Siroter un ice-tea sur une terrasse d’un café, alors que le soleil se couchait derrière l’horizon, la voute céleste avait revêtus ses plus belles couleurs automnal, étendus orange à perte de vue, le temps commençait à se rafraîchir, le froid se faisait de plus en plus présent, c’était une fin de journée froide, pourtant le ciel si beau et si chaud était en parfaite inéquation avec la température ambiante. Les yeux perdus, je contemplais l’air perdue ce ciel. J’étais perdue, j’étais oppressé par ce sentiment d’impuissance, étais-je réellement capable de devenir une héroïne ? J’étais bien incapable de trouver du réconfort, en ce moment, tout le monde avait des choses plus importantes à faire que de s’occuper de moi. Effectivement, j’étais probablement jalouse, lorsqu’on touche pour la première fois quelque chose qui nous fait du bien, on souhaite retrouver cette sensation à tout prix, quitte à se brûler dessus. J’avais connus depuis ses derniers mois de nombreuses aventures avec autant de personne différent, j’avais tissé des liens qui semblaient étinceler au fond de moi. J’avais enfin pus parler, jouer, rire, me confier. C’était donc d’autant plus cruel que personne ne trouvait de temps pour moi. J’avais besoin d’eux moi, ma solitude ne me ronge plus autant, mais je manque de confiance en moi, je devais aussi me reconstruire après cet échec !

Il y a quelque jour à peine, j’avais été entraînée dans quelque chose qui me dépassait probablement, j’avais été incapable de secourir quelqu’un, quelqu’un qui m’avais sauvé. Je détestais probablement toujours autant Dabi, c’était une personne cruelle, manipulatrice, violente, mais pourtant, il avait montré un intérêt à ne pas me voir mourir, j’ai même eu l’impression qu’il m’avait protégé. Je vivais cela comme quelque chose d’important, si je n’étais pas morte ce soir-là, c’était grâce à lui. Ainsi, je voulais le sauver, enfin s’il n’est pas déjà mort. Le sauver de quoi ? Je ne sais guère, mais la personne que nous avons affrontée était affreusement puissante, il y a une grande chance qu’elle ait vaincu l’autre tête brûlée. Moi, dans tout ça, j’ai été assommé et laisser dans la rue seule. Dire, que je n’ai quasiment réussis à rien faire me rends triste. J’aimerai tant pouvoir me racheter.

Le destin est cruel, car à peine ces pensées sont nées qu’une explosion retentis d’un magasin et qu’un vilain en sort, des pointes d’acier dans les airs. Un alter de magnétisme ? En tout cas, celui-ci porte une valise ou des billets de banque s’envolais presque dans les airs. Je restais stupéfaite et interdite quelque seconde, regardant à droite, à gauche, pour ne serait-ce espéré apercevoir un héros, avant de me rendre compte que je suis probablement la seule personne ici se rapprochant d’une héroïne. Les civils fuient à toute allure, courant pour espérer échapper à ce criminel. Moi, je me suis enfoncé dans le premier restaurant, puis à couvert derrière un comptoir, je commençai à me déshabiller, pour revêtir mon costume qui me servira à appréhender le vilain. Une brassière de sport noir, un maillot blanc sans manche noué juste en dessous de ma poitrine, un couteau d’une cinquantaine de centimètre coincé dans son étui juste en dessous du creux de ma poitrine, un jean déchiré sur une jambe. Des bottes en cuir marron. J’attache mes cheveux, je prends la seule chose qui ressemble à un miroir, je regardai le reflet de mon visage, souffla pour me calmer. Puis me releva, un sourire cruel aux lèvres.

Mon visage calme n’était plus, j’avais une face typique de méchante. Puis, je me dirigeai vers le vilain, qui riait à gorge déployé. Lorsque celui-ci m’aperçut, il me cria quelque chose, m’hurlant qu’il allait me prendre en otage. L’adrénaline avait envahis mon corps, je ne sentais aucune honte je ne sentais désormais plus que mon sang pulser dans mes veines. J’étais prête, je n’avais eu de cesse de m’entraîner devant mon miroir, il était maintenant l’heure de voir si mes talents de comédienne en valait la peine, si j’étais assez forte pour pouvoir l’arrêter ! Je m’arrêtai, fis la moue, puis plaçant mon index droit sur mes lèvres, je répondis :

« Quelle magnifique alter ! Il a l’air si puissant ! »

Je me penchai en avant, laissant négligemment laisser tomber une mèche de cheveux que je plaçai derrière mon oreille. Le jeu de la séduction était lancé ! Restait plus qu’à voir si j’étais assez douée ! En même temps que je m’étais penchée, mon maillot trop large avait sans doute laissé apercevoir une partie de ma poitrine. Je… j’avais un peu honte d’utiliser mon corps de cette manière, mais c’était pour la bonne cause, pour sauver des gens ! Il fallait faire des sacrifices ! Ces mêmes sacrifices étaient aussi destinés à me faire avancer et évoluer ! Le vilain se mis à rougir, puis repris en me menaçant ! Moi, je continuai d’avancer vers lui, le noyant de compliments, jusqu’à ce que j’arrive à sa hauteur, que je puisse attraper son bras et le serré, tandis mes mains palpait avec passion ! Je noyais son bras de baiser langoureux, je faisais exprès que ma poitrine le touche bien ! Et alors qu’il se débattait légèrement, l’air plus heureux qu’autre chose, une voix derrière nous résonna.

Etait-ce un héros ? Car j’allais probablement avoir besoin de son aide !

La voix était grave et rauque, comme enroué par le tabac. L’ordre était plutôt simple, lâcher l’enfoiré que je berçais d’amour. Le contact de sa peau contre la mienne me dégoutait, moite, grasse, j’étais véritablement dégoutée, malgré tout, j’arrivais à garder un sourire sur mes lèvres, malgré tout. Je lâchai le bras du vilain, tombant au sol et avant que mon dos ne touche le sol, j’envoyai mes mains poussa de toute mes forces avant d’effectuer une roulade arrière moitié dans les airs. Je m’étais éloignée d’environ deux mètres, lorsque comme une trombe le point d’un homme géant et baraqué toucha le ventre du vilain qui se plia en deux lâchant un filet de salive sur le sol. Le choc avait été si violent que le vent me frappa aussi de plein fouet, je dû reculer de quelque mètres, alors mes cheveux volait à l’horizontale. Une fois le vent redescendu, j’eu le loisir d’apercevoir le vilain enfoncé dans une vitre. Celui si sortis et je pus apercevoir un visage remplis de haine.

Je réfléchissais à mille kilomètre par heure, qu’étais-je sensé faire, il s’était relevé presque comme si de rien n’était. De plus, les lames d’acier voletaient de nouveau dans les airs. Il était probable que le héros ait plus énervé le vilain qu’autre chose. A moins qu’il n’ait de sérieuses lésions internes. Je ne suis pas médecin, ni infirmière, je suis apprentis héroïne.  Je n’ai qu’une tâche, appréhender les adversaires de la justice, rien d’autre. Je devais continuer à charmer cet enfoiré, ainsi je me dirigeai vers lui en criant :

« Chéris, comment vas-tu ? »

Alors que je ralliais les quelque mètres qui me séparait de celui-ci, je mordis mon pouce juste assez pour me faire une petite entaille, laissant perler une goutte de sang. Une fois assez proche, je m’approchai de lui, il ne bougeait pas, il était là, vibrant de colère, alors que de plus en plus d’éperon d’acier se soulevait dans les airs. Un calme olympien au fond de moi me permettait de rester calme, ainsi immobile, je passai ma main droite sur son visage, effleurant les petites plaies dû aux bout de verre. Puis, arrivant près de ses lèvres, je soulevai ma main gauche enfonçant presque trop violemment mon pouce dans sa bouche, laissant les gouttes de mon sang couler dans sa gorge. A peine avais-je fait cela, que celui-ci me donna un coup dans le poignet, m’obligeant à retirer ma main. Il recula de quelque centimètre, toussa, sans doute à cause du sang que je venais de lui faire boire, puis alors que je fis mine de me rapprocher de lui, celui-ci leva la main gauche avant qu’il ne me mette une claque sur la joue, avec une violence incroyable. Je fus obligée de reculer, les yeux larmoyant par la douleur. Puis, me ressaisissant, je me lançai contre le vilain, guidé par une rage  violente, lui tenant le bras, espérant que mon alter allait fonctionner rapidement. Mais, celui-ci me repoussa et alors que j’allais me prendre un pieu d’acier, je réussis à esquiver pour ensuite reculer. Je lui hurlai d’arrêter, mais mon alter n’avait pas été suffisant, je n’avais pas été assez longtemps en contact avec lui. Je ne pouvais plus rien faire, j’étais désormais inutile…

A peine ais-je été envoyer par terre que mon camarade héros, prends ma défense. Commence un affrontement entre les deux, ou le héros semble clairement en mauvaise posture. Le vilain et ces pieux d’acier dominaient l’affrontement, le héros ne peut rien faire, de plus, le vilain semble de plus en plus énervé, sa rage se voit, il a posé ma valise et ces deux mains font désormais des mouvements pour manipuler les pieux. Malgré ses techniques qui lui permettaient à priori de manipuler le vent, le héros est clairement en mauvaise posture. Moi, je m’étais caché derrière un lampadaire. De toute façon, le vilain ne s’intéressait plus à moi, il avait mis toute sa concentration au service du héros, qui virevoltait partout, esquivant du mieux qu’il pouvait les armes de l’assaillant ! Et alors que je m’apprêtais à fuir, laissant le héros seul, car pour moi, le combat était terminé, je ne pouvais plus rien faire, je voulais au moins préserver ma vie… Un miracle se passa.

Le héros ayant esquivé tous les pieux se jeta contre le vilain, l’empêchant de bouger, lui tenant les deux bras. De ce que j’avais remarqué, pour un contrôle optimal de ses pieux, l’aimant avait besoin de ses mains. Or, le héros venait de lui immobiliser les deux bras. Je restai médusée par la force et la ruse dont le héros avait fait preuve, mais qu’espérait-il faire après ? Déjà le vilain reprenait presque ses esprits, tandis que petit à petit, les pieux se soulevaient. Puis, se tournant vers moi, la bourrasque hurla :

«  Si t'peux faire quelque chose, maintenant, FAIS LE VITE ! »

Je frissonnai de dégouts à la pensée qu’il ne me restait qu’une option. Ses paroles disaient vrais, je devais faire quelque chose, bien que cela m’inspirai une colère et une haine violente après. Le contre, j’allais faire quelque chose que je détestais faire, si je ne faisais rien, le héros allait probablement mourir et moi la prochaine… Je pouvais l’arrêter, je devais l’arrêter. Aller Kaede, ce n’est qu’un mauvais moment à passer, aller Kaede, tu peux le faire ! Montre que tu es forte. Ces pensées m’avait traversé en à peine une seconde, cette seconde passé, je m’étais précipitée vers le héros et le vilain, enlacé.

Je me mordis la langue, assez pour ressentir le gout cuivré de mon propre sang couler dans ma gorge. La douleur me fit perler deux ou trois larmes au coin des yeux. Puis, retira mon maillot, pour ne plus laisser que ma brassière de sport ! Je pleurais à grosse goutte, dégouté par ce que j’allais faire. Je me détestais de devoir faire ça ! Je sautai à la gorge du vilain, qui essayait de se débattre. Avec mon couteau, je lui déchirai l’entièreté du haut de ce dernier, avant de moi-même plaquer ma poitrine, que j’avais mise à découvert, juste avant de sauter. J’avais une large parcelle de contact physique, puis lui bouchant le nez, celui dû ouvrir sa bouche pour respirer. Sans lui laisser une seconde de répits, j’enfonçai ma langue dans sa bouche, laissant une quantité de mon sang couler dans sa gorge. Celui-ci se débattait, j’entendais les pieux virevolter à l’aveugle, sifflant près de mon oreille. Et après environ quinze seconde après  avoir commencé le balai de nos langues, celui-ci se détendis, répondant à ma propre langue ! Les yeux toujours remplis de larme ! Je retirai ma langue, puis hurlai :

« Maintenant sac à merde, tu vas arrêter ! »

Celui-ci s’excusa  tandis que les pieux tombaient par terre, celui-ci  m’incendiant de compliment. Je ne ressentais qu’un dégout devant ses paroles, heureusement que le héros le tenait toujours, j’aurais été incapable de soutenir la pression de ces mains fiévreuse contre mon corps.  Je relâchai mon étreinte, puis une fois au sol, je passai ma main sur ma langue plusieurs fois, comme pour essayer de nettoyer mon acte et ma langue, puis, ramassant mon maillot, le remis avant de me placer dans un coin à plusieurs mètres de tout le monde pour pouvoir pleurer! J’étais réduite à utiliser mon corps de la pire des façons ! Je détestais mon alter, je détestais ma vie, je détestais mon existence ! J’aurai préféré naître sans alter, si c’était pour vivre une vie aussi horrible que ça ! Se faire violer quand j’avais 8 ans n’étais pas assez ? Maintenant il fallait que je m’offre à des êtres abjects ? Plutôt mourir ! Je restai en boule sur le sol, n’entendant plus rien, toit autour de moi, il n’y avait plus rien. J’étais seule ! Sans personne pour me réconforter ! J’avais fait quelque chose de juste, mais seul un sentiment de dégout et de haine m’oppressait le cœur ! Je n’étais probablement pas faite pour être une héroïne, ce qui s’était passé aujourd’hui le prouvait assez ! J’étais faible et inutile !

Je restai prostrée contre le mur, je n’en avais plus à rien à faire de rien. Je… j’allais quitter le programme héroïque, c’était trop dure pour moi, je ne faisais que souffrir, je n’en pouvais plus. J’étais las de combattre pour rien, j’étais las d’échouer. Je n’étais pas faite pour ça, je m’étais fourvus, c’est tout. Maintenant que je m’en étais rendus compte, tout allait être plus simple, n’est-ce pas ?

Non, bien évidemment non ! Je ne voulais pas abandonner, je souffrais atrocement, mon cœur battait à tout rompre, mon esprit souffrait, tout souffrait, mais pourtant, fuir reviendrait à renier tous mes efforts ! Je ne veux pas ruiner mes efforts ! Non, je ne veux pas ! Pas maintenant, je… je dois prouver à ce monde que je suis forte, je le dois, c’est ce que je dois faire ! Mais, c’est dure, l’adversité m’assaille de toute part, rien en moi lui résiste, l’adversité gagne du terrain. Je veux abandonner, mais je ne veux pas quand même ! Je suis perdue…

Alors que je cherche au fin fond de mes pensées une suite, une continuation possible et enviable à ma vie, j’entendis des bruits de pas se rapprocher de moi. En relevant un œil, je remarque que c’est le héros qui à immobiliser le vilain, mon compagnon de fortune, mon amis dans l’adversité. Celui-ci m’adressa ainsi la parole, il avait été témoin de toute la scène ! Il avait donc vus ma déchéance et probablement toute la douleur que m’inspirait mon acte. Il avait tout vus, aussi probablement mon corps… Je serrai les dents de colère en y repensant. Une rage chaude remontait en moi ! J’étais enragée et las de ma vie ! Je ressentais de nouveau l’envie de fuir loin !

«  Hey, p'tiote.. ! J'sais pas si tu t'en rends compte, mais t'viens d'me sauver la vie, mh. Sans toi, j'aime autant t'dire que c'était cuit. »

Je savais pertinemment que je l’avais sauvé, je m’étais aussi sauvé ! Mais, le prix à payer valait-il le coup ? Je n’en savais rien, j’étais confuse. J’avais été importante en soi, j’avais sauvé et ma vie et celle de quelqu’un d’autre. Un héros professionnel me remerciait, c’était bien, pourtant, j’étais toujours triste, triste parce que je devais sacrifier de mon amour propre pour me sauver et sauver les autres. Je préférais personnellement me sauver moi, je n’en démords pas, je préfère sauver ma propre vie. Le héros continua en me remerciant. Puis, celui-ci s’asseyait à quelque pas de moi. Je relevai la tête, j’étais ivre de rage contre tout le monde, plus m’importait de fuir, à cette instant même, je voulais me venger !
Mes yeux d’un bleu glacial regardaient partout, puis d’une voix rageuse et irritée, entre deux sanglots :

« Je… je déteste ma vie, je déteste ce monde ! Pour… pourquoi ne pouvons-nous pas être égo ? Je… mon alter est une malédiction… je… je suis maudite ! »

Je serrai les dents, déglutissais, j’étais énervée, enragée même. Je m’en voulais à moi-même, je repris aussi :

« Fa… faut croire que je suis pas assez compétente pour ça. Je… je pense que je vais abandonner la formation héroïque… Je.. je suis destiné à souffrir, alors autant abandonner maintenant ! »

Puis, pressant mes yeux sur le héros, lui posa, une ultime question :

« Comment réussir à sauver des vies, si on est obligé de souffrir à chaque fois qu’on le fait ! J’aurais préférée naître sans alter ! »

Je continuai de regarder le héros, de mes yeux encore remplies de larmes ! Avait-il des réponses pour moi ?

Mes yeux avaient trouvés le regard amicale du héros, dans ses prunelles, je ne distinguai aucune honte, aucune pitié, rien que de la gentillesse. Voir ces deux orbes remplis de gentillesse me permit de me calmer un peu. Mon cœur ne battait plus à tout rompre, ma respiration était plus calme. J’étais comme fasciné par la gentillesse de ce regard, par la gentillesse de cet homme que je venais de rencontrer, mais avec qui j’avais probablement vécus une expérience forte. Puis, avec une moue compatissante, commença, sa voix grave et rauque canalisait mon attention, m’empêchant de réfléchir à mes propres malheurs. Je voyais des vrais dans ses paroles… Effectivement, les alter sont uniques, nous en avons chacun un différent, ils font partis de notre identité, si nous avions tous le même alter, il ne serait probablement pas très utile, comme l’as dit le héros. J’étais d’accord lui, pour l’instant… Mon alter faisait partis de mon identité, une partie de mon identité que je ne pouvais m’empêcher de renier et de détester.

Je gardais mes yeux rivés sur le héros, je le voyais tirer une latte sur son cigare, recracher la fumée, réfléchir. Je voyais aux mouvements de ses sourcils, à la manière dont sa bouche bougeait, qu’il faisait de son mieux pour me réconforter, me répondre au mieux à mes questions ! Il se donnait du mal pour moi et le voir se donner du mal me faisait plaisir, j’étais heureuse de voir quelqu’un se soucier de moi :

« Les Alters n'sont pas une malédiction, t'sais. J'me doute que l'tien n'doit pas être évident à utiliser, car il touche ton amour-propre en plein coeur. Et, si ça peut t'rassurer, j'n'ai pas regardé ta démonstration contre le vilain, enfin, celle quand tu t'es désappée. Pas par honte. Pas parc'que j'étais choqué, mais par respect. »

Je restai ébahie devant l’ampleur de ses paroles. Un héros professionnel, venait de me dire qu’il avait du respect pour moi, malgré le fait que j’ai dû me déshabiller à moitié pour vaincre le héros. Je… même son comportement attestait d’une profonde gentillesse à mon égard et un profond respect pour moi, pour ma personne, pour la fille qui souffre en utilisant son alter ! Peut-être était-ce parce que j’étais dans une situation de détresse psychologique intense, mais les paroles du héros, ses mots, aussi maladroit arrivaient à toucher mon être au plus profond de moi-même. La dernière personne qui m’avait émue de la sorte était Nick, une autre personne exceptionnelle. Je… j’étais reconnaissante envers le héros !

«  C'est vraiment c'que tu veux, abandonner ton rêve, mh ? Les héros n'sont pas juste des types payés pour sauver l'monde, tu sais. Ils en ont l'essence même, celle qui t'donne envie de te sacrifier, pour autrui, autant qu'tu le puisse, protéger les gens, les aider. »

Mais moi, je n’avais pas envie de me sacrifier pour les autres, je… j’étais probablement quelqu’un de faible psychologiquement… Tout ce dont j’ai envie, c’est d’empêcher que d’autre personne puisse subir les même tourments que moi. Je compris que j’avais oubliée quelque chose qui me tenait à cœur, empêcher les gens de souffrir comme moi. C’était pour ça que j’étais entrée à UA, pour empêcher que de jeune fille comme moi se fasse amputer de leur famille, de leur amour-propre, de leurs capacités à vivre ! Je… je suis restée passive si longtemps, à me concentrer sur moi-même, sans rien faire pour les autres, lorsqu’à une époque c’était mon souhait le plus cher. Je dois réussir à faire cohabiter les deux facettes qui existent en moi, la partie de moi qui souhaite se reconstruire et ne plus souffrir et la facette qui souhaite sauver les autres pour que personne ne puisse connaître la même souffrance que moi. Je… je devais réussir à concilier ces deux parties en moi. Je m’étais trop concentrée sur moi-même, oubliant les autres. Pourtant, les autres étaient ma clé pour sortir de cet enfer qui est mon quotidien ! Je dois travailler en moi-même pour réussir à enfin faire preuve d’altruisme et pas seulement profiter de celui des autres.

« Si ils t'ont acceptés en filière héroïque, c'qu'ils ont vu ton potentiel, qu'ils ont vu tes capacités. Ils prennent pas l'premier clampin venu, t'sais, et encore moins à UA. 'Fin, si t'es à UA. »

En soit, il avait raison, le fait que j’ai été prise à UA prouvait de mon potentiel. Mais, j’étais resté coincé sur mon malheur. Je… j’ai été stupide de ne pas y réfléchir avant. Les dirigeants de UA ont probablement confiance en mes capacités, en mes capacités à devenir une héroïne, sinon ils ne m’auraient probablement jamais accepté. Je n’avais jamais vus les choses sous cet angle-là. Cette manière de percevoir les choses était nouvelle pour moi, elle s’appuyait sur ma confiance en moi, confiance en moi inexistante. P… pour avancer, je dois prendre confiance en moi, je dois arrêter d’échouer partout. Cette journée d’aujourd’hui a été un échec car j’ai souffert, je serai capable de considérer cela comme un succès lorsque je ne souffrirai plus de mes actes !

« Ton Alter ne définit pas qui tu es, ma p'tite. Personne n'te regardera jamais d'travers parce que tu dois faire c'que t'a fais là, pour sauver la vie d'autres personnes. Et ceux qui l'font, sont des abrutis finis, sache-le. »

Ses paroles avaient l’étrange pouvoir de me redonner confiance en moi, ou plutôt de me donner confiance. J’avais toujours eu une façon de penser négative, à voir le mauvais côté des choses, la réponse aussi simple soit-elle tiendrai à voir la vie du bon côté ? Je ne suis pas persuadée de l’absolu de cette réponse, bien qu’elle soit probablement un composant intéressant et important au bienêtre. Le bien-être, mon propre bien être est mon objectif principal ! La confiance semblait donc être dans mon combat contre mes démons, l’arme la plus puissante.

Le héros se releva, puis me tendant sa main, termina son monologue, qui avait été inspirant pour moi, très inspirant. Peut-être que désormais, j’avais toute les armes en main pour me sauver ! Espérons que le futur soit rayonnant pour moi ! Je vais faire de mon mieux pour enfin faire des progrès conséquents ! Je vais faire de mieux !

« Beaucoup d'Alters font souffrir leur utilisateur, sache-le. Y'a bien souvent des contrecoups, autant physique qu'psychologique. C'que j'peux juste te conseiller, dans l'état actuel d'la chose, c'est d'prendre du recul, sur ton Alter, et l'utilisation qu't'en fais. Et aussi, faudrait p't'être songer à t'entraîner physiquement, histoire d'ne pas avoir qu'à t'reposer sur ton Alter. »

J’attrapai sa main sans réfléchir, puis une fois debout, lâcha la patte du héros. Je ne l’avais pas tenue assez longtemps pour que mon alter puisse avoir le moindre effet. Je m’essuyai les larmes qui perlaient encore au coin de mes pupilles, puis m’inclinant remercia le héros, je remerciai le plus sincèrement possible pour son aide. Il m’avait réconforté, il avait trouvé les bons mots pour me raisonner, produire un choc en moi. J’étais restée aveugle d’une partie de moi-même trop longtemps, je n’avais pas pris en considération plusieurs chose depuis longtemps. J’avais trouvé de nouveaux moyens pour décrocher les démons qui me rendaient la vie horrible. Puis, je me rendis compte que je ne m’étais pas présentée, alors, je remédiai à cela, en m’inclinant de nouveau :

« Avec tout cela, je… j’ai oubliée de… de me présenter. J… je suis Kaede Kyuketsuki, élève en seconde année au lycée héroïque d’UA. J… je n’ai pas vraiment de nom d’héroïne. S… si je... si je peux abuser de votre gentillesse, pou… pourriez-vous m’entraîner à combattre au corps à corps… je… j’ai vus que vous étiez assez fort ! Je… je sais que je vous en demande beaucoup, mais je vous en supplie… Je… je veux devenir plus forte ! »

Je restai incliné comme cela, le temps que le héros m’offre sa réponse !