Kamihone sortait d’une soirée fort agréable. En effet, il avait pris le temps de boire quelques verres en début de soirée au bar, diner dans un magnifique restaurant et avait même eu le temps de rencontrer une femme splendide au cours de la soirée.  Ses désirs charnels furent complètement satisfaits, lui-même plutôt bon en la matière. C’était certainement la seule chose qu’il effectuait encore normalement. Enfin, normalement est un grand mot mais c’est plutôt ce qui le rattachait le plus à la société actuelle. Il reste un ange et il permet une libération totale aussi bien à ce niveau que celle d’une libération salvatrice de l’âme. Pour faire faire court, il passa en réalité une soirée normale comme beaucoup de jeunes peuvent en passer.

Le lendemain matin, il décida de se promener, peut être à la recherche d’âme perdue nécessitant une libération rapide. Que nenni, il n’avait pas la force aujourd’hui d’accomplir sa mission. Il demanda alors à ses quelques contacts si des missions rapportant un peu d’argent était disponible. Pas beaucoup de chose à se mettre sous la dent. Il décida alors de prendre pour simple mission une menace envers un jeune voyou s’étant accordé un crédit à quelques mafiosos. Du retard, des intérêts, etc. Vous connaissez très bien ce genre de situation. La photo et le lieu de résidence de la personne envoyée, il partit à sa rencontre. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour le trouver à traîner. Il était dans une file d’attente, habillé comme un loubard il pensait en imposer, que c’était pitoyable de voir ce genre de chose. Quelle allure répugnante, aucune dignité, vraiment une âme à vomir. Il osa même pousser un jeune homme devant lui, lui demandant d’avancer. L’ange s’avança alors près de cet homme qui ne manqua pas de l’insulter et de le provoquer. Kamihone l’attrapa par le col le soulevant sans mal, l’homme étant assez maigrelet. La foule commença à regarder l’homme et l’ange. L’ange prit alors un air très sérieux puis dévisagea l’homme qu’il tenait et qui se débattait. Il le redéposa, s’approcha de lui et sortit entre eux un poignard qu’il vint pointer sur l’homme sans que cela puisse se voir. Il s’approcha de nouveau près d’une oreille de ce dernier et le menaça tout en rappelant à l’ordre ses dettes. Il rangea alors rapidement son poignard puis demanda à voix haute de demander pardon au jeune garçon à côté de lui et en anglais. Le jeune homme à plusieurs bras semblait ne pas pouvoir s’exprimer correctement en japonais.

Une fois chose faite l’homme détala à toute vitesse, l’ange le regarda fuir la queue entre les jambes d’un air satisfait. La foule repris alors leur vacation sans se soucier de nouveau de Kamihone. Ce dernier se retourna vers le jeune étranger et vint lui adresser ses quelques mots en anglais.

« Et bien je crois qu’il n’est pas prêt de revenir. Mais que vois-je ? Avec autant de bras il aurait été facile pour toi de t’occuper de misérable ! Peu importe, puis-je t’offrir quelque chose pour m’excuser de t’avoir troublé à tes loisirs ? Je sais, faisons la queue ensemble et discutons un peu. Je suis très curieux de savoir d’où tout vient et pourquoi un étranger si jovial se retrouve parmi nous. Je me présente tout d’abord si tu me le permets, je me nomme Fukuyami, manequin et toi ? »

Il posa une main amicale sur le jeune garçon pour le rassurer. Il avait une mine joyeuse et non agressive, du moins pour le moment. Ce jeune étranger avait surement besoin de comprendre dans quoi il venait de s’embarquer. Qui d’autre que l’ange déchu pouvait mieux lui faire comprendre tout cela ?

Quel pauvre petite chose, le voir trembler et parler à la va vite était si mignon. Il comprit alors que ce jeune était surement intéressé par les hommes ou du moins le sous entendait par la rougeur de ses joues. L’ange avait de quoi profiter de cette faiblesse et savait y faire avec ce genre de situation. Il déposa alors une main amicale sur l’épaule du jeune lycéen et lui sourit d’une manière très agréable et chaleureuse.

« Avant de te répondre, je m’excuse pour tout à l’heure. Ce n’est pas toi que je traitais de misérable mais ce vaurien, ma langue à fourcher excuse-moi. »

Il mit alors sa main devant son visage pour afficher une certaine honte de sa part et s’en voulait réellement quand ce dernier machait ses mots et ne s’exprimait pas de la meilleure des façons. L’élégance est importante pour lui. L’éloquence de même. Il reprit alors la discussion pour répondre au jeune homme.

« Tu ne dois pas te laisser faire, crois-moi. Regarde mon physique atypique, j’ai été la source de moquerie durant de longues années. Cela forge le caractère comme tu peux le voir. Parfois je me montre assez agressif c’est vrai mais face à ce genre de personne il vaut dominer qu’être dominer. Enfin en tant que futur héros tu l’apprendras assez tôt. »

Il baissa le regard à ce moment comme s’il avait vécu quelque chose de douloureux par le passé. Il relava rapidement la tête en s’excusant de nouveau et continua de sourire à son compagnon de la journée. Il continua de lui parler de chose pas très importante pour enfin en venir sur le fait de s’excuser à nouveau de l’avoir embarrassé avec son intervention. Il lui expliqua qu’il n’était pas un héros mais n’aimait pas que l’on agisse comme cela, surtout envers les jeunes. IL lui fit alors un petit clin d’œil au même moment avant de reprendre.

« Enfin, si tu veux vraiment tout savoir, on est dans un monde héroïque et tout peut paraitre bizarre. Je suis un mannequin dans le style bad boy tourné vilain. Je ne sais pas si ça te parle mais c’est très populaire en ce moment. Certainement avec tout ce qu’il vient de se passer récemment. Enfin assez parler de moi, parlons un peu de toi, je suis tout ouïe. »

Après ses derniers mots ils étaient arrivés devant la serveuse et il demanda alors poliment ce que désirait prendre le jeune homme. Il insista même pour lui offrir une sucrerie, pâtisserie, une petite douceur à se mettre sous la dent pendant qu’ils allaient siroter leur café.

Bon sang, comment pouvait-on vivre de la sorte ? Horreur que cette société soit. Devoir se plier à tout, se faire paraitre pour quelque chose ne pas pouvoir s’exprimer librement et toujours emprisonner par le regard des autres. Certains clients regardaient le couple et certain les dévisageait, Kamihone répondit alors avec un regard glacial et haineux ce qui détourna le regard de certain. La serveuse alors tout à fait ravissante et mignonne vint interrompre ce moment en demandant s’il avait fait son choix et si tout allait bien.

« Pardonnez-moi, parfois je m’égare dans mes pensées. Je vous trouve d’ailleurs tout à fait resplendissante et c’est un véritable bonheur que d’être servi de manière si agréable, je serais jaloux à l’idée de savoir que vous pourriez servir d’autres personnes.»

Une petite conversation commença entre les deux et le vilain y mit fin rapidement en disant que son jeune ami était la priorité. Non, ce n’était pas son frère ou quelqu’un de sa famille mais un jeune ami et ils étaient ici pour passer du temps ensemble et donc s’excusa de couper court à cette charmante conversation et s’excusa auprès d’Aleck.

« Je suis vraiment désolé mon jeune ami. Enfin, je m’avance trop peut être et je te promets de me focaliser seulement sur ta charmante personne dès maintenant. A présent fait on choix que l’on se remplisse la panse de douceurs. »

Il tendit la main vers la vitrine en attendant le choix de ce dernier avant de prendre place.

La manière de faire ainsi que son éloquence semblait toucher le jeune homme. Cela faisait jubiler Kamihone et sentait qu’il pouvait aller encore plus loin dans le procéder pour s’approprier pleinement cet étranger répondant au nom d’Aleck.

L’ange l’écouta attentivement les bras posés sur la table tout en buvant un thé et grignotant par moment les mochis fraichement commandés.  Un anglais alors pensa-t-il. Il ne voulait pas parler un peu plus de lui, ce qui vint chagriner le vilain au fond de lui, au même moment un léger sourire étrange vint briser le sourire chaleureux qu’il affichait jusque-là. Comment un être si pitoyable pouvait il passer outre toute sa vie alors qu’il n’avait que demander cela. L’ange serrât le poing puis souffla un court instant avant de se détendre de nouveau en baissant la tête pour afficher de nouveau son sourire.

« Vois-tu, il est fort regrettable de passer outre mesure l’histoire de ta vie. Tu possèdes plusieurs bras, un avantage et inconvénient à la fois n’est-ce pas ? Raconte-moi tout cela. As-tu déjà senti la haine se déverser sur toi simplement en te regardant ? Cela affecte beaucoup de personne ainsi que notre propre monde. Tu parlais de ne pas vouloir recourir à la violence mais ai-je recouru à tant de violence que cela ? Je n’ai fait qu’intimider mon adversaire sans n’avoir rien fait d’autre et pourtant tu sembles me voir comme agressif. Pardonne-moi alors de t’avoir fait croire cela. Pourtant à bien y réfléchir les héros usent extraordinairement de la violence, provoquant des dégâts immenses sur leur passage. Pourtant personne ne voit cela et je trouve cela désolant. Ce n’est que mon point de vue et j’espère voir apparaitre un jour un héros qui aura le cran de pensée à chacun des actes qu’il fait. Ton petit discours semble d’ailleurs me montrer une forte base de tout cela. »

Il attrapa alors une des mains du jeune garçon qui l’écoutait jusque là et commença à lui caresser le dos de sa main. Il lui demanda de bien vouloir l’excuser de nouveau pour son intervention et lui demanda de poursuivre son histoire qu’il avait hâte d’entendre.

Laisse-toi bercer par les mots de l’ange, laisse-toi guider doucement vers ce qui te semble de chaleureux. Oui. Plus tu te laisseras attendrir et charmer plus les ailes de l’ange se refermeront sur toi pour ne plus te laisser t’échapper. Encore un peu de patience, patientons encore un peu et bientôt cette conversation prenant un sens ennuyant aura une tout autre conclusion. Non, il n’allait pas le libérer mais avait trouvé en lui une prochaine graine à faire germer. Lui faire comprendre la vraie valeur des choses pour qu’un jour il ne soit pas le héros illusionné que sont ces pauvres êtres mais un être capable de réflexion pouvant alors comprendre les souffrances de cette société. Une si jeune âme si pure et si différente. Un jeune homme étranger aux allures étranges et à n’en pas douter un penchant pour la gent masculine. Quoi de moins accepté ici au Japon ? Oui, il avait trouvé une denrée rare et ne la laisserais pas partir de sitôt.

Bientôt l’introduction prendra fin et nous pourrons danser, toi qui es si différent n’est pas honte de ce que tu es. Fait en sorte que l’on t’admire et non méprise, deviens le papillon magnifique que tu as toujours voulu être et venez admirer cette beauté qu’aujourd’hui tout le monde ignore. Oui, un jour tu seras une lumière pouvant réellement aider ce monde pourri. Pour l’heure la puanteur de l’hypocrisie ne fait que renforcer la haine de l’ange mais bientôt, oui bientôt, toutes les graines qu’il a su planter seront alors fleuries et pourront faire devenir ce monde meilleur.
Je t’écoute.

Eradiquer le mal hein ? Oui c’est le problème de tout une vie, plus qu’un problème une fatalité que tout être essaye de résoudre. En vain. Il y aura toujours une part de mal perçu quelque part au fond de chacun, dans une société dite sans criminel, le mal se propagera d’une autre manière pour permettre l’équilibre de ce monde. Que nous le voulions ou non la vie est ainsi faite, les incompréhensions, la violence, la douceur, la réalité de tout vie, tout est mêlé et lié entre eux. Le chaos ? Non, ce n’est pas une solution, la seule chose qui permet à chacun de ne plus ressentir cette peur, ce poids ou ce fardeau pour les héros est la libération. Croyez vous que cela est dénoué de sens quand nous parlons de rejoindre les cieux ou de tout simplement dire repose en paix ? Kamihone lui ne le croit pas et à toujours perçu la mort comme non une fin mais le début d’une paix éternelle. L’ange a pour devoir d’apporter cette paix à ceux qui souffre et cela personne ne peut le comprendre tellement l’ange est bon. Non pas une paix illusoire que croit faire naitre la société avec les héros qui tomberont un jour à n’en pas douter comme toute étape dans une vie mais bien une paix réelle.

Enfin, le vilain semblait s’écarter dans ses pensées alors que le jeune garçon semblait se confier à lui. Cela pouvait paraitre naturelle de se confier à l’ange, il y avait quelque chose d’étrange en lui, on pouvait le ressentir mais son visage affichant une telle beauté, apaisait parfois l’âme, comme si une lumière chaude et douce venait se poser sur vous. Peut-être qu’Aleck était lui-même frappé de cela pour en venir à se confier sur quelque chose d’aussi intime à un étranger.

Kamihone s’approcha alors doucement du jeune garçon et parla à voix basse.

« Je comprends mieux ton comportement alors, et je tiens à m’excuser pour t’avoir certainement brusqué à certain moment. Parfois je ne fais pas attention à mes gestes et cela peut paraitre déplacé. Tu sembles aussi très contradictoire avec toi-même, tu sembles te mentir ou ne pas assumer ce que tu es. Libère toi de tout ceci car si tu penses que ton alter n’attire pas les regards en aucun le fait d’aimer les garçons devrait l’être également. Ne crois-tu pas qu’aujourd’hui dans ce monde de fou la liberté et être en harmonie avec soi-même est le plus important ? En tout cas moi je le crois. »

Il reprit sa position initiale et demanda l’addition à la serveuse qui se rua sur le jeune vilain. Elle ne cachait pas son excitation à l’idée d’être à nouveau près de lui pourtant Kamihone ne la regarda pas un seul instant et étrangement elle ne le prit pas mal. Il la remercia toutefois avant de repartir derrière son comptoir.

« Je souhaiterais t’emmener quelque part si tu me le permets. Ne t’inquiète pas on restera à l’extérieur mais c’est simplement pour que tu me comprennes un peu mieux. Je ne vais pas te forcer évidemment mais tu t’es confié à moi et je me sens redevable de cela. De ce fait j’aimerais que tu comprennes pourquoi je réfléchis de cette façon. »

Il pencha la tête en souriant et lui expliqua qu’un refus ne serait absolument pas grave. Après tout il reste un inconnu, bien qu’il se confiât bien profondément déjà à cet inconnu. N’ai crainte petit chose, tu sembles encore trop enchaîner à ce monde pour pouvoir te libérer. Une libération comme celle-ci n’apporterai en aucun cas une véritable paix. Non, l’ange te fera simplement comprendre un peu mieux le sens de tout vie et non pas celle que tout le monde se berce d’illusion.

Avec joie ? Oui, la joie est tout aussi importante pour ce jeune garçon que ce qu’éprouve Kamihone à s’exercer à planter une nouvelle graine chez lui. Une joie, c’est exactement cela, la présence de l’ange apporte cette même sensation à différente personne, plus que cela elle apporte chaleur et frisson en même temps. La chaleur d’une promesse de libération et la tempête glaciale d’une mort en même temps. Un ange de la mort ? Shinigami ? Non il est bien plus que cela.  
En terminant de régler l’addition tout deux sortirent alors du café.

« Sur le chemin je t’indiquerais plusieurs lieu pouvait être utile autant en tant que touriste qu’étranger ici. »

Kamihone s’étira alors de tout son être en inspirant une bonne bouffée d’air frais. Il faisait beau et la chaleur acceptable.

« En revanche nous allons nous écarter un peu du centre-ville mais ne t’inquiète pas pour ce qui est du transport je te prendrais en charge sans problème. Avec moi tu ne risques rien. »

L’ange lui sourit tendrement avant d’entamer la marche vers le lieu qu’il comptait montrer à son invité du jour. Ils voguèrent alors entre métro et train pour atteindre leur objectif. Un coin effectivement relativement à l’écart de la foule ou les bâtiments étaient moins bien entretenues et sombres. Durant le trajet l’ange ne lui demanda pas plus de détail sur sa vie mais lui montra avec précision tout ce qu’un étranger se devait de connaitre au Japon surtout à Mustafu ou l’on peut se perdre rapidement. Sans savoir qu’elles étaient les réelles intentions de l’ange on pourrait facilement se méprendre sur lui. Il était depuis ce matin vraiment tendre et affectueux. Tout cela pour cacher quelque chose de bien plus sombre. Enfin, cela reste relatif dans la mesure où vous seul semblé jugez l’ange d’être sombre.

Enfin après un long temps de voyage, il rassura son ami et ne demandant pas son reste lui tendit quelques billets pour qu’il puisse revenir sur ses pas en cas d’empêchement pour l’ange de le raccompagner. Il ne lui laissa pas le choix et lui dit alors qu’il pouvait le prendre comme une manière de s’excuser quand il fit son jeu de charmeur avec l’hôtesse de tout à l’heure. Il lui dit alors.

« Je ne te connais pas et toi non plus mais n’ait pas honte de ce que tu es. Je le répète sois fier de ce que tu es et vis avec. C’est en agissant ainsi que tu pourras libérer et matérialiser tes croyances comme je le fais. Tu pourras alors me faire comprendre aisément ce en quoi tu crois et pourra relever la tête. Tu sauras alors me faire comprendre que mon agissement était certainement trop extrême. C’est pourquoi je t’emmène ici, pour te libérer et te faire comprendre ce en quoi je crois au plus profond de moi. »

Il ne mentait, c’était juste que le garçon ne pouvait pas savoir qu’elles étaient les objectifs de l’ange. Ils arrivèrent près d’un grand immeuble qui semblait émettre beaucoup de bruit. Kamihone continuait de sourire et rassura à nouveau son compagnon de voyage.

« Ne crains rien, j’ai promis que tout se passerait bien même si on peut dire que j’ai mentis sur le fait de rester à l’extérieur. Il ne s’agit que d’un détour, et je le fais parce que cela me fait énormément de bien ! »

Il toqua alors à la porte, la petite fenêtre sur cette dernière s’ouvrit avant que la personne derrière ne s’exprime. Il semblait que la langue soit de l’espagnol. La porte s’ouvrit et la personne accueillit alors Kamihone à grands bras ouvert. L’ange repoussa l’homme et ce dernier ria en le taquinant sur la froideur de son âme. La porte ouverte de la musique entrainante se faisait entendre.



« Ici tu n’auras pas à avoir honte de ce en quoi tu crois ni même à te sentir juger pour ce que tu aimes. Je ne te force à rien mais viens avec moi cela me fera plaisir et peut être que ça t’aidera aussi. »

L’ange s’engouffra alors dans la salle ou tout le monde dansait, buvait, riait et s’amusait. Aux premiers abords on ne pouvait pas forcément s’en rendre compte mais très vite, on comprenait que ce lieu était fait pour des personnes s’appréciant entre même sexe et ici entre homme. Une chaleur débordante, une tension parfois sexuelle pouvait se ressentir et c’est pourquoi l’on pouvait être mal à l’aise à certain moment. Pourtant il n’y avait aucune raison pour le jeune Aleck de se sentir mal car tous les regards étaient braqués sur l’ange. Au même rythme que le musique il commença à danser sous les encouragements de tous les hommes l’entourant. Certains le désirait, d’autre l’enviait quant à certains ils aimaient le regarder. La danse latine était vraiment entrainante et il adorait danser. Tous ces regards qui l’admiraient, désiraient ou éprouvait encore toute chose, il en était fou. Ressentir ce désir c’était pour lui une manière de se sentir vivant. Il s’assura tout de même que son jeune compagnon le regardait faire.

Certains hommes tentèrent de danser avec lui, il en rejeta la plupart et accepta de danser avec un jeune garçon pas loin de l’âge d’Aleck. Un beau brun d’un mètre quatre-vingt-quatre, déjà une belle musculature pour son âge et une élégance parfaite à en faire saliver toute femme. Leur danse était torride et à la fin de celle-ci Kamihone embrassa le jeune Ernesto sous les applaudissements et sifflement de la foule. Il quitta la scène et s’approcha alors d’Aleck.

« Ne fais pas attention à ces sauvages. Comme tu peux le voir j’aime ce lieu car je m’y sens bien et surtout désiré de tous. Certes être mannequin aide beaucoup mais cela ne compte pas ici. Ici ce qui compte s’est d’être toi-même. Je ne t’ai rien dit mais parfois j’aime autant être avec la gent masculine que féminine. Surpris ? Voyons tu devais t’en douter un minimum.  Je sais tu n’es pas certain de tout cela mais c’est comme ça que tu te comprendras dans le fond. Je ne te demande pas de danser ni même de te forcer à quoi que ce soit, ce que je viens d’accomplir est tout simplement la démonstration de tout ce que je venais de te dire sur mes croyances et comment je les applique. Ici je suis moi et personne ne me juge. Admire le beau garçon qui dansait avec moi, le vois-tu? Il est étranger ici et je l’ai aidé comme toi à s’intégrer. Il n’était pas sûr d’être attiré complètement par les hommes et en l’amenant ici avec le temps il a fini par s’accepter lui-même et aujourd’hui il est libre. »

Avant qu’il ne puisse terminer son explication la musique reprit de plus belle. Aleck était assez grand pour danser avec l’ange et il désirait plus que tout le mettre en confiance avant de lui montrer là où il souhaitait réellement aller. En ce lieu, il désirait voir comment le jeune garçon allait réagir, allait-il se laisser tenter ? Allait-il sentir le désir ? Allait-il lui aussi tomber sous le charme irrésistible et si répulsif à la fois de l’ange ? Cet être dépourvu de toute logique et aux surprises infini allait-il devenir une sorte de modèle pour Aleck ? Peut-être était-ce trop de croire tout cela mais après tout il l’avait bien suivi jusqu’ici alors tout le reste était possible.