon alter me permet de renforcer une partie de mon corps, le bras, et de m'offrir une force sur-humaine. Il est aussi utile pour se défendre. Le côté dragon est surtout dans l'apparence qu'il prend. Je doute toutefois faire le poids face à Ryukyu. Mais au moins je ne suis pas entièrement encombrer par une transformation aussi énorme, qui ralentit. En dehors de l'alter, il faut travailler d'autres avantages, pas juste celui-ci." Dit-elle en souriant.

Tendant son bras, elle le laisser se transformer dans cette forme draconique impressionnante, avec sa tête de dragon gigotant et sifflante. Puis elle le fit disparaître, reprenant son bras normal. Ziendra se remis en position.

"Un Sept, je dis."

La jeune Dragonne restait tout aussi souriante : connaître son alter ne lui posait pas de problème. Car rien ne dévoiler sur ses véritables capacités de combat, vu qu'elle n'aimait pas dépendre de ce bras de toute façon.

J'étais... abasourdie, mais dans le bon sens. Je regardais avec intérêt son bras se transformer et j'eus un petit sourire enfantin. Je hochai la tête.

« Magnifique. Disons que vous avez deux formes draconiques à votre manière. Vous, c'est partiel mais vous pouvez vous mouvoir aisément, tandis que Ryukyu, c'est entier, mais elle est peut-être plus lente dans ses mouvements. Dans tous les cas, je suis heureuse de finalement le savoir. Vous auriez pu vous en vanter, j'en aurais été envoûtée. »

Un petit clin d'oeil rempli de sous-entendus, une nouvelle gorgée de mon cocktail favori, je lançai les dés.

« Huit. Dos à dos, vous avez davantage de chance de gagner. »

Et voici que le résultat final se révélait être... sept. Je soupirai longuement en frottant mes yeux.

« Si j'étais dans VOTRE établissement, je douterais fortement d'une triche. Je ne sais pas comment vous faites... mais je vous écoute, comme promis. »

Je rangeai les dés dans la machine et regardai Ziendra avec un petit sourire.

Ziendra... Ce nom était réellement adorable et je n'en voyais que du positif. Comme toute personne ayant un Alter -pour la quasi-totalité-, on se cachait derrière des prénoms. Mais en y réfléchissant, on se connaissait assez non ? Et en même temps, j'avais l'impression que nous n'étions que des inconnues. Mais un bon alcool rassemblait les âmes errantes.

Il faut dire que ça lui changeait des anciens discours religieux de ses parents ou d'un salopard de gamin du passé. Fixant son bras normal un instant, elle souriait un peu bêtement comme une enfant. Bah, ne cachons pas le plaisir de se dire que l'alter n'est peut-être pas une malédiction pour venir à bout de l'humanité, après tout. C'était agréable.
Surtout pour notre Ziendra, qui ne voulait qu'aider la sociétée du plus profond de son âme !

"C'est aimable, et j'apprécie ce que vous dites. Je n'ai jamais aimé son apparence, pour des raisons personnels. Alors entendre cela, étrangement, me rend bien heureuse comme une abrutit." Avoua t-elle.

Buvant une nouvelle gorgée, elle vit le sept et manqua de tout recracher avant d'éclater de rire malgré elle. Effectivement, cela était logique ! Si cela avait été son établissement, elle-même se serait poser des questions contre sa machine et si le juste milieu y était ou je ne sais pas.
En bref, la surprise et la phrase d'Anket venait d'assassiner un instant d'un rire très sympathique, bien plus adorable que  prévu, la jeune Rouge.

"Je vous jure que je n'y suis pour rien. Blâmez l'alcool, je ne sais pas. Je suis moi-même surprise."

Elle se fit un petit peur d'air, d'un geste de la main, encore amusé, mais au moins calmé. A croire que les dés étaient avec elle, décidément.

"Vous m'avez posé la question, il est logique que j'en fasse de même voulant savoir aussi : Votre Alter. Je n'ai vraiment aucune idée de ce que c'est, et vous n'avez pas un physique criard comme moi sur celui-ci."

Ziendra souri à la douce Egyptienne. C'était normal qu'elle parle à son tour, après que la Rouge vienne de livrer le sien. Au final, c'était simplement un juste retour des choses. Merci, drôle de destin. Au moins, on avance quasiment à égalité.

"Et pour ne pas trop faire patienter, j'annonce déjà un trois."

Enfin, la dragonne se mit confortablement dans son fauteuil.

De jolis et sincères compliments. Même si je réussissais à tout cacher, quelqu'un qui me dégoûtait, il le saurait très facilement. Mais qu'importait, là je prenais un réel plaisir. Et mes yeux se froncèrent, pas pour un mal de crâne naissant, mais bien sur la chance de mon invitée. Eh bien...

« Je m'en doutais. »

Dis-je finement. Oui, c'était une des très probables questions que j'allais avoir. Je continuai de lui sourire et mes cheveux se murent pour venir enrouler les bras de la dragonne, son cou, mais les cheveux la caressaient avec une dextérité et une précision proche d'une main.

« Cela paraît anodin, bête, faible, mais je peux mouvoir mes cheveux selon ma volonté. Ils repoussent beaucoup plus vite que la normale et si je coupe mes cheveux, les cheveux coupés disparaissent rapidement. Voilà. »

Mes cheveux se retirèrent pour revenir dans mon dos et ravoir des mouvements naturels.

« Sept, il semble être chanceux. »

Et un cinq apparaissait, j'eus un petit rire.

« Première égalité. Recommençons alors. Cinq pour moi, puisque nous venons de tomber dessus. »

Les dés sortirent et un douze arriva. J'eus un léger sourire.

« Damnation. Je jouerai le dix. »

Les dés furent rapidement relancés pour désigner un douze...

« Non mais je rêve. »

Le quatre était sorti, je bus une longue gorgée, presque semblable à quelqu'un qui noyait ses chagrins.

« … Dites-moi donc ? »

D'abord une surprise, car c'était vraiment pas ce que notre Ziendra eût imaginer comme possibilité. Puis, des cheveux qui bouge... C'est un peu glauque, en tant que spectateur, surtout quand on aime pas tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une araignée. Et oui, notre Rouge n'aime vraiment pas ces petites bestioles poilus avec trop de pattes !
Toutefois c'était embarrassant de se faire toucher de la sorte, qui arracha une grimace à la Dragonne. Non pas que ce n'était pas agréable, juste que ce n'est pas dans ses habitudes de se faire caresser par des cheveux. Alors son corps ne savait juste pas comment réagir.

“C'est une surprise.” Dit-elle en fixant les cheveux se remettent. “Après j'avoue que ce ne serait pas une sensation que je veux sentir souvent. C'est très étrange et je ne sais comment l'interpréter. Vous perturbez mon petit cerveau.” Ria t-elle. “Mais je me dis que ça doit être bien utile. Tellement de possibilité avec !”

Puis le jeu repartit, et Ziendra attendit les résultats. Le premier ne donna qu'une égalité. Pour le coup, il fallait rejouer. Réfléchissant un instant, elle mit le neuf sur la table cette fois. Un douze sortit, alors un demi-point pour elle. Pas plus mal !
Rejouant de suite, la Rouge posa le quatre... Et voilà que celui-ci apparut sous l'agacement visible d'Anket.

“A croire que votre machine m'aime bien. Décidément. J'me sens flattée !” Sortit la Dragonne, sourire aux lèvres. “Alors passons sur un sujet un peu plus difficile : Avez-vous les mains sales ? Je parle de sang, humain, bien entendu.”

Ziendra referma son regard pour finir son verre, après avoir mis les pieds dans le plat. C'était une question très importante, mais quelques soient la réponse rien ne pouvait prédire une vrai action de celle-ci. Car avoir du sang sur les mains ne veut pas dire que ce soit volontaire : il peut y avoir de la défense, et ce genre de connerie... Mais ça peut aider à cerner, celons ses réactions et sa réponses, une nouvelle facette de la personnalité de celle qui l'accueillait.

J'étais amusée de sa réaction avec mes cheveux, je m'en rappelai ultérieurement.

« Je sais comment vous embêter désormais. »

Je plissai doucement le regard à sa question, mon sourire devint neutre tandis que je lui demandai :

« À votre avis, Taniyn ? »

Quand on demandait cela, selon la situation, la réponse était donnée. Si vous étiez dans un contexte sarcastique, c'était négatif, mais dans un contexte comme celui-ci, sérieux, c'était positif.

« Mes mains ont été salies, à mon plus grand désarroi, et je les lave immédiatement après. Je n'apprécie pas garder cela, ce n'est pas un trophée. Des choses sont à faire quelques fois, certaines personnes doivent comprendre qu'il ne faut pas vous chercher. Ils ont essayé, ils ont compris. »

Dis-je presque froidement, l'ambiance s'était alourdie, mon visage restait néanmoins neutre.

Mon cher paternel, vous qui me regardiez d'en haut, je voulais vous prévenir que je ne regrettais pas votre mort, je regrette néanmoins de ne pas l'avoir fait plus tôt.

« Je vais partir sur onze. J'espère qu'il me portera bonheur cette fois-ci. »

Les dés sortirent pour montrer un neuf.

« Égalité encore. Quatre alors. »

Douze pour elle ? J'avais davantage de chance de gagner.

Et le quatre sortit, je souris doucement.

« Je ne vais pas vous poser la question de si vous avez déjà sali vos mains, votre réaction m'a déjà donnée la réponse. »

Et certainement l'alcool dans son sang m'avait aidée. Je réfléchis alors.

« Avez-vous eu beaucoup de conquêtes ? Que ce soit temporaires ou à long terme. »

Nous étions entre femmes, nous nous amusions, cette question devait forcément sortir.

"J'espère que vous ne m'embêterai pas trop avec ça, je suis sensible de peau." Ria t-elle.

Puis enfin, elle se concentra sur la réponse d'Anket... Qui ne l'étonna pas le moins du monde, vu qu'elle se contenta de boire une gorgée en fermant ses yeux, compréhensive. Certes, cela trahissait le fait que la Dragonne n'avait pas les mains propres, mais qu'importe. C'était assez logique, surtout venant de Ziendra... Cela ne devait pas non plus être une surprise.

"On a tous des raisons d'avoir les mains sales. Malheureusement, c'est aussi la faute de la société actuel... Si seulement tout était mieux ficelé, peut-être que ce genre de problème n'aurait jamais pu arriver."

Bien qu'elle n'y croyait pas une seconde : il y aurait toujours des problèmes... Et elle prenait le rôle de faire aux mieux pour nettoyer de manière propre tout ça. Offrir un monde où les héros se font chier, et où les civils peuvent enfin être vraiment eux-même et libre...

Voyons la nouvelle égalité, Ziendra posa le douze alors, et fixa le résultat tomber cette fois en avantage d'Anket. Mentalement, notre Rouge se disait que ce n'était pas trop tôt, pauvre Anket qui devait subir des coups de malchances : ce n'était pas amusant pour elle.
Puis la question changea de direction, arrachant un sourire puis un rire à la Dragonne.

"Ah, ce genre de sujet, je n'ai jamais l'occasion d'en parler."

Disons que pas d'ami = le silence complet sur ce genre de truc. Ce serait, plus ou moins, sa première discussions sur ses conquêtes.

"Je ne dirais pas vraiment que j'ai eue beaucoup de conquêtes... Je me suis longtemps mis à l'écart de ce genre de chose, pour des raisons personnels... Disons que je dois tourner... Autour d'un petit six. Surtout des choses sans lendemain, si vous voyez ce que je dis." Ria t-elle. "Seulement une fut terriblement sérieuse mais finalement ce n'était pas mon truc."

Ou plutôt, ce n'était pas les mêmes idées, les mêmes voies de vies, les mêmes désirs de futurs... Une incompréhension, un incompatibilité par croyance différentes. Bref, un tas d'ânerie qui l'avait forcé à y mettre un terme, pour ne pas foutre en l'air la futur carrière de l'autre, et car elle avait trouvé son chemin dans lequel jamais il n'aurait pu évolué vraiment.
Bref, un compromis difficile, mais si la Dragonne voulait réussir, cela avait été nécessaire.

"Je ne suis jamais contre le fait de prendre un peu de bon temps quand je peux, je dois l'avouer : ça calme esprit et corps, aussi. Qui n'aimerait pas ?" Finit-elle en levant une de ses mains.

Puis elle reprit sa dernière gorgée, jaugeant un instant son état dû à l'alcool avant d'hausser négligemment des épaules.

"Je vais prendre deux pour ce tour. Mais je pense que je suis à mon dernier voir.... Qu'il faut remplir du coup."

La soirée allait bientôt se terminer, car Ziendra se refusait d'être bourrée ici.

Je souris à sa réponse, nous aurions davantage cru à une scène entre deux amies commères à se dire tout et n'importe de leur vie. Mais c'était pour un peu la bercer, la faire oublier. Ainsi, si je devais poser une question plus sérieuse et intrusive, elle passerait beaucoup plus facilement.

« Je vois. Pas beaucoup en soi, mais pas trop mal, j'imagine ? J'ai connu aussi très peu de conquêtes donc je ne peux qu'approuver. »

Pour des informations, vous étiez prêt à tout faire. Je souris à sa phrase, coucher avec quelqu'un détendait, pour elle. Une phrase amusante de sa part, pourquoi pas.

« Très bien, il arrive. »

Il s'inclina avant de prendre nos verres -dont le mien que j'avais fini quelques secondes avant qu'il n'arrivât-. Je mis les dés dans la machine.

« Sept. »

Encore une fois, j'avais davantage de chances de gagner. Je perdais seulement si deux, trois ou quatre sortait.

Et... quatre sortait. Je posai ma paume de main sur mon visage dans une grimace légèrement irritée.

« Pour le peu de chances que j'eus eues... »

Je la regardai alors pour attendre sa question, nos verres revinrent.

Regardant la réaction de son interlocutrice, elle souriait simplement. Notre Dragonne appréciait l'échange, bien qu'elle se demandait quand celui-ci aurait une fin ? Car, ne désirant pas y mettre fin de suite, bien que l'alcool montait vraiment à la tête...
Aah, mais tant de chose restait à être découvert, fouinait, pour mieux comprendre, se savoir... Mais pouvait-elle tenter des questions plus directs aux risques de tout faire s'effondrer ? Mmmh, cela elle n'en était point sûr.

Cette relation qu'elle bâtissait, notre Rouge la chérissait... Avoir des réponses qui pourrait la contrarier et tarir celle-ci serait fort dommage, il faut l'avouer... Et plus la séance continuait, plus cette pensée semblait la retenir de poser les plus dérangeante des questions.

Puis voyant le résultat, elle soupira cette fois. Ce n'était clairement pas aussi amusant pour Anket que prévu : car la jeune Dragonne avait probablement trop de chance lors de cette soirée.
Et n'ayant pas mis au clair ces questions dans son crâne, bloquait par deux doutes distincts, elle décida de lever le verre vers l'Egyptienne.

"Je t'offre ce tour, sinon je perds aussi plaisir si ce n'est que moi qui interroge. Je veux bien jouer, mais pas quand la chance me favorise trop. Je préfère me sentir sur un pied d'égalité."

Galanterie, peut-être, mais c'était vrai : elle ne supportait pas de se sentir avantagé. Alors, préférant remettre les choses dans un certains ordre, offrir le tour était la meilleur idée. C'était son choix, et vu sa tronche : elle ne reviendrait pas dessus. Ce n'était pas de la pitié, juste qu'elle n'aimait pas cette chance au final.
Buvant un instant, elle reposa son verre.

"Ne le prenez pas mal, je n'aime vraiment pas me sentir... Avantagé. Même par le hasard. Ca m'hérisse les poils, comme on dit. Devrais-je dire les écailles dans mon cas ?" Ria t-elle un court instant.

Je m'attendais à des questions, à des interrogations, mais pas à ce qu'elle me donnât son point. Je lâchai un rire adorable avant de réfléchir.

« Vous me prenez au dépourvu... Voyons, parmi tous les clans qui rôdent, quel est lequel que vous avez rejoint ? Vous m'avez dit de ne pas être du côté des héros de sûr. Mais votre parole était rapide, expéditive. Vous avez aussi le droit de me répondre, mais ma curiosité n'en peut plus. »

Ces questions tournaient autour depuis le début, nous avions toutes les deux fait des sous-entendus pour savoir mais aucun moyen de savoir. Le mieux était donc de demander directement.

Mon visage perdit légèrement son sourire, je savais que je tirais sur une corde sensible, que le reste de la conversation allait peut-être être détruite, inutile. Ce que je voulais éviter à l'heure actuelle était une bataille au sein de mon établissement.

J'avais déjà bu la moitié de mon verre, les effets de l'alcool commençaient à agir mais rien d'alarmant. Je restai de marbre, juste un léger mal de crâne et un effet tournis désagréable.

Par conséquent, l'Egyptienne venait de lui arracher les mots de la bouche, causant une légère surprise et un froncement de sourcils de la Dragonne.
Après un frottement de tempes, et quelques gorgées dans le silence... Réfléchissant à comment aborder le sujet, si elle devait l'aborder ou se rétractait, ou bien aller de l'avant, poser son rôle ?

Anket saura garder son calme, et n'en dévoilera pas le siens, et cela posait problème alors. Finalement, offrir ce point se retourna contre elle, stratégiquement. Car celon ce qu'elle dit, Anket peut se retourner... Et ne jamais rien dire.
Non, celle-là ne mentirait point. Mais elle prendrait probablement un air de distance... Si elle n'était pas dans le même côté.

Jouant avec son verre, la Dragonne se répéta qu'on ne vit qu'une fois, et que parfois, pour apprendre... Il faut se jeter dans la lave elle-même. Quitte à se brûler une bonne fois pour toutes, mais retenir le plus important. Il était certain que l'Egyptienne n'était pas une héroïne non plus, surtout avec sa participation dans le tournoi.

En bref... Soit elle était comme elle, soit... Elle était là où il ne faudrait pas être. Les options étaient limités, pour toutes deux, mais cela permettrai de mettre ces deux jeunes femmes au clair, et enfin savoir comment gérer cette drôle de relation qu'elles entretiennent.

Au final, notre Rouge pris la parole, sérieusement.

"Je m'oriente vers les Vengeurs. Je n'y fais pas officiellement parti, mais c'est ceux que je cherche à rejoindre."

Ses yeux étaient plantés sur Anket, ne la lâchant pas d'une seconde même quand elle but sa dernière gorgée d'une traite, redéposa délicatement le verre et croisant bras et jambes. Cette fois-ci, les dès n'étaient pas lancé par la machine, mais par ce que fera son interlocutrice.

Comme je le pensais, la réponse mit du temps. L'atmosphère s'était légèrement alourdie, ça n'était pas évident. Enfin, pour deux élèves de Yuei, la réponse était évidente et n'était pas à poser. Mais nous étions dans la réalité des choses, dans un monde adulte, dans les bas-quartiers.

Vengeurs ? J'étais mal tombée, mais son regard avait changé, nous ne jouions plus aux dés, la discussion s'était alourdie, l'atmosphère changeait au fur et à mesure, mes cheveux étaient prêts à agir au cas où car mes mots jouaient actuellement.

« Sans jouer aux dés, j'imagine que je dois à mon tour répondre, histoire que nous soyons à égalité ? »

Je penchai légèrement la tête sur le côté. Le moment était venu, autant ne pas tourner autour du pot, je m'y étais préparée toute la soirée.

« Vous savez, je vous apprécie énormément Ziendra. À une condition que je force : Vous ne vous énervez pas et ne mettez pas cet endroit à feu et à sang. Je fais partie étroitement de la ligue des Vilains MAIS ! »

Je l'avais dit à peine plus fort pour qu'elle ne réagît pas.

« Je suis davantage une information qu'une guerrière à plein temps chez eux. Là est la nuance. Je sais ce que cela m'expose à vous avouer cela, Vengeur. Mais je n'apprécie ni reculer ni tenir mes paroles. »

L'atmosphère s'était profondément alourdi... Pour sûr, quand on ne sait pas à qui on a à faire, et que tout est sur le point d'être révélé.
Déjà, elle venait de se relever après un long silence, et Anket lui demanda si celle-ci devait répondre aussi.

"He bien, cela me mettrai plus confortable, oui, mais je ne force rien." Répondit-elle à la question.

Suite à quoi, l'Egyptienne décida de faire l'éclairage sur elle-même. Ziendra ne pouvait plus que tendre l'oreille, avec une queue remuant de stress et d'impatience à la fois.
Anket révéla l'apprécier d'abord. La Dragonne ne put répondre, mais elle se doutait que son interlocutrice savait que cela était réciproque : d'où la difficulté de l'exercice actuel.

Puis les mots sortirent. Ligue des vilains. La Dragonne n'eût d'être choix que de planter ses mains dans ses bras pour s'empêcher de réagir à l'instant t de la révélation. Ses yeux... Exprimaient juste une tristesse, mais aussi un sérieux sans faille.
La jeune Rouge laissa la femme aux yeux Emeraudes finir ses explications.

Et le silence s'en suivit.

Un silence, car Ziendra se retrouva coincer dans un immense conflit interne... Cela faisait longtemps. Un conflit, où choisir entre agir contre elle, ou tenter d'ignorer cela se mettait en place. Elle avait bien imaginé la possibilité, depuis longtemps....
Mais son amitié pour l'Egyptienne la retenait encore, et toujours. Encore, si cette amitié, finalement, était réel. Peut-être était-ce le résultat d'une bonne manipulation pour, qu'aujourd'hui, elle se retrouve inapte à la décision ou l'action ?

Grimaçant d'un coup, Ziendra choppa son visage. Ce n'était vraiment pas de chance, mais tel était fait le monde et la vie. Malheureusement, on ne peut pas se lier avec tous ce qu'on le souhaite : Jin fut le parfait exemple.... Leurs différentes routes avaient poussé Ziendra à tout briser, pour ne pas lui nuire au futur.
Mais ici c'était différent... Ce n'était pas Jin, mais Anket, elle n'avait rien d'une héroïne et avouait fricotter avec la Ligue des Vilains.
Un vrai héros bondirait, sans hésiter... Probablement.

Pas elle. Encore une fois, son amitié l'a retenait plus que tout.

"Quel triste nouvelle. Je dois l'avouer. Je n'ai vraiment pas envie de faire de vous une ennemie, quelque soit votre rôle avec ces dégénérés." Soupira longuement la Rouge. "Mais ne rien faire sera tout aussi contraire à mes propres principes. Quel casse tête. Vous épargnez et renoncez à vous poursuivre serez renoncer à ce que je tente de faire depuis si longtemps. Mais croyez moi, c'est douloureux."

Ziendra se redressa, sans aucun geste agressifs toutefois. Elle ne semblait toujours pas savoir quoi faire de tout cela... Au final, elle n'était pas aussi prête qu'elle l'eût cru.

"Je suis satisfaite de savoir, néanmoins...  Mais je pense que je vais avoir besoin de réfléchir maintenant. Vous aussi, sûrement."

Mes cheveux n'avaient pas bougé d'un millimètre -hormis s'il y avait une réaction naturelle suite au vent ou un mouvement de ma tête- mais ils étaient préparés à parer un coup si elle m'attaquait.

La douleur et la déception gagnèrent son visage, sans qu'elle se cachât, ma mine n'était pas joyeuse non plus mais je n'allais pas non plus déprimer.

« Je me doute. Et je pense devoir vous remercier de ne pas avoir agi par instinct. L'ancienne Ziendra m'aurait certainement attaquée à la mention même. Me trompe-je... ? »

Je ne cherchais pas à la défier ou la provoquer, juste à lui montrer son évolution.

« Personnellement, tant que nous continuons de discuter, cela m'ira. Mais vous passerez directement dans le camp ennemi si j'ouïs que vous ayez mentionné mon endroit. Il est neutre et apporte la joie dans les bas-quartiers, je prendrai cela comme une trahison. »

Je me levai aussi, je me demandais si l'alcool jouait chez elle pour ne pas réagir rapidement. Je fis une petite révérence.

« Ce fut une joie, Ziendra. J'ai beaucoup appris sur vous et je ne vous souhaite que le meilleur. »

Et je le pensais, je la raccompagnai à la sortie d'un pas lent.

"He bien, il est vrai que l'ancienne Ziendra vous aurez probablement sauter au cou sans prendre la moindre minute de réflexion. Peu agréable."

Puis l'Egyptienne continua, continuer de discuter ? Cela semblait plutôt difficile aux yeux de la Rouge, actuellement. Il faut dire que cela lui demander des nerfs d'acier de ne pas tenter quoique ce soit à l'instant T. Mais que pourrait-elle faire ?
Et puis, ce bar abrite plus d'innocents qu'on le croit... Tous ne peuvent être lié à la ligue des vilains... Faisant de ce lieu, un endroit qu'elle ne devait pas frapper, ou même dénonçait. Pour cela, Anket ne devait pas avoir peur... Ce secret sera bien tenue.

Mais quant à leurs relations actuels, la dragonne allait avoir besoin de réfléchir. De savoir comment se positionner. Après, si elle se lie de plus près avec Anket, peut-être... Peut-être jouerait-elle la carte des deux camps ? En aidant la Vengeuse, sans quitter son poste. En soit, avoir une alliée dans l'autre camps... Pourrait être très positif.
Ooof, le mal de crâne qui fit stopper la dragonne dans sa démarche. L'alcool était bien monté, mais avec cette adrénaline soudaine, l'effet n'était plus tout aussi agréable. Alors, Ziendra fronçait les sourcils en tentant de calmer la douleur intense qui envahissait son crâne.

"Nous avons beaucoup appris de l'une de l'autre, mais toujours pas assez pour ma curiosité. Vous la connaissez, je suis presque un puit sans fond." Ria t-elle malgré tout. "Mais c'était un plaisir, oui."

J'étais rassurée en soi alors, gérer Ziendra aurait été catastrophique. Je n'aurais réussi qu'à amoindrir les dégâts, à tenir face à elle. Soit je devais rapidement la maîtriser, soit sortir du club en espérant qu'elle m'eût suivi, soit perdre sur la durée du combat.

Aucunement besoin de penser à cela, ses mouvements actuels ne traduisaient pas une quelconque agressivité. Mais par contre, l'alcool frappait soudainement, j'eus un petit rire agréable, je tendis mon bras.

« Voudriez-vous être aidée ou être raccompagnée chère Ziendra ? »

Et je n'étais pas rancunière, elle n'avait rien fait de mal. Mais ça aurait été une excellente occasion de me débarrasser d'elle, dans la nuit noire du Japon, dans les bas-quartiers, le meurtre parfait.

Mais non, juste une amie légèrement sobre qui aidait une amie ayant abusé. Je lui souris tendrement.

Même si je ne l'avais pas dit clairement, j'allais réfléchir quant à cette situation. Elle savait beaucoup de choses donc je ne pouvais pas la bannir et me faire oublier. Je pouvais redouter d'avoir des héros à ma porte dans les jours à venir, ce n'était absolument pas un objectif.