La pièce était sombre, et seul un mince filet de lumière parvenait à percer l’obscurité. Un petit rayon de soleil qui s’était sournoisement infiltré au travers d’un minuscule interstice entre deux lattes du store qui couvrait la fenêtre. Un pauvre petit filament lumineux qui pourtant avait réussi l’exploit de se déplacer petit à petit pour arriver pile sur mon œil. Saleté de soleil … Je me redressai en grommelant, regrettant déjà cette nuit trop courte dont je n’avais pas su profiter pleinement et surtout mon lit. Avant même de le quitter, je savais qu’il allait me manquer et qu’aujourd’hui, ce serait une bonne grosse journée de merde.
J’avais encore passé presque toute la nuit dans mon atelier à bidouiller ça et là mes prototypes pour l’école ou l’exosquelette pour mon père, et du coup, j’étais complètement hors service. Comme si mon cerveau était en veille. J’avais l’impression d’être incapable de la moindre réflexion complexe. Les seules pensées que j’arrivais alors à matérialiser dans mon esprit étaient « Manger, les chiottes, bahut à la con ». Ouais, on pouvait dire que je m’étais levé du mauvais pied. Je regardai alors mon téléphone.
9h37. Cool. Attends. Non, pas cool. 9H37, c’était pas cool du tout, c’était même la catastrophe. J’étais en retard à mes cours. Je soupirai profondément, me maudissant moi et mon pressentiment de merde.
« Putain j’en ai marre d’avoir toujours raison … » lâchai-je seule au milieu de la mer de fringues sales et de sachets de bouffe qui constituait ma chambre. Ma mère allait criser quand elle y mettrait les pieds. Ça devait faire au moins trois jours qu’elle n’y était pas rentré, pour la simple et bonne raison qu’elle était partie pour son travail, me laissant seule avec mon pauvre papounet à la maison. Autant dire qu’entre les cours, les tâches ménagères et mes bricolages de nuit, le sommeil ne faisait plus parti de mon emploi du temps.
« Tu parles d’un week-end … c’est fait pour se reposer normalement ! Raaaah j’en ai marre, vivement la fin de l’année qu’on en finisse avec ces cours à la con ! »
Bon, inutile de paniquer et de se précipiter, ce ne serait qu’un coup à se blesser et se faire mal. Chaque chose en son temps. D’abord, le store. Je tirai le cordon pour le relever et je regrettai bien vite mon acte. La lumière du soleil m’aveuglait complètement.
« Oh putain, c’est ça que ressens un vampire le matin ? »
Je me mis à rire toute seule, ne pouvant me retenir face à mes propres conneries. Des fois, j’en sortais vraiment des pas mal. Bref, deuxième étape, rassembler le bordel éparpillé pour en faire un tas de bordel. À défaut d’avoir le temps – et la motivation – de tout ranger maintenant, autant faciliter la tâche à ma mère. Elle n’aurait plus qu’à tout jeter d’un coup dans un grand sac et emballé, c’est pesé, comme on dit.
Une fois le bazar regroupé, je m’attelai donc à la troisième étape : le petit déjeuner, et surtout aller voir comment allait mon père. D’ailleurs, cet adorable imbécile aurait pu me réveiller à l’heure, quand même ! C’était pas son genre de me laisser faire la grasse matinée un jour de cours. Je descendis dans la cuisine, m’attendant à le trouver assis à table en train de siroter un café, mais à la place, je ne trouvai qu’un simple mot.
« Parti chez le médecin, rdv très tôt. Bonne journée, ma chérie, on se revoit ce soir. N’oublie pas ton sac avec tes outils cette fois. Bisous, Papa. »
Bon, on aurait dit qu’il avait écrit ça avec les pieds, mais au moins c’était lisible. En même temps, avec son bras droit qui n’était plus qu’un sac d’os en miettes, il n’avait pas vraiment le choix. En observant le message avec mes yeux perçants, je remarquai même une nette amélioration dans le trait de son écriture. Il était beaucoup moins hésitant, beaucoup plus lisse, même si ça se voyait qu’il n’était pas encore tout à faire à l’aise. Mais il y avait du progrès, c’était indéniable.
« Tu ne lâches jamais, hein papa ? » dis-je en souriant bêtement avant de me faire couler un café.
Bon, pour le petit déjeuner, il me fallait environ un petit quart d’heure. Par contre, pas le temps de se doucher, sinon j’allais vraiment louper le gros de la matinée, et là, ce serait pas seulement une gueulante que j’allais prendre. Bon tant pis, pas de douche. Juste quelques coups de savon par-ci par là et un peu de déodorant, ça fera l’affaire. J’en prendrai une ce soir. Petit déjeuner englouti, café avalé, toilette effectuée, uniforme enfilé, je pouvais donc me mettre en route.
Je sortis en prenant bien soin de fermer à clef, puis je me dirigeai vers l’école. En arrivant, je regardait l’heure. 10H15. Bon, j’avais déjà loupé les deux premières heures de cours, et la pause de 10h venait de prendre fin. J’allais juste louper le début du prochain cours. En vérifiant mon emploi du temps, je me rendis compte que c’était un cours sur la mécanique. Tant mieux, c’était sans doute l’un des seuls que j’aimais suivre un minimum. Je pressai donc le pas et arrivai enfin devant la porte de ma salle de classe. Je pris une grande inspiration avant de faire coulisser celle-ci en affichant un grand sourire.
« BONJOUUUUUUUUUUUR ! Désolé pour le retard, mon réveil est tombé en rade et du coup je me suis pas levée ! »
Comme je m’y était attendue, ça n’avait pas loupé : le prof m’avait descendue en flèche devant toute la classe. Certains ricanaient discrètement en mettant leur main devant la bouche, d’autres pouffiasses ne prenaient même pas la peine de s’en cacher. Moi j’en avais rien à carrer. Qu’ils se foutent de moi, si ça les amusait, j’avais autre chose à faire que de prêter attention à leur avis sans importance. J’allai m’asseoir après la gueulante du professeur, puis je sortis mes affaires pour suivre le cours et prendre des notes.
Une bien belle journée de merde, donc. Moi et mon instinct, tu parles … Je zieutais mon téléphone discrètement de temps à autre, cherchant vainement une distraction au cours qui, au final, était chiant comme la pluie. Et en ouvrant l’application des messages, je voyais un nom qui me décrocha un petit sourire. Je cliquait pour dérouler la conversation et me souvins alors subitement que je lui avais donné rendez-vous à 12h au réfectoire, pour blablater un peu pendant le repas. Je lui envoyai alors discrètement un message pour le lui rappeler, juste au cas où elle était aussi tête en l’air que moi, même si ça me paraissait hautement improbable de trouver pire que moi dans ce domaine.
Puis j’attendais patiemment la fin des cours du matin. Ce fut long, laborieux, mais finalement, la sacro sainte sonnerie marqua la fin des cours et le début de la meilleure période de la journée : le repas de midi. Je fonçai alors vers le réfectoire pour y arriver le plus tôt possible et y trouver une table à laquelle nous pourrions toutes les deux manger tranquillement. Je me remplis alors mon plateau à ras bord, sentant déjà que mon petit déjeuner était bien loin, et allai m’asseoir, les yeux scrutant la masse d’élèves qui débarquaient. Grâce à mon alter, je pouvais voir chaque visage dans le moindre détail, ce qui me permettrait de la repérer au moment même où elle passerait la porte. Et elle ne tarda pas. Je vis enfin sa touffe de cheveux roses, toujours aussi impeccablement coiffés, entrer et se diriger vers la pile des plateaux. Attendant qu’elle se serve et qu’elle quitte la file, je me redressai brusquement, faisant tomber ma chaise à la renverse, et j’agitai les bras en criant.
« WOUHOUUUU ! HANAMI !!! »
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Un début de matinée plutôt tranquille. La maison était dans le calme, baigné dans la douce lumière du soleil levant, tous les volet étaient déjà ouvert quand Hanami avait descendu les escaliers. Son père était à la cuisine, le nez plongé dans son journal, il avait sûrement entendu la jeune fille venir, il émit une faible salutation quand elle posa ses lèvres dans ses cheveux fraîchement lavés. La jeune fille entoura les épaules de son père de ses bras, de bonne humeur et vachement câline ce matin. " Les nouvelles sont bonnes ?" Il haussa les épaules, lui comparer à la jeune fille semblait s'être levé du pied gauche. Hanami le lâcha, préparant son bol rempli de café amer. Elle porta la carafe de café au-dessus de la tasse de son père et la rempli sans un mot. Elle glissa un morceau de sucre dans sa tasse, son père le buvait noir. Il remercia la fille et bu une gorgée de café, elle fit de même. Ils discutèrent brièvement, de toute, de rien, du fait que ce soir, un cinéma était prévue, ce qui ravissait au plus au point Hanami, cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas passé du temps ensemble, trop prit par le travail, les études. La rose embrassa une dernière fois son père avant de quitter la maison. Elle avait enfilé une veste, le temps, c'était plus que radoucis et le froid mordait à pleine dent toutes les pauvres âmes qui s'aventuraient dehors, le soleil réchauffant à peine l'atmosphère.
Il ne lui fallut pas tellement longtemps pour se retrouver devant les portes de Yuei, elle les passa sans vraiment faire attention à personne, comme d'habitude. Elle était quand même un peu fatiguer, passer une bonne partie de la nuit à envoyer des messages étaient finalement beaucoup plus épuisant que ce qu'il laissait paraître. Et tout ça pour quoi ? Raconter des ragots comme des petites ados où comme des vieilles commères, peu importe, au fond, c'était pareil. Mais Hanami avouait que c'était plutôt plaisant, de plus rigoler de toute et de rien, cela ne faisait pas de mal. Et puis c'était quand même surprenant, mais savoir que Truc crushait sur Machin, c'était assez satisfaisant, bien que c'était une information ayant aucun intérêt... Hanami avait finalement découvert une nouvelle facette d'elle en côtoyant cette nana pour le moins stupéfiante.
Hanami enchaînait ses heures de cours, toujours aussi assidus que d'habitude. Bon, elle ne manqua pas de se faire remarquer, non pas par ses réponses, mais par la sonnerie de son téléphone qui emplit la salle qui, comme par hasard était des plus silencieuses. Confuse, elle s'excusa envers le professeur qui lui demanda simplement de l'éteindre. Elle saisit son téléphone le mettent en mode "silencieux" puis, le glissa dans sa trousse pour pouvoir lire le sms qu'elle venait de recevoir. Elle sourit. Non, elle n'avait pas oublié, sûrement pas ! Elle tapa rapidement sur l'écran tactile, pour répondre avec un petit smiley "cœur" à la fin de la phrase. La suite du cours semblait tellement longue, surtout quand c'était la dernière de la mâtiner. Hanami soufflait de temps à autre, de lassitude, fatiguée de la facilité du cours qui devenait dès lors, assez ennuyant pour elle.
La sonnerie retentit, Hanami rangea ses affaires, s'excusant de nouveau auprès de son professeur avant de quitter la salle. Elle prit son temps, prenant le temps de saluer quelques connaissances au passage, entament même une conversation avec une ou deux personnes. Elle était plus sympa que d'habitude, c'était changeant du coup, les autres en profitait un peu, c'était peut-être l'effet qu'Hitomi exerçait sur elle. La rose n'en savait rien, c'était pas tellement déplaisant au final. Elle se retrouva porter par ses pas, et un afflux d'élèves jusqu'à la cafeteria, elle prit son plateau, ce qu'il y avait a manger. Elle se retourna, n'ayant même pas le temps de scruter la salle qu'une tête s'éleva au-dessus des autres, dans un fracas de chaise qui tombe par terre, criant vivement une salutation a Hanami. Elle la regarda, sans rien dire, l'air un peu blasée, il faut toujours qu'elle fasse ça quand elle la voit ? Des grands gestes et crier son nom ? Hanami soupira, un sourire sur les lèvres, sérieux, cette fille était vraiment... Étonnante ! En fait, si Hanami devait définir cette fille, ça serait une tache de couleur pastel sur un tableau noir, elle égaye tout quand elle est là et surtout, on ne remarque qu'elle et c'est très loin d'être désagréable au final, elle rend le tout plus... Beau. ~
Hanami s'assit à côté d'Hitomi, la saluant chaleureusement. Elle était toujours en forme, c'était quand même fou ça ! La jeune fille aux cheveux rose posa son menton dans ses paumes, fixant l'excité à côté d'elle avec un sourire. "Alors, t'es cours ? Tranquille ?". Les siennes avaient été ennoyant, elle le mentionna d'ailleurs, tout en mangeant le contenu de son assiette.
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Aaaaaaaaaaaaah ! Bon sang qu’est-ce que j’adorais le temps de midi. Rien à faire, on pouvait manger à sa faim et en plus, je pouvais retrouver mon petit Kirby et tailler une bavette avec elle. Que demande le peuple ? Je n’avais pas manqué de remarqué l’air un peu gêné de ma petite Hanami quand j’avais envoyé valser ma chaise en arrière pour lui faire signe. Il fallait dire, attirer l’attention sur moi, j’en avais un peu rien à carrer. Le regard des autres, c’était clairement pas mon problème. Moi je me sentais bien comme j’étais, si les autres avaient un problème avec moi, qu’est-ce que je pouvais y faire d’abord ?
La touffe rose s’installa à table en posant son plateau, et avant qu'elle n'ait le temps de s'asseoir, je ne manquai pas de la prendre dans mes bras pour lui faire le câlin de sa vie, enfouissant sa tête dans ma poitrine tandis que ses pieds décollaient du sol. J’avais tellement hâte de parler de tout et de rien avec, de refaire le monde, d’échanger des ragots. Des trucs d’ados quoi. Ça me faisait du bien, ça me permettait de me vider un peu la tête de tout ce qui me tracassait jour après jour. C’était mon mini week-end au milieu de la journée, en somme.
« Ah, mes cours ? Hahaha, bah tu vas rire mais … Ouais j’suis encore arrivée en retard, ce matin. J’ai loupé les deux premières heures, et évidemment je me suis fait passé un savon. Mais bon, c’est pas grave, j’suis avec mon petit Kirby préféré alors tout va bien ! »
Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire quand j’étais avec Hanami. Elle était la petite sœur que je n’avais jamais eu. Parfois, je me prenais à pester un peu contre mes parents de ne jamais avoir voulu me donner un petit frère ou une petite sœur. J’aurais tellement adoré, pourtant ! Mais à chaque fois je me souvenais des sacrifices qu’ils avaient du faire quand je suis venue au monde, de l’épreuve que ça avait pu être pour ma mère de me porter en son sein … Mouais, ça pouvait se comprendre : après un tel traumatisme, ils n’avaient sans doute pas envie de revivre une telle expérience. Et au final, j’avais Hanami, alors pourquoi se plaindre ?
Et en tant que grande sœur, je ne pouvais pas m’empêcher de me soucier de son bien être. Ce qui me fit penser que je n’avais jamais parlé avec elle de sa victoire au tournoi international. Quand j’y repensais, sur le moment je n’avais eu qu’une envie, lui mettre une paire de baffes. Elle avait agit de manière complètement irréfléchie, en bonne tête brûlée qu’elle était. Mais elle l’avait suffisamment payé en se faisant salement amocher pendant l’examen. C’était dingue ça, j’arrivais jamais à être en colère contre elle plus de cinq minutes d’affilé. Je savais qu’elle avait mal encaissé la façon dont ça s’était passé, c’était aussi pour ça que j’avais jamais abordé le sujet avec elle, et pourtant, une question me brûlait les lèvres à chacune de nos retrouvailles depuis ce jour.
« Dis Hanami, je sais que t’as pas forcément envie de parler du tournoi, mais j’ai une question qui me trotte dans la tête depuis que je t’ai vue y participer. »
Je marquai alors une pause, plantant mes yeux dans les siens, affichant alors un regard beaucoup plus déterminé, perdant même mon sourire. C’était signe chez moi que je parlai sérieusement et que je n’avais plus le coeur à la plaisanterie. Et quand je parlais sérieusement, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose …
« Qu’est-ce que tu dirais que je te fabrique des gadgets pour t’aider à mieux tirer profit de ton alter ? T’as beau dire haut et fort que tu le trouves naze, moi je suis persuadée qu’avec de l’entraînement et quelques petits joujous en plus, tu pourrais mettre la pâté à n’importe qui ! »
Je repris alors mon air souriant, indiquant que même si je parlais d’un sujet sérieux, à savoir mon futur métier, je ne voulais pas non plus insister sur le sujet pour ne pas la mettre mal à l’aise. Après tout, elle en avait suffisamment bavé pendant ce tournoi pour que je remue le couteau dans la plaie. Tout en écoutant sa réponse, j’embrochai sur ma fourchette l’un des trois steaks que j’avais prit pour le porter à ma bouche et en arracher une portion assez conséquente pour la mâchouiller lentement, appréciant le repas.
Finalement, cette journée ne serait peut-être pas si pourrie …
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La seule chose dont Hitomi avait eu le droit, c'est à une moue boudeuse aux joues parsemées d'une couleur pivoine après qu'elle ai ose caler la tête d'Hanami entre ses deux seins. Non mais sérieusement, qui fait ça ?! Elle l'avait câliné tellement fort que les pieds de la rose ne touchaient plus le sol et encore pire ! Elle avait cru mourir asphyxier tellement elle la tenait fermement, vainement elle se laissa faire, parce qu'au final, même si elle se débattait de toutes ses forces, elle ne pouvait se défaire de ce maudit câlin. S'asseyant, croisant ses bras sous sa poitrine, inexistante ! Au passage, elle ne pouvait que jalouser cette paire de nichons, qu'elle n'aurait sûrement jamais ! "Sérieusement..." Marmonna-t-elle avec son air de bouderie digne d'une gamine de cinq ans. Bien sûr, cela ne l'empêcha aucunement écouter Hitomi raconter sa journée ou plutôt sa matinée qui avait visiblement commencer trop tard, ce qui fit doucement rire Hanami. C'était tellement rare que cela lui arrive. Par contre elle fronça de nouveau les sourcils a l'entende de son surnom ! Oh non, elle n'avait rien d'un "petit Kirby" "Grrrr ! Arrête de m'appeler comme ça !!" Grogna t'elle. Bon, au fond, elle l'aimait peut-être un peu ce surnom, c'était plutôt un signe d'affection non ? Aucune idée, c'est le genre de réflexion a laquelle Hanami se contente de hausser les épaules avant de passer tout simplement a autre chose.
Il fallait le dire, le sourire si franc de la blondinette était contagieux, Hanami ne pouvait s'empêcher de faire de même, faisant tomber sa tentative de boudage à l'eau, un échec sur toute la ligne. Enfin soit, Hanami mangea le contenu de son assiette, assez silencieusement, comme toujours, elle tourna la tête, les yeux remplis interrogation à la phrase de sa comparse, curieuse de savoir quel genre de question elle pouvait bien se poser, elle bu une petite gorgée d'eau avant de fixer Hitomi aussi sérieusement qu'elle, attendant qu'elle pose cette "question", elle l'encouragea a le faire d'ailleurs "Hum ?..". Même si c'est vrai qu'elle n'aimait pas trop en parler, il fallait bien, un moment ou a un autre passer à autre chose, c'était du passé maintenant, elle pouvait bien en discuter sans avoir honte d'elle-même. Peut-être, enfin, elle n'en était pas sûre.
Elle écarquilla les yeux suite à cette proposition assez surprenante, enfin non pas tant que ça, après tout, c'était le job d'Hitomi, mais Hanami n'aurait jamais imaginer qu'elle lui proposerait quelque chose comme cela. Elle la regardait incrédule, le temps que l'information fasse le cheminement jusqu'à son cerveau... Elle aurait plutôt imaginé une question comme "MAIS QU'EST-CE QUI S'EST PASSER DANS TA TÊTE D'ABRUTIE ?! POURQUOI TU AS FAIT CA ???" Mais non, et il fallait bien avouer que la question de la blonde était mieux que celle qu'elle avait pu imaginer. Elle cligna plusieurs fois des yeux, cette fois sur jouant éhontément de l'incompréhension de cinéma de troisième zone ! Elle rigola un peu, mais reprenant quand même un minimum de sérieux. "Evidemment que je veux bien. T'imagine la classe que j'aurais avec les bidules que tu fabriques !" Elle renvoya une mèche de ses cheveux rose en arrière pour qu'elle aille se poser derrière son épaule " Je serais bête de refuser !". Elle regardait Hitomi arracher un morceau de viande, rigolant un peu. Cette fille était sacrement cool quand même !
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Comme j’aimais la taquiner, cette petite touffe rose. Rien que de la voir gonfler les joues et détourner le regard en râlant à l’écoute de son petit surnom, ça me faisait sourire. D’aucun dirait que je suis pas franchement du genre sympa de l’embêter autant, mais en réalité, si je m’amusais tellement à la titiller avec ce genre de petits surnoms, c’était uniquement parce que je l’adorais. Ma façon à moi de lui montrer que je tenais beaucoup à son adorable petite bouille. Et puis bon … elle était trop mignonne quand elle boudait.
Pendant que j’enfournais une autre plâtrée de viande dans ma bouche, je l’écoutai attentivement, la fixant de mes grands yeux bleus. Des cours longs et chiants ? Moui, tout pareil, même si j’avais pu en esquivé la moitié ce matin. Je repensai d’ailleurs aux ragots et aux potins du jour, ceux que j’avais pu entendre pendant la classe du matin, étant incapable de laisser mon esprit se concentrer plus de cinq secondes sur un seul sujet de discussion, mais avant même que je ne puisse rebondir dessus, Hanami me fournit LA réponse que j’attendais à ma précédente question.
« UWAAAA ! Ch’est vrai ? T’acchepterais vraiment que ch’te fabrique des gaggets ? »
Quelle empôtée je pouvais faire des fois, quand même. J’avais parlé la bouche pleine, et j’avais pas non plus manqué de postillonné et d’envoyer valser des miettes de viandes partout sur mon plateau, mais en même temps … Elle avait dit oui ! C’était le plus beau jour de ma vie ! Enfin, du moins de l’année. Redescends sur Terre, ma vieille, vas pas trop t’emballer non plus. Elle a pas non plus accepté une demande en mariage, faudrait pas exagérer. Quoiqu’il en fut, elle était d’accord que je lui fabrique des petits accessoires pour l’aider à tirer partie au maximum de son alter, et je comptais bien m’y mettre à fond pour qu’elle ne se retrouve pas dans une situation comme son entrée dans le tournoi. J’avalai donc bruyamment le tas de viande que j’avais encore dans la bouche avant de siffler tout mon verre d’eau et de reprendre.
« PARFAIT ! En fait, j’avais pas attendu que tu me le confirmes pour bosser sur des prototypes. Pour le moment, ce sont juste des croquis et des esquisses, j’attendais juste ton feu vert pour commencer à les fabriquer, mais j’vais déjà te faire un petit topo ! »
Je pris alors mon sac à bandoulière que je claquais brusquement sur la table pour en sortir mon carnet de dessin. Bon, j’étais pas la nouvelle Picasso, mais je me débrouillais suffisamment bien en dessin technique pour que mes croquis et mes plans soient déchiffrables, alors ça faisait l’affaire. Y avait bien que les profs d’art qui pouvaient pas piffer mes dessins, mais bon, je ne voulais pas devenir une artiste émérite, je voulais fabriquer des gagdets pour les héros, alors on s’en balançait un peu non ?
Je faisais rapidement défiler les pages, cherchant les esquisses destinées à la petite fleur de cerisier. Finalement, je trouvai ce que je cherchai et lui plantai le croquis en face des yeux, à quelques dizaines de centimètres du visage.
« Voilà ! Si ma mémoire est bonne, tu peux manipuler à ta guise l’air que tu expires c’est ça ? Ça signifie que tu dois d’abord souffler avant de pouvoir te battre. C’est un sacré désavantage parce que du coup on va voir venir tes attaques et en plus, tu vas mettre un certain temps avant de pouvoir les lancer, on est d’accord ? Du coup, ma première idée, ce serait déjà de te fabriquer des bonbonnes à gaz que tu pourrais remplir en amont d’un combat. T’auras une jolie réserve d’air à balancer sur la tronche de tes adversaires comme ça, qu’est-ce que t’en dis ? »
C’était vraiment une journée qui avait commencé comme de la merde, et pourtant j’avais réussi à en extraire une magnifique petite fleur de cerisier … Ouais, j’étais pas sûre de la métaphore, du coup j’allais peut-être la garder pour moi, celle là … Mais en tout cas, le constat était là : j’allais pouvoir faire mes premiers pas dans mon futur métier, j’allais fabriquer des vrais gadgets pour une héroïne ! Encore étudiante et donc héroïne en devenir, mais une héroïne quand même, c’était génial ! Bon le revers de la médaille, c’est que je sentais venir le coup de loin : j’avais déjà presque pas de temps libre pour souffler, et là ça serait encore pire. Mais c’était un sacrifice que j’étais prête à faire !
« Et sinon, pour t’aider dans le combat en tant que tel, j’avais pensé à un système de tuyau réliés à des gants, pour que tu puisses acheminer l’air sous pression et tout balancer à distance, comme des boules d’air dévastatrices. Ça te permettrait de mettre une branlée à un adversaire sans pour autant devoir aller au corps à corps, surtout si ce dernier à un alter clairement taillé pour le combat rapproché. Alors, alors ? »
J’avais sans doute des étoiles dans les yeux. Je ne voyais pas comme il aurait pu en être autrement, je touchais enfin mon objectif du bout du doigt. Ces trois années d’études longues et fastidieuses allaient enfin pouvoir me servir à quelque chose de concret ! J’allais finalement pouvoir mettre en application tout ce que j’avais appris pour réaliser mon rêve : participer à sauver des vies. Même si ce n’était qu’une première étape, un peu une phase de test puisqu’Hanami avait encore un peu de temps avant de passer pro, réussir à lui fabriquer de tels outils serait un boost énorme pour moi comme pour elle.
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La jeune fille se retenait de rire, voyant Hitomi parler avec sa bouche complètement pleine, elle était vraiment pleine d'entrain, ce qui ravissait Hanami. Évidemment qu'elle n'avait pas attendu de proposer son idée avant d'avoir déjà bossé dessus, elle était à sa manière, comme Hanami un bourreau du travail, sauf qu'Hanami se jetait à corps perdu dans ses études et le piano, qu'elle avait repris il y a peu. Ses week-ends en général se composer de révision, surtout de révision, de séances de piano, deux, ou trois heures, d'une matinée shopping. Parce qu'au milieu de tout ça, il fallait bien se détendre un peu. Enfin bref, Hitomi était plus que surexcité de la réponse de son amie, et il fallait l'avouer, celle-ci devait être tout aussi enthousiasme, bien qu'elle ne laissait rien paraître, se contentant de hocher la tête a ses explications tout en buvant ses paroles avec avidité de savoir.
La rose observait les croquis d'Hitomi, curieuse et avec une certaines hâte de voir tout cela prendre forme. C'était bien quelque chose auquel elle n'aurait jamais pensée, demander des gadgets, ce genre de trucs lui passait tellement au-dessus de la tête. Ou elle avait plutôt la tête ailleurs ces derniers jours. Au final, Hitomi avait bien raison, c'était un désavantage de devoir a chaque fois expirer sa seule "arme", c'était chiant aussi, si bien qu'il était évident que la rose et son sang chaud préférait se la jouer la grosse dure au corps à corps. Bien qu'elle avait pu suivre des cours de combat divers, ce n'était pas cela qui pouvait lui donner le dessus sur ses potentiels ennemis, elle l'avait bien compris lors du tournoi. Elle s'était fait massacrer. Hanami répondit à Hitomi d'un hochement de tête vivement énergique. "Cela semble être une super bonne idée !"
Hanami était quand même stupéfaite du nombre d'idées que pouvait avoir sa comparse, c'était avant tout une bonne surprise, elle ne pouvait qu'être meilleure avec tout cela et c'était bien tout ce qui lui importait dans le moment présent, devenir meilleure. Elle ne s'entraînait pas tout son temps libre en semaine juste pour passer le temps, c'était clair. La rose regardait la blonde qui avait les yeux étincelants, ce qui ne renforçait que le sourire de la petite Hanami. "Tu es vraiment... Incroyable Hitomi" Elle soupira un peu avant de reprendre "J'ai vraiment de la chance de t'avoir comme amie.". Ah oui, de la chance, elle n'aurait jamais eu la jugeote d'aller se chercher des gadgets d'elle-même, heureusement qu'Hitomi était là pour penser à sa place !
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La réaction d’Hanami était tout ce que j’avais pu espérer dans une telle situation. Consécration ultime. Apothéose de mon art, gloire divine, paroxysme de ma journée. J’avais décidément tendance à m’emporter rapidement et à trop en faire quand j’étais contente. Mais bon, il fallait le dire : cette journée qui avait pourtant mal commencé prenait un tournant beaucoup plus agréable que prévu. Hanami semblait vraiment emballée et enthousiaste face à toutes les idées que je lui proposais. Ses yeux étincelants ne faisaient que renforcer ma détermination et mon sentiment de bonheur intense, tant et si bien que je ne réagis pas immédiatement à ses louanges. Trop emporté par la joie que me procurait la validation de mon petit cerisier, je n’avais tout simplement pas enregistré ce qu’elle avait dit ensuite. Mais une fois l’euphorie retombée, ses paroles parvinrent à mes oreilles, faisant monter le rouge à mon visage.
« Incroyable, incroyable … Tout de suite les grands mots, Hanami ! T’exagères un peu, je fais juste mon boulot ! Enfin, mon futur boulot. Et puis, t’es mon amie, quoi de plus normal que d’aider ses amies, hein ? » Je repris alors un gros morceau de steak que j’avalai rapidement avant de poursuivre. « Sans parler du fait que pendant ton premier match au tournoi, t’as pas pu te servir de ton alter convenablement. Je te jette pas la pierre, attention, je sais qu’il doit pas être facile à maîtriser. Mais j’ai aussi vu comment l’autre taré de ruskov t’a amochée, et j’ai pas envie que ça se reproduise à l’avenir. »
D’ailleurs, en y repensant, le rouge d’embarras sur mon visage se changea en rouge de colère, mes traits accompagnant ce changement d’émotions, devenant alors plus fermés et durs. Cet espèce de taré de russe … Il avait bien failli la tuer avec son alter de bourrin. Lui faire tomber un putain d’immeuble sur la gueule, il fallait vraiment avoir un sacré grain pour en arriver là pendant un tournoi inter lycée, bordel. Je me doutais que l’enjeu était important, qu’au delà de faire s’affronter les différents étudiants héroïques du monde entier, c’était aussi un moyen de mettre les étudiants en condition pour leur futur travail de héros, mais ce type avait clairement dépassé les bornes. Si Hanami n’avait pas été aussi agile, si elle n’avait pas eu d’aussi bons réflexes, elle et son binôme auraient pu y passer. Rien que d’y repenser, ça me mettait en rogne.
« D’ailleurs, ton bras, ça va ? Tu t’es bien remise de tes blessures ? Je t’avoue que je mentirais si je te disais que j’ai pas eu peur quand je suivais le duel … Franchement, ce type, je te jure, si je l’avais en face de moi, j’aurais bien du mal à me retenir de lui en décrocher une en pleine tronche … »
J’observai alors le bras d’Hanami. Son bras qui avait été blessé, ou plutôt presque réduit en miette par l’autre abruti. Une idée me vint alors en tête. Malgré ses efforts pour se maintenir dans une excellente condition physique, Hanami avait un défaut de taille : son physique. Elle était petite, menue. L’exact opposé de moi qui était grande, peut-être trop pour certains, et tout en muscles. Et pourtant, je savais qu’elle n’était pas du genre à se ménager et qu’elle faisait énormément de sport. Cela dit, même en suivant un entraînement aussi intensif que le mien, je n’étais pas sûre qu’elle parvienne à se sculpter un corps aussi robuste que celui que j’avais. Sans parler du fait que j’étais quasiment sûre qu’elle n’en voudrait pas.
Je pensais donc à d’autres équipements. Une sorte d’armure, capable d’encaisser au moins en partie les chocs importants pour préserver son intégrité physique. L’idée était séduisante, mais l’ennui, c’était que ça faisait beaucoup. Beaucoup d’équipement, pas sûr que je puisse l’associer convenablement avec le reste de l’attirail que j’avais déjà imaginé. Sans parler du faite que ça l’alourdirait encore plus, la faisant alors perdre en mobilité. Et surtout, beaucoup de travail en plus. J’étais déjà complètement à l’ouest, peinant à suivre les cours et mes projets personnels. Construire des gadgets pour Hanami allait me rajouter encore du pain sur la planche, mais à la limite, je pourrais faire passer ça comme des projets d’études.
Perdue dans mes pensées, je revins rapidement à la réalité. En observant Hanami, j’avais l’impression d’avoir jeté un froid. Je savais qu’à la sortie de son combat au tournoi, elle s’était sentie très mal. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, mais d’un autre côté, je n’avais pas eu l’occasion d’en parler avec elle depuis que c’était arrivé. En réalité, j’avais trouvé qu’elle avait été épatante, malgré tous les défauts et les lacunes qu’elle avait vis à vis des autres. Elle avait su tirer parti de ses qualités pour remporter la victoire. Difficilement et avec un gros prix à payer, certes, mais elle avait gagné. En réalité, je m’inquiétais surtout pour sa santé, tant physique que mentale.
« Désolé, je voulais pas remuer le couteau dans la plaie, c’est juste que je me suis beaucoup inquiétée pour toi. Et j’ai pas eu l’occasion de t’en parler avant alors … ENFIN ! » Je claquai alors mes mains sur la table, reprenant mon air jovial et décidant de changer de sujet. « Il paraît que l’autre jour, tu t’es faites remarquée à la cantine, hmmm ? À ce qu’on dit, t’as remballé une groupe de pouffiasses et t’as embarqué un des élèves de troisième année pour lui parler en tête à tête. T’aurais pas deux trois trucs à me dire, mon petit Kirby ? »
Tout en disant ça, je la regardai avec un sourire sincèrement amusé, mais surtout avide de connaître toute la vérité sur cet évènement que je n’avais malheureusement pas vu voir de mes propres yeux. Et pourtant, le court récit qu’on m’en avait fait avait suffit à me mettre l’eau à la bouche. Rien que d’imaginer mon petit cerisier dégager une groupe de nunuches et embarquer leur stars sous leurs yeux dépités, ça m’arrachait presque un fou rire. Mais surtout, savoir qu’Hanami l’avait embarqué pour une discussion en tête à tête … des tas d’idées me venaient à l’esprit, mais je voulais en avoir le coeur net avant de me faire une opinion.
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Hitomi était vraiment adorable de s'inquiéter comme ça d'elle, Hanami souriait un peu bêtement, ouais, c'était comme ça grande sœur, en moins casse couille que son frère, elle était bien plus douce et avenante avec elle, et aussi patiente, c'était tout le contraire de Yue. Oui, évidemment il l'aimait plus que tout, c'était indéniable, mais il avait le chic pour mettre Hanami en boule en deux secondes. Enfin bref, Hitomi était un peu trop tactile au goût d'Hanami, mais elle acceptait ça. Elle était tellement adorable, comment être fâchée contre elle plus de deux secondes et demi ?
Hanami lui souriait toujours, montra son bras gauche à son amie. " Ça va oui, d'après les médecins, je suis totalement remise, c'est cool !" Elle brandissait son poing en signe de victoire. La rose saisit son verre et bu une gorgée d'eau, quand elle se retourna lentement vers la blonde qui semblait la fixer intensément. Elle plissa les yeux "J'ai.. un truc sur le visage ?.." La rose lui sourit de nouveau. Bonne humeur aujourd'hui, ce n'était pas tous les jours, mais l'entrain de sa Nee-chan était plutôt contagieux ainsi que sa bonne humeur perpétuelle d'ailleurs. Et puis avec une bouille comme la sienne, Hanami ne pouvait qu'être de bonne humeur nan ?
Quand elle exprima son inquiétude par rapport au tournoi, en souriant tendrement, Hanami posa sa main sur celle de la blonde, pour la rassurer un peu. Elle avait été stupide, elle le savait et elle allait retenir la leçon, c'était évident. Elle n'avait pas vraiment remué le couteau dans la plaie d'ailleurs, a présent, c'était du passé, il fallait aller de l'avant ! En reprenant son verre, buvant de nouveau une gorgée, en une fraction de seconde Hanami fallut recracher tout, manquant de s'étouffer. Elle déglutit difficilement. Putain, les rumeurs se transmettait vraiment plus vite qu'une mst dans un bordel. La rose avait l'habitude d'échanger des potins plus ou moins croustillant sur la totalité des élèves de se bahut, mais, cette fois, c'était d'elle qu'il était question. Hanami posa son verre, assez brusquement, plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle se tourna vers la blondinette, un rictus sur les lèvres.
"Tu sais que je me fais toujours remarquer, ce n'est pas nouveau." Elle évitait la question ? ... Nan pas le moins du monde... Où, si peut-être. Mais bon, c'était peine perdue, maintenant qu'Hitomi l'avait pris en grippe elle ne la lâcherai JAMAIS ! Elle était bien obliger de tout déballer. Hanami rejeta une de ses mèches rebelles derrière son épaule, qu'elle haussa d'ailleurs avec un air indifférent. "J'ai juste demandé de l'aide à Johan pour mon entraînement." Et bien oui, rien de bien "croustillant" comme toutes les rumeurs qu'elles pouvaient colporter comme de vieille petite commère.
Peut-être qu'il y avait des "on dit", c'était sûre même, Hanami avait bien cru voir quelque chose sur les réseaux sociaux, mais, elle n'avait vraiment pas porter plus d'attention dessus... Et puis elle ne voulait pas vraiment savoir ce qu'il pouvait bien se dire sur elle. Pas qu'elle ne soit pas capable d'encaisser une critique ou une insulte, mais, elle savait pertinemment qu'elle répondrait plus ou moins violemment. Enfin, non toujours dans le sens ou elle enfoncerait le clou dépassant, histoire de corroborer ce qu'ils pouvaient se dire, justes pour faire rager et fermer des petites bouche glosés à outrance.
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Ah ça, pour se faire remarquer, la petite Hanami savait s’y prendre. C’était pas pour rien que je l’adorais, cette petite teigne. Bon, je devais avouer que j’étais quelque peu déçue de sa réponse. Moi qui étais si enthousiaste à l’idée que mon petit Kirby se soit trouvé un mec … J’aurais tellement pu la charrier avec ça ! Ce n’était pas la seule raison pour laquelle je me serais réjouie, bien évidemment. Le simple fait d’imaginer mon petit cerisier aux bras d’un beau jeune homme qui imprimerait un sourire béa sur son visage … Ah oui, j’adorerais la voir aussi heureuse. Mais bon, chaque chose en son temps. Même si elle démentait les rumeurs, je n’allais pas me priver de la taquiner sur le sujet pour autant.
« Johan, hein ? Tu l’appelles déjà par son prénom, c’est plutôt bon signe … » lui dis-je avec un regard malicieux, ignorant volontairement ce qu’elle m’avait assuré. Après tout, elle pouvait tout aussi faire croire qu’elle ne s’intéressait pas à ce beau jeune homme pour brouiller les pistes. À d’autres.
Me délectant de la situation, tentant de la mettre un peu dans l’embarras pour la taquiner, je souriais. En vrai, j’avais du mal à voir Hanami avec quelqu’un. Non pas que je doutais qu’elle puisse se trouver un copain si elle avait envie, mais j’étais tellement habituée à la voir seule que c’en était difficile de l’imaginer au bras de quelqu’un. Mais, qui savait de quoi demain pouvait etre fait, après tout ?
« Bon, plus sérieusement, c’est génial que tu t’entraînes autant. Je te promets de me mettre à bosser sur tes gadgets au plus vite ! Comme ça tu pourras t’entraîner avec avant le prochain match du tournoi, et là tu leur mettras la branlée du siècle ! Tu seras imbattable, j’en suis sûre ! »
Tout en l’encourageant, je levai vers elle mon pouce et lui faisait un clin d’oeil. Attitude clichée ? Sans doute, et alors ? Tant qu’elle comprenait que la soutiendrait quoi qu’il arrive et qu’elle ne serait jamais seule, c’était l’essentiel. Je regardai alors ma montre, pour constater avec désespoir que le temps passait à une vitesse folle quand on s’amusait ou qu’on se sentait bien. Entre les ragots, les discussions sur le tournoi, mes propositions de gadgets et le reste, la pause de midi était déjà bientôt finie. Bon, je n’avais pas de cours l’après-midi, donc je pourrais sans doute me plonger tout de suite dans la confection des outils pour Hanami, mais ce petit temps libre touchait déjà à sa fn et ça me dépitait un peu. Après tout, j’adorais passer du temps avec mon petit Kirby !
« Bon, il va bientôt être l’heure de se séparer, ma chérie. Ça ira pour toi, tu survivras sans moi ? » lui lançai-je sur un ton tout sauf sérieux. « T’en fais pas, on se reverra vite ! »
Sans lui laisser le temps de répondre, je me levai de ma chaise pour aller vers elle et la soulever afin de la serrer dans mes bras, sans tenir compte des réactions autour de nous. Ils pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, c’était pas mon problème. Une fois le câlin terminé, je posai ma main sur la tête de la jeune fille, frottant la chevelure rose de celle-ci pour lui arracher un grognement agacé, elle qui prenait toujours autant soin de ses longs cheveux de corail. Je lui souriais alors malicieusement avant d’aller débarrasser mon plateau et de me diriger vers les ateliers. Saluant alors Hanami, je quittais donc la cafétéria, bien décidée à cravacher pour terminer au plus vite les outils que je lui avait promis.
Une fois arrivée à l’atelier, je sortais mes plans et mes outils, planifiant le dérouler du travail à faire dans ma tête. L’avantage, c’était que sur la conception et le fonctionnement, ces gadgets étaient très simplistes. Tout ce que j’avais à faire, c’était fabriquer des bonbonnes suffisamment grandes pour contenir une quantité de gaz suffisante afin qu’elle ne finisse pas à sec à la première attaque. Et un système de valves pour que l’air ne se dirige pas dans le mauvais tuyau. Rien de bien compliqué, donc. Ça me prendrait sûrement du temps, mais vu qu’il était encore tôt, j’étais persuadée qu’en une après-midi, je pouvais au moins finir un premier prototype à lui faire tester le lendemain. Sans plus attendre, je me mettais donc au travail, sélectionnant avec soin les différents composants et matériaux pour confectionner les différentes parties.
Le lendemain
Cette fois, je n’étais pas en retard pour les premiers cours. J’étais bien trop impatiente de retrouver Hanami et de lui faire tester mon premier prototype. Je voulais absolument avoir son avis sur l’équipement, connaître ses ressentis afin de corriger les éventuels défauts, d’ajuster le tout … J’avais donc pris soin de lui laisser un petit message assez tôt, avant même de partir de chez moi, pour lui donner rendez-vous à l’atelier après les cours de l’après-midi. La matinée passa donc, aussi lente et pénible que la précédente, même si mon impatience me permit de tenir le coup et de ne pas mourir d’ennui.
Une fois l’heure tant attendue de la pause déjeuner, je fonçais au réfectoire pour être parmi les premiers arrivants, puis je me servis mon plateau repas toujours aussi conséquent qu’à l’accoutumée que je m’empressai d’engloutir aussi vite que possible avant de filer à mon atelier. Ignorant totalement les regards stupéfaits des étudiants installés aux tables voisines, je dévorai donc mon steak avec entrain, puis pris mon plateau vide pour aller le ranger avant de quitter les lieux au pas de course. Je traversai alors les couloirs comme une furie, marchant d’un pas si soutenu que j’en étais à deux doigts de courir, et finalement j’atteignis mon atelier.
Sans perdre une seconde de plus, je déballai mes outils et repris le travail de la veille. J’avais encore quelques ajustements à faire, deux trois bricoles à fixer par ci par là … Tout devait être au top. Je n’avais pas le droit de laisser passer la moindre erreur. C’était mon côté perfectionniste. Je passais donc le temps qu’il me restait avant l’arrivée d’Hanami à m’attarder sur des finitions, cherchant le moindre petit défaut à corriger, jusqu’à ce que le moment tant attendu arrive enfin. Hanami allait débarquer d’une minute à l’autre, et j’étais fin prête à lui présenter ses nouveaux jouets.
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Non mais sérieusement, elle aurait peut-être juste dû sourire bêtement laissant planer le doute autour de cette histoire, juste pour emmerder son monde, ou plutôt Hitomi. Là, elle avait les joues qui s'était teinter de rouge, pitié pas encore. Elle grogna simplement à la réponse de sa Nee-chan, se cachant tant bien que mal les joues avec les paumes de ses mains. Elle savait qu'elle allait en entendre parler pendant des lustres, pour l'instant ce n'était pas un sujet de conversation qu'elle voulait aborder, même si il était évident qu'Hitomi serait la première à savoir la vérité de cette histoire. Enfin, Hanami n'avait pas menti du tout non, elle s'entraînait simplement avec lui, absolument rien d'autre. De toute façon, elle avait bien des choses plus importante à faire que de flirter avec un garçon, surtout en approche tout tournois héroïque.
La rose pouvait bien voir que se amie s'amuser de cette situation et s'il y avait un truc qu'Hanami n'aimait pas faire, c'était parler de sentiments. Y avait-il vraiment matière a discuter ? Elle n'en était pas sûre et c'était bien là tout le problème ! Quand la grande blonde se remit à être un semblant sérieuse, Hanami secoua la main, pour lui dire simplement, qu'elle avait le temps et qu'elle ne devait pas prendre tout son temps libre pour s'occuper de ses gadgets, qu'elle profite du peu de temps libre qu'elle dispose déjà pour autre chose, ce n'était pas un problème. "Vu ton talent, ça ne sera pas trop long pour toi de bosser sur tout ça, t'es la meilleure, je ne me fais aucun souci pour ça ! Prends ton temps, ce n'est pas tellement urgent de toute façon." La rose répondit au pouce lever de son amie en faisant de même.
Hanami fit la moue, annonçant qu'elle aurait sûrement du mal à survivre sans sa majestueuse présence qui illumine la vie de tout le monde, cash dans l'abus et dans le Drama, comme toujours, elle mina un faux évanouissement en collant le dos de sa main contre le front. Mais elle n'eut rien le temps de faire de plus, sa prestation scénique des plus géniales fut coupée par un câlin, et une ébouriffaient de cheveux qui ne fit que faire grogner encore plus la petite Hanami, qui s'empressa de passer une main dans ses cheveux pour les réarranger le mieux. Pourquoi personne ne voulait laisser ses si beaux cheveux tranquilles ?! En tout cas, Hanami avait quand même saluer la blonde quand elle quitta la pièce pour faire de même quelques minutes plus tard.
[...]
Les yeux encore clos, la jeune fille ne voulait pas quitter la chaleur de ses draps, enrouler littéralement dedans comme un saucisson, elle était tellement bien. Elle n'avait pas entendu son réveil sonner alors, elle devait bien encore avoir le temps de se reposer encore, les entraînements l'épuisait de plus en plus, il lui fallait plus de sommeil, elle avait l'impression de ne jamais en avoir assez. Elle se rendormit, c'est ce qu'il semblait en tout cas, jusqu'à ce que son téléphone sonne. Elle n'eut même pas la moindre réaction, elle avait bien entendu "un truc" mais elle n'aurait su dire ce que c'était, et de plus cette flemme immense n'arrangeait rien du tout, Hanami se contenta de simplement se retourner dans son lit, collant son visage littéralement dans son coussin, non, elle ne voulait pas sortir de ce lit, même si elle y serait bien forcer à un moment ou un autre, mais non, là ce n'était pas le moment, de plus elle avait tellement de mal a garder ses yeux ouverts. C'était ça le prix qu'elle récoltait en s'entraînement autant, c'était barbant, elle s'en passerait volontiers, elle qui était toujours fraîche et parer avant même sept heure du matin.
"Hanami lève toi, tu vas être en retard." La jeune fille grogna, sortant difficilement la tête de dessous ses couvertures, le soleil semblait déjà frapper fort, il passait violemment ses interstices de son volet, lui agressant la rétine. Elle se redressa d'un coup, putain, non. Elle saisit son téléphone, un message d'Hitomi, mais ce qui l'as fit littéralement crier, ce fut l'heure, merde, elle était en retard ! Elle grogna contre elle-même, de n'avoir même pas entendu son réveil et contre son père qui avait mis aussi longtemps à venir la réveiller, non mais quel père indigne ! Mais, lui cela le faisait simplement se marrer de voir Hanami courir dans tous les sens essayant de ne rien oublier sur son passage. Comme une tornade elle ravagea la cuisine, en se servant un fond de café qu'elle avala d'une traite, elle prit un gâteau pour manger, ça sera pendant sa course pour se rendre au bahut, elle allait évidemment courir. Allez comme ça, on entame l'entraînement direct !
Elle enfila avec rapidité ses chaussures et salua son père en prenant bien soin de claquer la porte ! Puis elle entama un bon sprint, ses pieds martelant la neige qui recouvrait le trottoir, il ne faudrait pas qu'elle se casse une jambe non plus, alors elle y allait mollo quand même, un minimum. Elle rigolait, c'était drôle quand même, alors qu'Hitomi était arrivé en retard hier, c'était son tour aujourd'hui... D'ailleurs Hitomi ! Punaise, elle avait complètement zappé de regarder son message. Hanami s'arrêta, devant les grille de l'école, elle sortit son portable de sa poche, zieutant le message de son amie. Elle lui donnait un rendez-vous à son atelier. La jeune fille pianota rapidement sur l'écran tactile de son portable pour lui répondre un "je ne serais pas en retard" avec un petit smiley qui fait un clin d'œil.
Malgré son léger retard, parce qu'au final, elle n'avait pas été en retard d'une petite dizaine de minutes alors, c'était ok. La journée passa rudement, vite de plus, il fallait dire qu'Hanami était légèrement, même plus que ça, pressé de retrouver Hitomi et de voir ce qu'elle avait pour elle. Hanami ne prit même pas le temps de passer par la case pause déjeuner, non, elle était vraiment curieuse, peut-être un peu trop de voir ce qu'Hitomi avait pour elle. Mais c'était sans compter sur quelques boulets qui arrêtèrent la jeune fille qui s'avançait joyeusement vers l'atelier de sa Nee-chan. "Oh! Hanami bla bla bla bla" c'est tout ce qu'elle avait entendu, elle avait quand même fait comprendre son impatience et son agacement avec quelques claquements de langue et des réponse tel que "hum" "'kai", signe qu'elle en avait au final strictement rien à foutre de ce qui pouvait se dire sur elle par ici et par là.
Hanami finis par partir tout simplement sans prendre le soin de saluer les personnes qui lui avait fait perdre un temps, oooh combien précieux. La rose se retrouva rapidement devant l'atelier d'Hitomi, elle était sûre d'être un peu à la bourre, cela n'arrangeait rien à son agacement général qui avait été provoquer par des ragots pathétiques. Elle, qui se pensait intouchable, ne l'était peut-être pas autant, enfin, elle avait du mal à comprendre pourquoi ça pouvait la mettre dans cet état, certaines choses lui échappait ces derniers temps et tout ça était très loin de lui plaire. Elle ne toqua même pas as, entrant sans demander son reste, elle se laissa lourdement tomber sur une chaise en soupirant. Et puis non, elle se leva et se contenta d'agripper Hitomi avec ses petits bras dans un truc qui se voulait être un câlin ?..
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L’impatience qui m’envahissait était sans nulle autre pareil. Je n’avais jamais été aussi pressée de ma vie. Et pourtant, j’allais devoir attendre. Bon sang, qu’est-ce que j’avais horreur de ça, attendre ! Mes premiers prototypes étaient là, sur mon établis, prêts à servir. Ils ne demandaient que ça, et pourtant … Je devais encore attendre. Je regardai ma montre, puis l’horloge de l’atelier. Tiens, ma montre avait une quinzaine de secondes de retard … ou alors c’était l’horloge qui était en avance ? Non mais j’y croyais pas, à quoi je me mettais à penser, moi ? Décidément, la patience n’était clairement pas une de mes vertus principales.
Au bout d’un moment qui me parut beaucoup trop long, je me posai sur une chaise, fixant l’aiguille de l’horloge bouger et faire retentir sur cliquetis régulier dans le silence de mon atelier. J’étais seule, aujourd’hui, ce qui me surprenait un peu. D’ordinaire, il y avait plus de monde que ça dans l’atelier, surtout que je n’en avais pas l’exclusivité. Mais je n’allais pas non plus me plaindre, cela allait me permettre de passer du temps avec mon petit cerisier sans qu’on ne vienne nous déranger.
Alors que je continuai de fixer l’aiguille sans sourciller, le bruit de la porte qui coulissait me tira de mes rêveries, et je vis alors une Hanami qui semblait contrariée débouler sans dire le moindre mot et se laisser brusquement tomber sur une chaise, poussant un profond soupir. Quelque peu déconcertée par cette entrée des plus remarquées, je la fixai d’un air dubitatif. Elle avait passé une mauvaise journée ? Levée du mauvais pied ? Ou bien mes taquineries de la veille l’avaient agacée ? Non, elle me l’aurait dit tout de suite si j’avais dépassé les bornes. Mais quand même … si elle m’en voulait un peu ?
Mes doutes furent toutefois rapidement dissipés quand elle se leva pour venir se blottir contre moi en enroulant ses petits bras autour de ma grande taille. Si cela me rassurait au moins sur le fait qu’elle ne semblait pas me faire la tronche, son geste n’avait pas manqué de me surprendre pour autant. C’était pas trop son genre de faire le premier pas comme ça et de réclamer une telle marque d’affection, ce qui me laissa quelque peu incrédule pendant un temps, ne sachant pas comment interpréter son geste. Puis, je posai rapidement mes mains dans son dos et la berçai tendrement, fermant les yeux et profitant de ce rare moment où ma meilleure amie semblait enfin m’ouvrir un peu son coeur.
« Eh ben dis donc … C’est pas tous les jours que tu te jettes sur moi comme ça, mon petit cerisier. C’est pas que j’aime pas, au contraire, mais tu m’inquiètes un peu, là. T’as passé une mauvaise journée ? Y a un truc qui va pas ? Tu sais que tu peux m’en parler, hein Hanami ? »
Profitant encore un moment de cette étreinte qui avait quelque chose de réconfortant autant pour elle que pour moi, je l’écoutai me répondre en silence. Si elle avait besoin d’une confidente, je pense que j’étais sans doute la mieux placée pour prendre son rôle. Enfin, je le pensais, mais rien ne me confirmait que c’était bien le cas. Et puis, peut-être que je me faisais aussi simplement des idées et qu’elle avait simplement envie d’un câlin, après tout.
Une fois ce moment terminé, je repris mon air sérieux et posai mes mains sur ses épaules avant de la fixer droit dans les yeux.
« Bon allez, je vais te montrer tes nouveaux jouets, qu’est-ce que t’en dis ? »
Je l’emmenai alors devant mon établit et la plantai là avant de saisir le drap que j’avais au préalable déposer sur le fruit de mon travail afin de créer un effet dramatique. Je la fixai alors dans les yeux, un sourire excité et trahissant mon impatience se dessinant sur le visage. Sans faire durer le suspense d’avantage, je tirai alors brusquement le drap pour révéler le fameux équipement : un simple harnais, semblable à un baudrier d’escalade – puisqu’il s’agissait en réalité effectivement d’un baudrier d’escalade – auquel j’avais fixé de longs tubes en plastique souples. Chaque tube était lui-même relié à une extrémité à l’une des deux bonbonnes de gaz solidement attachées au niveau du bas du dos. Enfin, l’autre extrémité de chaque tube était libre afin que l’air qu’Hanami stockerait dans les bonbonnes puisse s’en échapper et qu’elle puisse alors s’en servir en combat.
« Tadaaaaaaaaaa ! Alors, qu’est-ce que tu en penses ? Bon, il paie pas de mine pour le moment, car je l’ai bricolé avec ce que j’avais sous la main aussi vite que possible. Pour l’instant, il est surtout fonctionnel, mais t’en fais, une fois que tu l’auras testé et que j’aurais relevé les éventuels petits points à modifier, je travaillerai au design pour qu’il soit parfait ! »
Je regardai alors mon petit cerisier avec un regard à la fois plein d’espoir et d’angoisse. Est-ce que mon travail allait lui plaire, ou au contraire avais-je complètement visé à côté ? Non, je devais avoir confiance en moi et mes capacités. Je n’avais pas le droit à l’erreur, Hanami en avait besoin ! Cet équipement lui serait d’un grand secours pour le tournoi et plus tard pour son job d’héroïne, alors je ne pouvais pas m’être trompé.
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Il était évident qu'Hanami ne pouvait pas faire la tête à Hitomi, c'était sa grande sœur, celle qu'elle n'avait pas eu, à la place elle avait un grand frère des plus emmerdeur du monde ! Au final, la jeune fille restait une petite gamine avec ses hauts et ses bas, elle était bel et bien humaine, contrairement à ce qu'elle pouvait laisser croire, elle soupira, la tête blottit entre l'opulente poitrine de sa Nee-chan. Est-ce qu'elle voulait en parler ? Non pas vraiment, même pas du tout, c'était un truc qu'elle détestait faire, elle avait toujours été du genre à tout prendre sur elle et enfouir tous ses sentiments au fin fond de son esprit, là ou il n'y avait aucune trace de lumière. Peut-être que cette histoire à la cafétéria avait été trop loin.
Elle finirait forcement par passer outre tout cela, très rapidement même, mais sur le coup, c'était devenu lourd, aussi lourd qu'un mec qui vous drague en vous balançant un "Excuse-moi t’aurais pas l’heure ? Parce que depuis que je t’ai vu, j’ai perdu la notion du temps", grave lourdingue. La rose releva la tête vers Hitomi et lui offrit sûrement le plus beau sourire qu'elle n'avait jamais fait. Enfin, presque jamais ! Pour évidemment balayer son inquiétude. "Je suis arrivé en retard aujourd'hui, j'ai trop forcé hier sur l'entraînement, j'étais tellement épuisée ! Et je le suis encore… Je crois que je pourrais même dormir debout" Oui, c'était une façon de contourner un pseudo-problème, mais c'était quand même la vérité, ses entraînements étaient de plus en plus intensif et durait plus longtemps, elle ne lâchait rien et redoublait d'efforts pour se dépasser, repousser ses propres limites, physiques et mentales, c'était là, le prix à payer.
Le changement d'Hitomi à la suite était le bienvenu, elle avait bien évidemment attendu tout cela avec impatience, sans rien montrer ! Elle savait qu'Hitomi avait de l'or dans les doigts et elle ne pouvait qu'avoir de la fierté qu'elle lui propose des gadgets pour l'aider ! La rose suivit de très près la blonde pour arriver très rapidement à son établit, elle avait bien sûr, prit soin de cacher toutes ses merveilles ! Pour garder l'effet de surprise, ce qui fit sourire la jeune fille. Dans un effet d'exagération, elle retira le drap, Sautillant presque sur place, tapant sans bruit ses mains l'une contre l'autre, les yeux remplis d'étoiles, elle regardait le travail de son amie.
"..." Elle n'avait pas de mot, juste, elle était tellement contente qu'elle lui accorde tellement de temps pour lui confectionner quelques gadgets. Elle fixa Hitomi, un instant avant de replonger contre elle, vraiment la plus heureuse des petites pestes. "Tu es génial, merci ! Vraiment". Y a vraiment qu'avec elle qu'elle se permettait d'être comme ça.
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La réponse d’Hanami aurait pu passer pour du foutage de gueule si je ne la connaissais pas aussi bien. Mais après tout, elle était comme ça. Incapable de se confier aux autres. Même à moi, qui pourtant était la spécialiste pour lui tirer les vers du nez, j’avais beaucoup de mal à la pousser à s’ouvrir et à parler. Dans ce genre de moments, même si je savais pertinemment qu’elle faisait ça plus ou moins inconsciemment et surtout pas pour me faire du mal, j’avais parfois envie de la secouer comme un prunier, de le lâcher deux ou trois paires de baffes ou encore de lui piquer une bonne gueulante. Mais je savais bien que ça ne servirait à rien, si ce n’est à refermer encore plus sa carapace, et potentiellement abîmer notre amitié. Et puis … Quand elle me faisait ce sourire, je ne pouvais pas rester énervée contre elle. En réponse à son sourire étincelant et radieux, je la serrai encore plus tendrement dans mes bras, déposant même un petit baiser sur son front.
Mais sans plus attendre, et sans lui laisser le temps de réagir, nous étions passé au plat de résistance : sa nouvelle tenue. Sa réaction, ou plutôt, son absence de réaction au moment où j’avais retiré le drap pour lui dévoiler mon premier prototype était tout ce que j’avais espéré. Elle était bouche bée, signe que mon travail lui plaisait. D’ailleurs, elle ne tarda pas à reprendre ses esprits et sauter dans mes bras, m’enlaça et me couvrant d’éloges.
« Oh tout de suite … J’ai pas fait grand-chose de foufou, tu sais … Un baudrier d’escalade, des tubes en plastiques, des bonbonnes de gaz vides … Un peu d’huile de coude et c’est dans la boîte. Et puis, ça m’a fait plaisir ! » Je regardai alors mon travail, me disant que même si j’étais fier de ce premier jet … il était quand même sacrément moche. J’avais déjà plusieurs idées de designs, des améliorations à faire … Bref, tout un tas de trucs à bidouiller. Mon cerveau cogitait, tournait à plein régime. Je regardai alors la fleur de cerisier droit dans ses yeux pleins d’étoiles. « Dis Hanami, ça te dérange pas que je me serve de ton costume comme projet de classe ? Je dois t’avouer que ça me libérerait un peu de temps … et d’avoir un projet en moins sur lequel travailler. Parce que je t’avoue que je croule un peu sous le travail en ce moment … »
Je riais fortement, frottant ma nuque pour tenter de faire passer la pilule. Je me doutais que mon petit Kirby adoré allez me taper sur les doigts en apprenant que j’avais accepté de travailler en rab pour ses beaux yeux – c’est vrai qu’elle a des yeux magnifiques cette gamine – alors que je croulais déjà sous le boulot. Mais bon … On a chacun nos défauts, n’est-ce pas ma chère Hanami ?
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C'était assez rare qu'elle se laissât faire, encore plus qu'elle se blottisse d'elle-même dans les bras de la blonde, mais là elle en avait ressenti le besoin, elle s'était blottie un peu plus quand l'étreinte d'Hitomi se resserra un peu, elle ne rechigne pas quand elle déposa un baiser sur son front. Pour la blonde, ce n'était pas grand chose, oui peut-être parce qu'elle avait l'habitude de faire ce genre de chose, mais pour Hanami, c'était énorme et non pas juste le travail effectuer le fait que ça soit pour elle la touchait d'autant plus. C'était super ce qu'Hitomi faisait pour elle, pas seulement pour son costume évidemment, émotionnellement, elle avait un impact sur elle. C'est ce qu'elle pensait en tout cas.
Son travail était formidable, de toute façon, Hanami incapable de faire autant, tout ce qu'Hitomi pouvait bien lui montrer, que ça soit des projets de cours, ses prototypes pas finis ou même son costume, tout semblait extraordinairement génial aux yeux de la rose. Pour la blonde, ce n'était pas grand chose, oui peut-être parce qu'elle avait l'habitude de faire ce genre de chose, mais pour Hanami, c'était énorme et non pas juste le travail effectuer le fait que ça soit pour elle la touchait d'autant plus. Et de toute façon même si c'était laid, Hanami savait que sa Nee-Chan allait faire des merveilles ! Elle en était persuadée, elle savait qu'elle ne serait pas déçue du résultat final.
Hanami haussa un sourcil à la question de la blondinette. Hm, évidemment ! Elle acquiesça simplement de la tête, les poings fermés sur les hanches tout de même. Elle savait pertinemment qu'elle s'ajoutant toujours du boulot en plus, elle la grondait assez souvent comme ça, même si de son côté Hanami abusait des entraînement et des études, elle était loin d'avoir le droit de lui faire la morale, mais elle se le permettait ! De toute façon, il fallait bien qu'elle s'y résigne, Hitomi et Hanami était pareil au fond, deux bourreaux du travail acharné, rien ni personne ne pouvait les arrêter. Même pas la mort tient.
Quelle heure était-il ? Hanami n'en savait rien, tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait rudement faim et qu'elle n'avait pas envie de cracher sur un bon morceau de bœuf… Elle soupira un instant puis, tapota son doigt sur le bras de Hitomi. "Nee-chan ça te dis qu'on aille manger quelque part après les cours ? " Ouais, elle avait rudement besoin d'un peu de compagnie. Elle allait laisser tomber ses révisions du soir qu'elle troquera volontiers contre un bon petit resto, avec sa grande sœur de cœur.
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Sans trop de surprises, Hanami ne manqua pas de me faire un petit sermon quant à ma facheuse tendance à me surmener … Ce qui manqua de peu de m’arracher un fou rire. Non pas que je me payais sa tête, mais quand je la voyais, du haut de son petit mètre soixante huit, poings serrés sur les hanches, le regard dur et sévère tandis qu’elle gonflait légèrement les joues en signe d’agacement … Je ne pouvais m’empêcher de trouver ça à la fois amusant et adorablement mignon. Retenant donc mon fou rire, je penchai la tête sur le côté en me frottant la nuque, la remerciant néanmoins de m’autoriser à joindre l’utile à l’agréable et ainsi me délester d’un petit fragment de ma charge de travail.
Puis, alors que je rangeais les quelques outils qui traînaient encore ça et là et repliais le drap, je sentis un petit doigt venir tapoter mon bras. En me retournant, je vis alors mon petit cerisier me regarder avec une moue des plus attendrissante, me demandant si je voulais bien aller manger un morceau avec elle. Comment refuser quoique ce soit à un petit bout de chou pareil, me demanderez-vous ? La réponse est simple : on ne peut tout simplement pas. Je souriais alors tendrement à mon petit Kirby, et frottait affectueusement le sommet de son crâne, prenant garde à ne pas la décoiffer cette fois-ci.
« Mais avec plaisir, Kirby d’amour. Laisse moi juste aller prendre une douche, parce que je pue l’huile et la sueur, on dirait un garagiste ! Je suis à toi dans une dizaine de minutes ! »
Embrassant à nouveau le front de ma petite sœur de coeur, je pris donc une serviette dans mon sac et l’invitai à me suivre en direction du gymnase, seul endroit où il y avait logiquement des douches. Bien sur, si elle voulait m’attendre ailleurs, grand bien lui fasse, je n’étais pas non plus sa mère. Une fois arrivée au gymnase, je lui proposai donc de déjà songer à une adresse à laquelle on pourrait se rendre, avant de me ruer sous la douche.
Quand je sentis l’eau chaude couler sur ma peau, je ne pus retenir un soupir de soulagement. Bon sang, que ça faisait du bien ! Je fis alors au plus vite pour me décrasser afin de ne pas faire trop patienter Hanami. Je savais que la patience n’était pas non plus sa principale qualité, ce qui était une autre chose qu’elle et moi partagions. Au bout d’une petite dizaine de minutes donc, je sortis de la douche, les cheveux encore légèrement humides et complètement décoiffés, attachés grossièrement en une queue de cheval qui tombait sur mon épaule gauche, tandis que j’avais de nouveau enfilé mon « vert » de travail habituel que j’appréciais tout particulièrement, et ce au dépend des remarques et petits rires moqueurs qu’il avait tendance à susciter chez certains. J’allai alors retrouver ma petite sœur et me plantai devant elle, poings sur les hanches et les yeux pleins d’entrain.
« Alors … Où est-ce qu’on va ? »
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Elle ne dit rien a l'ébouriffement de cheveux, comme d'habitude, elle se contentait de prendre cette moue agacée, parce que c'est un truc qu'elle détestait, même si au fond, elle en redemanderait bien, un tout petit peu. Hanami acquiesça à la blonde, elle n'allait évidemment pas se balader avec Roberto le garagiste à la raie qui dépasse, il ne fallait pas déconner non plus ! Et puis elle allait sûrement l'emmener dans un restaurant un peu chicos, parce qu'elle aimait emmener Hitomi dans ce genre d'endroit, non pas pour étaler son pognon - celui de son vieux- ou quoi que ce soit. Hitomi devait bien être la seule, enfin plus maintenant, à savoir qu'elle dormait sur un matelas de billet. Elle aimait donner le meilleur à sa meilleure amie, c'était tout aussi simple. Elle avait une adresse, un restaurant un peu chic dans le genre ouais, mais pas un truc abuser, cinq étoiles, ou il faut vendre un rein pour boire un café. Non, un endroit assez sympathique et cosy, une bonne bouffe, avec des proportions normales, pas comme celle qu'ils donnent dans les restaurants huppé ou elle dîne avec son père !
Hanami suivit donc Hitomi vers les vestiaires, non elle n'allait pas se doucher avec elle, elle était toujours fraîche la Hanami ! TOUJOURS !Bref, elle s'était assise sur un banc pianotant quelques messages à son lourdingue de grand frère. Elle en profita pour rapidement appeler le restaurant, être sûre qu'une table était libre et qu'on la lui réserve bien gentiment. Une fois, ceci fait, Hitomi réapparut bien rapidement, la rose lui sourit et la saisit par le bras pour la trainer vers la sortie. "Dans un petit resto sympa, faudra juste prendre le bus, il est un peu loin. Mais t'inquiète, si c'est tard sur mon père te ramènera chez toi, c'est sur la route…"
Elle lui aurait bien proposé de venir chez elle, mais ce n'était pas du tout pas raisonnable en pleine semaine de cours, elle pensait organiser un truc en week-ends un de ses quatre. Avec d'autres amis, peut-être, faudrait déjà qu'elle en a d'autres, me dira t-on. Elle traîna donc Hitomi dans un bus, elles s'assissent l'une à côté de l'autre bien entendu, elles discutèrent de tout de rien, la routine quoi, la trajet en bus n'était pas très long en suite, même pas une dizaine de minutes. Une fois arriver en plein cœur du quartier, Hanami montra du doigt un enseigne à quelques mètres d'elles, lui annonçant qu'elle était arrivé ! Elles passèrent les portes de l'endroit mettant les pieds dans un restaurant assez chaleureux, de par ses couleurs aux tons chauds, au feu de bois trônant au milieu de la salle, une déco assez simple et sans fioriture, un truc qui donnait vraiment envie d'y rester. Les deux filles furent emmenées à leurs tables, elles s'assirent, Hanami avait saisi sa carte, elle la regardait, puis, elle la baissa un peu, ne laissant que ses yeux bleu dépasser. "Comment va ton père ?"
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Un petit resto sympa, hm ? Avec Hanami, ça voulait dire au moins deux ou trois étoiles. Pas moins, car, il fallait se l’avouer, la petite avait quand même des goûts un minimum luxueux, mais pas plus car elle n’était pas non plus du genre à étaler son pognon sur la table pour le simple plaisir de faire comprendre à tout le monde qu’elle était pleine aux as. Non, son père lui permettait de vivre très confortablement, et elle en profitait donc tout naturellement … Si mes parents roulaient sur l’or, je pense que j’aurais sans doute le même comportement que mon petit cerisier. Et puis son côté un peu gâtée pourrie n’était qu’une façade qu’elle se donnait. Quand on l’approchait suffisamment comme moi, on se rendait compte que toute cette opulence ne ternissait en rien sa personnalité et qu’au fond, c’était une fille géniale et attachante. La pauvre, elle était bien comme cul et chemise avec une pauvre prolo dans mon genre, qui se trimballait en salopette de garagiste les trois quarts du temps.
Une fois sortie de la douche, elle m’emmena donc en me traînant par le bras jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche. Pendant une petite dizaine de minutes donc, nous étions toutes les deux assises dans le bus, discutant de tout et de rien, riant aux blagues de l’autre. Je faisais des grimaces dont seule moi avait le secret, arrachant des fou rires à peine contrôlés à mon petit Kirby, qui parfois essayait de les imiter avec plus ou moins de succès. On s’était même écouté une musique en se partageant nos écouteurs … Un moment parfait, en somme. Le genre de moment durant lesquels le temps semble comme suspendu, et qu’on voudrait ne voir s’arrêter sous aucun prétexte. Ce genre de moment où plus aucun problème ne semble exister, où il n’y a que vous, votre amie et une sensation de bonheur parfait. Puis le bus arriva à notre arrêt. Toujours en me laissant faire, je suivis Hanami qui me fit alors entrer dans un restaurant plutôt chaleureux. Une décoration simple, assez pittoresque, un feu de bois dans une cheminée centrale … Oui, c’était cosy et on s’y sentait bien à peine la porte franchie. Hanami me tira encore par le bras et nous nous installâmes à une table, et elle se jeta sur la carte comme une lionne sur sa proie. Pendant que nous la contemplions à la recherche de quelque chose qui allait nous faire saliver, Hanami me posa LA question que je n’avais pas vu venir. Je perdis alors immédiatement mon sourire, baissant les yeux et relevant un peu la carte pour cacher mon visage qu’une profonde tristesse et un sentiment de culpabilité venaient déformer.
« Oh euh … Il … Il va bien. Il a toujours régulièrement des douleurs dans son bras droit … Il doit bientôt aller voir son médecin pour réajuster ses antidouleurs par rapport à ça du coup. Mais sinon … Rien à signaler … Ha ha ha … »
En vérité, même si mon père lui-même, ma mère et tout le monde semblait assurer que tout allait bien, moi, je n’arrivais pas à me faire à cette idée. Depuis des années, mon père avait un bras complètement bousillé, et les divers traitements et tentatives de le soigner, ou au moins de soulager ses douleurs chroniques avaient pour le moment toutes échouer sur le long terme. Voir mon père, ce roc infaillible, cet homme qui avait toujours cru en moi, celui qui m’avait appris à me battre, celui qui m’avait toujours soutenue, dans un état pareil … Sans parler du fait que même s’ils avaient voulu me le cacher, j’avais surpris pas plus tard que la veille mes parents discuter à propos d’une potentiellement amputation du bras de mon père. Nouvelle qui m’avait alors complètement assommée. J’aurais pensé qu’une virée entre copine avec Hanami m’aurait vidé la tête, mais il avait fallu qu’elle pose innocemment la question qu’il ne fallait. Oh, je ne lui en voulais pas pour autant. Après tout, comment aurait-elle pu savoir, si même moi je n’étais pas censée être au courant ? En y repensant, mes mains se détendirent, laissant tomber lentement la carte sur la table, révélant alors mon visage, et les larmes qui commençaient à perler aux coins de mes yeux.
« En fait non … ça va pas fort … Ils m’en ont pas parlé encore, mais hier soir, je les ai entendu discuter … Il va sûrement devoir se faire amputer du bras … »
C’était trop. Les larmes ne perlaient plus, elles coulaient en cascades sur mes joues. Et merde, moi qui avais toujours voulu me montrer forte et inébranlable face à Hanami, c’était raté cette fois. Bon, foutue pour foutue, autant vider son sac, même si j’appréhendais pas mal la réaction d’Hanami, vu que c’était toujours moi qui la réconfortais d’habitude, et non l’inverse.
« T’imagines pas à quel point je me sens complètement naze … ça fait depuis que je suis entrée à U.A que je travaille sur des tas de projets en dehors des cours pour essayer de lui rendre la mobilité de son bras, et là … Là il va simplement devoir abandonner et se le faire carrément couper … ça fait presque trois ans que je me démène, au détriment de mes cours, pour tenter de venir en aide à mon père, et j’ai lamentablement échoué … ça … ça m’énerve ! »
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C'était toujours une question un peu délicate, elle ne pensait vraiment pas à mal en posant cette question, elle connaissait les parents d'Hitomi et ils faisaient tout comme elle, partie de sa famille en tout cas, elle les considérait comme des membres de sa famille, elle les aimaient tout autant. C'étaient des gens super, toujours adorable avec elle, normal qu'elle s'inquiète de l'état de santé de son père, mais elle n'avait pas imaginer que c'était aussi grave. Elle disait qu'il allait bien, le son de sa voix ne trompait pas la rose. Elle voyait sa sœur se décomposer, c'était comme si son cœur se brisait, de la voir aussi abattue. Elle ne savait pas vraiment si prendre pour réconforter les gens, c'était pas du tout son truc, elle préférait les piétiner, c'était tellement plus facile.
Elle était tout aussi démunie que Hitomi, mais, elle se leva et colla simplement la tête de la blonde contre son torse, lui caressant doucement les cheveux, la berçant faiblement dans une douce étreinte. Il fallait qu'elle laisse sortir toutes ses émotions qu'elle gardait depuis bien trop longtemps en elle. Elle le savait bien, elle la connaissait que trop, elle n'était peut-être pas aussi bien faite que Hanami pour garder ses sentiments et ses rancœurs profondément enfouie, elle était tellement meilleure qu'elle sur beaucoup d'autre domaine. La jeune fille posa son menton sur le sommet du crâne d'Hitomi, la serrant un peu plus dans ses bras.
Elle savait qu'elle ne trouverait jamais des mots qui pourraient la réconforter, alors elle lui offrait qu'une étreinte forte et plein d'affection. C'était une situation des plus délicate. Elle se disait bien qu'elle aurait plutôt dû lui raconter ce qui s'était passé au restaurant le jour d'avant, même si elle aurait fini par l'enquiquiner parce qu'elle y était avec un garçon, mais elle s'inquiétait vraiment de son état, c'était comme son sens féminin qui l'avait alerté qu'il y avait quelque chose. Elle pouvait facilement imaginer la douleur qu'elle pouvait ressentir, celle qui vous prive d'air, serrant tellement fort votre poitrine, celle qui vous brûle et qui consume votre âme douloureusement, tellement fort qu'on ne peut arriver à penser à autre chose, avec ce petit truc qui finit toujours par vous rattraper quand ça commence a aller mieux, histoire de mieux achever l'esprit et finir complètement vide de force, aussi bien physique que mentale.
Elle soupira doucement, elle relâcha doucement son étreinte, ses mains l'enserrant tout de même encore, elle s'abaissa un peu, mettant son visage face à celui d'Hitomi. Elle ne savait pas vraiment trop quoi dire, c'était sûr, ni quoi faire, ça lui faisait vraiment bizarre de la voir si vulnérable alors qu'elle était toujours semblable à un rock. Hanami passa une main sur la joue de sa grande sœur, essuyant ses larmes du revers de sa main, avec délicatesse. "Est-ce que tu veux qu'on s'en aille ? On peut aller chez moi" Elle ne voulait la forcer en rien, de toute façon, elle avait sûrement plus avoir le moindre appétit, elle pouvait toujours l'emmener chez elle, ou elles s'enrouleraient dans un plaid en se goinfrant de glace et ou, Hanami essayerai de devenir une Hitomi, pour quelques heures, essayant au mieux de la soutenir et de la rassurer. Hanami n'attendit aucune réponse, elle resserra la blonde dans ses bras. "Je ne pense pas que tout ce que tu fais est vain, ni que tu as échoué, tu devrais juste voir l'amour et la fierté dans les yeux de ton père quand il te regarde, pour le comprendre."
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Je me sentais partagée. D’un côté, j’avais envie de me foutre des baffes pour avoir eu l’audace de faire preuve de tant de faiblesse face à Hanami. De l’autre, je me sentais énormément soulagée d’avoir pu vider mon sac de la sorte. Même si ça ne résolvait pas tous mes problèmes ni me retirait le poids que j’avais sur le coeur, au moins ça l’allégeait un peu, ça me permettait de relâcher un peu la pression. Cependant, ce qui me fit énormément de bien, ce fut de voir qu’Hanami, sans doute dépassée par la situation, se leva pour venir poser ma tête contre sa poitrine et m’enlacer avec tendresse. Là encore, c’était plutôt inhabituel : d’ordinaire, les rôles étaient inversés. Mais ce simple geste, cette marque de tendresse et d’affection … ça valait tous les discours.
Alors que j’essuyais mes larmes avec une de mes manches, Hanami se baissa pour placer son visage face au mien et me proposer d’aller chez elle passer l’après-midi entre filles. Tandis qu’elle vint elle aussi essuyer mes larmes avec sa main, elle ajouta quelques mots, sans doute dans le but de me rassurer et me réconforter, arguant que mes efforts n’étaient pas inutiles, que malgré tout mon père était fier de moi. Un discours qui, il fallait se l’avouer, sonnait un peu cliché, mais surtout vrai. Maintenant que j’y repensais, jamais mon père n’avait adressé autre chose que des regards emplis de fierté. Même dans les moments difficiles, il avait toujours ce sourire franc et sincère au visage. Ce genre de sourire qui vous réchauffait le coeur, qui voulait dire « Tout va bien. ».
Alors qu’elle me serrait à nouveau contre elle, je passai mes mains dans le dos d’Hanami pour à mon tour l’enlacer tendrement. Je devais la remercier, elle qui d’ordinaire n’était pas du genre à offrir son épaule aux autres pour pleurer, n’étant vraiment pas à l’aise avec ça, et qui pourtant avait fait l’effort pour moi. Je me reculai alors, séchant mes dernières larmes et lui adressant un sourire soulagé.
« Tu sais, tu faisais un sans faute … jusqu’à ton petit discours cliché sur le regard emplis de fierté de mon paternel. Franchement, fallait que tu ruines tout en une phrase ? » dis-je alors en lui donnant une toute petite pichenette affectueuse sur le bout du nez.
Il fallait bien que je lui fasse comprendre que ça allait mieux, et quoi de plus efficace pour ça que de redevenir instantanément la Hitomi qui passait son temps à la charrier et la taquiner ? C’était ma façon à moi de lui dire merci, de lui faire comprendre que ce qu’elle avait fait comptait énormément, et que ça m’avait fait du bien.
« Tu sais, ça fait un moment que j’ai pas vu ton paternel, alors pourquoi ne pas aller lui faire un petit coucou ? Et en profiter pour passer l’aprem entre filles ? Ça fait un bail qu’on en a pas eu, des moments à nous comme ça. » Une sublime idée me vint alors. « Hey ! Si on se faisait une soirée pyjama un de ces quatre ? J’suis sûre que t’as bien des amies à inviter pour qu’on passe un bon moment, non ? »
Bon, si en apparence, je semblais aller mieux, au fond, j’étais toujours mal. Mais moins. Juste un peu moins. Savoir que je pouvais compter sur quelqu’un dans mes moments de faiblesse, ça … ça avait quelque chose de rassurant et de réconfortant. Je n’étais pas non plus à me dire que ça y est, Hitomi, le roc inébranlable, allait s’adoucir et laisser les fissures devenir de plus en plus apparentes, mais au moins je savais désormais que si un jour, la carapace se brisait, je pouvais compter sur quelqu’un pour m’aider à la recoller.
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Elle faisait de son mieux pour être une vraie amie pour Hitomi, parce qu'elle avait un attachement particulier avec elle, un lien fort, c'était former et elle comptait terriblement pour elle ! Elle n'aimait pas se faire des amies, elle avait toujours été assez solitaire comme fille, traînant à l'époque avec d'autres filles par défaut, parce qu'elle préférait se 'fondre' dans la masse. C'était une fille pas vraiment causante en soit, et puis l'affection, c'était limite si elle accepter de savoir ce que c'était. Mais, vraiment voir Hitomi dans cet état lui faisait vraiment mal au cœur, elle n'était pas du genre à avoir la larme facile , mais elle se faisait violence pour ne pas pleurnicher comme un bébé, juste parce qu'elle était vraiment mal.
Et puis finalement Hitomi revient, fichant une pichenette sur le nez d'Hanami, la jeune fille la regarda avec des gros yeux, alors qu'elle était quasiment sur le point de chialer, et c'est ce qu'elle aurait fait, si cette étreinte aurait duré plus longtemps. Elle savait bien que sa grande sœur ne voulait pas lui faire de la peine, et surtout elle ne voulait pas qu'elle se fasse du soucis à outrance, bien que c'était trop tard ! Hanami sortit un sourire, posant son doigt à l'endroit ou ceux d'Hitomi avait poker. "Ssh, t'es nulle ! " Avait-elle lâché en se relevant, en lui pokant son front de l'index. Hanami acquiesça aux paroles d'Hitomi, ouais ça faisait une paie qu'elle n'était pas venue chez elle, et qu'elle n'avait pas vu son père. Oui, en plus, il lui avait récemment demandé des nouvelles. Hanami saisit son portable dans son sac et envoya rapidement un sms. La réponse ne se fit pas attendre. Sans dire un mot, Hanami saisit le bras de la blonde pour l'obliger à la suivre, enfin l'obliger, plutôt l'inciter à la suivre. "Il vient nous chercher." Quand elle disait 'il' elle parlait bien entendu de son père, elles sortirent du restaurant pour aller s'asseoir sur le banc de l'arête de bus, là, Hanami regardait Hitomi, sans la lâcher une seconde des yeux, comme pour comprendre, pour lire en elle. Mais c'était difficile pour la rose de savoir ce qu'elle pouvait penser, bien qu'elle pouvait assez aisément imaginer la douleur qui pouvait lui transpercer le cœur.
Bon, il fallait bien lui faire penser a autre chose, qu'est-ce qu'elle pouvait lui raconter ? Un truc drôle, putain qu'est-ce qu'elle pouvait être naze, elle ne savait pas et puis.. Même si elle savait que ça allait lui retomber sur le coin de la tête, elle allait quand même lui dire, elle l'aurait bien fait un jour ou l'autre. "Hier, après notre entraînement, on est aller dans un resto', tu devineras jamais ce que j'ai fait... C'était tellement drôle ! Irresponsable et débile, mais drôle ! On avait fini de manger et là, il me montre un truc qu'il peut faire avec son alter, genre littéralement une boule d'électricité. Tellement fou ! Et il me dit d'essayer de faire pareil. À moi !! Dans le resto'. T'imagine la suite ?! Je n'ai pas réussi, mon vent, c'est comme échapper, j'ai tout fait voler, comme une onde de choc, ça a tout balayer ! On s'est enfui.. C'était trop cool."Elle souriait, puis elle reprit. "Je me suis fait défoncer en rentrant." Et pour cette histoire de pyjama party, elles en parleront une fois installer dans un plaid, glace à la main.
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