Mais... Mais elle est chiante !

C'est ce que pense clairement la gamine à l'instant ou l'adulte se redresse pour parler de nouveau a Nobu. Comment ca peut encore se la jouer héroïne ? Elle grimace pas de douleur comme les autres ? Pfeuh... Elle lui a pourtant donné un coup de couteau dans la jambe nan ?
La gamine fronce les sourcils. Attend... Il est toujours là ? Planté dans sa cuisse ? La gamine écarquille les yeux et louche sur ses blessures, l'air complètement ahurie par l’apparente invulnérabilité de la madame.

Ses pieds touchent brusquement le sol. L'arme s'est retirée de sa tempe. Elle vient a peine de comprendre. Elle se retourne et...

- Hey mais...

Sa petite voix aigu devient brusquement fébrile. L'enfant constate qu'elle parle maintenant a un courant d'air qui s'échappe au coin d'une ruelle. Elle est seule maintenant dans la ruelle. A l’exception du gros moche qui git semi contient avec sa jambe cassée.

Quand elle se retourne a nouveau vers Ayako, sa mine déconfit et ses yeux hallucinés parle pour elle. Son coeur s'emballe. Peu a peu ses pensés s'étiolent à mesure que son esprit panique. Elle jettent un regard fou en direction de l'héroïne. Le genre d’œillade qu'offre un animal apeuré a son prédateur.

- Nan nan nan nan nan.  

Sans s'en rendre compte, elle commence à parler rapidement à voix basse, recule doucement. Le monde réel perde de son épaisseur a mesure que les images défilent sous ses yeux. Son imagination flambe en se remémorant le camps de redressement pour mineur. Et la terreur de ces souvenirs oppressent sa cage thoracique. Ce n'est pas l'enfermement qu'elle craint. Le pire, c'est la solitude. C'est de baigner dans ce monde hostile qu'elle ne comprend pas. C'est de ne plus voir le visage de ses papas le soir avant de dormir.

- J'retourne pas la bas. J'veux pas retourner la bas ! Laisse moi tranquille !

Alors que son champ de vision se trouble. Son alter se relâche dans la dernière phrase. Juste de quoi sonner un avertissement a la madame.