Les permissions sont rares, mais assez fréquentes malgré la vigilance des héros et le règlement plus que stricte. Le week-end, les étudiants de la célèbre école japonaise formatrice de Héros autorise ses étudiants à rentrer chez eux et profiter de leurs proches. C’est un peu tard que Kirishima s’apprête à prendre le métro, ayant passé la journée en compagnie de ses amis, particulièrement d’un blond aux piquants aiguisés et à la langue bien pendue. Malgré les apparences, Bakugo Katsuki est quelqu’un de calme et dont les mots sont censés quand il ne se sent pas menacés ou quand personne autour ne semble prêter attention au duo. Il prend très à cœur ces cours donnés pour améliorer le niveau du faux roux, une preuve pour le concerné que ce caractère d’apparence insupportable et clinquant n’est pas aussi inabordable qu’il y paraissait. Dans les yeux de ce meilleur ami aux neurones moins connectés, le numéro un du festival a des talents cachés par les cris et les explosions, mais lui les voit et il estime qu’il ne doit surement pas être le seul car n’étant pas très subtile cela serait un comble. Pourtant, il sent bien qu’il y a une différence entre lui et les autres dans sa façon d’aborder les choses.

C’est sur cette réflexion qu’un sourcil rond arqué se soulève en même temps qu’un coin de lèvre dévoilant quelques quenottes pointues. Une main frotte énergiquement l’arrière de son crâne, l’autre joue de l’épaule pour maintenir le sac posé dessus et se cache dans une poche. L’uniforme a été rangé pour une tenue plus décontracté, simple tee-shirt de couleur avec un bermuda noir aux bordures enflammées et des baskets larges qui foulent le sol glissant et sombre de l’espace souterrain. Des cris se font bientôt entendre et ses yeux s’arrondissent quand se produit sous ses yeux cette scène qui l’alarme immédiatement. Ce ne serait pas la première fois qu’il est confronté à un vilain, cependant, les deux fois précédentes étaient des échecs à ses yeux qu’il ne voulait absolument pas reproduire. La contrariété monte cependant en flèche et il ne peut rester inactif, voyant autour de lui la foule s’écarte et qu’il est le seul présent pour empêcher le drame d’avoir lieu. Le sac tombe à ses pieds et immédiatement, pour éviter qu’une jeune femme ne soit engloutie à son tour, il n’hésite pas un seul instant à activer son alter. Trancher dans une substance collante devrait faire l’affaire, n’est-ce pas ? Il n’avait rien d’autre sous la main que cela, mais devait également réfléchir et son expression des plus sérieuse définissait parfaitement cette envie de bien faire. Pour l’instant, personne ne craignait rien… « Hey ! Faites pas ça, vous n’avez pas le droit, laissez ces gens tranquilles ! » Il pouvait très bien se faire prendre lui aussi, la masse de ce qui semblait être un homme jelly ne changeait plus désormais. Il n’y avait plus de substance dégoulinante de l’aération, mais ce qui vint à l’esprit du roc c’est l’effet que devait avoir la chaleur sur ce type… est-ce que ça marchait avec la chaleur corporelle ?

Il était très mal placé pour se permettre de juger les alters des autres et ça ne lui était pas venu une seule seconde à l’esprit d’insulter l’homme-gelée. Il l’avait provoqué cependant pour qu’il évite de s’en prendre aux autres civils et ça avait marché le temps de découper dans la substance étrange. Immédiatement, Kirishima demanda à la jeune femme si elle allait bien, non sans revenir poser ses yeux rouges sur le vilain qui en avait maintenant après lui ? Ou pas… malheureusement, il avait pour projet de l’embêter pour ensuite se projeter sur un autre innocent, de quoi faire râler le roux. « Oy ! » avec ses allures de racailles, il se précipite sur lui, sachant qu’il serait amorti par la matière, certes visqueuse, mais relativement douce. La moitié des civils se sont largement éloignés, quittant les lieux ou observant avec leurs téléphones la scène qui lui semblait grotesque. Pourtant, Kirishima prenait très au sérieux cette attaque, ne serait-ce que pour éviter qu’il y ait en sa présence un autre problème. Il ne voulait absolument pas se sentir une nouvelle fois impuissant, ayant bien trop souvent dû faire face à ses propres échecs, ce malgré les encouragements.

Cette fois, les leçons de morale et les tentatives pour raisonner l’inconnu, il allait se les garder et simplement agir. La substance s’éparpille peu à peu et l’homme se retrouve littéralement sous Kirishima, sentant enfin une forme plus solide. « Ah ! C’est donc ça, vous créez la matière hein… » et il avait apparemment eux mal, une chance qu’il ait son alter pour parer celui du roc, parce qu’il l’aurait surement blessé. L’homme crie littéralement qu’il avait chaud et qu’il en avait marre de cette capacité, tout en tentant de la reformer, ce que l’apprenti héros empêche d’une coupe plus ou moins précise en l’aidant à se relever. « Ça, c’est le lot de tout le monde ! C’est pas une raison pour péter les plombs, ressaisissez-vous ! » il allait dans tous les cas devoir le signaler au héros le plus proche. Bien sûr, l’élève se doutait qu’il n’allait pas coopérer si facilement, mais au moins il n’était pas compliqué à gérer, c’était déjà ça de pris. Quant au public, il était bien content qu’on le félicite. Il avait envie d’aller vers cette foule, mais il se contentait de sourire et d’envoyer à son tuteur les coordonnées de l’attaque. Pas de transports pour lui aujourd’hui, pas de repos pour les héros, même les apprentis ! Se dit-il. Ce n’était pas grave. L’homme ne cherchait pas à lui nuire pour l’instant, il devait réfléchir à comment lui échapper, mais Red Riot comptait bien l’en empêcher.