J’avais finalement assez ressassé toute seule dans mon coin, je me devais de faire quelque chose, de prendre les choses en mains, de faire avancer les choses, de régler mes erreurs. Je voulais rattraper ma faute et recoller les morceaux, espérant que je n’ai pas tout casser définitivement. Je tenais ce bout de carton cornée dans ma main et le retournait encore et encore, dessus, une adresse était marquée simplement au feutre noir, c’était là qu’habitait Frédérick Ghost. L’homme qui m’avait baffé, l’homme qui avait pris le rôle de mon père pour ne pas m’empêcher de sombrer dans la folie. Je ne pouvais pas dire que ça avait été un moment agréable, son regard déçu me suivait partout dès que je fermais les yeux, je n’en pouvais plus, je devais régler tout cela et vite, c’était ma seule chance vers une existence normale.
Je ne pouvais pas dire que j’avais abandonné tout ce que j’avais dis à l’ex-flic, car j’avais tiré plusieurs enseignements de cela. Je savais que l’autre serait probablement un peu déçu de me voir ne pas être rester telle qu’elle, mais ce n’était plus possible, mon existence en tant que pauvre gamine trouillarde ne pouvait pas continuer, c’était trop de poids pour moi. J’avais ainsi abandonné une partie de ma morale, comprenant bien que c’était un fardeau que je n’étais pas encore capable de porter. Que voulais-je faire ? Simplement empêcher d’autre personnes d’être détruite comme moi et pour cela, j’étais prête à mentir et manipuler. J’étais bonne actrice et j’allais persister sur cette voie parce que c’était ma voie, celle qui n’était pas celle du bien, pas celle du mal, mais celle d’une justice pragmatique teinté de ténèbres, un peu comme moi, torturé mais enflammé d’un idéal, un idéal qui était parfois vacillant, mais cependant un idéal juste pour moi et c’était tout ce qui m’importait. Sauf que pour achever ma transformation, je devais me transformer physiquement et psychologiquement, mon armure de glace que j’avais laissée de côté quelques temps étaient de retour et ma verbe acerbe aussi, je ne voulais plus me faire d’amis, ou plutôt plus en m’affaiblissant. Si je devais faire des amis, c’était en étant acceptant comme je devais l’être forte. C’était pour l’instant un rôle que je jouais, me doutant bien que cela deviendra ma nature assez rapidement : je ne voulais et ne pouvais plus être Kaede en étant faible. Je ne pouvais qu’être moi-même en étant forte, je ne pouvais plus me lamenter sur mes états d’âme et mes peurs, je devais avancer, aller de l’avant, je ne pouvais plus me reposer sur les autres, même si c’est dur, même si je dois en souffrir : je n’en peux plus de cette existence de souffrance en étant faible, quitte à souffrir, autant le faire en étant fier de sois. Et pour parachever cette transformation, j’avais tranché ma longue chevelure pourpre pour désormais arborer un carré, pour bien montré que je n’étais plus la même, autant pour les autres que pour moi.
Après avoir trouvé la porte, je restai immobile de longue minutes, sans me décider à savoir si je pouvais toquer, si je savais dire les mots justes pour tout recoller, si je serais capable de reconstruire ce que j’avais éméchée. Tant de question et si peu de réponse. Finalement, ne trouvant pas la force je finis par m’asseoir à coté de la porte et perdue dans mon mutisme à trouver une phrase qui marcherai pour engager la conversation, je remarquai soudain une ombre devant moi, levant les yeux, à contrejour, je remarquai ce visage européen, cette barbe de trois jours, ces cernes, c’était l’homme qui m’avait en partis sauvé. Je lus dans son regard de la surprise et perdant un instant mon armure de glace, je déclarai alors, un peu gênée :
« S… Salut ? »
J’avais honte de mon comportement de la dernière fois. Mais je n’étais plus la même, je n’étais plus la Kaede qui s’était comportée comme une gamine, je ne devais pas avoir honte de cela. N’y croyant qu’à moitié, je finis par me relever et m’époussetant mes vêtements, je laissais mon rôle s’imprégner en moi et rapidement, mon cœur qui battait la chamade se calma et je sentis bien que mon regard devint différent. Je changeais je l’espérais pour le mieux et je faisais des sacrifices en espérant que cela soit payant !
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Frédérick débuta sa journée dans un des nombreux lieux qu’il détestait le plus…Le centre commercial. Un endroit toujours remplit de monde et occupé par des employés détestant leur job et ça ils ne cherchaient pas à le cacher. Ce sentant obligé de partager leur mauvaise humeur et leur frustration. C’était dans ce genre d’endroit que Ghost rencontrait des personnes affichant le même visage que lui. Des faces fatiguées et blasées. Aujourd’hui était un de ses jours de repos. Donc à la place de dépérir en cuisine, il errait, tel un fantôme, entre les rayons. Si un jour on découvrait les activités morbides de Grim, on ne pourrait qu’être choqué. Mais lorsque l’on voit la vie qu’il a à côté…pouvait-on vraiment lui jeter la pierre ? Dans les deux cas, la vie l’écrasera de toute manière…
Après avoir fait ses courses, Frédérick commença à rentrer chez lui, portant deux sacs de provisions. Ghost détestait être Frédérick, mais il détestait être Grim également. Frédérick était un homme pathétique, qui rampait pour survivre et essayait d’être le plus discret possible, ne voulant pas être de nouveau pointé du doigt à cause d’une injustice…d’un coup monté. De l’autre nous avions un monstre. Un assassin traquant sa proie pour le plaisir. Comme si s’était le seul moyen de nourrir sa misérable vie…en prenant celle des autres. Frédérick se trouvait étrange…Pourquoi continuait-il à vivre ainsi, alors qu’il se détestait. Il avait très peu d’entourages. En fait il n’en avait qu’un ou deux. Le premier était : Steve, le gérant du café. Le seul qui ne lui avait pas tourné le dos. Mais son travail et sa famille faisaient qu’il était sans cesse occupé. La seconde personne était…Kaede…pour elle c’était plus compliqué. Il l’avait pris sous son aile, d’habitude si funeste. Il n’apportait autour de lui que souffrance et mort. Mais il ne voulait pas que ça se passe ainsi avec elle…
Ghost savait à peu près ce qu’il lui était arrivé par le passé. Un viol…et la perte d’une mère. Un souvenir atroce. Horrible au point que, comme lui, elle était non loin de la limite entre le bien et le mal. Non loin de laisser les ténèbres absorber sa lumière devenue fragile. La dernière fois qu’il vue…Il lui semblait s’être vu un court instant. On pourrait croire que la jeune femme avait réussi à lui faire signe de l’autre côté de la frontière…Une limite que Frédérick se refusait de la voir franchir ! Pour lui il était bien trop tard. Mais elle…elle pouvait encore être sauvée. Alors, Frédérick l’avait violemment repoussé vers la lumière. L’ex-flic avait osé la gifler. Il n’était même pas de sa famille. Pourtant il l’avait fait. Il y a un mois de cela…après un braquage qui avait choqué la jeune femme…Au lieu de la soutenir après ce moment traumatisant, il l'avait frappé, puis était parti. Il en avait même oublié son manteau. Ghost ne regrettait pas ses paroles. Il le lui redirait s’il le fallait…Mais son geste par contre il n’en était pas fier. Aucun des deux n’avait cherché à recontacter l’autre après ça. Pour l’ex-flic il avait fragilisé, voire détruit, leur lien pour empêcher la jeune femme de sombrer. Mais…il avait beau ne pas beaucoup la connaitre, Kaede continuait de hanter son esprit. Comment allait-elle ? Les deux n’avaient pourtant pas beaucoup traîné ensemble. Il n’avait pas partagé de moment joyeux…Mais le lien qui les avait unis était étrangement solide. Ghost ne l’avait pas oublié. Et le comble dans tout ça…c’est qu’elle lui manquait. Malgré son côté défaitiste, la jeune femme avait quelque chose d’attachant en elle. Mais maintenant il l’avait perdu. Encore une fois, il se retrouvait seul.
Il arriva enfin chez lui. Sa main gauche passa le sac de course à la droite, afin de chercher les clés dans la poche du pantalon. Une fois le trousseau emparé, Ghost releva la tête et se stoppa net. Il vit avec surprise une silhouette qu’il ne pensait pas revoir…Kaede. La jeune femme était assise au pas de sa porte. Comment avait-elle trouvé son adresse !? Ce n’est qu’en fouillant dans ses souvenirs que Frédérick se souvint lui avoir donné son adresse en cas de problème…La jeune femme avait maintenant coupé sa longue chevelure pour une coupe au carré. Mais que faisait-elle ici ? Depuis combien de temps était-elle là ?
« S… Salut ? » …Salut.
Frédérick avait du mal à cacher sa surprise. La jeune femme s’était relevée des escaliers. Ghost lui ne disait rien. Il n’avait aucune idée de quoi parler. Il arriva à reprendre le contrôle de son corps pour se diriger vers sa porte. Il déverrouilla la serrure. C’était bien la première fois qu’il était dans une situation qui le perturbait à ce point ! Finalement, l’ex-flic se racla la gorge afin de reprendre le contrôle de la parole et parla enfin :
Tu…Tu veux entrer boire quelque ?
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Le silence s’appesantis quelques secondes. Je voyais bien dans le regard de l’autre qu’il était surpris de me voir ici. Moi, même, j’étais surprise d’être venue jusqu’ici, après-tout, ce cran dont je voulais et commençais à faire preuve était nouveau, je devais encore m’y habituer. Je n’arrivais pas à regarder le trentenaire dans les yeux, mon regard était fuyant, j’étais morte de honte et rouge comme une pivoine. Il m’avait néanmoins salué, mais nous restâmes quelques instants à ne pas trop savoir comment nous devions réagir, qu’est-ce que nous devions faire. Sans un mot, il passa à côté de moi, toujours assise devant la façade de sa maison, puis déverrouilla la porte et alors que je m’attendais qu’il me la ferme au nez, l’étranger se racla la gorge et me demanda alors si je voulais boire quelque chose, l’air visiblement gêné.
J’étais d’autant plus gênée que lui, parce que c’était ma faute, mes actes, mes pensées créaient ce genre de malaise, je ne voulais plus créer ce genre de chose, je voulais réparer mes actes. Plissant alors les yeux et lâchant un sourire doux, je m’inclinais légèrement, soufflait :
« Avec grand plaisir ! »
Et je m’enfonçais alors dans la maison de cet homme que je ne connaissais que depuis quelques temps. Mon cœur battait la chamade, j’avais peur, peur de ce qui pouvait se passer, peur des réactions de Monsieur Ghost. Je n’étais pas sereine, mais je décidais de faire fi de tout cela. Car j’avais confiance dans cet homme, il était même l’une des seules personnes à qui je faisais confiance. La nouvelle Kaede ne pouvait plus fuir, elle ne devait plus, car même lorsqu’elle se faisait du mal, c’était encore légèrement acceptable, lorsqu’elle blessait les autres, surtout ceux qui l’avait sauvé, c’était beaucoup moins agréable. Faire souffrir les autres étaient une souffrance beaucoup plus élevée. Au final, je voulais-je pas que recoller les morceaux pour ma propre conscience ? Peut-être bien un peu. Mais, cependant, j’estimai que ce n’était pas tout, je pensais qu’il y avait vraiment un lien entre nous et même si je n’arrivais pas à définir cela, j’étais cependant capable de comprendre que c’était bien l’ex-flic qui avait amorcé le changement en moi, ce changement que j’avais toujours voulu embrasser, mais que j’avais toujours rejeté par peur. Désormais que je m’étais décidée, je prenais des choix bien plus ambitieux et désormais je voulais réparer mes fautes.
L’intérieur de la maison était à l’image de l’homme, sobre et morne, sans photo, ni beaucoup de meuble. C’était une maison un peu triste, qui manquait de couleur et de fraicheur. Un peu comme l’homme, tout le temps fatigué, dégageant une certaine mélancolie… Mais pouvais-je le juger ? J’étais moi-même mélancolique et triste, qui noyais mon malheur et mon mal être dans la mode et mon amour personnel. Nous paraissions tout le deux casser et nos fêlures étaient d’autant plus visible que l’on se connaissait. J’avais avoué durant ma perte de contrôle de la dernière fois l’origine de mes fêlures. Je me sentais mise à nue en y repensant, comme si désormais, je n’avais plus de secret pour l’homme.
Je frissonnai et me passais les mains sur mes épaules pour réprimer ce frisson. Jamais je ne m’étais dévoilée de la sorte à quelqu’un et encore moins à un homme. Et c’était cela qui m’effrayais, il en savait tant sur moi, mais moi, je savais si peu sur lui. Avait-il une femme, peut-être un homme dans sa vie ? Mais, plus je me posais des questions sur lui, plus je savais que c’était pour noyer le poisson, je voulais juste détourner mon être de la perspective qu’on sache tout de moi, je me sentais vulnérable et pour une femme qui avait décidée de changer et être forte, cela paraissait intolérable.
Finalement, alors qu’il me laissait dans son salon non sans m’avoir demandé ce que je voulais à boire et que j’avais répondu avec moins d’entrain que je ne le voulais vraiment, qu’un ice-tea m’irait très bien. Je restai seule quelques instants à maugréer. J’avais beau vouloir et dire que j’avais changé, je restai fondamentalement la même, à me plaindre, à, trop réfléchir, à ne plus savoir qui j’étais, ni ce que je voulais devenir. Tout ce que je savais, c’est que je voulais changer, à point c’est tout.
Et alors que le trentenaire revenait, j’étais droite comme un bâton, ressassant encore des conneries de pensée qui m’empêchait de me concentrer sur le présent ou même l’avenir. Le silence s’éternisai et je n’osais trop rien dire, je n’osai rien faire. Plus j’y pensais, plus je savais que venir ici était une mauvaise idée, j’allais tout envenimer, je le savais, je le sentais. J’étais perdue, une fois de plus et mes nouvelles résolutions n’y faisait rien, je n’osai rien.
Cette faiblesse me gavait et je me sentais incapable de la surmonter. C’était rageant. Et sentant cette rage d’impuissance montée en moi, je me décidais à l’utiliser pour faire ce que j’étais venue faire, peu importais les conséquences, m’excuser.
Me pliant d’un coup en deux, prenant un grand souffle, je me lançais alors :
« Je voulais m’excuser pour la dernière fois, je vous aie mis dans l’embarras avec mes divagations ! Je promets de ne plus recommencer. »
Je fis une pause, j’avais désormais ouvert le barrage de mes sentiments et tous se battait désormais pour sortir. Au final, je n’avais qu’à être honnête, laisser parler mon cœur, c’était peut-être mieux comme cela. Une fois purgée de ses sentiments, je pourrai réellement changer. Les yeux mouillants, mais la voix forte et calme, je repris :
« Je… Je… je n’avais pas l’intention que tout ceci se termine comme cela, je n’avais pas non plus l’intention de vous mettre dans une situation aussi gênante. Je… je voulais sincèrement venir vous voir pour m’expliquer. J’ai honte de mon comportement de la dernière fois. J’espère… j’espère que je ne vous ais pas trop blessé par mes actes… »
Je me taisais désormais, attendant la réaction de l’autre… je n’étais pas sereine, j’avais même peur, mais j’avais au final dit ce que j’avais sur le cœur et c’était probablement pour le mieux… Au moins, si tout devait se terminer, je pourrai quitter ce lien sans regret.
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Frédérick invita la jeune femme à entrer. Il la laissa passer, puis ferma la porte derrière lui. Il laissa Kaede s’installer dans le salon, pendant que lui se dirigea vers la cuisine. Au passage, il demanda à la jeune femme ce qu’elle voulait boire. Sans surprise, elle demanda un ice tea. Le problème était que l’homme n’était pas habitué à recevoir de la visite. En fait ça faisait des années que personne n’était entré chez lui. La dernière personne en date était Steve. Le jour où il était venu le voir pour lui présenter ses condoléances et son soutien. Donc en vérité, il n’avait pas vraiment de quoi recevoir des invités et donc pas d’ice-tea.
Je n’ai pas d’ice-tea…Mais je vais voir si je ne peux pas te faire du thé…
Après avoir rangé les quelques courses qu’il avait ramenées, Ghost sortie une petite boîte. Dans cette dernière, étaient enfermés quelques ingrédients frais pour la concoction de différents thés. Il n’avait pas de quoi faire du thé froid…mais il pouvait toujours essayer de faire un thé chaud et sucré. Ainsi, pendant que l’eau chauffait, Frédérick récupéra de la pistache, de la pomme, du raisin et des amandes qu’il mit dans un sachet. Il mélangea ensuite le tous dans l’eau chaude qui absorba les arômes et enfin, il ajouta du miel.
Après ça, il se servit un café pour lui et retourna auprès de la jeune femme. L’ex-flic se demandait pourquoi elle avait décidé de venir aujourd’hui… Ghost déposa les deux boissons sur la petite table à côté du canapé, puis il se posa en invitant la jeune femme à s’asseoir. Cependant elle ne le fit pas. À la place, elle s’inclina brusquement.
« Je voulais m’excuser pour la dernière fois, je vous aie mis dans l’embarras avec mes divagations ! Je promets de ne plus recommencer. »
Frédérick écarquilla les yeux de surprise.
« Je… Je… je n’avais pas l’intention que tout ceci se termine comme cela, je n’avais pas non plus l’intention de vous mettre dans une situation aussi gênante. Je… je voulais sincèrement venir vous voir pour m’expliquer. J’ai honte de mon comportement de la dernière fois. J’espère… j’espère que je ne vous ais pas trop blessé par mes actes… »
Elle s’en voulait pour la dernière fois ? Ghost était soulagé de savoir qu’elle ne lui en voulait pas. Il avait eu l’impression d’avoir été celui qui était allé trop loin. L’ex-flic ne savait pas trop quoi faire ou dire…Il n’était pas habitué à ça. Mais il était certain d’une chose. Elle était sincère. Sa voix était claire et ses yeux légèrement humides. Ghost posa alors sa main sur le crâne de la jeune héroïne.
Content de te revoir sur le droit chemin, Kyuketsuki.
L’homme affichait maintenant un léger sourire, il était soulagé de l’avoir reconduit vers la lumière. Il ôta ensuite sa main et regarda la jeune femme.
Je pense plutôt que c’est à moi de m’excuser…je ne regrette pas mes paroles. Mais je n’aurais pas dû te gifler. Excuse-moi…
Ce fût maintenant au tour de Frédérick de s’incliner depuis son fauteuil.
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