Je réfléchissais à comment obtenir mes informations par rapport à ma cible. Car oui depuis que j’étais maintenant bien intégré au centre-ville grâce à mon club d’arts martiaux, je pouvais me concentrer sur comment savoir ce que je voulais sur Ine Mikami. C’était la fille de celui que je suspectais être le commanditaire du meurtre de mon père. Je ne croyais pas du tout à un attentat. Vu tout ce que le père d’Ine gagnait avec la mort du mien c’était clairement lui le coupable pour moi, en tout cas, ce ne serait pas autrement tant que je n’aurais pas prouver sa culpabilité ou son innocence.

Je ne savais pas quoi penser de sa fille en définitive. Je ne la haïssais pas car elle n’était en rien responsable des actions de son père cependant, tant que je ne savais pas si elle était au courant voire mêler à cette histoire de près ou de loin j’allais me méfier d’elle. Pour l’approcher en tout cas, je préférais déjà avoir quelques informations à son sujet, donc il fallait que je trouve une source fiable qui pourrait m’en dire plus sur elle.

Pour moi la meilleure source d’informations à l’actuel, c’était de fréquenté les bars la nuit. Les hommes comme les femmes ivres donnaient bon nombre d’informations toutes plus intéressantes les unes que les autres. Cela permettait même de faire des gros dossiers pour les gens vicieux, mais là je ne m’intéressais vraiment qu’à certaines informations en particuliers, alors quand ça ne m’intéressait pas après quinze à vingt minutes je prenais la poudre d’escampette et côtoyait un autre bar.

Je soupirai commençant à me dire que je ne trouverais vraiment pas de bonnes infos quand je vis un autre bar bien plus branché cette fois. Je relevais le sourcil en voyant l’enseigne et était impressionnée par l’allure de l’établissement. Belle bête n’y a pas à dire. Par contre les vigiles n’avaient pas l’air vraiment aussi classe que l’immeuble. D’ailleurs à peine devant l’entrée qu’on me poussa assez violement sans ménagement.

Dégages ton petit cul de là, les bouseuses ont pas le droit d’entrer comme t’as pu le voir c’est pour la classe bien au-dessus et t’en fais clairement pas partie.

J’avais reculé à la bousculade ne m’attendant pas à être si violemment repoussée. Mais qu’en plus il me parle comme ça, cela eut le don de me mettre hors de moi. Pourtant, j’avais prévu de pas faire de vague, mais de me parler comme si j’étais de la merde très peu pour moi. On m’aurait expliqué l’histoire du standing et tout sans me pousser j’aurais compris et rebrousser chemin. J’aurais bien entendu fais des recherches par la suite sur l’établissement en question, mais puisqu’on ne me ménageait pas je ne voyais pas pourquoi j’allais m’écraser et fermer ma gueule.

Je me rapprochais de nouveau du gars qui m’avait mal parlé avec le sourire tandis qu’il venait vers moi commençant déjà à craquer ses doigts.

Ok ma jolie apparemment t’es dure de la feuille en plus d’être pauvre alors tu vas…

Je ne lui laissais pas le temps de finir que je lui écrasais mon poing dans sa face suivit d’un balayage de ses jambes pour finir par un coup de coude dans son plexus solaire. Là il devait plus avoir de souffle et devait également avoir mal à plusieurs endroits en même temps je me relevais et croisais les bras devant l’autre vigile abasourdi par la scène à tel point qu’il n’avait pas bougé d’un petit doigt.

Fais venir ton boss de suite mon pote sinon tu finiras comme lui ? Je suis claire ?

Il n’avait pas l’air de me prendre au sérieux vu qu’il me fonça dessus. Je soupirais apparemment ce n’étaient pas des lumières les employés de ce bar…

Nous avions une soirée sur le thème du soleil. Assez ironique quand nous le faisions en pleine nuit, hein. Mais les habitués aimaient nos idées, nos changements, ce n'était jamais la même chose.

J'eus, comme d'habitude, confié beaucoup à Charles qui ne m'avait jamais déçue. Des couleurs chaudes, des présentations comme des flammes, le système solaire dans des amuses-bouches ; tout pour plaire.

Je m'étais habillée d'une longue robe-bustier rouge sang -qui mettait en avant mes formes- avec des talons à escarpin noirs. Ma chevelure était en deux grandes couettes qui ne faisaient guère enfant arrivant à mes genoux, des bijoux néanmoins dorés pour rappeler mes origines égyptiennes ornaient mes oreilles, poignets, bagues et mon cou.

La soirée avait débuté depuis une bonne heure, les personnes sur la liste arrivaient petit à petit, je buvais un mojito au bar quand Charles vint à moi pour me demander de sortir.

« Charles, j'espère avec honnêteté que vous ne me faites pas déplacer pour rien. »

Il m'affirma donc que c'était une demande des deux gorilles de dehors, ah oui, ces deux-là.. Pris au dernier moment car je voulais renforcer la sécurité, au cas où. Mauvaise idée apparemment.

Je sortis donc en m'excusant auprès de mes hôtes. J'eus posé mon verre sur le comptoir. Je regardai donc la femme en haussant un sourcil.

« On a demandé à me voir. »

Charles était retourné en salle.

« Ces deux gorilles sont réellement inutiles, je m'occuperai d'eux plus tard. À qui ai-je l'honneur ? »

Dis-je en mettant ma main droite sur ma hanche.

Le deuxième vigile me fonçait donc dessus sans hésiter une seule seconde. Encore un qui me sous-estimait sous prétexte que je n’étais qu’une femme comparée à lui et son gabarit. Je soufflais et esquivais son poing sans trop de mal avant d’agripper son bras et de profiter de son élan afin de l’envoyer promener plus loin dans des poubelles à proximité.

Je me frottais les mains l’air de dire ça, c’est fait tandis que des pas résonnèrent approchant assez rapidement de ma position. N’étant pas une démarche pressée, je me contentais de regarder dans la direction des pas qui arrivèrent et j’eus rapidement la personne en question dans mon champ de vision.

Et ce n’était pas la péquenaude du coin je vous prie. Elle avait une prestance qui me disait sans nul doute possible que j’avais à faire au fameux boss en question. J’étais assez ravie de voir que c’était une femme et quelle femme surtout. Elle était vraiment magnifique, faudrait vraiment être bigleux pour dire le contraire, tout ce qu’il faut où il le faut surtout que ça robe mettait tout ça en valeur donc y avait de quoi baver. Bon j’évitais quand même ça faisait mauvais genre. Surtout qu'elle n'était pas juste un corps bien formé, ses yeux étaient très charmants et attirants si bien que je pourrais m'y perdre pendant un long moment. Je secouais la tête n'étant pas là pour ça même si ça ne me dérangerait pas vraiment ce n'était pas le moment.

Hilde Rovenhart. Si j’avais su que je rencontrerais une telle femme ce soir je me serais bien mieux habillée. Je m’excuse de ma tenue négligée et tiens à vous dire qu’il n’y a sûrement pas plus belle femme que vous ce soir, j’en suis persuadée dis-je en faisant une révérence m’en servant comme un genre d’excuse à son égard.

Bon maintenant il fallait que je m’excuse au sujet des deux crétins qui étaient KO.

Veuillez me pardonner pour le désordre occasionné, s’ils s’étaient contentés de m’expliquer qu’il s’agissait d’un bar sélectif je n’aurais pas agit de la sorte, mais quand on me manque de respect j’ai tendance à m’irritée un poil.

Je me rapprochais d’elle sans trop le faire non plus ne sachant pas vraiment ce qui m’attendais de la part de cette femme.

Et sinon qu’elle est votre nom à vous ? Il ne me semble pas encore l’avoir entendu mentionner.

Je soupirai longuement en la regardant avant de sourire doucement face aux compliments, devais-je avouer que j'adorais cela secrètement mais il ne fallait guère le montrer. Je gardais un petit sourire.

Mon regard passa brièvement sur les deux gorilles qui m'avaient promis moult protections, moult assurances, moult je ne savais quoi d'autre... Cela m'apprendra à choisir au dernier moment, ils seront bientôt rayés.

« Ne vous excusez guère pour ces deux singes, je les avais choisis au dernier moment pour renforcer la sécurité mais je ne crains qu'ils ne soient inaptes à mes services. Je réglerai leur compte ultérieurement. Mon bar n'est absolument pas comparable aux autres, veuillez ne pas faire cette erreur, je vous prie. »

Je croisai les bras sous ma poitrine en la regardant de haut en bas, perdant le sourire.

« Merci de vos compliments, sinon. Appelez-moi madame N. Ce sera amplement suffisant pour le moment. Que puis-je faire pour vous ? Vous comptiez me sermonner mais vous vous avez changé d'avis ? Par ailleurs, j'avais bien remarqué que vous aviez... le sang chaud. »

Il fallait que je lui disse aussi.

« Je retourne vos compliments, par ailleurs. Votre coiffure, et couleur, iraient parfaitement avec le thème de ce soir. Quant à vos vêtements... Oui, il aurait fallu mieux. Quoi qu'il en soit, je me perds dans tous ces éloges, je réitère ma question ; que puis-je faire pour vous, Hilde ? »

Je restai sceptique.

Je fus assez amusée quand elle me fit part qu’elle avait pris les deux crétins aux derniers moments afin de renforcer la sécurité. Elle devait vraiment avoir fait ça à l’arrache pour être tombés sur ses deux guignols. Elle m’aurait pris moi elle n’aurait eu aucun problème de la soirée, même si ce n’était pas vraiment mon boulot je crois que son joli minois j’aurais peut-être accepté qui sait ?

Je n’ai pas fait cette erreur, j’ai bien vu qu’il n’avait rien à voir, à vrai dire je ne peux comparer ce qui n’est pas comparable.

En effet, j’avais bien vu et cela m’avait attirée curieuse de savoir ce qu’il pouvait bien renfermée et avant que je m’en rende compte la rixe avait commencé…

Madame N ce sera. Je ne pensais pas vous sermonnez le moins du monde non, en fait j’avais espéré, si je change d’habits bien sûr, pouvoir entrer je dois bien avouer que je suis curieuse de voir ce bar de plus près.

J’ignorais délibérément l’histoire du sang chaud, après tout y avait peu de chance que ça change quoique je fasse.

Après tout vous l’avez dit vous-même à part mes habits le reste irait bien avec la soirée. Et je dois admettre aussi que le bar n’est plus seul à me donner une raison d’entrer dis-je en souriant.

Ce serait mentir que d’omettre le fait qu’elle aussi m’intriguait. Cette femme avait un charme exotique particulièrement attirant et j’étais curieuse de savoir comment une femme qui avait l’air si jeune pouvait être patronne d’un endroit qui était plutôt imposant. Quelque chose me disait qu’elle cachait bien son jeu alors pourquoi pas gratter un peu si elle me laissait faire ? Cela nous allions vite l’apprendre ou non d’ailleurs, en espérant une réponse positive.

Bien sûr en échange de votre faveur quand à mon entrée dans votre humble demeure, je vous devrais un service quel qu’il soit.

Un échange de bon procédé selon moi.

Ses mots avaient un but précis, elle les choisissait en ma présence. Voyant son agressivité, elle ne me montrerait aucun respect si elle n'y avait rien à gagner. Je l'écoutais silencieusement avec un petit sourire en coin. J'eus remarqué ses petits piques agréables à mon égard. Je laissai tomber mes bras, me tenant une hanche.

« Soit. Mon thème, ce soir, est le soleil. Alors, Shams*, venez illuminer davantage ma soirée. En ce qui concerne votre service, je le trouverai en temps voulu, mais je le garde précieusement en tête. Vous avez tout intérêt à tenir parole, sinon je risque de mal réagir. »

Dis-je suivi d'un sourire malicieux avec un clin d'oeil.

« Nous nous tutoierons en temps voulu, quand nous nous sentirons mieux. Suis-moi. Ces gorilles seront de l'histoire ancienne quand tu ressortiras. »

Je me tournai d'un coup de talon, mes deux couettes volant brièvement dans les airs suite au mouvement soudain avant de rentrer, je prévins Charles de l'exception puis rentrai, mon majordome s'inclinant dignement devant le passage de Hilde.

Un groupe chantait des musiques douces et romantiques à l'oreille, illuminé sur une scène au loin.

Je revins auprès de mon mojito.

« Sage décision que de l'avoir laissé, jeune barman. »

Le jeune homme déglutit en hochant la tête.

« Sers-toi, sans en abuser, bien sûr. »

Je ricanai doucement.

« Que penses-tu de cet endroit, Shams ? »



*Shams = Soleil en arabe.

Shams ? Il faudrait que je lui demande la traduction j’étais assez curieuse de savoir ce que pouvait bien vouloir dire ce petit surnom même si j’aimais beaucoup. En tout cas, elle acceptait mon marché ce qui m’enchantait, cette soirée j’en étais sûre allait être des plus intéressantes c’était évident. Le thème étant soleil je ne m’inquiétais pas vraiment de l’ambiance de la soirée.

Je vous promets que je tiendrais parole. Je paie toujours mes dettes encore plus quand c’est envers une femme telle que vous.

Elle me parla ensuite du tutoiement. En temps voulu, ce qui était ok pour moi, même si j’avaouais que ce vouvoiement entre nous était assez sexy.

J’avais cru comprendre que vous vouliez vous en débarrasser en effet, vous avez bien raison, ils ne sont clairement pas digne de vous et de votre établissement.

Je ne savais pas ce qu’elle pouvait entendre par se débarrasser d’eux exactement, mais je préférais ne pas le savoir en tant que héros j’avais beau vouloir aire justice et tout y avait certaines personnes qui ne méritaient clairement pas d’être sauvés.

Je finis par suivre la maîtresse de maison sans loupé le déhanché absolument parfait auquel j’avais droit. Ben quoi ? Je ne vais pas fermer les yeux ce n’est pas possible même avec toute la volonté du monde, donc je n’essaye même pas ~ Le majordome qui attendait Madame N s’inclina devant moi et je m’inclinais maladroitement en retour et m’excusais du dérangement occasionner par la même occasion si jamais c’était lui qui devait nettoyer mon bazar de dehors.

On s’avança au niveau du bar et je finis par détacher mon regard du corps de mon hôtesse pour regarder autour de moi et je devais bien admettre que c’était hyper classe et vraiment magnifique. On en avait plein les mirettes et le groupe qui chantait était bon. Je souriais envoûté par cet endroit qui était assez hypnotisant un peu à l’image de sa propriétaire en définitive.

La première phrase suivante de ma camarade fit frémir le jeune barman en face et je souris voyant qu’elle avait un sacré effet sur ses employés. Elle devait en être au fouet pour les récalcitrants vu comment il faisait limite dans son pantalon. Enfin une femme qui savait ce qu’elle voulait et qui n’hésitait pas se faire respecter. De plus en plus intéressante sans aucun doute.

Elle me donna la permission de commander moi aussi une boisson et je ne réfléchis pas quinze avant de demander un rhum ananas avec glaçons.

Shams encore ? Me direz-vous ce que cela veut dire ? Et pour la question de ce que je pense de cet endroit, et bien je trouve qu’il correspond beaucoup à l’image que j’ai de vous, hypnotisant et électrisant. Tout en gardant une part de mystère. J’ai hâte d’en voir plus dis-je en la regardant.

Difficile de savoir si je parlais d’elle ou du bar à voir ce qu’elle préférait.

Je dois bien admettre que vous êtes une femme impressionnante Madame N, avoir un établissement aussi grand et fréquenté, je trouve que vous avez très bien réussi. Beaucoup doivent vous envier.

J'observais du coin de l'oeil comment se débrouillait le jeune barman. Il ne devait pas y avoir d'erreur, aucune. Il servit correctement, sans faute, sans goutte qui coule, sans bruit, le verre de mon invitée. Je lui hochai la tête pour le féliciter et me tournai vers elle.

« Vous me complimentez énormément, vous me lancez énormément d'éloges, vous flattez mon établissement et ma personne. Cela me flatte, il est vrai. Mais êtes-vous de la police pour autant me questionner sur mon établissement et ma personne ? Que faites-vous dans la vie, Hilde ? »

J'étais repassée au vouvoiement, elle y était restée. Et, cela dit, cela créa une atmosphère agréable et légèrement enfantine, mais dans le bon sens. J'avais demandé ça de manière neutre, avec néanmoins un petit sourire en coin.

« Shams signifie soleil en arabe. Puisque vous apparaissez au moment de ce thème et que vos cheveux y seront parfaits. Cela vous va à ravir. »

Je bus une gorgée de mon mojito suivi d'un soupir d'aise, je reposai le verre sur le comptoir.

« Mais je vous permettrai de m'interdire de vous appeler davantage ainsi. »

Elle regardait le barman avec un œil critique et je voyais qu’il était nerveux, cependant il garda tout de même son sang froid durant tout le long de la préparation de ma boisson avant de me la donner. Pas un faux pas, tout était parfaitement nickel et Madame N eut tôt fait de lui signifier son contentement par un hochement de tête. Elle semblait très exigeante avec son personnel, mais je pouvais très bien comprendre après tout c’était la réputation de son bar qui était en jeu.

Je souriais face aux interrogations de mon hôtesse, et comprenais sans mal son interrogation à mon égard.

Alors je ne vais pas vous mentir je fais partie des héros, cependant, je ne suis aucunement là pour bosser je ne suis pas payer à faire des heures supplémentaires et en plus de ça. Peu importe ce que vous faites ici, c’est votre chez vous, il s’y passe ce qu’il s’y passe ça ne me regardes pas. Je suis héros certes, mais ça dépend vraiment les circonstances on va dire, si vous voulez mon avis je suis loin d’être une vraie héroïne, je suis bien trop rebelle pour ça.

Je buvais une gorgée de mon rhum et souriais.

C’est vraiment très jolie pas sûr que cela me convienne mais si vous trouvez cela appropriez après tout je vous laisse faire. C’est vous la chef vous m’appelez comme vous voulez du moment que ce n’est pas dégradant et c’est loin de l’être selon moi.

Je regardais la s alle et l’ambiance me donnait envie de danser.

M’accorderiez-vous une danse ? A moins qu’il ne faille me changer pour avoir ce privilège ?

L'honnêteté ? Essayerait-elle de me mettre en confiance pour me soutirer des informations ou m'avoir ? Elle était spéciale, je ne pouvais pas m'en séparer pour le moment.

« Une héroïne se perdant dans les bas-quartiers... Eh bien, j'aurais tout vu. Qui plus est, mon bar est aux normes et rien d'illégal ne s'y passe. Jamais je ne le permettrai. Croyez-moi. »

Je ne mentionnais pas et ne le ferai pas, que je faisais partie des Vilains, et ne montrerai rien en rapport avec ça. Elle me semblait intrigante, énormément même... Je vais devoir la garder dans mes contacts.

« Une danse ? Vous êtes bien arrogante. Savez-vous danser ? Vous répondrez à mes quelques questions ou vous voulez tout oublier ? »

Je bus une dernière gorgée en allant sur la piste, les personnes me laissèrent naturellement de la place. Je tendis mes deux mains, l'une des deux se préparant à aller sur une de ses hanches et l'autre sur son épaule. Je lui fis un regard presque aguicheuse en lui souriant doucement.

« Je suis prête, Shams. »

Je ne me suis pas perdue, je dirais même que je suis plus à l’aise dans les bas quartiers que dans mes quartiers résidentiels ou ce genre de trucs. Comme je l’ai dit Madame N je ne suis pas ici pour le boulot et je ne doute pas que vous veillez à la réputation de votre établissement, je ne remets pas en cause votre professionnalisme et votre honnêteté loin de moi cette idée.

Je lui fis part de ma proposition de danser et sa réponse me fit sourire.

Moi arrogante ? Totalement je l’avoue, mais il paraît que c’est comme ça qu’on m’aime. Et oui je sais danser. Pour ce qui est des questions faites vous plaisir une danse avec vous vaut bien toutes les réponses que vous désirerez ~ dis-je d’un sourire se voulant charmeur.

Je la laissais décider de comment la suite se passait tandis que je buvais une nouvelle gorgée de rhum prête à toutes les possibilités. Je la vis boire une nouvelle gorgée elle aussi avant de se déplacer sur la piste. Les personnes se déplacèrent pour lui faire de la place tel Moïse face à la merde se divisant en deux.

Impressionnant l’effet qu’elle avait sur les gens mais ça ne me déplaisait pas. Elle se mit en position et prononça une phrase avec un regard très aguicheur. Ok en piste ! Je m’avançais et posais mes mains là elles devaient l’être afin que ce sis moi qui mène la danse. Une fois fait, je nous fis commencer doucement tandis que je nous rapprochais grâce à ma main dans son dos.

Quelles sont donc vos questions Madame N ? La femme arrogante que je suis vous intrigue tant que ça ? dis-je en souriant malicieusement.

Je ricanai doucement en la suivant doucement et gracieusement, nos regards se croisaient constamment et ce n'était pas pour déplaire apparemment. Elle semblait franche, comme moi. Parfait, en espérant qu'elle ne me mentît pas.

« Pourquoi devenir Héroïne si ce n'est pas pour agir totalement comme ? Que pensez-vous de vos Némésis, les Vilains ? »

Je parlais plus doucement, voire intimement. Sans être gênée ou timide pour le moment. Mes mouvements la suivaient, me laissant guider. Mes couettes bougeant légèrement sous les mouvements, ma poitrine étant mise en avant pour son bonheur -qui savait-. Je ne quittais néanmoins pas son regard de braise.

« Que pensez-vous de moi ? Doutez-vous de mes intentions ? »

Tant de questions me restaient à lui poser mais j'avais apparemment assez de temps... Cette danse sera longue. Éternelle. Je profitais de cette danse, cela faisait longtemps que mon corps n'avait pas dansé. Et j'avais face à moi une bonne danseuse dont je profiterai.

Les beaux yeux de Madame N m’envoûtait de plus en plus surtout que danser n’aidait pas vraiment à se sortir de leur attraction. Enfin, s’il n’y avait que ses yeux ça irait encore, mais elle avait un décolleté loin d’être saint pour mon petit cœur et je me mordillais doucement la lèvre pour me reconcentrer sur ses yeux le plus souvent possible. J’espérais qu’elle ne m’en voudrait pas trop de la reluquer parce qu’elle ne m’aidait pas vraiment à faire autrement.

Pourquoi héroïne ? Parce que j’ai un pouvoir et que je pense normal de l’utiliser pour aider les gens qui en ont besoin et comme je n’ai pas vraiment envie de me prendre la tête avec la flicaille j’ai fait des études pour avoir la licence me permettant d’exercer sans qu’on vienne me saouler. Mais il n’y a pas que ça si je suis honnête. J’aimerais devenir professeur à l’université Yuei car une personne en son sein m’intéresse. Si j’étais vilaine l’entreprise serait bien plus compliquée à mettre en place.

Mes némésis ? Je ne les voyais pas vraiment comme ça.

Les vilains ne le sont pas tous loin de là. Finalement, plusieurs d’entre eux veulent aider les gens aussi ils n’ont juste pas envie de s’emmerder avec toute la paperasse. D’autres sont certes vilains, mais que parce qu’ils font des trucs illégaux. Certes, mais parfois ce n’est pas forcément de mauvaises choses. Le monde n’est pas simplement noir ou blanc, il y clairement bien plus de nuances de gris qu’autre chose. La justice est loin d’être à la hauteur dans certains cas alors j’aime l’idée qu’il y ait certaines personnes qui s’en foutent royalement et fassent comme bon leur semble.

Je continuais de la guider grâce à la mélodie aidant bien tandis qu’elle me posait une nouvelle question à laquelle je souris. Je me rapprochais de son visage et me détournait de celui-ci au dernier moment afin de lui chuchoter ma réponse à l’oreille :

Je ne doute aucunement de vos intentions après tout si vous aviez voulu vous débarrassez de moi ce serait déjà fait, je pense donc que je vous intrigue sûrement autant que vous m’intriguez, n’est-ce pas ? Je pense qu’on se ressemble assez toutes les deux nous n‘hésitons pas dans nos actions ou nos paroles, nous sommes très franches ce qui fait qu’on s’entends plutôt bien, en tout cas j’aime à le penser, pas vous ?

Je la faisais tourner sur elle-même au rythme de la musique avant de la rapprocher de nouveau de moi mon regard de nouveau plonger dans le sien sans aucune hésitation ou peur.

Je l'écoutais alors que nos pas de danse se synchronisaient. C'était un plaisir, je pensais qu'elle n'avait pas un tel talent et un tel mouvement.

« L'excuse reste essentiellement la même quand nous avons le don de l'Alter. Nous voulons l'utiliser, certains avec justice, certains avec cruauté. Vous avez fait votre choix. J'aimerais vous suivre au sein de cet établissement mais je n'ai rien de spécial. »

Nous continuions gracieusement.

« Quel est donc cette personne si intéressante pour que vous vouliez intégrer cette école prestigieuse ? »

Je la laissai me faire tourner, faisant virevolter mes couettes et à peine ma robe, je vis ses regards qui hésitèrent entre mon décolleté et mes yeux. J'en souris malicieusement. Son souffle contre mon oreille m'avait fait mordiller ma lèvre inférieure légèrement.

« Vous êtes bien surprenante. Vous êtes extrêmement intrigante. Pourquoi diable, le serais-je ? Je vous remercie de m'avoir débarrassée des deux gorilles, je vous fais découvrir un endroit. Jouerais-je avec le danger ? J'aurais pu vous recaler et vous jeter dehors. Mais comment, à moi seule, aurais-je pu faire face à une femme qui semble savoir se battre, même sans son Alter ? »

Je rapprochai volontairement mon visage du sien en resserrant mes emprises sur son corps délicatement.

« Cette nuit promet d'être enrichissante pour nous deux. »

Apparemment, mon talent en danse lui convenait, après tout j’avais dû en faire assez jeune à l’époque où j’étais encore avec ma famille. Ils voulaient que je sois parfaite dans tout ce que j’entreprenais un peu comme pour me montrer dans des enchères sauf qu’on pouvait que regarder et baver devant le lot invendable. Bref, je laissais la nostalgie invasive pour plus tard et me recentrais sur la princesse égyptienne.

Je souriais charmée qu’elle eut l’idée de m’accompagner à l’académie Yuei même si elle ne pouvait pas.

C’est une charme attention rien que d’y penser belle dame.

Je voyais que sa curiosité à mon égard était réelle car elle me posait de plus en plus de question ce qui me réjouissait et me rendait assez fière de moi. Cela voulait dire que je ne m’étais pas trop mal démerdée pour me rendre intéressante aux yeux de la Madame N.

C’est une jeune femme dont je connais le père. Je le soupçonne celui-ci d’avoir mandater quelqu’un afin d’assassiner mon père et les gens embaucher ont carrément fait crasher notre avion. Je suis l’une des survivantes, mais mes parents sont tous les deux morts. Et bizarrement le père de cette jeune femme à hérité de l’empire du jeux vidéo de mon père. Je veux rencontre sa fille savoir si elle est impliquée ou non dans tous ça et j’aviserais par la suite.

Je baissais la tête avec une certaine timidité.

Bref, j’arrête avec ça la soirée est encore jeune ~ dis-je amusée pour détendre de nouveau l’ambiance après l’avoir sûrement un peu plombée.

Je souriais davantage face à sa réplique suivante.

Je ne sais pas si vous jouer avec le danger sûrement un peu mais vous n’êtes pas la seule j’aime vivre dangereusement aussi, sinon la vie est beaucoup moins drôle à vivre. Je sais certes me battre, mais je pense qu’un seul mot de votre part m’aurait fait faire à peu de chose près n’importe quoi, je n’aimerais pas vous décevoir et surtout je ne ferais jamais de mal à une femme surtout aussi belle que vous, ce serait blasphématoire.

Quand elle se rapprocha de moi et je sentis son souffle proche de mes lèvres. Mes yeux devaient certainement pétiller d’excitation à cet instant.

Alors je suis impatiente d’en découvrir plus ma reine ~ lui chuchotais-je en retour alors que prise d’une poussée d’audace je mordillais doucement son oreille droite.

« Qui diable est cette personne ? Et je compte sur vous pour m'emmener un jour si vous pouvez y aller. »

Je n'eus pas le temps d'attendre ses réponses qu'elle osa me mordiller l'oreille. Je lâchai un tendre gémissement de plaisir qu'elle seul pouvait entendre. Elle était entrepreneuse... Ce n'était pas si mal, je lui murmurai sensuellement à l'oreille.

« Pas ici si vous voulez aller plus loin. Vous devrez être patiente pour cela, très chère. »

Je souris malicieusement en venant passer un coup de langue sur son oreille droite, tout le long, et discrètement par rapport aux regards, avant de reculer d'elle, m'inclinant gracieusement devant elle quand la musique s'arrêta.

« Merci bien pour cette danse, Shams. »

Je souris, je voulais la faire languir longuement.

« Allons finir nos verres, voulez-vous. »

Oh vous avez l’air de vous projeter assez pour penser qu’on sera toujours en contact après cette soirée, entre cette nuit et ça, je suis flattée ~

Je ne répondis pas à l’autre question me disant qu’on en parlerait plus tard et noyait le poisson en lui mordillant doucement l’oreille. Geste tout à fait audacieux de ma part, mais juste irrésistible. Surtout vu le son qu’elle venait de me sortir, mon corps pris au moins un degré si ce n’est plus. Il commençait à faire vraiment chaud ou c’était moi ?

Surtout qu’elle ne me repoussait pas et me promettais clairement plus si j’étais patiente. Comment ne pas fondre à cette proposition plus que tentante ? Je n’eus pas le temps de répondre tout de suite car un frisson me fit frémir des pieds à la tête quand elle lécha mon oreille à son tour sur toute sa longueur. Oh putain elle veut ma mort… Respire Hilde respire, tranquille tout va bien se passer.

Finalement, j’étais encore en train de buger quand la musique s’arrêta et que ma partenaire me fit une révérence en me remerciant pour la danse. Je fis donc une révérence moi aussi en souriant.

Ce fut un plaisir de partager ce moment avec vous Madame N.

On retournait donc au bar ensemble pour finir nos verres toujours en place. Je pris une assez grosse gorgée de rhum et fermait les yeux tout en inspirant longuement. Je me retournais vers ma camarade et sourit en disant amusée :

Il fait chaud tout d’un coup, non ?

Puis je me rapprochais d’elle et lui glissait quelques mots plus privés à l’oreille :

J’attendrais autant de temps qu’il faudra, une femme telle que vous mérite le meilleur et devrait être traitée comme une reine tandis que je portais sa main à mes lèvres dans un doux baise-main.

Je la voyais se retenir, je la voyais se chauffer davantage, je la voyais me désirer. Je souris toujours, davantage au baiser sur ma main.

« Quelles manières. Vous savez vous y prendre pour me flatter. »

Peut-être regretterais-je de me laisser aller... Mais j'en avais terriblement envie aussi.

Je finis le fond de mon verre tout en redemandant un verre.

« La même chose, garçon, pour nous deux, je vous prie. »

Il hocha la tête et refit précisément les mêmes boissons. Je le remerciai encore, par rapport à son service, et du fait qu'il n'y avait aucune erreur.

« Nous fermons dans deux petites heures. Tiendrez-vous juste là, Shams ? »

Je ricanai tendrement en la regardant, me mordant la lèvre inférieure sensuellement, cachée du regard des autres.

La tension entre nous était électrique. Mais elle le cachait super bien contrairement à moi. Faut dire que c’est quand même difficile parce qu’elle ne m’aide pas beaucoup bien au contraire elle me chauffe de plus en plus, elle le sait et s’en délecte.

Vous n’êtes pas n’importe qui, je me dois de sortir le grand jeu.

Je finis mon verre assez rapidement ayant besoin de boire vu que je me consumais sur place. Elle avait elle aussi finis et recommanda une tournée ce qui n’était pas pour me déplaire. Toujours aussi parfait dans le service, elle avait une sacrée poigne de fer cette femme pour que chacun de ses employés donne le meilleur. Celui-ci avait même peur d’elle vu sa réaction de tout à l’heure.

Je souris face au nouveau défi de Madame N. Sacré bout de femme qu’elle était. Je me rapprochais de nouveau d’elle et souriait tout en m’exprimant malicieusement :

Je vous l’ai dis je vous attendrais le temps qu’il faudra. Que sont deux pauvres petites heures d’attentes quand je sais d’avance que je passerais la nuit à découvrir ce magnifique corps qui est le vôtre. Et croyez-moi, il n’y a pas un seul centimètre de peau qui ne sentiras pas ma langue ou mes doigts le frôler ~

D’abord, je ne vois pas pourquoi je serais la seule à me faire chauffer sans aucune réplique, j’allais moi aussi lui donner chaud, surtout que je comptais bien faire exactement ce que j’avais dit. Je suis très minutieuse quand il s’agit de certaine chose je peux le garantir…

« Vous osez continuer les flatteries. Je les retiens, je les enregistre ; en vers ou contre vous. Je vous veux peut-être du mal et je vous manipule, vous n'avez pas peur ? »

Je ricanai gentiment en tendant mon verre pour tchiner.

« Je lève mon verre à notre future soirée fort prometteuse. J'espère que vos lèvres me combleront. Même si je ne semble pas en douter. »

Elle avait beau m'exciter aussi, je pouvais faire abstinence comme si de rien était. Pas comme ma future amante. Je souris en buvant une gorgée après que nous eussions tchiné.

« Comment une femme, telle que vous, n'a pas trouvé chaussure à son pied ? Vous semblez être une femme que beaucoup s'arracheraient. »

Je reposai ma tasse et la regardai de mon regard émeraude.