Nyarnalotep se baladait lentement dans les rues quand celui ci tomba devant une bien belle bijouterie. Il regarda la magnifique vitrine garnie de merveilleuses parures, de pierres aux reflets irisés et à l'éclat sans pareille. Il lui semblait être face à un bohneur dont il ne pouvait se contenir, un si merveilleux travail d'orfèvre, de si précis et précieux motifs, de si élégantes arabesques dorées, ornées de pierres si bariolées au teint profond et envoûtant. Rien de tout ceci ne pouvait échapper au regard concupiscent de Nyarnalotep qui scintillait de milles feux.
Ni une ni deux, il regarda soigneusement le banc sur lequel était garni les bijoux en question et se décida à reculer de trois pas.... il respira lentement et créa une chaîne entre ses mains. Il commença doucement à la faire tourner, doucement, puis plus vite, puis encore plus vite, de plus en plus, à une vitesse presque frénétique, un rythme ininterrompu, une rotation vive et fougueuse, un mouvement éclair, faisant bourdonner l'air aux alentours. Et, une fois la vitesse à sa force la plus puissante, il fit fondre la chaîne sur la vitre tel la foudre fond sur l'arbre pour le frapper. Faisant ainsi éclater la vitre avec fracas, tandis que des dizaines d'éclats voltigeaient dans les airs dans des réflexions lumineuse. La chaîne s'enroula à l'étagère sur laquelle reposait les bijoux. nyarnalotep tira alors violement sur ses chaînes, celle ci, rappelée par son maître, bondit en arrière en emportant avec elle la précieuse marchandise.
Nyarnalotep ramassa alors les bijoux qui l'intéressaient le plus et commença à courir, content de son méfait. il passa alors par une petite ruelle étroite avant que les forces de l'ordre ne viennent, oscillant entre gauche et droite, prenant de petits goulots et les croisements les plus réguliers possibles. Ce, dans une course tellement erratique qu'il serait travail de limier que de le retrouver. Une fois suffisamment éloigné, il cessa de courir et repris une attitude comme si de rien n'était afin de ne pas éveiller de soupçons et s'éloigna lentement de la zone de recherche. il était fort content de son petit larcin. Alors qu'il jouait avec ses parures, s'ornant avec de manière totalement anarchique, débordant de ces objets précieux sans le moindre ordre avec son accoutrement. il avait sa lueur habituelle dans son regard, celle d'un appétit satisfait. Il sifflotait alors une mélodie lancinante et mélancolique, bien que teinté de son habituelle malsanité vénéneuse. Oui, c'était un de ces bonheurs...."mondains" qu'aimait nyarnalotep.
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Musutafu, la grandiloquente nouvelle métropole japonaise bâtie sur le terreau d’une ère nouvelle. Celle où plus que jamais, l’eugénisme deviendrait un inévitable problème de société. Bien entendu, la population montrait son plus beau visage en plein jour, affluant joyeusement ça et là dans les rues chatoyantes. Les uns travaillant avec conviction tandis que les autres profitaient de leur temps libre, le sourire aux lèvres, partageant des bons moments avec leur proches. Et tout cela au milieu d’une myriades de références aux sommités héroïques du pays, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Bien entendu, Luz n’était pas naïve, mais elle laissait pourtant un sourire diffus gagner son visage tandis qu’elle flânait le long des allées marchandes, armé d’un gobelet rempli de bubble-tea qu’elle sirotait ponctuellement en balayant du regard cet environnement urbain tout nouveau pour elle. Il y avait quelque chose dans l’attitude candide des habitants qui lui donnait du baume au coeur, peut-être était-ce simplement leur façon spontanée de sourire et s’amuser d’un rien ?
* Cela change du Mexique… *
Se disait-elle simplement, elle qui était habituée à des préoccupations plus prosaïques. La simple présence de cette boisson dans sa main témoignait d’un relâchement de sa part, elle qui était du genre à éviter les dépenses frivoles. Mais d’un autre coté, se laisser aller lui faisait un peu de bien, mais cet état n’allait pas durer. Elle entendit un fracas raisonner plus loin, aussitôt suivi d’une sirène d’effraction caractéristique. Préoccupée par la situation et quelque peu agacée de sentir sa quiétude passagère partir en déconfiture, l’hispanique s’élança dans une vive course pour rejoindre les lieux de l’accident. Au détour de la rue menant à la bijouterie, elle put percevoir une grande ombre aux cheveux blanchâtres, disparaissant dans une allée en ne laissant entrevoir qu’un bref éclat brillant, probablement son butin. Luz zieuta la vitrine explosée présente plus loin, il n’y avait pas foule visiblement, bien que quelques badauds commençaient à affluer, ce qui risquait de bien ralentir les forces de l’ordre qui allaient arriver sous peu.
* Huh ? Un braquage éclair en plein jour ? Quelle audace ! *
D’un autre coté le braqueur était parti sans demander son reste. Bon sens ou manque de potentiel pour gérer les problèmes qu’allaient engendrer son acte ? Quoi qu’il en soit, il avait au moins attiré la curiosité de Luz qui s’élança aussitôt dans le dédale urbain qu’avait emprunté l’étrange criminel. Après tout, elle était plus menue que lui et n’aurait pas de mal à se faufiler entre les ruelles, qu’elle soit aisément praticable ou bondées d’obstacles. Les villes mexicaines étaient autrement plus chaotiques dans leur structure qu’une grande métropole japonaise qui, même dans ses bas-fonds, avait un minimum de logique intrinsèque dans sa construction. En tout cas, pour suivre un fuyard, il valait mieux y aller à l’instinct, surtout quand on a soi-même déjà commis des actes répréhensibles et été dans la même situation. Où aller pour brouiller les pistes ? Quand prendre des risques pour gagner du temps ?
Ainsi, un mélange de chance et de perceptions d’indices visuels ou auditifs subtils permit à l’adolescente de se mettre sur la bonne voie, l’amenant au détour d’un virage à entendre l’écho d’un chantonnement distrait. C’est ainsi qu’elle le vit, cet homme à l’allure aussi impérieuse que sinistre, débordant d’une aura inquiétante qui incita Luz à ne pas faire montre de sa présence.
* C’est pas un braqueur à la petite semelle ce gars… il fait flipper ! *
Elle le zieutait depuis l’ombre, de la tête aux pieds, le détaillant tandis qu’il semblait considérer avec satisfaction les parures qu’il avait dérobé plus tôt. Luz ne pouvait s’empêcher de ressentir une curiosité malsaine vis à vis de cet individu. Comment un être aussi sombre avait pu trouver son bonheur dans une ville bouillant d’optimisme ? Était-ce là une de ces innombrables ombres au tableau que la société japonaise essayait de cacher ? À l’image de cet individu qui venait de satisfaire son péché d’envie, Luz comptait bien assouvir sa soif de curiosité. Quand bien même le risque était de mise, il ne rendait cette expérience que plus excitante pour elle...
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Faisant glisser les pierres entre ses doigts,Bapheïm jouait alors avec l'objet de son larcin, comme un chat jouerait avec une sourit, même regard, même dextérité, même envie instinctive. Il regarda le ciel azur et pris une grande bouffée d'air. Il s'exclama alors, dans une soudaine euphorie.
« Ô opium bariolé ! que ta mélodie d'orfèvre est envoûtante ! Que tes mensonges me plongent dans tes rêves. Que tes songes s'imprègnent en ma sève ! Ton vert profond dissimule ses mystères. Ton bleu indigo chante sa mélodie océanique. Ton rouge vermeil chatoie de sa chair vive !
Peu d'hommes peuvent comprendre la formidable chose que sont ces parures dorées et colorées. Elles peuvent changer un mendiant en un roi. Un décadent en un noble, si tant est qu'il accepte de devenir son apparat. Hélas, peu de gens comprennent que le paraître transcende l'être. »
Alors qu’il regardait ses joyaux et que son regard se perdait , Il remarqua un mouvement bref mais rapide . Était-ce de la paranoïa ou un réflexe judicieux ? En tout cas, Nyarnalotep fut saisit d’une pulsion instinctive et balaya son environnement du regard. Cherchant où pouvait être cette personne dissimulée. Il ne put la trouver réellement, mais il savait que quelqu’un épiait. Il se disait qu’il y avait peu de chances que cette personne épie quelqu’un d’autre. En effet, ses accoutrements excentriques le démarquaient beaucoup trop. Il réfléchit, le mieux était de se déplacer, afin de pousser ce ou cette inconnu(e) au mouvement et donc de sortir de sa cachette. Il emprunta diverses rues, mais il avait un plan. Mettant en place son simulacre, il commença par s’engager de nouveau dans des galeries marchandes plus espacées et plus dégagées (en prenant soin toutefois de bien s’écarter de celles où il avait commis son méfait ) .Il feignait ainsi d’admirer les vitrines des magasins de vêtements, d’objets d’arts et de contempler l’intérieur des véhicules de luxe. Cherchant ainsi à pouvoir épier dans le reflet des vitres son mystérieux espion, ce sans avoir à se retourner. Lui permettant de cette manière de ne plus paraître sur ses gardes. Il cherchait ainsi à donner confiance à l’inconnu(e) afin qu’elle prenne davantage de risques pour se découvrir. Son tempérament, moins vif désormais, prenait cette filature comme une sorte de jeu. {Allez… Montre toi petit espion, montre toi… tu n’as rien à craindre, je ne fais que passer…} Se répétait il dans un coin de sa tête. Il répétait ce petit jeu, usant de patience et d’un calme dont il n’avait pas eu l’habitude depuis bien longtemps. Car d’une certaine manière, le fait qu’on le surveille en secret le mettait en valeur et le flattait.
Au bout d’un certain temps ainsi que d’une longue sélection, il finit par identifier une personne qui lui semble bien être son espion.
« Si je viens et que je fonce vers elle, elle va fuir, ou répliquer. Il faut donc que je la prenne par surprise… Bien réfléchissons à un piège… » Il regarda au fur et à mesure les petites ruelles étroites sur lesquelles il pouvait bifurquer et qui étaient le plus calme possible. Au bout de plusieurs essais, il trouva la rue adéquate. Il s’engouffra à l’intérieur. « Bien, j’ai dû quitter son angle de vue, il ne me reste pas beaucoup de temps, alors il va falloir faire vite » En un éclair, il dégaina sa chaîne et s’agrippa à une rambarde de terrasse . Il rétracta alors la chaîne sur elle-même de sorte qu’elle le tracte. Posant ses pieds agiles sur le mur, il grimpa ainsi jusqu’à la terrasse. Il s’agrippa alors à elle, se dissimulant à qui s’engouffrerait par le même passage. Il patienta jusqu’à ce que les pas résonnent de nouveau dans la ruelle. Il jeta furtivement un œil sur la personne. C’était bien elle ! Il accrocha de nouveau sa chaîne et se laissa glisser. Il retomba sur la pointe des pieds et rétracta sa chaîne. Il adressa un regard à cette inconnue. Il mit alors la main sur la poitrine, et fit une courbette rapidement avant de se redresser et d’adresser à son interlocutrice un sourire malicieux.
« Bien le bonjour, curieuse observatrice. Puis je vous vous aider ? je me nomme Nyarnalotep… pour vous servir »
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Une étrange lubie venait de germer dans l’esprit de Luz tandis qu’elle détaillait ce sombre étranger depuis sa cachette, cette envie simple et primaire de comprendre. Comprendre pourquoi cet individu à l’élégance certaine avait pris de tels risques pour quelques bijoux ? La mexicaine imaginait déjà une affaire sordide impliquant le joaillier visé. Peut-être cachait-il quelque secrets illicites dans sa marchandise qui aurait justifié l’attitude obsessive de l’homme en noir? Ce dernier présenta un début de réponse, oralement, avec un sens théâtral quelque peu exacerbé dont la profondeur échappait quelque peu à Luz dont la langue natale n’était pas le japonais.
- Ô opium bariolé ! que ta mélodie d'orfèvre est envoûtante ! Que tes mensonges me plongent dans tes rêves. Que tes songes s'imprègnent en ma sève ! Ton vert profond dissimule ses mystères. Ton bleu indigo chante sa mélodie océanique. Ton rouge vermeil chatoie de sa chair vive !
La jeune hispanique contempla la scène de ses yeux écarquillés, ne sachant trop si elle devait craindre une telle manifestation extatique ou juste éclater de rire devant le caractère saugrenu de la scène. En tout cas, elle peina à retenir un ricanement étouffé, émis derrière sa main qu’elle avait dressé devant la bouche. Ce fut peut-être ce son diffus qui eut été responsable du pressentiment de l’homme en noir, celui qui allait l’inviter à étancher sa propre curiosité naissante, savoir qui avait eu l’audace de le prendre en filature.
Feindre la nonchalance et essayer d’utiliser son environnement à son avantage pour repérer la personne qui le suivait était une idée judicieuse de la part du traqué, mais cette attitude soudainement plus relâchée avait tout de même mis la puce à l’oreille de l’hispanique qui préféra feindre l’innocence, branchant des écouteurs à son portable vieillissant pour faire mine d’écouter de la musique tandis qu’elle le filait.
Luz ne put s’empêcher d’esquisser un rictus moqueur tandis qu’elle le voyait revenir dans une rue marchande fréquentée, manifestant un intérêt prononcé pour des articles tape-à-l’oeil de toutes sortes.
* Si tu cherches une nouvelle occasion, tu t’exposes à de sacrés ennuis. La police va sur le qui-vive après ton premier casse. *
Ainsi, l’hispanique jouait son petit jeu d’innocence, paille de bubble-tea en bouche, admirant quelques appareils high-tech ici, quelques habits de saison de jeune fille plus loin. Elle poussait même l’audace en dépassant parfois l’homme en noir pour prendre un peu d’avance et s’arrêter quelques mètres plus loin en feignant de intérêt pour un panneau publicitaire quelconque. Ne manquant pas de grimacer en en voyant un vanter les mérites d’un soda aux couleurs d’All Might.
Mais le petit air satisfait qu’elle avait peiné à cacher en passant près du criminel avait peut-être fini par interpeller ce dernier qui, au lieu de continuer sur le trottoir pour rejoindre un autre quartier de luxe, préféra s’engouffrer dans une venelle que l’hispanique n’avait pas remarqué initialement. Elle hésita quelques instants, détachant sa paille du bubble-tea désormais bien entamé pour s’amuser à la tortiller entre ses doigts alors qu’elle se décidait finalement à emprunter cette sombre voie.
*T'façon, s’il tente quelque chose. Je sais me défendre et vu son manque de discrétion, les flics ou les héros locaux n’auront pas de difficulté à l’choper maintenant qu’ils sont en alerte… *
Luz avança à pas prudent, peut-être trop pour confirmer le cinéma qu’elle avait mené jusqu’à lors, tandis qu’elle scrutait les angles morts de cette rue bien trop calme et désertée pour être sans danger. Elle rassembla un peu de salive dans sa bouche, parée à cracher en cas d’un éventuel assaut inopiné, ce qui… faillit arriver quand l’homme en noir referma son collet, atterrissant avec fracas mais élégance à quelques mètres à peine devant l’hispanique qui fit tomber son gobelet de bubble-tea qui roula sur quelques centimètres tandis qu’elle resserrait sa poigne sur la paille, restée dans sa main.
- Bien le bonjour, curieuse observatrice. Puis je vous vous aider ? je me nomme Nyarnalotep… pour vous servir
La mexicaine fronça les sourcils en voyant ce drôle d’individu s’adresser à elle avec une présomptueuse politesse, dégoulinante d’arrogance. Elle avait à peine pu percevoir l’extension métallique qui semblait être revenu vers lui quand il a rejoint le sol.
* Un alter en rapport avec le métal... ? *
Songea t-elle en cherchant d’autres indices susceptibles de l’aider sans y parvenir. Elle se contenta donc d’abandonner son expression facial farouche pour en adopter une autrement plus… ironique. Elle ravala sa salive et laissa un large sourire gagner son visage tandis qu'elle commençait à s'exprimer avec emphase, prenant bien soin d'appuyer son accent étranger.
- Holà señor ! Lo siento, no hablo japonés muy bien… (Bonjour monsieur ! Désolée, je parle pas très bien japonais...)
Elle le fixa un moment droit dans les yeux, toute sourire alors qu’un vent s’engouffrait dans la ruelle pour ramener le gobelet de bubble-tea contre le pied de l’hispanique, tout en faisant voleter la cape du sinistre étranger. Luz roula alors des yeux après ce silence évocateur en hochant négativement la tête.
- Tss tss… je suppose que je ne vais pas vous faire avaler ça. Pas vrai, Mystérieux Inconnu ?
L’hispanique retira ses écouteurs non fonctionnels et entortilla un peu plus la paille qu’elle avait en main avant de l'utiliser pour pointer le récipient qu’elle avait bloqué sous sa semelle. Elle reprit un sourire moqueur tandis qu’elle haussait les épaules, relevant les bras comme si elle admettait une maladresse de sa part.
- Vous m’avez fait perdre ma boisson avec votre numéro d’artiste de rue. Les entrées… fracassantes, ça a l’air de vous connaître. Vous m’en repayez un ? J’imagine que c’est la moindre des choses pour un gentleman comme vous. On devrait trouver ça dans une rue moins… isolée, qu’en dites vous ?
Luz glissa les mains dans ses poches, son sourire opiniâtre contrastant avec sa posture tendue. Comme si elle essayait de se tenir prête à toute éventualité, zieutant nerveusement dans les recoins peu éclairés de la rue pour prévenir toute mauvaise surprise. Elle fit un premier pas en arrière, sans se retourner, défiant presque l’homme en noir du regard avec ce sourire inflexible.
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Nyanalotep regarda l'étrange personne. Il passa la main dans ses cheveux quand il entendit la femme aux allures de garçonne parler avec un accent étrange - Holà señor ! Lo siento, no hablo japonés muy bien… dit elle {Étrange accent européen, peut-être du portugais… ou de l’italien.} {Elle m’espionne mais ne connais pas un semblant de la langue de qui elle poursuit ? Ça me semble… peu rationnel}
Nyarnalotep la regarda d’un regard froid, impassible, tandis que le vent soulevait les extrémités de sa bure en direction de l’inconnue, comme des rochers menaçants sortants des gouffres de la mer. La femme repris alors une étrange attitude, comme souhaitant abattre le froid de la discussion. Elle poursuivit d’une parole plus compréhensible.
- Tss tss… je suppose que je ne vais pas vous faire avaler ça. Pas vrai, Mystérieux Inconnu ? Reprit-elle
Nyarnalotep avait conservé ses sourcils droits et sa figure stoïque, concentrée, presque provocatrice. {Nous y voilà…} pensa-t-il. L’individu pris alors une figure sereine et sourit avec une hypocrisie et une ironie retentissante. Ce qui contrastait avec sa position pourtant prête à l’action.
Nyarnalotep réfléchit alors…. {Madame cherche à cacher ses intentions… Pourquoi ?} Il la scruta sous toute ses coutures, des cheveux aux épaules, jusqu’aux jambes en portant une attention toute particulière aux mains ainsi qu’aux manches.
{Pas d’arme…aucun mouvement qui semblerait manifester d’alter. Elle est pourtant prête à l’action…} Il tourna mécaniquement son cou et jeta son regard en arrière puis sur les côtés, avant de revenir lentement à sa position initiale. Il conclut rapidement qu’il n’y avait personne d’embusqué ou prêt à se jeter sur lui. Ce qui attira d’autant plus sa curiosité.
{Elle semble être sur le point d’agir, mais n’a dégagé pourtant aucun élément offensif, et ne compte visiblement pas sur autrui pour m’attaquer en douce.} Nyarnalotep en déduisit qu’elle était donc en position défensive, prête à fuir ou à parer. {Elle feindrait donc de ne point être sur ses gardes pour que je me ménage au moment de l’attaquer ? Si c’est bien le cas, elle est nettement plus rusée qu’elle n’en a l’air…} Elle enchaîna avec pour paroles - Vous m’avez fait perdre ma boisson avec votre numéro d’artiste de rue. Les entrées… fracassantes, ça a l’air de vous connaître. Vous m’en repayez un ? J’imagine que c’est la moindre des choses pour un gentleman comme vous. On devrait trouver ça dans une rue moins… isolée, qu’en dites vous ?
Nyarnalotep resserra ses yeux et son attention sur son interlocutrice. Et c’est seulement après qu’il reprit enfin la parole. Sa voix résonna à travers la ruelle dans un lourd écho. - So, you… the foreigner who watched me since so many hours, you think than I should pay your drink ? You are a bold one ! (Donc vous, l’étrangère qui m’observez depuis tant d’heures, vous pensez que JE devrais payer votre boisson ? vous ne manquez pas d’audace !).
Puis, contre toute attente, il haussa un sourcil et enfin, un sourire en coin vint compléter son expression faciale. Il poursuivit , toujours dans un anglais relativement improvisé.
« Cependant… le ‘‘gentleman‘‘ que je suis, admire cette audace. Ainsi que cette couronne qui vous fait office de sourire et que vous semblez portez avec tant de fierté. Je vous le paye donc volontiers » Tandis qu’il observait son mouvement de recul se dirigeant vers l’embouchure de la ruelle. La personne l’amena vers une rue évidemment plus bondée et active. Nyarnalotep avançait sans broncher, marquant un pas mesuré et droit. L’inconnue, sans pour autant baisser sa garde, prenait déjà une posture plus en adéquation avec son visage. Visiblement plus sereine dans un milieu remplit de témoins. La personne s’arrêta devant un distributeur. Cependant, Nyarnalotep pris les devants et lui dit alors.
« Eh bien, pourquoi pas ne pas vous en acheter un dans une terrasse de bar ? Je vous le paierais quand même et ce serait plus… Propice à une discussion ? non ? » Dit-il avec un air malicieux et pétillant.
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Les deux protagonistes se regardaient en chiens de faïence, leurs yeux inquisiteurs cherchant le moindre indice susceptible de révéler leurs véritables desseins. Ils mesuraient leur audace respective, dans un silence pesant qui sembla s’éterniser avant que l’homme en noir ne prenne un malin plaisir à se remettre en scène. S’exclamant d’une voix forte et théâtrale qui semblait portée par les ombres de la ruelle.
- So, you… the foreigner who watched me since so many hours, you think than I should pay your drink ? You are a bold one ! (Donc vous, l’étrangère qui m’observez depuis tant d’heures, vous pensez que JE devrais payer votre boisson ? vous ne manquez pas d’audace !).
Luz se contenta de froncer les sourcils, non sans perdre son rictus un brin provocateur. Bien sûr, faire une suggestion pareille avait de fortes chances d’irriter cet étranger et le faire sortir de ses gonds… avec tous les risques que ça impliquait d’un coté comme de l’autre. Mais l’étranger semblait d’humeur conciliante, endossant le rôle ironique que voulez lui associer l’hispanique avec une étrange forme de fausse humilité.
- Cependant… le ‘‘gentleman‘‘ que je suis, admire cette audace. Ainsi que cette couronne qui vous fait office de sourire et que vous semblez portez avec tant de fierté. Je vous le paye donc volontiers.
La jeune fille ne put s’empêcher d’avoir un rictus, voyant d’un œil bien sarcastique ce compliment enrobé de politesse factice que venait de lui adresser l’homme en soir. Avoir une prestance royale ne protège pas d’un régicide et dieu sait combien un monarque n’est que peu de chose sans sa cour pour le couvrir. Cela confortait totalement Luz dans l’idée de ne pas rester isolée, bien que l’individu n’était à priori pas encore décidé à tenter de renverser son impérieux sourire de constance. Tous deux revinrent ainsi à la lumière du regard d’autrui, sous les doux rayons que le Soleil laissait filtrer entre les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel. Les deux protagonistes marchaient à peu près au même niveau sur le trottoir, gardant toutefois un espacement de sécurité entre l’un et l’autre. L’homme en noir semblait tranquille malgré la teneur illicite des actes qu’il avait perpétué plus tôt, ce qui le rendait Luz encore plus suspicieuse. Tous deux finirent par arriver aux abords d’un distributeur devant lequel l’hispanique s’arrêta avant d’attendre une suggestion inattendue de son généreux camarade.
- Eh bien, pourquoi pas ne pas vous en acheter un dans une terrasse de bar ? Je vous le paierais quand même et ce serait plus… Propice à une discussion ? non ?
Elle le dévisagea quelques instants, plissant les yeux en dénotant l’air narquois de son interlocuteur tandis avant de considérer les boissons de la machine en croisant les bras.
- C’est toi qui vois. J’aurais pensé que ça te coûterait rien vu tes… capacités, pour avoir une canette d’un distributeur. Mais si tu veux raquer plus, soit. Je choisis le bar par contre. J’ai du mal à croire que tu puisses te donner en spectacle sans avoir des amis chez qui te réfugier. Je vais éviter de m’inviter dans des coins où je connais personne. Si ça te va, tu peux me suivre.
L’hispanique embraya sur une rue adjacente qui s’ouvrait à proximité du distributeur, elle zieuta quelques panneaux informatiques avec un air agacé. Elle avait du mal avec l’écriture japonais et préféra user de l’application GPS de son téléphone pour retrouver le chemin à suivre vers l’endroit qui l’intéressait. Elle semblait s’orienter sur un quartier davantage porté sur le divertissement, multipliant les cinémas, salles d’arcades et autres lieux où il est bon de retrouver quelques amis.
Quelques minutes plus tard, Luz s’arrêta brusquement, faisant volte-face sur la pointe des pieds pour dévisager son compagnon de marche avec un sourire qui se voulait sarcastique mais qui peinait à cacher son amusement.
- Eh bien mon cher… j’ai trouvé l’endroit parfait pour nous accueillir… ici !
Elle pointa du doigt un établissement à la façade… plutôt remarquable avec ses tons de couleurs flashy mettant pas mal l’emphase sur le rose bonbon. Le nom de l’endroitétait mis en valeur par une police d’écriture tout en rondeur qui avait la particularité de présenter des… petites oreilles pointues sur ses o « Nyanpurr Coffee ! Douceurs et cookies dans un confort MOElleux ! ». C’était manifestement un maid-café mettant tellement l’accent sur le mignon que ça en devenait un peu vomitif. Il y avait pourtant quelques clients bien présents et comme on pouvait s’y attendre, la tenue caractéristique des serveuses impliquait des postiches pour se donner des faux airs de femme-chat.
- Héhé… l’avantage c’est que vous pouvez difficilement imaginer que cet endroit est une planque bourrée de super-héros. À moins que…
Luz élargit son sourire moqueur, peinant à contenir son hilarité alors qu’elle désignait du pouce la continuité de la rue.
- Ou alors on peut aller plus loin dans un café aux airs un peu plus classiques. C’est vous qui voyez, Ô sinistre individu. Mais qui sait ? Peut-être est-ce un piège ? Héhéhé…
Cette situation semblait beaucoup amuser l’hispanique qui se contentait désormais de fixer l’homme en noir de ses yeux brillant d’hilarité. Pour sûr, l’alternative n’était probablement pas la plus idéale possible pour le fauteur de troubles.
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Nyarnalotep contempla l’enseigne et son aspect mignon. Son allure était si adorable et édulcorée qu’il se demandait si tout ceci n’avait pas quelque chose de malsain. La musique d’ambiance qui en dégageait avait des voix si aigues qu’elle aurait fait trembler un glacier et semblait avoir curieusement le même effet sur Nyarnalotep, qui entre-temps s’était crispé et serrait les dents. Il n’avait jamais ressenti sa réelle appartenance aux vilains, aux méchants, mais aujourd’hui il avait le net sentiment que sa profession venait d’être bafouée. Il s’efforça de nouveau de produire un sourire tant bien que mal. Mais c’était davantage pour traduire une expression gênée que sa malice habituelle. « Euuhmm…. Je… oui… pourquoi pas… » {En plus je suis sûr que ça coûte la bague d’un Khan cette histoire}
Il vint s’asseoir, il se sentait unanimement déshonoré de se retrouver dans un tel lieu. Les petites serveuses semblaient avoir leur gentillesse habituelle ainsi que leurs petites mimiques ponctuées de « nyaaan » et de « neee ». Pour sûr, nyarnalotep n’y était pas à son aise. Il bouillait à l’intérieur de lui, mais faisait tout pour le dissimuler…mal, bien entendu. Il contenait une haine et une envie critique de semer le mal partout autour de lui. De donner un coup de pied dans un chat, de jouer du chopin en chantant une chanson grivoise, ou encore d’envoyer une lettre à l’ambassade chinoise avec marqué « Soyez heureux d’avoir eu l’aide des ricains pour gagner la guerre, sinon on vous aurait roulé dessus bandes de baltringues ! ». Mais malgré tout cela il parvint à prendre son mal en patience. La vengeance est un plat qui se mange froid (ou après le bubble-tea dans notre cas). Il convint donc d’accepter et de commander à une des filles qui avait le menu un thé pour lui et un bubble tea pour l’invitée. Il aurait mieux fait de commander de l’eau, car le thé était à l’image de l’établissement… beaucoup trop sucré. Mais tout n’était pas perdu pour une vieille vengeance comme nyarnalotep aime les faire. Il se leva et dit à Luz « Excusez-moi, je reviens, je préfère payer l’addition de suite »
Il en profita pour se lever et discuter avec une des serveuses. S’il régla effectivement les consommations, il se permit de donner un ‘pourboire’ supplémentaire et donna quelques instructions suffisamment loin pour que Luz ne comprenne pas qu’il trompait sa confiance.
Il revint et s’installa et s’efforça à goûter au thé, malgré son goût trop prononcé. Puis, alors qu’il allaient entamer la discussion, une qui serveuse passait par là se retourna soudainement et passa dans le dos de Luz. Lui causant une petite surprise en faisant semblant de lui mordiller l’oreille tout en prenant la pose. Avant que Luz ne put comprendre de quoi il en retournait, nyarnalotep commis l’irréparable, un crime atroce dont il n’aurait pas souhaité le sort à personne… excepté son pire ennemi… La photo était prise, immortalisant ainsi l’instant diablement stupide durant lequel la cosplayeuse faisait mine de mordiller l’oreille de luz dans une pose aussi mignonne que niaise. Nyarnalotep repris alors un sourire ravit, il était aux anges. Visiblement très satisfait de sa bêtise puérile.
La serveuse, repartit, après que Nyarnalotep lui ai assuré que sa prestation était parfaite. Ayant de nouveau repris sa confiance, Il commença à discuter avec L’inconnue…
« Eh bien, maintenant que tout ceci est réglé, j’aurais une question à vous poser : pourquoi donc m’observer ainsi ? Vous ne travaillez pas pour la police, vous n’êtes pas une héroïne si j’ai bien compris. Alors… quel est votre intérêt dans tout ça ? Vous n’y gagnez rien de personnel je suppose ? vous voulez que j’achète votre silence ? vous voulez que je partage ? Ou espériez-vous m’engager pour une tâche peu légale ? »
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Pour sûr, l’homme en noir détonnait quelque peu au milieu de l’environnement singulier où l’avait embarqué Luz, tout en couleurs pastelles et autres mièvreries capables de faire fondre le sérieux de quiconque ose y mettre les pieds. La jeune fille n’avait pas vraiment d’affinité particulière pour ce genre d’endroit mais se délectait sans mal de la gène contenue que laissait transpirer son interlocuteur, assis en face d’elle tandis qu’elle sirotait son bubble-tea avec un large sourire chafouin.
Bien sûr il y avait un coté risqué à jouer ainsi avec le feu mais les frasques de Luz n’était pas totalement aléatoires et visaient à sécuriser un minimum ses interactions avec le criminel. Elle savait qu’elle l’avait guidé dans un quartier où ils se feraient tous deux remarquer, on ne voit pas souvent une hispanique urbaine côtoyer un japonais aux airs grandiloquents. Il s’agit du genre de curiosité qui attire l’oeil et s’ancre relativement facilement dans la mémoire des habitants lambdas, sortis de leur routine par cette vision peu ordinaire.
Cela dit, Luz sous-estimait le coté facétieux des japonais et notamment leur goût pour le cosplay qui réduisait un peu le caractère surprenant de leur duo. Elle zieutait l’uniforme des serveuses avec perplexité, ne sachant trop ce qui l’emportait entre l’attrayant et l’embarrassant dans ce drôle d’ensemble saupoudré de manières faussement candides.
- Excusez-moi, je reviens, je préfère payer l’addition de suite.
L’hispanique reporta son regard sur l’homme en noir, troquant ses airs pensifs contre un rictus espiègle alors qu’elle lui désignait la porte des toilettes qu’elle avait remarqué plus tôt d’un revers de la main.
- Huh, besoin d’aller évacuer quelques arcs-en-ciel j’imagine ? Te sauves pas, faudrait pas attirer d’avantage l’attention sur toi aujourd'hui, héhé…
Luz attendit qu’il eut fini ses petites affaires, sans vraiment s’en préoccuper, préférant saisir la carte des quelques pâtisseries que proposait l’établissement. Elle était mise en valeur sur du papier glacé sur un petit présentoir qu'on retrouvait sur chaque table. L'hispanique la parcourut plus par curiosité pour les photos amusantes des douceurs que par réel désir d’en commander une. Ainsi, elle reposa la carte sur son support quand l’homme en noir revint s’installer, réadoptant son faciès moqueur qui… ne tarda pas à s’effriter quand, dans un souffle coupé, elle sentit cet effleurement à son oreille. Un contact infime, presque intime bien que peu affirmé, qui la fit se contracter de tout son être sous l’effet de la surprise. En effet une serveuse un brin taquine et reconnaissante vis-à-vis du généreux pourboire que venait de lui accorder l’homme en noir avait été sa complice pour plonger Luz dans un délicieux embarras frivole. Cette dernière pivota doucement la sa tête déconfite vers l’employée qui la gratifia d’un large sourire mutin suivi d’une courbette avant de s’éloigner d’un pas preste et gracile. L’hispanique en avait la bouche bée, ne sachant trop que dire alors qu’elle considérait de nouveau son interlocuteur qui avait repris de sa constance suite à cette farce.
- Eh bien, maintenant que tout ceci est réglé, j’aurais une question à vous poser : pourquoi donc m’observer ainsi ? Vous ne travaillez pas pour la police, vous n’êtes pas une héroïne si j’ai bien compris. Alors… quel est votre intérêt dans tout ça ? Vous n’y gagnez rien de personnel je suppose ? vous voulez que j’achète votre silence ? vous voulez que je partage ? Ou espériez-vous m’engager pour une tâche peu légale ?
Elle le fusillait du regard quelques instants, s’efforçant de cacher ses joues rougissantes derrière une colère dormante feinte, avant de soupirer en hochant négativement la tête.
- Tss… ce qui illégal ici, c’est ta bizarrerie ! Faut croire que j’ai tapé dans votre kif en t'amenant ici… vu ton air satisfait d'm'avoir pris en photo titillée en traître par une femme-chat courtement vêtue.
L’hispanique plissa les yeux, rougissante en imaginant combien le cliché devait osciller entre le ridicule et le coquin compte tenu du coté ambigu de l’allure des serveuses. Elle noya ses doutes embarrassés et embarrassant en prenant une bonne gorgée de bubble-tea avant de daigner répondre aux vraies questions du farceur narquois.
- T'avances vite l’argument de la corruption pour quelqu’un qui n’a pas la certitude absolue que ne travaille pas pour les forces de l’ordre. Cela dit, j’imagine que j’ai clairement pas la gueule de l’emploi.
Luz roula des yeux en jetant un regard presque méfiant aux serveuses qui passaient près de leur table avant de pointer l’homme en noir du doigt.
- Je voulais satisfaire ma curiosité te concernant, c'est tout. Te donner en spectacle ainsi, c’est audacieux, peut-être trop. Je me demandais si ça cachait quelque chose. J’aime creuser les mystères, certains diront que ça mène à creuser sa propre tombe.
Elle réfléchit à ses propres propos et haussa simplement les épaules en anticipant une éventuelle question à ce sujet.
- Je dirais que dans mon cas, je m’en fous un peu. En tout cas, je déduis que t'es pas un Robin des Bois moderne vu tes suggestions. Et nan, j’ai pas besoin de tes services. D’ailleurs j’ignore jusqu'à quel point la nature de tes actes peuvent être douteux
La jeune femme réfléchit un instant aux propos qu’elle choisissait. Elle essayait d’éviter de faire référence à son casse ou à la criminalité en général. Mais cela rendait limite la conversation plus étrange, surtout avec les approximations de la barrière de la langue qui s’y greffaient.
- Façon, je ne connais pas tes capacités cachées. Un truc en rapport avec le métal, c’est tout ce que j’ai cru voir.
L’hispanique prit une gorgée bruyante de sa boisson et la reposa vivement en inclinant la tête sur le coté, la soutenant du poing alors qu’elle relevait le menton, un sourire altier de retour sur son visage.
- Hé hé… une info trop vague pour que tu t'embêtes à embaucher quelqu'un pour moi, en utilisant la photo que t'as prise comme référence par exemple. À moins que t'aies déjà embauché une horde de demoiselles-chats tueuses il y a quelques minutes et que la photo soit une sorte de trophée macabre ? Neeeee ?
Luz ricana sur cette finition de phrase, avec toutefois une pointe de doute dans la gorge, qu'elle ravala a rapidement par rationalité. Ces serveuses n’avaient aucune chance d’être liées au crime organisé ou une quelconque faction malintentionnée de la ville. La coïncidence aurait été bien trop exceptionnelle.
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L’étrange femme avait dès lors eu une réaction de surprise qui contenta grandement nyarnalotep, mais il ne put décerner une animosité dans son faciès. Ce qui le déçu légèrement. L’inconnue repris alors parole en voulant garder son calme. - Tss… ce qui illégal ici, c’est ta bizarrerie ! Faut croire que j’ai tapé dans votre kif en t'amenant ici… vu ton air satisfait d'm'avoir pris en photo titillée en traître par une femme-chat courtement vêtue.
Dans d’autres circonstances, Nyarnalotep se serait senti offensé. Mais dans ce cas précis, il pouvait sentir clairement les reproches et l’énervement que lui adressait la garçonne et ce n’eut pour effet que de lui faire esquisser un visage amusé. Nyarnalotep restait cependant à l’écoute de son intelocutrice qui continua.
- T'avances vite l’argument de la corruption pour quelqu’un qui n’a pas la certitude absolue que ne travaille pas pour les forces de l’ordre. Cela dit, j’imagine que j’ai clairement pas la gueule de l’emploi.
Nyarnalotep enchérit.
-Effectivement… Je me serais attendu… comment dire, à un uniforme à des actions plus spectaculaire si c’était un héros ou un membre de la police. Vous les connaissez… Toujours à vouloir faire leur numéro.
Nyarnalotep réfléchit avant de se rendre compte qu’il prenait exactement la même attitude quand il s’agissait de commettre des méfaits. Il se demandait si tout ce cirque n’était pas une sorte de convention admise par les autorités et les vilains. Mais il fut sortit soudainement de ses pensées quand il remarqua que l’immonde petite garce l’enfant mal éduquée venait de le pointer du doigt. Elle repris alors la parole - Je voulais satisfaire ma curiosité te concernant, c'est tout. Te donner en spectacle ainsi, c’est audacieux, peut-être trop. Je me demandais si ça cachait quelque chose. J’aime creuser les mystères, certains diront que ça mène à creuser sa propre tombe.
Cela eut pour effet de titiller la fierté de nyarnalotep. Car cette inconnue, bien que sans gêne, avait entrepris tout ceci uniquement dans le but dévoiler le mystère qu’il inspirait. Ce qui pour sûr, le mettait bien en valeur. Plus que cela, cela confirmait son aspect mystique et étrange qu’il s’efforçait de faire paraître. Il en faut peu pour flatter nyarnalotep. Un pétillement vif avait surgit dans les yeux de nyarnalotep. Il porta alors plus attention à ses propos.
- Je dirais que dans mon cas, je m’en fous un peu. En tout cas, je déduis que t'es pas un Robin des Bois moderne vu tes suggestions. Et nan, j’ai pas besoin de tes services. D’ailleurs j’ignore jusqu'à quel point la nature de tes actes peuvent être douteux
Un robin des bois, l’image était séduisante, si on considérait que nyarnalotep volait pour nourrir un appétit insatiable qui était «pauvre » car sans cesse dans le besoin d’accumuler et de posséder. Le fait que la personne n’avait pas besoin de ses services n’eu que peu d’influence sur lui. -Mes actions sont peut être douteuses. Mais elles sont pourtant simples, je crois que d’une certaine manière… Il se pencha lentement vers elle avant de finir sa phrase, ses pupilles éclataient d’un jaune brûlant. … on peut dire que je ne fait que « pour ce qu’il me plaist » (en français dans le texte). J’accumule tout ce qui est cher, tout ce qui est beau, tout ce qui est précieux. Le simple fait de posséder des choses qui ont une valeur immense aux yeux des autres emplit mon cœur d’une joie peu commune. L’idée d’une vaste étendue de richesse, de pouvoir, coulant sous ses doigts, défilant sous ses pensées, pulsant dans chaque artère du cerveau, voilà ce qui me fait vivre. Avant de se redresser et de rétablir sa distance.
L’inconnue ne voulut pas en savoir davantage et renchérit - Façon, je ne connais pas tes capacités cachées. Un truc en rapport avec le métal, c’est tout ce que j’ai cru voir. Nyarnalotep en était content, cela valait mieux après tout qu’elle ne connaisse pas l’étendue de ses pouvoirs. Cela lui ferait toujours une dague sous la manche. La fille prit alors une figure étrange, elle dégageait une expression calme mais légèrement taquine. Hé hé… une info trop vague pour que tu t'embêtes à embaucher quelqu'un pour moi, en utilisant la photo que t'as prise comme référence par exemple. À moins que t'aies déjà embauché une horde de demoiselles-chats tueuses il y a quelques minutes et que la photo soit une sorte de trophée macabre ? Neeeee ?
A cette onomatopée, Nyarnalotep eut un frisson qui lui parcourra l’échine. Elle aurait pu dire « Je vais t’arracher les cordes vocales pour te pendre avec » que cela aurait eu le même effet. Il se contenta de grimacer ne sachant que trop dire ou faire. Mais l’idée qu’elle venait d’exposer lui fit éclater une myriade d’autres petites idées. Il reprit alors « Cela aurait pu être une excellente couverture. Et cela aurait pu contredire l’idée que le ridicule ne tue pas » Dit il sur le ton de la plaisanterie. « Cela dit, je ne connais pas bien mon observatrice. Visiblement, vous avez l’air débrouillarde et du genre à tracer votre chemin sans s’exposer aux feux des projecteurs. Je suppose que je ne tirerais rien vous demandant votre nom ? » lui demanda t il avec une pointe de sérieux et de curiosité toute singulière.
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Le doute aurait pu être permis quant à l’éventuelle nature douteuse du Nyanpurr Coffee, ou plus exactement, ses hypothétiques liens criminels ( les lieux étant déjà "douteux" à leur propre manière). Mais c’était trop nébuleux et improbable pour que Luz craigne pour sa sécurité. Les quelques coups d’oeil qu’elle glissait à l’égard les serveuses tenaient plus d’une curiosité teinté d’une légère pointe d’attrait pour leur étrange professionnalisme aguicheur que de la manifestation d’une crainte sous-jacente.
- Cela aurait pu être une excellente couverture. Et cela aurait pu contredire l’idée que le ridicule ne tue pas
L’hispanique roula des yeux à cette remarque et haussa les épaules d’une manière volontairement exagérée comme pour souligner ce qui lui apparaissait comme une contradiction.
- Le ridicule tue la fierté et la fierté fait tout chez certains. Puis ça serait dommage d’enlever sa candeur à ce genre d’établissement. On y vient pour oublier ses problèmes. Loin des soucis, proche des ronrons.
Luz esquissa un sourire ironique en oscillant l’index devant son interlocuteur comme pour réfuter d’avance un commentaire en réponse à sa drôle d’analyse.
- Tss quoique je préfère éviter d’imaginer ces demoiselles me coller en feignant des ronronnements. L’attaque surprise sur oreille c’était déjà assez… perturbant comme ça.
Elle reprit une gorgée de son bubble-tea, retirant la paille après coup dans un petit soupir d’aise, tapotant son extrémité sur le bord de son verre pour y faire glisser les quelques gouttes de liquide restant tandis qu’elle écoutait d’une oreille distraite l’homme en noir.
- Cela dit, je ne connais pas bien mon observatrice. Visiblement, vous avez l’air débrouillarde et du genre à tracer votre chemin sans s’exposer aux feux des projecteurs. Je suppose que je ne tirerais rien en vous demandant votre nom ?
La jeune fille releva ses pupilles brunes sur son interlocuteur, arquant un sourcil en ne sachant pas trop si elle devait relever une forme de raillerie dans les propos qui lui étaient adressés. Elle vint soutenir sa tête d’une main, le coude reposé sur la table contre laquelle elle se pencha légèrement, se donnant des airs particulièrement nonchalant.
- Débrouillarde ? J’imagine qu’il faut toujours l’être un minimum quand on ne jouit pas d’un certain prestige et qu’on ne roule pas sur l’or. Et mon absence d’intervention n’a rien à voir avec le fait de vouloir éviter les feux des projecteurs. C’est juste que t’as blessé personne et pour ce qui des dégâts et du préjudice pécuniaire, je laisse ça aux compagnies d’assurance. C’est pas mon rôle d’aller éponger les larmes d’un "malheureux bijoutier".
Conclut-elle en mimant des guillemets avec ses doigts, elle fit tournoyer le liquide restant dans son verre avec sa paille avant d’ajouter.
- Quand à mon nom, je doute que tu l’entendes à une autre occasion et il ne signifie rien. Désolé si t’espérais récupérer une rançon, personne ne cherchera cette brave Luz.
Elle esquissa un sourire ambigu, peut-être teinté d’amertume alors que ses pensées vagabondaient en esquissant la silhouette de ses connaissances passées, avant que le passage d’une serveuse à proximité d’elle ne la fasse sursauter.
- Nyan ! J’espère que ça vous a plu ! Voici un petit cadeau de la maison pour vous, chère maîtresse-cliente. Nous espérons vous revoir bientôt avec votre ami, neeeee ?!
Sur une petite courbette, la soubrette aux faux airs félins se retira, laissant Luz dont les yeux glissèrent sur le cadeau, un petit-serre tête rouge à oreilles de chats qu’elle prit doucement entre ses doigts. Elle échangea un regard avec l’homme en noir, ses yeux avaient abandonné leur teneur légèrement mélancolique pour un air dubitatif évident. Cela dit, Luz finit par hausser les épaules en enfilant le drôle d’accessoire, plissant les yeux en relevant la main pour imiter une patte de chat menaçant de ses griffes avec ses doigts.
- … Nyan-nyan motherf*****… neeeee…
Difficile de dire à quelle dimension appartenait cette vision singulière mais pour sûr, elle était du genre à être au moins mémorable. Peut-être traumatisante aussi.
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Quand les hommes se questionnent sur la réelle vision de l’enfer, la plupart imagineraient des flammes, un univers souterrain asphyxiant et des instruments de tortures placés de manière anarchique. Pour nyarnalotep, cette vision venait de se trouver à l’instant devant ses yeux… Yeux qu’il aurait préféré l’espace d’un instant ne jamais avoir. Le spectacle d’une Luz imitant une neko girl était aussi horrible que si un troll des cavernes dansait devant vous en tutu. Nyarnalotep avait une expression assez dubitative.
… Nyan-nyan motherf*****… neeeee…
Il leva un instant la main en dépliant l’index pour parler mais se ravisa. Il réfléchit consciencieusement à ses mots.
-Je… Comment dire… ce… n’est pas très… heum…habituel. Moi qui pensais que nous les vilains étions les plus tordus… Ca fait relativiser
Dit il en soupirant comme on soupirerait à la bêtise innocente d’un enfant tout en tapotant la table avec ses doigts.
-Ceci dit… J’avais cru remarquer que vous n’étiez pas d’ici. Je suppose que vous venez de loin, j’ai cru percevoir du portugais ou de l’italien dans vos premières phrases. Ce qui me laisse penser que vous devez venir d’europe. Les raisons de votre voyage ne doit pas être touristique puisque vous semblez ne pas « rouler sur l’or » comme vous dites. J’en déduit donc que vous êtes ici pour travailler… Un travail destiné à une personne comme vous…
Il réfléchit pendant quelques instants
-Vous êtes engagé par une compagnie peut être. A moins que vous n’accompagniez un représentant qui tente de nouer avec le marché japonais… Vous pourriez aussi être une sportive de haut niveau. Du moins vu votre… aspect… Ça me semble plus logique que la précédente hypothèse en tout cas. Car Il faudrait être sacrément audacieux ou fou pour tenter de s’implanter dans une économie aussi renfermée sur elle-même que l’économie japonaise. Cela dit, je crois que vous vous méprenez à mon égard. Vous me prenez sans doute pour un voleur avide et sans scrupules, mais il est en réalité tout autre. Je suis un homme très spirituel. Voyez-vous, Gautama a formulé que les biens matériels obnubilaient l’esprit, rendaient l’homme avide et le reliait au cycle de la souffrance. C’est donc pour permettre à ces braves bijoutiers de pouvoir s’épanouir que je les ais délestés de ce lourd fardeau. Lourd fardeau dont j’accepte bien volontiers le port, je suis un homme qui sait se sacrifier pour la cause.
Dit-il d’un air narquois. Il commença à jouer avec les mèches de ses cheveux en les enroulant autour de ses doigts fins tandis que sa main droite reposait sur la table, tenant la tasse de thé. Ses traits avaient tout du malin qui prenait plaisir à embêter les honnêtes gens. Mais il avait un étrange attrait pour luz. Il se demandait si son comportement pourtant si différent du sien ne serait pas complémentaire avec ses activités. En effet, sa petite allure discrète se faufilant dans tous les guêpiers lui serait bien utile. Surtout en contradiction avec son aspect à lui, très théâtral et bruyant. Il fallait qu’il garde un œil sur elle.
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La diversion improvisée de Luz pour détourner l’attention de l’homme en noir et dévier la conversation sur autre chose qu’elle même semblait avoir fonctionné… seulement un bref instant, nécessaire au voleur précieux pour faire fi de la désinvolture de l’hispanique. Elle essaya pourtant de rebondir sur la première réponse de son interlocuteur, sans réellement parvenir à focaliser son attention.
- Ainsi tu te définis toi-même comme un vilain ? Marrant. Bon nombre de criminels ne se définissent pas comme tel.
Elle retira le serre-tête, s’amusant à le faire tournoyer entre ses doigts, jetant un coup d’oeil en direction de la serveuse qui le lui avait offert. Elle semblait discuter un instant avec une collègue, probablement d’eux vu les quelques regards assez peu discrets qu’elles leur adressaient.
- Ceci dit… J’avais cru remarquer que vous n’étiez pas d’ici. Je suppose que vous venez de loin, j’ai cru percevoir du portugais ou de l’italien dans vos premières phrases. Ce qui me laisse penser que vous devez venir d’europe. Les raisons de votre voyage ne doit pas être touristique puisque vous semblez ne pas "rouler sur l’or" comme vous dites. J’en déduit donc que vous êtes ici pour travailler… Un travail destiné à une personne comme vous… Vous êtes engagé par une compagnie peut être. A moins que vous n’accompagniez un représentant qui tente de nouer avec le marché japonais… Vous pourriez aussi être une sportive de haut niveau. Du moins vu votre… aspect… Ça me semble plus logique que la précédente hypothèse en tout cas. Car Il faudrait être sacrément audacieux ou fou pour tenter de s’implanter dans une économie aussi renfermée sur elle-même que l’économie japonaise.
Luz se contenta de hausser légèrement les épaules en guise de réponse à cette longue énumération de possibilités. D’une certaine façon, il avait à la fois tort et raison. L’arrivée de l’hispanique sur les terres nippones tenaient plus du voyage de plaisance que de l’obligation professionnelle, même si théoriquement, elle accompagnait l’équipe super-héroïne mexicaine dans le cadre de sa participation à la compétition internationale. Ainsi, c’était une athlète ? Une représentante de compagnie ? Après tout, pour Luz, un pays c’est une énorme entreprise avec un gros bagage culturel.
- Cela dit, je crois que vous vous méprenez à mon égard. Vous me prenez sans doute pour un voleur avide et sans scrupules, mais il est en réalité tout autre. Je suis un homme très spirituel. Voyez-vous, Gautama a formulé que les biens matériels obnubilaient l’esprit, rendaient l’homme avide et le reliait au cycle de la souffrance. C’est donc pour permettre à ces braves bijoutiers de pouvoir s’épanouir que je les ais délestés de ce lourd fardeau. Lourd fardeau dont j’accepte bien volontiers le port, je suis un homme qui sait se sacrifier pour la cause.
Les inepties un brin absurdes du l’homme en noir déclencha un gloussement manifeste chez la jeune fille qui cacha sa bouche d’une main avec un air faussement cérémonieux que son regard rieur accompagnait bien mal.
- Ouais ouais, c’est ça. Tu devrais essayer cette défense au tribunal si on finit par te mettre les fers dessus. Oh, et tu devrais ouvrir une "association" - Dit-elle en mimant des guillements avec ses doigts -, ça renforcera l’aspect "utilité publique" de tes actes, Ô noble citoyen.
Son gobelet terminé depuis un moment, l’hispanique se releva de la banquette où elle était installée d’un bond énergique. S’étirant quelques peu une fois debout, les bras détendus en l’air, avant de se tourner de nouveau vers le sombre larron.
- Hé… toi qui aime délester les gens de leurs fardeaux matériels.
D’un geste vif, qui d’une certaine manière, était peut-être la pire agression possible. L’hispanique porta une main sur le crâne de son interlocuteur, ou plus exactement déposait quelque chose dessus… un petit serre-tête aux oreilles pointues.
- Cadeau. Voici une bien lourde possession terrestre à porter. Oooooh je mais je me sens tellement libéré de ce terrible péché de possession, merci de ton noble sacrifice, Nyan-nalotep.
Elle lui adressa un large sourire, entre le sarcasme éhonté et l’amusement puérile tandis que les serveuses pouffaient à leur tour en contemplant la drôle de scène. Pour sûr, ils risquaient d’être le sujet de quelques conversations sur les prochains jours.
- En bon gentleman, tu me laisses prendre un peu d'avance ? J'ai pas trop envie d'être suivie par un voleur qui s'assume.
Affirma t-elle plus bas, sur un ton de confidence un brin ironique alors qu'elle confrontait son regard amusé à celui espiègle des serveuses.
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Nyarnalotep, écoutant la conversation, l'écouta d'une oreille attentive
- Ouais ouais, c’est ça. Tu devrais essayer cette défense au tribunal si on finit par te mettre les fers dessus. Oh, et tu devrais ouvrir une "association" - Dit-elle en mimant des guillements avec ses doigts -, ça renforcera l’aspect "utilité publique" de tes actes, Ô noble citoyen.
Nyarnalotep soupira -Hélas, les hommes ne sont pas prêt à comprendre ma dévotion et mon sens du sacrifice. Dit il avec un sourire farceur. -Ceci dit, l’idée d’une association de bénévoles dans ce genre serait bien utile. Je vous remercie de l’idée, je saurais correctement l’exploiter.
En effet, l’idée d’une « guilde » ou d’une société de voleurs organisés et structurés autour d’une fausse association pourrait ouvrir énormément de possibilités. Tout d’abord des vols plus importants et organisés qui pourraient rapporter un bénéfice nettement plus important. Secondement, des quotas et une connaissance des autres individus dans la même profession afin de ne pas se gêner mutuellement. Et enfin, l’aspect d’association afin de pouvoir dissimuler une partie des activités frauduleuses et pouvoir plus aisément revendre la marchandise volée sous couvert de « dons de citoyens ». Sans le savoir, Luz venait probablement de créer un monstre. Mais l’hispanique semblait ne pas vouloir s’arrêter là, son petit regard malicieux vint montrer ses intentions puériles. Visiblement, elle semblait prêt à commettre une farce, se levant de sa chaise comme un lutin sortirait de son repère.
- Hé… toi qui aime délester les gens de leurs fardeaux matériels.
Nyarnalotep ne comprit pas ce qu’il se passa. Croyant tout d’abord à une tentative de coup, il se mit sur ses gardes, prêt à esquiver ! Mais… rien de tout cela n’advint, et aussi étrange que cela puisse paraître, il ne sentit que quelque chose au niveau de sa tête. Il posa la main et sentit le serre-tête. Nyarnalotep ne savait plus quoi penser d’elle. C’était un étrange phénomène. Comme un zéphyr de spontanéité, une impulsion, un picotement de diablerie qui semblait animer cette femme. Laissant transparaître ses artifices éphémères. Comme de petites lueurs taquines qui brillaient soudainement et se calmaient aussitôt .Cela plut à nyarnalotep, il aimait les personnes capables d’humour. Ce sont des gens capables de relativiser. D’une certaine manière, les gens avec de l’humour étaient des gens sérieux.
- Cadeau. Voici une bien lourde possession terrestre à porter. Oooooh je mais je me sens tellement libéré de ce terrible péché de possession, merci de ton noble sacrifice, Nyan-nalotep.
Nyarnalotep laissa la plaisanterie gagner la salle. Il acceptait volontiers de se prendre au jeu, surtout quand il était bien pensé. - En bon gentleman, tu me laisses prendre un peu d'avance ? J'ai pas trop envie d'être suivie par un voleur qui s'assume.
Oui, il acceptait la blague… Mais croire que tout était fini… C’était sous-estimer Nyarnalotep ! C’était sous-estimer ce regard de feu, ce regard ardent d’une personne qui aimait la vie. D’une personne qui brûlait et illuminait le monde de sa présence. D’une personne dont la vivacité bariolait ce qu’il entourait et dont on ne pouvait détacher le regard. Il se leva, calme, mais avec ce sourire aux lèvres annonciateur, cette étincelle encore toute petite sur la mèche d’une grande bombe. Il se contenta de se lever et de répondre d’une une voix calme et mielleuse.
-Bien évidemment que je vais vous laisser de l’avance, mieux que cela, je vais partir le premier je pense. Il se leva pour partir, et , sans crier gare, lui fit son ultime taquinerie, une simple petite bise sur la joue. Dans le seul but de la provoquer. Il poussa la porte et lâcha d’un ton amusé
-Voyez cela comme une marque de considération. Et il s’engouffra dans la foule pour ne plus reparaître.
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