Se prendre pour le centre du monde, égoïsme pur des héros en devenir.
Et dire que la journée avait si bien débuté. Elle s'était réveillée en douceur – chose plutôt rare, car Skye n'était pas du matin – et avait prit son petit-déjeuner dans les parties communes de l'internat. Il y avait peu d'élèves ce week-end là. La plupart étaient rentrés dans leur famille, pour profiter de quelques instants chaleureux dans ce quotidien morne et enclin au danger. La jeune fille aurait pu retourner au pensionnat dans lequel elle séjournait de temps à autre, mais elle avait eu envie d'un peu de calme pendant ces quelques jours de repos. Il faut dire que l'ambiance à la pension Bradboursh était rarement au beau fixe, et toujours mouvementée. Entre les nouvelles arrivantes qui prenaient régulièrement la fuite, les anciennes qui s'adonnaient à cœur joie à faire tourner en bourriques les surveillantes, et lesdites surveillantes à flux tendus au quotidien, il n'y avait rien de relaxant à retourner là-bas.
Puis, de toute façon, à chaque fois qu'elle y séjournait, on l'assaillait de questions sur ses études et son mode de vie à l'académie. Il faut dire que la jeune Skye est la seule élève à avoir réussi le concours d'entrée, intégrant par la même la filière héroique, la plus prestigieuse aux yeux du grand public même si ça restait discutable. Alors, sa présence attisait la curiosité de tous, qui voulaient en apprendre plus sur ses exploits. On l'érigeait en petit modèle de cette bande de jeunes filles perdues, tant et si bien que ça en devenait pesant à la longue.
Après tout, Skye se sentait pas plus glorieuse ou enviable que n'importe laquelle d'entre elles. Certes, elle effectuait de temps à autre des missions de secourisme en situation réelle et enfilait de temps en temps son costume pour entraîner son Alter, mais la réalité du terrain était qu'elle passait plus de temps à réviser pour être la meilleure de sa classe qu'autre chose. Un quotidien démesuré, mais qui, ramené à la réalité de la situation économique de UA comparée à celle des autres académies, ne changeait pas drastiquement de celui que pouvaient vivre des milliers d'autres lycéens à travers le pays.
En bientôt un an de formation à l'école, elle n'était pas devenue célèbre ou reconnue, et n'avait participé à aucun événement de grande importance. Elle avait proprement laissé sa chance de concourir au sein du tournoi international qui avait lieu en ce moment même, de crainte de ne pas être assez expérimentée et de finir par se ridiculiser devant le monde entier. Impossible pour elle de perdre la face alors que sa carrière d'héroïne n'en était encore qu'à ses balbutiements. Orbital – car c'était là le nom qu'elle s'était choisie – devait incarner la sécurité et le prestige, non pas la défaite et la misère.
Alors, enfilant une tenue plutôt banale – jean ample, un tee-shirt noir à l'effigie d'un groupe de rock local qu'elle avait acheté sur un marché, et une paire de tennis confortables – elle avait prit la direction de la ville. Elle était en proie à pas mal d'idées noires en ce moment, surtout depuis l'avènement des vigilantes et leur affrontement avec le symbole de la paix, All Might. Certes, le numéro un des héros japonais n'avait jamais figuré parmi ses idoles – la jeune fille lui préférant quelques héros moins connus, mais aux actions bien plus cinglantes comme Gang Orca – mais il lui fallait reconnaître que la superbe de l'homme en avait pris un coup, en même temps que la confiance des vilains n'avait cessé de croître. Le monde était en proie à de nouvelles menaces, et savoir qu'elle serait prochainement sur le champ de bataille pour mettre un terme aux-dites menaces la mettait dans une position inconfortable. Loin d'être assez puissante de son avis, loin d'être assez courageuse, elle avait failli céder, il y a quelques semaines, à la tentation de retourner se terrer dans le repaire mal-fréquenté dans lequel vivaient ses parents. Heureusement, la vie qu'elle menait aujourd'hui avait suffi à la faire revenir à la raison, mais elle savait maintenant que l'envie lui harcelait l'esprit, et qu'elle allait avoir de plus en plus de mal à lui résister. Un combat de tous les jours contre ses propres instincts, qui mettait son esprit en mode contre-intuitif et lui demandait un effort considérable.
Généralement, afin de se calmer et retrouver un semblant d'apaisement, la jeune fille avait pour habitude de mettre en orbite quelques objets autour d'elle. Cependant, et malgré l'agrafeuse, le style à encre et la gomme qui tournoyaient lentement autour d'elle depuis son réveil, elle ne pouvait s'empêcher de penser au passé. Alors, elle avait pris la décision de se rendre au centre-ville, là où elle pourrait s'aérer la tête. Le centre de Musutafu étant agité en cette période de championnat mondial, la jeune fille avait pris la direction d'un parc boisé où se rejoignaient quelques familles pour faire jouer leurs bambins. Là-bas, au moins, il y avait peu de risques qu'elle soit prise dans l'effervescence des festivités locales, et ça lui permettrai de se ressourcer au contact de la nature. Enfin, si l'on pouvait considérer que quelques parterres de pelouses fleuries et des arbres plantés artificiellement était ce que l'on mettait derrière la définition du mot nature.
Le cœur lourd et enclin à la panique et la mélancolie, la jeune Skye s'assis sur un banc, observant les quelques badauds qui chahutaient dans les allées du square. Douce vie que menaient les civils, même si la peur commençait à gagner peu à peu les castes les plus éloignées du système héroïque. Perdue dans ses pensées, elle n'était alors plus attentive à ce qui se déroulait sous ses yeux, imaginant une vie où tout un chacun pourrait être libre de ce mal qui ronge la société. Une vie de rêve, qu'elle ferait de son mieux pour atteindre.
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Le soleil était haut, et taper de son rayon lumineux tout Musutafu.
Sa petite tête blondinette avait la tête perdue devant un magasin offrant la vue sur des magnifiques peluches à l'apparence si douce et soyeuse, si délicieuse... Elle n'en pouvait décrocher ses yeux bleu azur absolument magnifiques, alors qu'elle avait un doigt poser sur sa bouche, pensive. A part l'intérêt immense qu'elle portait à ces choses dans la boutique, elle ne semblait pas faire attention au monde extérieur à elle, complètement... Paumée dans ces désirs d'achats compulsifs. La petite chèvre en porte clé serait même parfaite pour aller sur son sac.
On la regardait, puisque cela faisait maintenant une heure qu'elle était plantait là dans son indécision, et admiration. Une petite femme, pas très haute, habillé d'une jolie robe rose à froufrous, des cheveux blonds long qui s'étendait jusqu'à, quasiment, ses talons. Elle était bien coiffés, et avait une peau toutefois très pâle. Elle portait des petits talons, garder son air de jeune adolescente néanmoins, rien de trop osant malgré sa poitrine un peu trop dominante. Au final, elle se décida et pénétra dans le magasin, afin de s'acheter la fameuse chèvre. Elle ne dit pas un mot, se contentant de pointer ce qu'elle voulait, puis de payer. Il fallait dire que le Japonnais de Tara était encore à travailler, mais vu qu'elle perdait tout son temps, et son argent, dans des magasins plutôt qu'étudiait la langue, elle avait prit du retard.
Elle déambulait dans les rues, s'en fichait bien d'être perdus, car elle finissait toujours pas trouver une nouvelle boutique plus intéressante que la précédente : au grand dame de son porte-monnaie qui devint vite vide, alors qu'elle aurait dû, ; à la base, s'achetait un déjeuner. Que faire maintenant ?! Aaah, la voilà bien embêté. La petite blonde était debout au milieu de la rue, à remuer son porte-monnaie où absolument rien ne semblait sortir, alors que son ventre grondait contre elle, faisait rire un enfant qui passa à côté. Même enfant qui se fit gentiment reprendre par sa mère qui s'excusa... Mais aucune réaction de la Russe, qui continuait à remuer son porte-monnaie de cet espoir faux d'en sortir une pièce qui la sortirait du pétrin.
Finalement, Tara se résolu. Elle avait tout dépensé, et ne pourrait pas manger. Mais au moins, soupira t-elle, elle avait de jolies porte clés peluches, et des attaches pour son téléphones en forme de boule de poil absolument douce et délicieuse. Malgré son visage vide d'émotions, elle fixait ses joujous avec des petits nuages de lumière flottant autour d'elle.
Alors elle déambula, jusqu'au jardins municipal, où elle admira la nature japonaise. C'était tellement différent de sa lointaine Sibérie. Il faisait d'ailleurs pour elle trop chaud ici, alors que la plupart des japonais commençait à bien se couvrir. Non, elle n'avait pas du tout froid, elle était à l'aise à cette température. Toujours aussi remarquable par son goût un peu excentrique, elle continuait de marchait, sans se rendre compte d'abord qu'elle tournait en rond, le visage neutre et les yeux focalisés sur ses portes-clés avec lesquels elle jouait, le bonheur dans les yeux. Puis vint le moment où après plusieurs tours, elle s'assit sur le banc : celui de Skye.
Elle n'avait pas prêter une seule attention à celle-ci pour le moment, jusqu'à que son ventre grondant face comprendre qu'elle était entrain de mourir de fin, faisant sursauter sa voisine. Alors elle eût une idée, et pour l'expliquer elle utilisa une drôle de manière. Tara sortit son porte monnaie, et le montra à sa voisine : il était vide. Puis elle décrocha à contre cœur un porte clé en forme de panda tout doux et le tendit celle-ci à Skye, comme dans l'espoir que cette petite peluche lui donnerait un bon repas. Une forme de compassion que les japonais avaient bien plus que les Russes.
D'un Japonais un peu mal foutu, elle tenta de prendre la parole.
« J'ai faim. Plus d'argent. J'aimerai à manger s'il vous plait. Bien vouloir m'aider ? »
Son accent était fort, mais adorable. On comprenait alors bien vite qu'elle n'était pas du tout d'ici, et probablement qu'elle était l'une de ses élèves venus pour le tournoi international... Et une sacrée perle rose qui s'était perdu à acheté toutes les bêtises des vendeurs de souvenirs.
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Te souviens-tu des douces enflures qui t'ont gâché la vie ?
Malgré le tumulte des bambins qui s'amusent à chahuter, provoquant un grabuge qui lui déplaît fortement, Skye reste impassible à toute distraction. Elle n'est pas du genre à se laisser perturber pour si peu, même si elle avait cru trouver du calme en se rendant dans un parc. De toute manière, elle a fini par se rendre à l'évidence que rien n'y faisait quand il s'agissait de mettre au plus loin les pensées obscures qui lui assaillaient l'esprit. Elle avait beau tout faire pour essayer de repousser les pulsions, elles finissaient toujours par gagner du terrain et s’immiscer au plus profond de sa psyché, rendant presque schizophrénique le fait de ne pas y céder. Bientôt, ça risquait de ne plus être possible. Elle avait devoir traiter ce problème rapidement, sous peine de finir comme ses parents, à opter pour une vie de débauche en désespoir de cause et pour éviter la complaisance et la difficulté. L'envie de devenir une héroïne était pour le moment bien plus forte, mais pour combien de temps ?
Ainsi perdue dans ses pensées, elle ne réagit même pas quand une jeune fille vint s’asseoir à ses côtés. Pourtant, à y regarder de plus près, elle aurai pu la remarquer de loin. Une robe à froufrous dans un style des plus étrange et enfantin. Des cheveux blonds bouclés associés à un teint de porcelaine. La jeune fille semblait tout droit sorti d'un film d'époque, ou d'un manga. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle semblait presque irréelle aux yeux de la jeune femme tant son attitude paraissait surfaite. Elle l'observait du coin de l’œil, ne comprenant pas bien pourquoi une jeune femme de son genre était venue s’asseoir près d'elle, alors que le parc était rempli de bancs vides. Faisant fit de tous ses réflexes de ses années à la rue qui l'incitaient à ne pas faire confiance à la moindre personne et à se méfier des inconnus, Skye restait un moment sans rien faire.
Soudain, l'estomac de la nouvelle arrivante se mit à gronder. Plutôt cocasse, surtout que vu le bruit qu'il avait fait, cela signifiait qu'il était vide depuis un moment. La jeune héroïne en herbe se surprit à sursauter sous le bruit, légèrement décontenancée par le peu de manière dont faisait preuve la blonde. Ça trahissait drôlement avec ses habits, qui donnaient l'impression qu'elle sortait tout droit d'une lointaine époque, genre celle de la monarchie ou quelque chose dans le genre.
La blonde, avant même que Skye puisse réagir d'une quelconque manière, sorti un porte-feuille de ses poches. Elle lui tendit, l'ouvrant de part et d'autre pour lui montrer le contenu. Ou plutôt le non-contenu, dans ce cas-ci. Ne comprenant pas trop où voulait en venir sa jeune interlocutrice, Skye se permit de lever un sourcil interrogateur. Puis, comme dans un élan bizarre de générosité, la blonde trifouilla ses clefs pour en décrocher une peluche miniature en forme de panda, qu'elle présenta à Skye, comme pour lui en faire cadeau. La jeune fille était de plus en plus perdue face à ces signes bizarre. C'est alors que sa collègue de banc si mit soudain à parler.
« J'ai faim. Plus d'argent. J'aimerai à manger s'il vous plaît. Bien vouloir m'aider ? »
Elle parlait avec un accent fort, que Skye reconnue rapidement comme l'un d'Europe de l'est, même si elle n'était pas totalement au fait avec les linguistiques des pays extérieurs à l'Asie. Mais cette déduction allait plutôt de pair avec les signes physique de la jeune fille, qui indiquait clairement qu'elle ne venait pas du Japon.
Tout en réfléchissant à l'origine de la blonde, Skye comprit que celle-ci lui avait tendu son porte-clef, comme si une sorte de dédommagement ou de moyen de paiement. Apparemment, elle avait faim, et plus aucun moyen de s'acheter à manger correctement. Une sans-abri ? Une enfant au passé complexe comme le sien ? Ou alors peut-être une simple inconsciente qui n'avait pas pensé à prendre d'argent sur elle, pile au moment où les commerçants de Musutafu avaient drastiquement augmenté le prix de leurs produits en vue de l'affluence causée par le tournois international. Le problème restait cependant que Skye n'avait pas beaucoup plus d'argent sur elle, et sûrement pas assez pour se permettre de payer un repas à une inconnue.
« Je... Je voudrais bien t'aider mais... »
La jeune blonde avait un regard si intense et si adorable que lui refuser une faveur semblait impossible à Skye. Pour autant, elle n'avait vraiment aucun moyen de lui venir en aide, malgré toute la bonne volonté du monde.
« Bon, j'ai peut-être une solution. Des takoyaki, ça te dis ? J'connais un vendeur itinérant pas loin d'ici, il pourra sûrement nous faire un bon prix, surtout si on est deux filles. »
C'était vrai. Skye était tombé sur lui plusieurs fois, et il avait apparemment une sorte de béguin pour la plupart des jeunes filles du coin. Lui, tout juste âgé de dix-sept ans, commençait à gagner sa vie avec sa petite chahute qu'il déplaçait aux quatre coins de la ville. Skye avait appris à jouer de ses charmes pour manger à l’œil de temps à autre. C'était l'occasion de voir si elle n'était pas trop rouillée.
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La jeune Tara fixait son interlocutrice avec ses deux grands yeux bleutés magnifique et pétillants d'espoir, alors que son ventre ne put retenir un nouveau grondement de mécontentement, au grand dame de notre Russe qui ne semblait pas pour autant désespérer. En écoutant la jeune fille lui répondre, elle regarder son portefeuille beaucoup trop vide à son goût, en le remuant simplement un peu, une nouvelle fois. La Russe avait, malgré elle, du mal à bien comprendre la jeune femme, mais à son visage elle ne semblait, à ce moment, ne pas avoir de solution immédiate.
Tara ne poussa qu'une petite mou du visage, comme n'étant pas satisfaite de la réponse avant de reprendre contre sa poitrine son porte clé, signifiant qu'elle ne le donnera pas sans résultat ! On aurait dit bien plus une jeune enfant entrain de bouder ses parents, qu'autre chose : on était loin de la froideur Russe des combats qu'elle avait connu dans ses pays, faisant d'elle... Une idée faussée du pays. Certes elle ne se comportait pas dans la même manière dans la rue qu'en cours, et perdait tout le rare sérieux qu'elle avait une fois en « liberté » avec ses désirs les plus primaires.
« Bon, j'ai peut-être une solution. Des takoyaki, ça te dis ? J'connais un vendeur itinérant pas loin d'ici, il pourra sûrement nous faire un bon prix, surtout si on est deux filles. »
Les yeux de la jeune fille s'illuminèrent au mot « takoyaki ». Elle avait déjà entendu ce mot, et l'avait déjà associer à nourriture. Alors, elle posa d'un geste rapide le porte clé dans les mains de la jeune fille, hochant positivement la tête énergétiquement. Une vrai boule rose à surprise celle-là. Elle en tapotait même dans ces mains avec l'idée d'enfin pouvoir manger quelques choses, qui se devait fort probablement d'être délicieux, car la nourriture c'est toujours bon ! Sans plus tarder, la russe l'attrapa et la fit se lever, avant de se mettre à la suivre en lui tenant la main, le visage toujours aussi égaré. Elle n'avait pas la gêne des Asiatiques, et semblant ne porter aucune importance au fait de la saisir ainsi. Mais son sourire attendrissant était une chose rare, ainsi que son côté adorable et innocent.
Qui pouvait croire qu'elle venait tout droit de Russie et avait pu vivre en Sibérie, un des lieux les plus invivable de cet immense pays ? A part sa fameux d’accueil, probablement personne. Sur leurs routes, la jeune fille regarder partout, avec un intérêt certains envers l'environnement, prenant plaisir à découvrir et voir toutes ses couleurs, aussi bien naturels que non. Ses long cheveux blonds remuait avec la brise agréable, alors que ses yeux se perdaient à droite puis à gauche. De sa main libre, elle ne cessait de jouer avec ces petits portes-clés si doux et agréable. Cette endroit était une sorte de rêve sucrée au yeux de la jeune blonde, tellement différent de là où elle avait ces études.
Moscou n'était pas une aussi belle ville, en tout cas, au niveau des jeux de couleurs et de la présence humaine. C'était plus calme, avec un style austère bien à elle... Ca restait une bonne ville, mais loin des goûts spéciaux de Tara qui n'était qu'enjouée au fait d'être ici. La petite blonde suivait l'Asiatique avec intérêt, trottinant avec sa main dans celle de l'inconnue toujours, jusqu'à arriver à destination.
Une fois là, elle laissa l'Asiatique s'occupait du bonhomme et de la commande, alors qu'elle fixait les ingrédients cuire avec un intérêt certains et un léger filet de bave qu'elle essuya rapidement. Cela avait juste l'air absolument délicieux, comment ne pas résister ? Une fois servit, elle dégusta avec un plaisir immense les fameux takoyaki, avant de jeter un regard sur la jolie inconnue qui venait de l'aider dans son périple au seins de la ville. Elle était typique des gens d'ici, au point que Tara se demandait comment il faisait pour être tout si ressemblant. Puis, se disant que c'était mal-venu de penser cela, elle s'efforça de voir les différences chez celle-ci... Celle qui venait de sauver son estomac de l'auto-digestion.
« Oh, je suis Tara. Klichtov Tara, Russe ! Je viens pour tournoi inter-école. Pas sûre de réussir, mais bien contente de visiter ! » Dit-elle une fois finis sa nourriture. « Te remercie, grandement ! Oh, moi t'amener chez famille d’accueil, pour remboursement ! Toi venir avec moi, alors ! »
C'était à la fois déconcertant, et marrant, de voir comment elle pouvait parler. Mais elle ne semblait guère déranger par son Japonais mal étudié, tant qu'elle semblait être comprise par la demoiselle qui l'accompagnait. Reprenant sa main, cette fois c'était elle la qui la guida.
« Mais avant, forêt ! Arbre ! J'aime les arbres roses ! Rigolos, mignon. » Fit-elle.« Et toi, être ? Moi vouloir te connaître ! Je peux ? » Demanda la Russe.
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
La jeune blonde avait pour elle le charme de l'adolescence mêlé à une étrange façon de se comporter qui la rendait drôlement attachante. Malgré le cœur légèrement ferreux qu'avait Skye, elle se surprit à trouver mignonne la manière qu'elle avait de sourire, de marcher ou encore de parler, avec cet accent prononcé, mais qui sublimait le tout chez elle. Loin d'une pensée sentimentale quelconque, la jeune fille imaginait son interlocutrice comme une sorte de jouet marrant et attachant, qu'elle aurait pu commander pour Noël. Ça lui faisait bizarre, puisque de toute évidence, la personne face à elle était bien humain et non faîte de mousse. L'héroïne en formation indiqua le chemin à travers les rues, se permettant quelques détours pour que la blonde observe les beautés de la ville. Vu la mine enjouée et son teint rosé devant les bâtiments et les infrastructures de Musutafu, Skye se doutait bien qu'elle venait d'un pays bien différent du Japon. Tout semblait l'émerveiller, et ça faisait du bien à la Matanabe, elle qui avait fini par se lasser de cette ville et qui se permettait donc de la redécouvrir sous un œil nouveau.
Au bout de plusieurs minutes de marche et de découverte – ou redécouverte – de la ville, Skye et sa nouvelle camarade finirent par arriver devant le vendeur ambulant qu'elles étaient venues chercher. Il suffit à la jeune fille de jouer de ses charmes pour qu'il leur offre le repas gratuitement. Skye s'en voulait un peu de jouer avec lui de cette manière, mais son séjour dans les rues lui avait fait au moins comprendre qu'il y avait certaines choses répréhensibles qu'on était obligé de faire par nécessité. Elle ne s'en vantait pas, mais ça lui était utile parfois.
Tendant une barquette remplis de takoyaki à la jeune étrangère qui l'accompagnait, Skye dévora presque d'une traite les boulettes de poulpe, ignorant par la même occasion toute règle de politesse ou de bienséance. Même la sainte prière japonaise était passée à la trappe, mais son interlocutrice, sûrement peu au fait des us et coutumes locales, ne lui en voudrait pas de ce manque de savoir-être qui aurait vexé le plus puritain des japonais. La blonde sembla apprécier le repas, qu'elle s'empressa elle aussi de finir à la hâte.
« Oh, je suis Tara. Klichtov Tara, Russe ! Je viens pour le tournoi inter-école. Pas sûre de réussir, mais bien contente de visiter. Te remercie, grandement ! Oh, moi t'amener chez famille d'accueil, pour remboursement ! Toi venir avec moi, alors ! »
Une façon à la fois drôle et mignonne qu'elle avait de s'exprimer. Cette Tara venait donc pour participer au tournoi qui se déroulait en ce moment ? Après tout, il y avait pas mal de personnes étrangères en ville en ce moment, des délégations envoyées par d'autres pays du monde pour se mettre en scène lors de la compétition. Skye elle-même avait songé à s'inscrire, avant de prendre peur. Aucune envie d'échouer devant le monde entier. De tels problèmes semblaient bien loin de l'esprit de la russe, qui avait l'air de prendre ça à la rigolade. Grand bien lui en fasse si elle pouvait être éloignée des tourments qui assaillaient l'esprit de la jeune fille.
Tara saisit le bras de Skye, l'entrainant à sa suite au travers des rues de la ville. Elle avançait d'un pas décidé, et la jeune héroïne en formation n'osa pas se détacher de son étreinte, sous peine de la vexer. De toute manière, elle n'avait rien de mieux à faire aujourd'hui, alors autant la suivre, histoire de se changer les idées.
« Mais avant, forêt ! Arbre ! J'aime les arbres roses ! Rigolos, mignon. Et toi, être ? Moi vouloir te connaître ! Je peux ? »
Elle parlait avec un tel enthousiasme et un engouement non dissimulé. Impossible pour la jeune fille de lui répondre par la négative. Ça donnait presque à Skye l'envie de se livrer, chose qu'elle n'avait pas ressentie depuis des années. Pour autant, elle décida de rester prudente et aux aguets. Impossible pour elle de trahir ses convictions profondes qui consistaient à se méfier de la moindre personne qui venait l'aborder.
« Je m'appelle Skye. Skye Matanabe. Je suis élève à l'académie U.A, une école pas très loin d'ici. J'imagine que tu dois avoir rencontré certains de mes camarades lors du tournoi, ils sont beaucoup à participer ! »
Suivant toujours la jeune Tara sans trop savoir où elle souhaitait l'emmener, Skye marchait maintenant à ses côtés, s'étant défait sans trop de difficultés et sans forcer de l'étreinte guillerette de la russe. Elle devait faire quelques efforts pour déchiffrer le phrasé de la blonde, mais elle se fit la réflexion qu'elle avait tout de même un bon niveau pour une étrangère. Le japonais n'était pas loin d'être la langue la plus complexe à parler.
« Je crois que t'as envie de voir des cerisiers non ? C'est ça les arbres roses dont tu parles ? Je connais un endroit sympa pour si tu veux. »
Elle ignorait si la jeune russe avait un endroit précis en tête en l'emmenant à travers les ruelles de Musutafu, mais rien ne valait les cerisiers fleuris qu'on pouvait trouver sur un flanc de colline aux abords de la ville. Là-bas, le soleil venait embellir chaque pétale qui tombait doucement sur le sol. C'était à tout juste une quinzaine de minutes de marche. Skye y allait souvent pour se relaxer, notamment les veilles d'examen. Un endroit un peu secret, seulement connus de quelques adeptes de la relaxation et de la méditation. La jeune fille y rejoignait quelques fois quelques camarades pour pique-niquer, ça lui semblait donc être l'endroit approprié à faire découvrir à une nouvelle arrivante. Tout en marchant, Skye se permit de questionner Tara sur le déroulé du tournoi.
« Ca va, tout se passe bien pour toi au tournoi ? Les épreuves sont pas trop compliquées ? »
Skye suivait de loin l'avancée de la compétition. Elle n'avait pas envie d'en connaître trop, sous peine d'être déçue du classement de certains de ses camarades. Après tout, un tournoi de cette envergure pouvait faire pencher la balance sur la représentation des héros auprès des civils de chaque pays. Loin d'être un simple amusement pour les foules, c'était avant tout une sorte de baromètre qui permettait de jauger la confiance de la population envers leur propre système héroïque. Qu'un pays se ridiculise pouvait mettre en péril toute une société profondément ancrée. C'était aussi pour ne pas avoir à porter cette responsabilité que Skye n'avait pas souhaité participer. Hors de question qu'elle devienne l'instrument de la déchéance des héros au sein de sa propre nation.
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Skye, skye... C'était jolie, et cela décrocha un sourire léger de notre Russe de compagnie. Elle semblait bien aimé la jeune asiatique, un attachement plus que visible vu comment elle se tenait contre elle avec autant de bonne humeur. Une vrai boule d'énergie positive, qui n'avait rien à voir avec les préjugés sur les Russes. A croire que quitter son pays l'avait transformé en paquet de bonbon rose fluo qui pouvait parler... Et non pas une machine à se battre de sang froid, comme pouvait être réputé les élèves Russe.
En effet, en Russie, normalement, on ne fait pas d'écart, on garde son uniforme presque militaire, surtout dans la meilleur école de Moscou. Un entraînement quasi militaire, où le moindre sourire et rire est un faux pas absolu... Il faut dire qu'au Japon, n'ayant personne pour lui interdire d'être libre, la voilà qui explosait son argent dans tous les magasins de froufrous et peluches. Plaisir de désobéir ou simplement d'en pouvoir être elle-même ? Quel drôle de mystère ambulant, cette Tara. Toutefois, c'était peut-être aussi un bon moyen pour observer l'ennemi, le comprendre, sans jamais se montrer sous son vrai jour ? Un jeu d'acteur depuis le début ? A voir son visage émerveillé par le moindre oiseau qui vole et pétale qui passe... C'était dur à croire qu'elle pourrait être une espionne, même impossible en fait. Elle semblait bien trop innocente. Croire déjà qu'elle participé au tournoi était difficile.
« Je crois que t'as envie de voir des cerisiers non ? C'est ça les arbres roses dont tu parles ? Je connais un endroit sympa pour si tu veux. -Cerisier ! Cerisier ! Oui, les arbres roses avec pétales volantes ! »
Elle gambada encore plus gaiement en suivant l'Asiatique de près, semblant être combler à l'idée de pouvoir admirer ses étranges arbres dont la couleur rose était si rare dans leurs feuillages Asiatiques. Tout ici était comme un conte pour enfant, un conte de fée aux yeux de la Russe. Tout était presque irréel, et tellement différent ! Mais c'était avec plaisir qu'elle le découvrait, avec sa nouvelle amie à qui elle tenait le bras. Oui, amie. Enfin, pour Tara en tout cas : il en fallait de peu à la Russe, qui n'avait pourtant aucun ami(e)s de son pays ! Quel drôle de petit bout. Arrivant à la colline, la jeune blonde relâcha son étreinte, courant tout autour de l'arbre avant des yeux émerveillés. Puis, pris subitement d'un instant grimpeur, on la retrouva à escalader ce même arbre, sous les yeux fort probablement étonnée de l'Asiatique. Pour autant, la jeune Russe était agile, et n'hésita pas à se servir de ses cheveux illuminé comme liane pour garder équilibre et monter plus facilement.
Oui, elle venait de dévoiler son Alter dans un jeu. Oui, c'était vraiment cocasse de voir à quel point cette gamine était hors du temps, et joyeuse. Au point d'oublier une des règles principales d'être dans un pays étrangers : ne jamais dévoiler son alter. Mais qu'importe aux yeux de la blonde, qui pouvait escalader le cerisier sans trop de difficulté, avant de s'asseoir sur une branche, plus que satisfaite de cette petite ascension.
« Ca va, tout se passe bien pour toi au tournoi ? Les épreuves sont pas trop compliquées ? -Oh, Tara n'a pas encore participé. Tara doit attendre, son tour bientôt ! Mais n'ai pas tout compris, règlement et tout. Très différent de Russie, ici. Mais très beau ! J'adore ! Beauté naturel superbe ! Moi vouloir venir vivre ici ! »
Elle a balançait ses jambes dans les vides en penchant de gauche à droite, profitons de ce délicat moment pour chantonner une chanson bien de chez elle, joyeusement. Elle sortait vraiment du lot, du moins de celui du Japon, et après avoir profiter longuement de la vue, elle sauta de son perchoir, ralentissant sa chute avec ses cheveux brillant comme un rayon de soleil et posa délicatement ses pieds au sols. Elle revint vers l'Asiatique... Et l'enlaça amicalement soudainement, la remerciant de vive voix de l'avoir montré un endroit aussi merveilleux. Et pour la peine, elle lui donna deux porte clés, comme signe de l'amitié nouvelle que la jeune Russe lui portait.
« Et toi, pas participé tournoi ? Pourtant intéressant ! Tara pas intéressée par victoire, plus par rencontre ! La victoire c'est pas marrant. Moi, juste vouloir ami(e)s ! Et découvrir monde ! Victoire intéressante juste pour argent, pour famille en Sibérie. »
Tara cette fois pris position assise après avoir lâcher Skye. Elle fixait autour d'elle en souriant, bien heureuse. Elle était soudainement plus calme, profitant des brises d'airs et de la vue imprenable, fixant les pétales virevoltaient au gré du vent. Clairement, elle n'était pas là pour gagner, juste à sa manière d'être on le deviner. Peut-être fuyait-elle simplement le régime de Moscou, ou qu'elle profiter d'avoir était sélectionner pour visiter ? Ou simplement réussir à amasser assez d'argent pour sa famille, comme elle eût dit précédemment. Vivre en Sibérie était une chose délicate, et les moyens financiers de ses parents limités. Ainsi, si elle pouvait, elle ferait tout pour les aidait ! Voilà peut-être une de ses motivations à devenir héros : l'argent. Non pas pour profiter, mais pour vivre aisément avec sa famille, et quitter la pauvreté. Elle avait déjà eue beaucoup de chance d'être sélectionné dans la meilleur école de Moscou, maintenant fallait-il qu'elle remplisse les caisses parentales pour les rembourser, et les faire survivre dans le froid cruelle de son pays natale.
« Un jour, moi, être la meilleur Héroïne Russe, et permettre à famille de vivre bien ! » Laissa échapper Tara dans un tendre sourire.
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
Arrivée sur place, Skye observa la jeune russe s'amuser un moment autour des cerisiers en fleur. Il était de coutume dans la région de venir les observer à cette période de l'année. Aux yeux du monde, les pétales roses tombant sur le sol constituaient presque un cliché sur le Japon. La jeune fille avait dû indiquer à beaucoup de touristes, depuis sa naissance, les meilleurs endroits pour entretenir l'image parfaite des fleurs volantes flottant au gré du vent. Ça en devenait presque usant, mais Skye ne c'était jamais lassé de ce spectacle réconfortant et toujours agréable. Mais Tara avait pour elle une insouciance associée à une savoir-être particulièrement intéressant. Pour Skye, qui avait toujours imaginé les habitants de la Russie comme des personnes rustres, austères et très militarisés, voir la jeune blonde s'émerveiller et sourire à tout-va constituait un véritable paradoxe. Elle n'avait pour elle rien des images que se faisait l'héroïne en formation, mais ça restait au final plutôt normal : un citoyen ne se limitait jamais à la manière dont on pensait son pays. Après tout, Skye elle-même n'avait rien de la japonaise parfaite : peu à cheval sur les traditions, volontairement irrespectueuse et légèrement hautaine, nombreux étaient les regards qu'on lui avait lancé de travers lors de son arrivée au pensionnat pour jeune fille durant l'adolescence.
Tara, sûrement peu impressionnée par le spectacle autour d'elle, commença à s'agripper au tronc d'un des cerisiers non loin d'elles. Elle se mit alors à réaliser son ascension avec de très légères hésitations. Afin de maintenir ses prises sur l'écorce endommagée, la russe utilisa ce que Skye déduit comme étant son alter, à savoir de longues mèches de cheveux lumineuse. Il est vrai que la Matanabe n'avait pas vraiment fait attention auparavant, mais la crinière de sa nouvelle amie brillait légèrement. Sous l'éclairage du soleil, c'était pas trop perceptible mais là, à l'ombre des arbres, ça tranchait drôlement. Tara s'amusa un moment à escalader l'arbre, s'asseyant même sur une branche à quelques mètres du sol. De là, on engagea une petite conversation.
« Oh, Tara n'a pas encore participé. Tara doit attendre, son tour bientôt ! Mais n'ai pas tout compris, règlement et tout. Très différent de Russie, ici. Mais très beau ! J'adore ! Beauté naturel superbe ! Moi vouloir venir vivre ici ! »
Skye comprenait bien l'idée de son discours, même si elle mit un peu de temps avant de remettre chaque mot dans le bon ordre. Tara ressentait donc l'envie de venir s'installer ici ? Quitter sa patrie, sa famille et ses amis, pour partir à l'aventure dans un pays inconnu ? La jeune fille ne s'en sentait personnellement pas capable, mais elle admirait ceux qui osaient franchir ce pas. Elle, elle avait bien trop d'attaches et d'ambition dans cette ville pour ne serait-ce qu'envisager quitter la région. Alors partir à l'autre bout du monde, c'était de l'ordre de l'impossible et de l'inimaginable.
La russe descendit au final de son arbre perché, avant de courir dans la direction de Skye et de l'enlacer. Peu habituée aux effusions affectives, Skye envisagea de se dégager de son étreinte en douceur, mais décida finalement d'y succomber pour ne pas la vexer. Elle lui tapota dans le dos, un peu gauche, ne sachant pas trop comment réagir dans ce type de situations. Puis, une fois l'accolade finie, Tara recula d'un pas en souriant, lui offrant par la-même deux portes-clefs. Apparemment, ces petits objets avaient une quelconque valeur pour elle, même si Skye ne comprenait pas vraiment l'attrait qu'on pouvait avoir pour ces babioles. Cependant, elle les accepta avec un sourire amical, les rangeant par la même occasion dans sa poche, en se disant qu'elle les accrocherait à ses clefs plus tard.
« Et toi, pas participé tournoi ? Pourtant intéressant ! Tara pas intéressée par victoire, plus par rencontre ! La victoire c'est pas marrant. Moi, juste vouloir ami(e)s ! Et découvrir monde ! Victoire intéressante juste pour argent, pour famille en Sibérie. »
Tara avait des motivations intéressantes et elle était plutôt honnête dans sa manière de les aborder. Rares étaient les héros qui annonçaient clairement leur envie de faire du profit, alors que, généralement, tout le monde avait ce genre d'intention. Personne ne pouvait se targuer de travailler simplement pour le plaisir. Pour vivre, il fallait gagner un salaire. Si l'on venait à gagner de l'argent à rester à domicile, les héros courraient moins les rues de nos jours. Les intentions louables et le désir de protéger, ça ne faisait pas tout.
« Personnellement, j'ai eu un peu peur de m'inscrire au tournoi. Disons que... je me sens pas pour l'instant assez forte pour réaliser le genre d'épreuves imposées par la compétition devant le monde entier. Ça me fait...ça me fait... peur. »
L'avouer à une parfaite inconnue, c'était drôlement bizarre. Skye exprimait rarement ses émotions, encore moins lorsque celles-ci pouvaient trahir une certaine faiblesse. Mais la russe avait pour elle un visage qui donnait envie de se confier, et Skye avait l'intime impression qu'elle pouvait le faire sans se faire juger. Alors, pour sceller une sorte de confiance avec cette nouvelle amie, la jeune héroïne s'assit à son tour, les deux jeunes filles se retrouvant à même l'herbe, face à face.
« Un jour, moi, être la meilleur Héroïne Russe, et permettre à famille de vivre bien ! »
Une ambition bien démesurée, surtout quand on connaissait la réputation de l'héroïne n°1 en Russie, celle qu'on appelait La Tzar. Sa réputation avait traversé les frontières, et Skye s'était souvent retrouvé admirative face aux exploits de celle que l'on disait posséder l'alter de glace le plus puissant du monde. Pour une nation comme la Russie, qu'une femme réussisse à se hisser en haut du classement, c'était un véritable miracle, et toute la propagande qu'on faisait autour de cette héroïne ne pouvait que raviver le moral des troupes, même si Skye n'était pas vraiment sûre que cela soit une bonne chose. Que Tara souhaite égaler voir surpasser une héroïne de cette prestance, c'était quelque chose que Skye ne pouvait qu'encourager. Après tout, elle-même souhaitait devenir plus puissante qu'All Might, le top 1 des héros japonais, et sûrement dans le top 3 des personnes les plus puissantes de ce monde.
« On se retrouvera en haut des classements alors, Chère Tara ! Car moi aussi, j'ai pour objectif de devenir la meilleure héroïne que le Japon ait jamais connu ! »
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Que ce Rose volant au gré du vent danse pour le grand plaisir des yeux.
« Personnellement, j'ai eu un peu peur de m'inscrire au tournoi. Disons que... je me sens pas pour l'instant assez forte pour réaliser le genre d'épreuves imposées par la compétition devant le monde entier. Ça me fait...ça me fait... peur. »
Peur ? Tara sembla intrigué, mais aussi compréhensive. C'était logique comme déroutant. Car la peur engendrer l'excitation et le plaisir du combat, mais pouvait aussi générer la fuite... Si la jeune fille avec qui elle passait du temps se préoccuper bien de ce que les autres pouvaient voir, penser d'elle au tournoi... Effectivement, son option était la fuite. Alors que Tara n'avait que faire de l'avis des gens, ni même de son école... C'était l'occasion parfaite de juste se faire un nom. Être sélectionné vous place déjà dans les meilleurs, donc même une apparition brève dans le tournoi vous fera gagner en popularité. Du moins, c'est ainsi que notre petite tête blonde avait décidé de le voir: l'occasion de se faire recruter plus tard par de grandes sociétés de héros, pour au final quand elle pourra, créer la sienne. Que de rêve dans la petite tête de linotte que voilà, rêve qu'elle avait confié à la Japonaise sans trop de crainte. Il fallait dire qu'elle se sentait à l'aise avec elle, et la voir se confier sur sa peur était un signe de confiance que même Tara pouvait reconnaître. En Russie, on dit bien qu'il ne faut pas parler de ses peurs : ce sont des points faibles utilisables par l'ennemie. Alors... Oui, elle comprend que la relation avec Skye semblait plutôt bien démarré. Et ceux, à son plus grand bonheur.
Toujours assise en face de l'arbre, et près de Skye, elle admirait chaque pétale se détachant et virevoltant avec la petite brise capricieuse. Malgré l'absence de sourire, ses yeux exprimaient toutes son admiration pour la végétation, si rare dans le fin fond de la Sibérie. Elle était bien, il faisait bon et avait une bonne compagnie, qui semblait avoir des ambitions similaires au siennes !
« On se retrouvera en haut des classements alors, Chère Tara ! Car moi aussi, j'ai pour objectif de devenir la meilleure héroïne que le Japon ait jamais connu ! -On se retrouvera ! Oui, Car Tara t'apprécie. Je être sûre que toi, méritante et forte ! Juste besoin de plus de confiance en toi. Et entraînement ! »
Elle prit une pose en contractant ses petits bras et cette fois, avec un magnifique sourire à pleine dent, avant de sortir une peluche de son sac, et de l'enlacer en fixant le soleil qui descendait inlassablement, annonçant que la journée passé beaucoup trop vite pour la jeune Russe. Elle devait encore amener la Japonaise jusqu'à sa famille d’accueil, pour la faire rembourser ! Alors, Tara se leva, pris par la main sa nouvelle amie, et l'emmena en trottinant. Sur le chemin, elle posa bien quelques questions, sur la nature et les coutumes de ce pays, sans jamais vraiment comprendre les réponses qu'elle pu avoir ; il faut admettre que les coutumes japonaises sont des plus bizarres du regard Russe. Quant à elle, Tara vantait son éducation à la dur dans le froid, la vodka au matin pour se réveiller ! Elle parlait de coupeau du bois, de stocker des mois de la viande congelé ! Un train de vie qui semble sortir droit d'un film, et laissant transparaître malgré le côté mignon de celle-ci, le fait qu'elle avait vécut d'une manière rustre qui forge le caractère.
« Tara se sent plus libre Ici. Moscou, devoir être sérieux, et droit. Pas sourire, jamais. Objectifs, objectifs, objectifs ! Épuisant. Japon lumineux, et libre, tout vole et brille ! C'est épatant ! Les gens sont juste plus coincés... Mais c'est drôle ! Mais Tara beaucoup apprécier le fait d'être libre de choix de vêtements, et d'où mettre argent. Libre de marcher dans les rues, découvrir et parler ! A l'école, difficile, avec internat. »
La jeune blonde faisait la funambule sur un trottoir, tout en partageant comment se passait l'éducation en Russie, dans un des meilleurs lycées. Elle n'était pas la plus reconnue, certes, et elle avait un grand chemin à parcourir... Mais elle se savait capable de rester de marbre, et de marcher comme une militaire. Même si, en la regardant à cet instants précis, cela semble complètement infaisable... impossible ! Elle était trop à l'ouest, perdu dans ses millions de peluches et portes-clés, une tête en l'air qui finirait pas avoir des ennuis à s'égarer !
Mais ne dit-on pas qu'il faut se méfier des apparences ?
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
Sous le soleil de l'été, la chaleur de l'âme se réveille.
« On se retrouvera ! Oui, Car Tara t'apprécie. Je être sûre que toi, méritante et forte ! Juste besoin de plus de confiance en toi. Et entraînement ! »
Une affirmation qui en disait long sur les relations qu'entretiendraient les deux jeunes héroïnes en formation à l'avenir. Une ambition démesurée, mais qui pouvait leur permettre d'atteindre des sommets. Avoir quelqu'un à qui se confronter, avoir un rêve commun et des espoirs libérateurs, c'était souvent le signe d'une rivalité saine et d'une amitié sereine. Peut-être était-ce cela qu'il manquait à Skye pour être pleinement entière ? Une personne à qui se confronter, quelqu'un à qui prouver qu'elle pouvait être la meilleure ? Si jamais les deux jeunes filles venaient à atteindre le haut de leur classement respectif, elles pourraient alors se rappeler cet instant, cette promesse qu'elles s'étaient faîtes sous les cerisiers en fleur. Car après tout, rien n'était plus important que les secrets que l'on se confiait sous le soleil tombant, surtout quand ceux-ci avaient pour eux d'être inavouables en temps normal. Auprès de Tara, Skye se sentait à l'aise, et surtout, elle pouvait se permettre d'annoncer fièrement ses ambitions.
Observant la jeune russe et l'ourson en peluche qu'elle venait de sortir de son sac, la Matanabe se permit un sourire. Sa nouvelle amie avait vraiment pour elle cette insouciance non-dissimulée, et une expression des émotions bien trop rare chez les Japonais. Finalement, rencontrer des gens d'autres pays, ça permettait de remettre les choses en perspective. Certes, Skye n'avait pas dans sa nature de s'épandre sur ses sentiments, mais au moins comprenait-elle que c'était rassurant pour certaines personnes de le faire. Même si c'était auprès d'inconnus, même si c'était passablement déplacé. Sûrement devait-elle arrêter d'être aussi jugeant envers ce qui le faisait. Car après tout, tout le monde n'avait pas sa propre capacité de résilience, et tout le monde ne pouvait pas constamment porter un masque pour ne rien laisser transparaître de ce qu'il ressentait.
Après quelques minutes de silence bienvenu, Tara se leva, prit Skye par la main et força un peu la jeune fille à la suivre. La japonaise se laissa faire, comprenant qu'elle la menait sûrement dans la famille d'accueil à laquelle elle avait fait allusion un peu plus tôt. Déambulant à l'allure de la blonde, Skye l'observait, elle et sa démarche d'enfant. À la fois rigoureuse et terne, c'était un spectacle étrange que de la voir zigzaguer sur les bords des trottoirs, se faufilant sans mal entre les passants qui avaient d'autres chats à fouetter que de faire attention à deux gamines en pleine discussion. Le sujet de la conversation tournait actuellement autour de leurs us et coutumes respectives. Skye appris que Tara résidait actuellement à Moscou, la capitale de son pays. Elle vantait les mérites de son enfance, à base de vodka et de silures, d'hiver froid et de feu crépitant. Ça semblait pleins de clichés, mais c'était apparemment la réalité de la vie dans ce pays de l'est.
« Tara se sent plus libre Ici. Moscou, devoir être sérieux, et droit. Pas sourire, jamais. Objectifs, objectifs, objectifs ! Épuisant. Japon lumineux, et libre, tout vole et brille ! C'est épatant ! Les gens sont juste plus coincés... Mais c'est drôle ! Mais Tara beaucoup apprécier le fait d'être libre de choix de vêtements, et d'où mettre argent. Libre de marcher dans les rues, découvrir et parler ! A l'école, difficile, avec internat. » « C'est vrai que le Japon est beau. Mais j'aimerais beaucoup visiter ton pays également. Les grandes plaines enneigées, les hivers rudes, tout ça doit être fascinant. Pour avoir toujours vécu en ville, je t'avoue que les grands espaces m'attirent depuis un moment. Et puis vous, les russes, vous n'avez pas à respecter en permanence des protocoles sociaux totalement vieillot. Au Japon, si tu ne rentres pas dans la norme, t'es de suite considéré comme un marginal. C'est...chiant. »
C'était vrai surtout. Le nombre de fois où Skye avait eu à se justifier sur son manque d'éducation ou son non-respect du protocole était ahurissant. Surtout chez l'ancienne génération, qui tentait de faire respecter à la lettre les traditions de leurs ancêtres. Mais aujourd'hui, avec la société actuelle et l'émergence depuis plusieurs générations de pouvoirs surnaturels, il était difficile de continuer à conjuguer modernité et histoire. La plupart des jeunes vouaient un respect très formel aux plus anciens, mais souhaitaient également s'émanciper de l'emprise qu'on exerçait sur eux depuis la tendre enfance. La génération du changement, qui n'était pas spécialement bien vu par les hautes-instances, marchant sur des œufs afin de ne froisser aucun parti.
« Tant que j'y pense, tu me diras quand ça sera ton tour au tournoi. Je viendrai te voir, enfin si ça te dis. Je... Si t'entends une voix t'encourager dans les gradins, ça sera moi du coup. »
Skye avait rougi en prononçant ses mots qui sortaient globalement de son vocabulaire habituel. Elle n'avait pas pour coutume de s'intéresser aux autres, mais Tara avait réussi à percer un petit trou dans la carapace qu'elle s'efforçait d'entretenir depuis des années. Elle ne le reconnaîtrait sûrement jamais, mais Skye était en train de ressentir de l'empathie pour cette jeune russe, qui semblait perdue, insouciante, intrépide, courageuse et pieuse à la fois. Un mélange détonnant, qui provoquait chez Skye des sentiments contraires. D'un geste lent, elle sortit son téléphone portable de la poche. Elle se mit à pianoter frénétiquement dessus et dirigea l'écran dans la direction de Tara.
« Tiens, c'est mon numéro. Si jamais, pour me joindre, ça sera plus simple. »
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La blondinette la regardait décrire sa vision du Japon, ne sachant trop comment le prendre ou le comprendre simplement. Pour elle, c'était un pays magique, et la culture de celui-ci était tellement à l'opposé de ce qu'elle connaissait que la jeune fille ne pouvait s'empêcher de rester admirative, qu'importe qu'elles soient vieillottes ou non. La petite Tara continuait de son pas assuré, libre comme l'air et ses airs doux au visage, malgré ses yeux qui rêvassaient. Elle n'avait pas pensé, au début, que se faire des amies ici lui ferait grand chose : que cela lui serve de leçon. L'Asiatique avait prouver dans le petit cœur froid de la Russe que les émotions ici, ou chez elle sont exactement les mêmes... Et de ce fait magique, un lien pouvait naître, aussi fort que dans son pays.
Il était donc possible, malgré la différence des cultures, d'âges, de pays... De s'entendre. C'est comme cela que devait marcher la paix mondial alors, vous ne pensez-pas ? Cette capacité à pouvoir communiquer, échanger, se comprendre et s'admirer ! Ces capacités bien humaines, présente alors dans chaque pays qui se dit évoluer... Et cela, Tara admirait. Oui, elle admirait les capacités de l'humanité à faire du mieux qu'elles pouvaient pour maintenir cet ordre et paix délicats ! En tout cas, elle s'était trouvé une connaissance forte intéressante, qui lui éviterait de se sentir si seule ici... Cette amitié n'était que la bienvenue dans le monde tout Froufrous et doux de Tara la Russe.
« Tant que j'y pense, tu me diras quand ça sera ton tour au tournoi. Je viendrai te voir, enfin si ça te dis. Je... Si t'entends une voix t'encourager dans les gradins, ça sera moi du coup. »
En toute réponse, Tara se jeta à son cou pour la remercier, l'enlaçant avec beaucoup d'amour, comme une petite fille recevant un présent à Noël. Elle la remercia avant de la relâcher et de courir un peu plus dans les rues en chantonnant des airs bien de chez -elle. Cette gamine était hors-norme... Avec ces airs insouciantes, impossible d'imaginer le dur entraînement Russe, ou la voir vivre dans les milieu les plus stricts de la nature. Une pile d'énergie vivante, en plein soleil. Etait-ce sa relation des plus étranges avec le soleil qui la bourrer de cette énergie sans fin ? Fort probablement, il faut reconnaître que le grand soleil n'est pas une réalité fréquente de là où elle vient, et sa chaleur ne vous atteint pas de la même manière qu'ici. Tout était très différent... Mais du coup si passionnant !
Le petit Soleil remarqua alors que Skye sortit son téléphone, et s'arrêta, puis sourit à sa proposition d'échange de numéros. Ni une, ni deux, la Russe attrapa le téléphone sans comprendre que c'était malpolie, et sortit le siens pour échanger les numéros. Son téléphone était comme un vieux tacots en ruine. De couleur bleu, et à clapet, il rappelait la nécessité d'une appareil solide pour les lieux les plus invivables du mondes... Pas le temps pour les écrans tactiles, ou choses fragiles. Sa petite brique, bien qu'ornée de milles peluches porte-clés, montrer très bien l'indifférence et l'ignorance même de la jeune blonde envers la technologie.
Enfin, ils arrivèrent devant une petite maison, pas trop mal placé, qui semblait être des plus neutres mais chaleureuse. On y devenait qu'un feu de cheminé crépitait à l'intérieur, alors que l'extérieur arborait différents petites plantes et végétation. Cela n'avait rien à voir avec les maisons serrés du centre-ville, on aurait dit une petite cabane en bois perdu... Sûrement que les personnes qui l'hébergeait était aux-même des étrangers pour avoir ce goût particulier et la capacité de s'offrir un tel logis ?
« Tu es l'amie de Tara, alors tu peux venir ! Tara veut apprendre plus sur le Japon ! Vouloir savoir tellement plus ! »
Tara entraîna Skye avec elle. Une grande femme, blonde aussi, leur ouvrit en saluant Tara dans sa langue natale avant de voir son invitée. S'excusant, elle salua de la manière la plus polie l'invitée de Tara, et les firent rentrer chez elle avant de partir faire du thé. La Russe laissa la jeune fille s'asseoir sur la petite table près du feu, avant de courir voir l'homme qui lisait un journal et parler en Russe avec lui. Suite à cette discussion, il soupira, et lui donna des sous qu'elle vint tendre à Tara alors qu'il prit la penne de se lever pour la remercier.
« Je vous prie de nous excuser pour la gêne occasionné par Tara. » Dit l'homme plutôt vieux-jeu. « Avec ce nouveau pays, elle ne sait plus où mettre sa tête ou son argent. » Ria t-il doucement en tapotant la tête de la blondinette qui ne regardait que ses peluches. « Je vous remercie de votre aide, et de votre aimable présence. J'avais peur qu'avec ce tournoi, Tara soit incapable de parler à autrui. -Et comme tu peux le voir, mon amour, tu t'étais trompé. Si vous avez besoin de quoique ce soit d'autre, n'hésitez pas.» Interrompit la belle femme qui avait ouvert plus tôt.
Ainsi, la femme servit le thé aux deux jeunes, et des biscuits à l'allure rustre que Tara s'empêcha de mettre dans sa bouche avec des petites rougeurs sur les joues. Les deux adultes prirent congé, pour laisser les deux nouvelles amies ensemble profiter d'un temps calme avant leur futur séparation et retour à un quotidien plus normal. Tara elle, fixait Skye en la voyant se décider de prendre un gâteau, et fut alors bien heureuse de la voir croquer dedans, comme attendant son jugement. Il était facile de lire sur le visage de la gamine qu'elle était bien ici, même s'ils n'avaient aucun lien de parenté. Une petite chanceuse.
Et cette chance, elle espérait qu'elle l'aiderait au Tournoi à venir.
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
Au bord des larmes, au bord du vide, au bord de la mort.
Tara avait véritablement tout d'une jeune fille parfaitement mignonne et attendrissante. Entre ses tics de langage – ou plutôt son accent prononcé – qui rendait difficile la communication, mais ne l'empêchait pas, son attrait pour les peluches et porte-clefs et son côté très tactile, elle était diamétralement l'opposé de Skye. Elle, rustre et froide, franche et taciturne, aurait tout fait habituellement pour éviter les personnes dans le genre de la russe. Elles avaient généralement le don de l'importuner et de lui donner envie de se jeter sous un pont tant l'avalanche de gaieté venait lui chatouiller les narines. Mais là, avec cette jeune fille rencontrait au hasard d'une balade dans un parc, Skye se sentait parfaitement à son aise. Peut-être était-ce parce que Tara avait ce côté franc elle aussi. Ou peut-être parce que Skye avait décidé de se laisser allé, et que la présence de la jeune blonde lui réchauffé un peu le cœur en cette journée maussade ? Personne ne pouvait vraiment le savoir. Pour autant, Skye n'en oubliait pas la règle numéro une dans le cadre des échanges scolaires : toujours se méfier des élèves étrangers. Surtout dans le cas de ceux venant de Russie, pays réputé pour l'usage d'espions un peu partout sur la planète. Alors certes, Tara ne semblait pas à-même d'être un agent sous couverture, mais l'école lui avait appris à se méfier de ceux qui en faisaient trop. Skye commençait donc à nouer et à sceller cette amitié, mais en gardant à l'esprit qu'elle ne pouvait pleinement se dévoiler à quelqu'un comme Tara, tant qu'elle n'avait pas la preuve qu'elle était totalement exempt de soupçons.
Échangeant leurs numéros – ça, Skye pensait pouvoir le faire sans avoir à révéler des secrets d'Etat à l'ennemi (de toute façon, elle n'avait aucun secret à révéler, en soi) – les deux jeunes filles finirent par arriver devant une maison d'allure modeste. Sur le toît, une cheminée en brique était en train de cracher de la fumée blanche, signe de présence à l'intérieur. Sûrement était-ce ici que vivait la famille d'accueil de la jeune Tara dont elle avait parlé un peu plus tôt. Skye se sentait un peu mal à l'aise d'avoir à rencontrer des inconnus dans un cadre si particulier. Après tout, elle ne connaissait Tara que depuis quelques heures, et la voilà déjà sur le palier de la porte de l'endroit où elle vivait. Ça allait un peu trop vite pour Skye, peu habituée aux interactions sociales, mais elle n'avait d'autre choix que de suivre la blonde quand elle pénétra à l'intérieur de la maison.
Elles furent accueillies par une dame – blonde elle aussi – au visage souriant. Elle discuta un moment avec Tara dans une langue inconnue pour Skye – sûrement du russe – avant de se rendre compte de la présence de la jeune fille aux cheveux noirs. Elle la salua alors dans un japonais parfait. Cette aisance à changer de langue avait toujours fasciné Skye. Cela demandait un effort d'esprit considérable, que peu était capable de faire de façon aussi naturelle.
Tara invita sa nouvelle amie à s'asseoir à une table près du feu. Skye, ne sachant pas trop quoi faire, épousseta une chaise avant d'y poser son arrière-train. Elle avait le feu aux joues tant elle avait honte de se retrouver dans une situation aussi inconfortable. Mais au moins, cela permettait-il de lui faire dépasser ses aprioris et ses préjugés sur les gens sociables. Peut-être même qu'elle allait finir par devenir elle-même plus ouverte. Enfin, c'était loin d'être gagnée. La jeune fille observa le petit manège sous ses yeux, à savoir Tara qui parlait à un homme lisant un journal dans un fauteuil, encore une fois en russe ce qui fit qu'elle ne comprit pas un traître mot. La dame qui les avait accueillies revenait de la cuisine avec du thé entre les mains, et quelques boites de biscuits. Après quelques petites réflexions sur les chances de Tara de se faire de nouveaux amis – ce qui dus la mettre mal à l'aise à son tour – les deux adultes prirent congé, laissant les deux adolescentes seules dans la pièce.
Avisant un bol plein de biscuits à l'aspect peu réjouissant, Skye se permit d'y goûter, principalement pour ne pas froisser l'hospitalité de la jeune fille en face d'elle. Étonnamment, c'était plutôt bon, malgré l'apparence. Sûrement une spécialité du pays d'origine de sa nouvelle amie. Là-bas, les mignardises étaient réputées pour être lourdes et goûtue, afin de résister aux basses températures et aux longs trajets dans les plaines enneigées.
« Dis-moi, comment ça se passe dans ton école ? J'imagine que ça doit être bien différent de UA. Vous aussi, le cursus héroïque est en trois ans ? Et ce sont des héros professionnels qui vous forment ? »
Elle voulait en apprendre plus sur cette école, sur ce pays, sur ces héros venu d'un autre monde. L'épopée de La Tzar était comptée même jusqu'au Japon, mais outre cela, Skye ne connaissait pratiquement rien du modèle héroïque en Russie. Loin d'elle l'idée de se montrer indiscrète, juste voulait-elle tout savoir des habiletés et de la formation qu'on proposait dans ce pays aux coutumes si éloignées du sien.
« Très bon ce gâteau. C'est une spécialité de ton pays ? »
Skye prit la tasse de thé chaud devant elle pour la porter délicatement à sa bouche. La scène était bizarre. Elle avait l'impression d'être dans un salon de la Renaissance, à discuter avec son amie mondaine du temps qui passe. Pourtant, Skye ne connaissait ladite amie que depuis quelques heures. Une sensation qui tenait à s'atténuer au fur et à mesure des paroles échangées, et au fur et à mesure que Skye prenait confiance en elle.
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« Dis-moi, comment ça se passe dans ton école ? J'imagine que ça doit être bien différent de UA. Vous aussi, le cursus héroïque est en trois ans ? Et ce sont des héros professionnels qui vous forment ? »
Tara mâchouillé son biscuit en aillant soudainement un regard un peu plus fermé et froid. De quoi pouvait-elle parler, ce qu'elle avait le droit de dire... Et ce qui devait rester tût dans cette même conversation afin d'éviter une fuite ou des problèmes avec l'école de Moscou. C'était le temps des jeux et des questions, et comme pour une partie d'échec entre amie, il faut savoir se mouvoir correctement. Mais Tara n'avait pas envie de se contenter de parler du plus simple et traditionnelle collant à l'idée qu'on se fait de toute façon de la Russie... Elle avait vraiment envie d'échanger leurs différences culturelles... Juste, savoir s'arrêter, et ne pas révéler d'Alter devrait être suffisant, non ?
Ainsi la bonde gobé son biscuit sans difficulté avant de boire un bon de ce délicieux thé. Puis elle se recoiffa un instant tout en s'échauffant la voix, et acquiesçant à la question du biscuit. Effectivement il était de son pays, une recette qu'elle avait apprise à la dame qui l'a gardé, expliqua t-elle rapidement. Elle finit de tresser ses longs cheveux blonds, pensant à l'ordre des choses à dire et comment les dire, ne voulant pas non plus divulguer trop facilement de l’information mais assez pour créer ce lien étrange qu'était l'amitié.
« Alors, Tara va parler beaucoup... Je crois. Car beaucoup à dire ! Commençons ! »
Et ainsi La russe se lança dans son monologue, en fermant ses yeux comme pour se projeté là bas. Tout se passait plutôt bien dans son école. Elle était entrée parmi les meilleurs, mais maintenant elle avait perdu des niveaux... Elle s'était alors engagé sur ce tournoi pour prouvé sa valeur à sa famille, ses professeurs, son école et son pays... La jeune fille ne dévoila pas son alter, mais fit comprendre qu'il n'était pas très objectif en combat, et qu'elle se retrouvait souvent surpasser soit par la vitesse ou les tas de muscles. Tara répondit aussi au fait qu'elle avait des professeurs de catégories héroïque pour les cours spéciaux, mais pas pour les normaux. Malheureusement, cela est dû au fait qu'en Russie le taux de criminalité est beaucoup plus élevé qu'au Japon. Le pays est grand, et il n'y a pas autant d’héro qu'ici, car ce n'est pas ce dont le pays à le plus besoin. Là-bas, on favorise ceux qui savent se servir de leurs mains, et les alters qui aident à la constructions ou l'innovation sont les plus que bienvenus. Un de ses frères travaille comme ingénieur, l'autre est aussi en héroïque... et elles e rendit compte qu'ils lui manquaient beaucoup. Le lycée est militarisé en général, alors on suit le comportements et les entraînements militaires de base, avec la tenue. Un peu comme les uniformes japonais, mais pas de jupe pour les filles. Il faut pouvoir se mouvoir facilement sous des barbelés ou grimper des murs. On entraîne beaucoup le physique et le mental avant tout, l'alter est toujours un second plan : il est vu comme ce qui doit aider ce qui est déjà fort. Si tu n'as pas la force, ni la volonté, ton alter te sera aussi inutile que tes bras. Et les entraînement sont loin d'être tendre... D'où le fait qu'ici elle se laisse aller, pour profiter un peu de la vie, tant qu'elle le peut.
Pendant qu'elle expliquait le tout, elle s'était lever, parlant avec de grand gestes, pour expliquer, et pour se faire comprendre. Elle était vivace, et libre ici... Et pour conclure, elle sembla émettre l'idée que cette liberté ferait, au tournoi, une force pour les Japonais, car rester enfermé dans le même cadre peut vous réduire à ne jamais savoir vous dépasser.
« Par conséquent, Tara adoré moto de U.A : PLUS ULTRA ! » Hurla t-elle en levant le poing.
Puis elle sembla rire de sa bêtise en regard son amie. La russe était donc une sorte de mini-militaire, qui était aussi bien capable d'être adorable que probablement faire la guerre en théorie. Bien sûr, rien ne vous prépare à vous battre que le combat lui même, mais ainsi était-elle... Une éducation Rude sur un petit corps, qui devait avoir forger son caractère dans la roche et la glace, et permettait malgré tout à ce rayon de soleil de briller intensément. La jeune blonde s'attarder vers la cheminée, pensant à sa famille lointaine qui devait aussi l'encourager. Ce Tournoi, elle ne pourrait le gagner, elle en doutait, mais gagner en réputation sera une clé... Et un jour, peut-être, défierai t-elle l'Asiatique ?
« Un jour, toi, sera adversaire. Et quand arrivera, Tara gagnera ! » Affirma t-elle, les mains sur les hanches. « Car seule une amie à droit d'en battre une autre ! » Ainsi, affirma t-elle son amitiée avec la Japonaise. « Et toi, comment ça se passe ? J'espère pas provoquer ennui en t'invitant ici ! Oooh, et tu as des amis ?! Moi pas trop, préfère peluche en général et neige ! »
Quel drôle de petit bout que voilà.
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
Tu te perdras, et il sera trop tard quand tu en prendras conscience.
Skye perdit le fil de ses propres pensées en observant la russe lui décrire son mode de vie, à coup de grands gestes et d'exclamations mal formulées. Elle buvait les paroles de sa nouvelle amie, s'imprégnant de cette culture dont elle n'avait aucune connaissance. C'était vraiment intéressant, d'autant plus que la Russie avait apparemment une approche opposée à celle du Japon. Là-bas, c'était beaucoup plus militarisé, beaucoup plus rude et à cheval sur les valeurs d'un bon soldat. En soi, les héros étaient apparemment plus semblable à des guerriers au sein d'une armée qu'à de véritables professionnels du sauvetage. C'était intéressant et ça correspondait à l'idée que se faisait Skye de ce pays. D'ailleurs, elle se fit la réflexion que cet enseignement lui irait bien à elle, qui avait cette rigueur dans l'exercice. Cependant, elle n'était pas prête à quitter sa patrie pour autant.
Apparemment, Tara avait subi un entraînement à la dure, bien plus axé sur le physique que ce qui pouvait être dispensé à UA. Skye se permit un sourire, en imaginant la jeune blonde mettre à terre des balourds bien plus grands et volumineux qu'elle. Elle n'en avait pas l'air, mais la russe était apparemment bien assez forte pour tenir le choc en cas d'affrontement au corps-à-corps. Pour une adepte des styles martiaux comme Skye, la petite explication lui donnait presque envie de se confronter à sa nouvelle amie. Voir si l'entraînement qu'elle s'était imposé valait celui d'un pays comme la Russie.
Écoutant toujours le discours enjoué et endiablé de la jeune femme, Skye sursauta lorsqu'elle se mit à crier la devise de UA, le fameux « Plus Ultra », symbole même de la société héroïque japonaise. Bien plus qu'une simple maxime, la phrase résonne en chaque héros, comme un adage nécessaire pour se recentrer sur les actes valeureux.
« Et ben, la vie en Russie est bien différente de celle du Japon. C'est... fascinant. »
Malgré les quelques soubresauts de sa nouvelle amie, Skye se fit la réflexion que la conversation était agréable. Tara était pleine d'énergie, et ça transpirait quand elle s'exprimait. La russe était pleine de joie, d'envie et sa bonne humeur déteignait presque sur Skye. Presque hein, parce que la jeune fille ne perdait pour autant pas sa tête naturelle, à savoir celle d'une adolescente aux traits tirés, coincée et froide. Mais, presque aurait-on pu voir se dessiner sur son visage le doux écho d'un sourire malicieux, chose qui n'était pas arrivée depuis des années finalement.
La jeune Tara en vint à parler des relations amicales. Un sujet drôlement complexe, et dont Skye parlait rarement. À vrai dire, elle ne le faisait pratiquement jamais, puisque cela lui évoquait les mauvais souvenirs de son enfance. Pourtant, face à la russe, la jeune fille ne pouvait se refuser de répondre. Elle le fit alors, mais le plus sobrement possible, afin de n'éveiller aucun soupçon sur la réalité de son histoire passée.
« Pas vraiment. Je suis plutôt solitaire en temps normal. J'ai bien quelques connaissances à l'école, mais personne d'assez proche pour être considéré comme ami. »
Skye avait toujours eu ce comportement taciturne. Après tout, elle avait passé une grande partie de son enfance entourée de malfrats, ce qui n'aidait pas à se nouer des fréquentations solides. Dès son plus jeune âge, on lui avait appris à se méfier de tout le monde, à n'accorder sa confiance qu'en de très rares occasions et principalement quand ça pouvait servir ses intérêts personnels. Quand elle avait fini par fuir ce milieu hostile et malsain, ses mauvaises habitudes étaient restées. Même à son arrivée au pensionnat pour jeunes filles où elle avait passé une partie de son adolescence, Skye n'avait pas nouée de liens solides ou sécures.
La solitude que ressent Skye est profonde. La solitude, ce n'est pas être seul. Au fond, c'est regarder les gens autour de soi et se dire : Qui s'intéresse à moi ? Qui veut passer du temps avec moi ? Qui a peur de me perdre ? C'est là qu'on se rend compte que la réponse est toujours la même : personne. Car c'est ça la solitude. Être seul, vide, dans le cœur et dans l'âme. Perdre l'envie de sourire, l'envie de vivre, l'envie d'aimer. Et malgré l'envie des gens de l'approcher, elle continuait à mettre tout le monde à distance. Une barrière entre elle et le monde qui lui permettait de conserver son intégrité et de ne pas avoir à se justifier sur les choix de vie qu'elle avait été obligé de faire.
« Tant que j'y pense, si jamais tu as envie, je pourrai te montrer un jour un magasin de peluches artisanales pas loin du centre-ville. Vu que tu as l'air d'apprécier ça, je me dis que ça pourrait être sympa. »
À vrai dire, Skye n'était même pas certaine que le magasin en question existait toujours. Elle y était allée une fois avec sa mère plus jeune, mais les souvenirs qu'elle en avait été si lointain que la boutique pouvait tout aussi bien avoir fermée depuis des années. Mais au moins cela donnait-il aux deux jeunes filles une nouvelle occasion de se revoir. Car, malgré tout, Skye commençait à se dire que Tara, elle aussi dans sa solitude et éprise de ses propres particularités, faisait une bonne compagne de discussion. Même si la communication était un peu hasardeuse, elle avait au moins le mérite d'être constructive et jamais lassante.
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Ainsi, la jeune Skye n'avait pas réellement d'amis? A la tête que tirait la blondinette, elle ne semblait pas y croire totalement ; quelqu'un d'aussi amusant qu'elle et impressionnant devrait avoir des tas d'amis ! Le monde était décidément vraiment plein de surprise, de chose qu'on ne pouvait pas toujours comprendre ou déceler. Et le fait d'être éloigné du genre humain, du fait de se lier d'amitié avec les autres, était pour Tara un fait impressionnant. A vivre dans la rigidité d'un pays où seul les relations amicales rendent la vie plus agréable et supportable, le fait de ne pas en avoir et abasourdissant pour la jeune fille. Après chaque être vivant dispose de ses qualités, défauts et particularités. On ne peut juger une personne sur la nombre de liens qu'elle possède ou quoique ce soit. Il faut des jours, voir des années pour apprendre à comprendre une autre entité que soi-même, et de cela la Russe était bien consciente. Toutefois, elle ne put retenir sa moue un peu tristoune de savoir que Skye n'avait semble t-il, que des connaissances.
Par contre, quand la jeune fille aborda le sujet d'un magasin de peluche, Tara sauta pour se redresser tout entière, en joignant ses mains dans un air suppliant. Un magasin de peluche ancien ? Voilà une des rares antiquités dont on ne veut pas louper le moment, dont on souhaite se rapprocher quand on est une collectionneuse farouche comme la blondinette Russe. Elle sauta sur la jeune Skye pour l'enlacer de tout son petit être, semblant adorer l'idée d'aller voir ce vieux magasin dans la ville, rien ne semblait être plus parfait comme cadeau pour la Russe si loin de son pays. Elle sautillait un peu en la relâchant, s'exclamant de joie en Russe, avant de lui attraper les mains, les yeux remplis d'étoiles et un immense sourire aux lèvres.
« Tara vouloir y allez ! Oui ! Oui ! Le plus vite possible ! Tara veut voir antiquité peluche sympathique et rigolote ! » Elle relâcha les mains de Skye pour tapoter dans les siennes en rythme. « Tara pourra trouver peluche pour Skye, qui soit bien ! Sympathique ! Ausi adorable qu'elle ! »
Puis au final, elle se rassit, le sourire aux lèvres et se balançant de gauche à droite comme une enfant qui venait de s'extasier devant un sublime cadeau de Noël. Comment ne pas adorer ce genre de subtilité qui taper en plein dans le cœur ? Bien entendu, elle semblait ravis de voir que sa nouvelle amie avait déjà bien compris ces goûts. Elle avala son thé d'une grande traite, puis partit un instant avant de revenir avec une petite boite bien fermé et décorer, contenant les fameux biscuits Russe qu'elle déposa devant la jeune Japonaise. Elle lui fit comprendre que c'était cadeau, pour le repas et tout le reste, et qu'elle espérait que cette spécialité réchauffe le cœur de la Japonaise en toute sympathie.
« Tu peux faire goûter ta classe ! Pouvoir aider peut-être à éloigner solitude ! Moi vouloir te voir toujours souriante ! Une adversaire toi toujours être au top de sa forme ! Et Tara fera de même ! »
En gros, elle souhaitait simplement le bonheur à son amie étrangère, pour qu'elle soit aux meilleurs de ses capacités et puissent un jour se retrouver toutes les deux aux sommets, le sourire aux lèvres comme le plus grand des héros : All Might. Il commençait à se faire tour, et l'heure du retour pour Skye allait probablement bientôt sonné à la grande tristesse de Tara qui ne cachait pas sa moue tritounette à la vue de l'heure, mais sachant qu'elle se reverrait tôt ou tard pour ce fameux magasin de peluche, elle semblait sourire de nouveau en raccompagnant sa nouvelle amie jusqu'à la porte, la remerciant encore de son aide et de sa générosité.
Tara l'a repris dans ses bras, sous le sourire aimant et doux de la famille d’accueil qui semblait satisfait de voir la petite Russe si heureuse et bien portante en la présence d'une étrangère. Ils lui souhaitèrent de bien rentrer, en faisant attention, et lui affirmèrent qu'elle serait la bienvenue à chaque fois qu'elle le souhaitait. Tara lui sera enfin fortement la main avec plein d'entrain et d'énergie, le sourire aux lèvres.
« J'espère te revoir très vite ! Moi, améliorer Japonais, pour mieux discuter ! Oui ! » Lança t-elle.
Elle regarda la Japonaise s'en allait, tout sourire, et le chaud au cœur. Posant sa main sur sa poitrine, elle ne pouvait réprimer ce sentiment chaud d'amitié et de plaisir qu'elle ressentait. Cette drôle de journée à avoir faim avait pris une tournures des plus intéressante en lui offrant l'un des cadeaux les plus précieux : Une amie de type adversaire à surpasser ! Rien de mieux pour s'améliorer !
That was all she needed.
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Donnez vos peluches à Tara, elle le vous rendra bien !
Une fois le plaisir de l'instant du moment présent passé, Skye se fit la réflexion qu'un observateur indiscret aurait pu prendre les deux nouvelles amies pour des personnes se connaissant depuis des années. La discussion était fluide, le contact se faisait facilement. Et malgré les difficultés liées à la langue de chacune des deux – Skye ne connaissant rien au Russe et Tara parlant un Japonais précaire – elles n'en restaient pas moins claires l'une pour l'autre. L'héroïne en formation n'aurait jamais pensé tomber sur une rencontre comme celle-ci au détour d'une balade dans un parc. La blonde avait même réussie à lui faire oublier, le temps d'une journée, ses idées noires, pour la conforter dans un sentiment d'allégresse bienvenu. Certes, ça ne durerait pas longtemps – ça ne durait jamais longtemps – mais au moins cet interlude dans le brouillard qu'étaient ses pensées lui avait fait du bien. Enfin, depuis son départ du domicile familial, Skye avait fini par trouver quelqu'un qui lui rappelait la douceur d'un feu de bois près de ses parents. Une personne qui lui donnait l'impression d'exister, d'avoir sa place, d'être pleinement elle.
Bientôt, l'horloge afficha une heure tardive que Skye ne pus ignorer bien longtemps. À l'internat de l'école, elle se devait de respecter le couvre-feu, sous peine de retenue ou de sanction encore plus grave. Après tout, UA se devait d'avoir une image bien propre et lisse, et ne permettait pas que ses élèves viennent ternir cet aspect à la face du monde. Aussi, afin de ne pas se faire punir, elle informa Tara de son départ quasi-immédiat. La jeune russe, exaltait comme à son habitude, sortit un moment de la pièce avant de revenir à la hâte, une boite en bois finement ornée entre les bras. Elle la donna à Skye, en lui indiquant que c'était pour elle et ses amis, une sorte de cadeau donc. Elle réitéra également sa promesse de se rejoindre dans les plus hautes strates de la société héroïque, ce qui ravit Skye une nouvelle fois.
« Merci beaucoup Tara. Pour ton hospitalité, pour cette journée, pour tes cadeaux ! J'espère qu'on se recroisera vite, tu as mon numéro de toute façon. »
Lorsque Skye passa le pas de la porte de la petite maison dans laquelle séjournait la Russe, elle se retourna un instant, pour observer une dernière fois cette petite blonde drôlement angélique. Avec son phrasé, ses expressions et ses goûts extravagants, elle avait totalement dérouté Skye, qui s'était laissé aller à une journée pleine de bonne humeur et de bons sentiments. Quelque chose de rare, qu'elle ne pensait pas vivre durant sa formation. Comme une bouffée d'air frais, une véritable bombe à oxygène dans cette vie où l'on a trop souvent le souffle coupé. Tara, petite fille d'allégresse, avait fini par percer le cœur en titane de Skye, créant une brèche dans les aprioris que s'était forgée la jeune Matanabe au fil des ans. Au diable les relations, au diable les amis. C'était un credo qu'elle se répétait souvent, mais qu'elle avait de plus en plus de mal à respecter depuis quelques semaines déjà. Ca avait été valable un moment durant son séjour à la rue, mais elle se devait de s'ouvrir désormais. Même si ça restait compliqué pour elle, même si ça lui demandait un effort considérable pour ne pas flancher et retomber dans les travers de sa vie passée.
Le chemin du retour se fit dans un calme étrange, alors que la nuit était en train de doucement tomber sur les rues de Musutafu. Peu de gens se massaient maintenant dans les rues, et la plupart avaient fini par regagner la chaleur de leur domicile. Skye, elle, eue bientôt la vision du campus de UA dans sa ligne de mire. Pour l'instant, dans ces locaux, c'était ce qui se rapprochait le plus d'une famille de substitution pour elle. Poussant les grilles qui ne s'ouvraient que grâce à la présence d'un badge sur sa tenue, elle rejoins rapidement sa chambre, sans même prendre la peine de se rendre dans les parties communes pour voir si quelques camarades s'y trouvaient. De toute façon, avec ce qu'elle avait grignoté aujourd'hui, elle n'avait pas particulièrement faim. Sauter un repas ne lui ferait pas de mal. Elle se jeta sur son lit, le regard vers le plafond, avant de sortir son téléphone de sa poche. Elle chercha dans son répertoire – passablement vide, ce qui ne prit pas trop de temps – le numéro fraîchement enregistré de la jeune Tara. Elle lui envoya un message, simple, court et efficace.
« Bonne nuit, Tara. »
Sa façon à elle de la remercier pour cette journée si particulière et si joyeuse. Puis, totalement rincée après les quelques aventures du jour, Skye ne mit pas longtemps à s'endormir, sombrant dans le pays de Morphée, dans lequel elle se délivrait pleinement des chaînes qu'elle s'imposait en temps normal. La Skye entière, c'est celle des rêves.
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