Bon ! Les devoirs, c'est fait, maintenant, direction l'extérieur. Elle a encore deux heures avant le couvre-feu pour aller profiter d'un bon thé. C'est largement suffisant. Elle a l'habitude de rentrer juste après tout...
Elle prend sa carte d'étudiante, son petit sac à bandoulière et un chapeau à larges bords. Pour le reste, elle reste dans son uniforme de UA. Ine part donc seule, empruntant son tracé habituel : la rue principale en sortant de l'Académie, puis une bifurcation dans une plus petite artère, encore trop bondée à son goût, et enfin, elle coupe par une ruelle passant derrière une rue commerçante !
Passer par là la fait ressortir à quelques pas du salon de thé. Elle regarde sa montre... Ça va, encore une heure quarante. Elle va pouvoir traîner un peu, et c'est ce qu'elle fait, se payant le luxe de prendre une part de tarte avec sa boisson. Elle en profite pour continuer un peu son bouquin, un roman de science-fiction parlant notamment, d'une sorte de gros vers du désert.
Elle regarde sa montre... Trente minutes ! Il va falloir qu'elle parte... Elle règle et sort, empruntant son tracé habituel, mais à rebours cette fois : elle tourne de suite dans la petite ruelle derrière la rue commerçante qui n'est... Plus si vide... Trois, non ! Quatre personnes sont autour d'une fille qui appelle au secours ! ... Ine n'a clairement pas encore l'âme d'une héroïne, ni le courage. Totalement tétanisée, elle se contente de ralentir le pas avant de marcher à reculons... "Allés, ils ne t'ont pas vu... Doucement"... Elle recule, recule, et se cogne contre une poubelle qui tombe avec fracas !

- Tiens tiens ? Mais qu'est-ce qu'on a là ?

L'un d'eux se retourne. Ses bras sont couverts d'épines. Alors que ses "collègues continues à maîtriser leur première victime, il s'approche d'Ine.

- ça fait deux d'un coup ! Quel bol, et elle viens de l'académie celle-là en plus...

Il projette son poing vers Ine en riant, qui as juste le temps de matérialiser une main avant que des épines s'écrasent dedans, la faisant voler en éclats ! Elle tombe au sol, sur les fesses. Elle aimerait crier, mais n'y arrive pas, elle se contente de sangloter en murmurant un "à l'aide" tout faible...

Bordel de merde…

Les mètres, les passants et les secondes défilaient aux côtés de nous.
J’avais le souffle court. Nous devrions vraiment arrêter de fumer… Et puis merde hein, quitte à finir par mourir autant s’y pousser un peu.

Bref. J’en avais marre de me perdre dans mes pensées. Résumé de la journée. Réfléchis.
Déjà ce matin au QG t’avais eu une absence. Ouais, pas du genre le petit bug, un truc vrai. L’autre là, Keita, il t’avait pris pour un mec louche à coup sûr.
C’était vers dix heures ce matin… Nan onze. On avait été réunis dans une petite salle par un cadre des vigilante. Moi ce que je voulais, c’était juste ma thune, mais on m’avait dit qu’il me fallait encore faire deux trois trucs pour toucher mon oseille.

Encore tuer ? Probablement. Mais bon, c’était le job. Par contre, plus chiant, on m’avait mis avec un autre gars. Un p’tit mec aux cheveux blancs qui pourrait presque être mon fils. Encore de ces mioches héros ratés aux morales douteuses, prêts à vendre leur mère pour 1000 yens et un bol de nouilles. Mais bon, si c’était pour mettre du pain dans notre assiette, fallait bien se coltiner un blanc bec.


En gros, on nous avait demandé de faire une ronde, ou une patrouille, un truc du genre. Passer de quartiers en quartier, et veiller à ce que tout le monde aille bien tandis que ces putains de héros étaient trop occupés à apprendre à être légalement violents à des mioches.
Après un petit tour dans les bas quartiers, on était arrivés près du centre commercial. Rien de très folichon vous me direz, jusqu’à ce qu’une vieille me prenne pour un héros.
Franchement ? Avec ma gueule en biais et ma voix de cancéreux, c’est limite une chance pour qu’elle n’ait pas appelé All Might en hurlant à s’en éclater la rate. Bref, avec mon compère, on l’avait entendu bougonner sur un mec oiseau ou un truc du genre. Elle nous avait dit que c’était… Par là.

Elle avait pas ciblé un immeuble, ou une direction non. Elle avait ciblé un putain de nuage, genre qui bougeait avec le vent. Du coup, on s’était perdus, évidemment, et en plus de ça, j’commençais à avoir la dalle. Sauf que là, crois-moi ou pas, après quatre pâtés de maison, on était tombés sur un mec piaf.


Bon là, c’est le moment où j’peux reparler au présent, parce qu’au final, j’en suis là. Ça fait une bonne minute qu’on gambade et la bestiole ailée vient de se poser dans une ruelle. J’sais pas trop ce qu’elle y fout, mais je compte bien la chopper. Au pire, ça fera un footing, au mieux, un connard à étriper. Dans l’absolu, utiliser son alter publiquement est illégal, donc un p’tit coup de canif dans les plumes pour le rappeler à l’ordre, ça lui fera pas de mal.

Avec mon compère, on arriva dans ladite ruelle. Le piaf venait de rejoindre son groupe de bras cassés. Y’en avait un avec des bras piquants, pis les autres avaient pas l’air moins cons que celui-là. Par contre, un truc me plaisait moins. Ils s’en prenaient à une gamine… Nan, deux gamines. Le gros avec les bras venait de la balancer au sol. Elle était fringuée comme une élève, et j’avais du mal à voir l’autre entourée par les gus. Surement une bande organisée. T’avais le piaf qui les repérait, puis ils tombaient dessus. Si ça se trouve, l’une avait essayé d’aider l’autre et s’était retrouvée là-dedans.

Pis merde, pourquoi je me fais chier à savoir… Y’avais mon collège pas loin, enfin je crois. En vrai, j’men branlais un peu de ce qu’il avait prévu de faire, mais j’me doutais qu’il allait me suivre si je venais leur péter les chevilles

Hey les sacs à merde, ça vous dirait de vous en prendre à quelqu’un de votre taille ?

Ouais j’avais crié ça. Pas très inspiré mais efficace, j’en voyais déjà un qui se tournait à me regarder de ses yeux benêts. Celui-là, il avait rien de difforme, mais c’était les pires ceux-là. On les sous-estimait et on se retrouvait paralysés ou à 20 mètres du sol sans raison.
Bref suffisamment parlés, il était temps que l’autre entre en scène.

Je décrochais alors de derrière mon blouson en cuir un masque en fer peint. Le froissement du cuir s’accompagna d’un cliquetis d’acier, celui des couteaux que je gardais dans ma veste. Je me tournais alors vers mon camarade.

Ecoute tête de con, quand y’aura l’autre, fait pas le con ou il te butera sans hésiter. Prends ça comme un conseil.

L’instant d’après, le masque se posa sur son visage, saillent parfaitement à ses traits. Son corps se crispa un instant. Sa posture, sa respiration… tout son être avaient changés. Il dit à vive voix, d’un ton grave, presque théâtral, comme quelqu’un qui lirait un texte mûrement réfléchi.

Chers ennemis, vous que la fortune et la mésaventure a mis sur mon chemin.
Et vous aussi, jeunes demoiselles aux cœurs purs.
Contemplez celui qui revêt et répand le carmin.
Contemplez celui qui va anéantir leur futur.

A la fin de ce vers, il sortit deux longues lames de l’arrière de sa veste, et fit un pas vers le groupe, fredonnant Sarabande de Heandel.

L’homme avait laissé sa place à l’artiste.
Ceux qui s’opposaient à lui allaient périr des mains de l'esthète.

Aujourd'hui était un jour relou, comme les autres, le réveil était dur et j'avais été convoqué au QG pour qu'on m'donne enfin une mission, j'étais assez impatient, désireux de monter en grade.

J'sors donc assez vite de mon pieu, c'qu'est rare, j'étais moi même un peu étonné. Aucun réel signe de fatigue visible, j'm'habille, chope un gros pull à capuche basique, un jean noir et une paire de pompe basique, et m'habille.

J'chope un tasse et la remplie de café et avant de m'en aller, attrape un bonnet noir. L'appartement était bien fermé et à l'étage inférieur une vieille s'embrouillait avec un facteur parce que la lettre de sa petite fille était arrivée à la bourre d'un jour. Les vieux sont tous cons ou c'est moi ?
Je marchais, finissant mon café rapidement, je jeta la tasse dans une poubelle quelconque, entendant le bruit du verre se briser sur des bouteilles de bière.

Il est 11h et on est enfin réunit avec mon partenaire de mission. Gattsu. Encore un prénom original. Mais ça s'voit à son tronche qu'il est original lui. On nous annonce ensuite notre mission. Une ronde ? Genre, juste une simple putain de ronde ? J'ai la haine mais je ne le montre pas, je reste stoïque. Si mon taf c'est de faire des rondes, j'aurais dû devenir un de ces héros à la con qui passent leurs journée à ça et s'gratter les couilles.

On se dirigeait vers la sortie du QG avec mon collègue, aussi bavard et agréable à regarder qu'une plaque d'égout, et avant de sortir, je me dirigea vers mon casier et attrapa ma batte de baseball. J'avais certainement le maigre espoir de défoncer des vilains.

Donc on fait notre ronde, tout ça, c'est chiant, et la une vieille nous parle d'un piaf ou j'sais pas quoi et nous montre un nuage, chiante.

"Tss, perte de temps." je glisse ma batte sous mon bras, sors mon paquet et une clope, l'allume, et reprend ma marche, en suivant mon partenaire d'un jour. On marche on marche, j'm'arrête à un distributeur à bière, j'en choppe une en tapant avec mon pied sur la machine et j'l'ouvre. J'ai pas forcément pensé à prendre mon argent, désolé ? Sans forcément prêté attention à ce qui m'entourait, j'commence à voir mon collègue qui commence à marcher plus vite, puis à courir, alors j'le suis, sans forcément comprendre ce qui se passe, et on tombe sur ce putain de piaf, j'étais assez surpris. Il s'était posé en haut d'un bâtiment, surplombant un groupe de tocard qui s'en prenait à une nana. J'suis mon camarade dans la ruelle et là j'vois un connard de hérisson qu'essaye de frapper une gamine. J'commence à m'approcher silencieusement et c'est pas qu'il nous fait la tirade du mec bourré ? "Wé gneugneugneu venez vous en prendre à un vrai gars" ou j'sais plus quoi.. Ridicule.

J'fais une tronche bizarre, comprenant pas vraiment pourquoi il a ouvert sa gueule, et là, coup dur pour moi.. "Tête de con"? Pas d'soucis hein. C'est pas que je viens de comprendre que j'me coltine une sorte de schizophrène qu'a une double personnalité meurtrière ou j'sais pas quoi ? J'prend pas forcément compte de ce qu'il dit, je reste un peu en arrière et j'avance ma main, lui donnant la forme d'un pistolet, prépare une petite balle d'air à haute pression, et l'envoi dans la gueule d'un mec trop occupé à toucher sa bite pour se retourner vers mon partenaire. Je ne voyais pas bien son visage, mais le coup toucha la cible, ce qui afficha un peu de sang et une grande mâchoire pleine de dents très aiguisés.. Aïe, j'm'en prend jamais au bon. J'écrasa ma clope sur le mur d'un bâtiment avant de sourire, j'allais enfin faire un peu de sport.

ça y est, dans sa tête c'est fini. Elle est bonne à se faire Kidnapper, violer, tuer et bien d'autres choses peu joyeuses qui lui passent par la tête...

- Hey les sacs à merde, ça vous dirait de vous en prendre à quelqu’un de votre taille ?

Sauvée ! SAUVÉE !... Enfin... en partie. En regardant son "sauveur" approcher des autres avec une paire de couteaux et un masque, elle n'est pas rassurée; pas rassurée DU TOUT !
Tout vas trop vite, le compagnon de l'homme masqué as fait un truc qu'Ine comprends mal... Sûrement avec son alter... Pendant leurs intervention elle n'as pas réussi à bouger, mais la peur de la mort, qu'elle voit arriver beaucoup plus vite qu'elle ne l'aurait pensé, la fait réagir d'une façon qu'elle n'aurais pas pensé possible il y a vingt minutes : Une paire de main magiques attrapent une brique au sol et viennent violemment l'écraser sur le crâne du vilain piquant avec toute la force dont elle est capable !
Malheureusement pour elle ça ne suffit pas, il va pour se retourner en pestant mais elle insiste, frappant encore et encore jusqu'à ce qu'il soit au sol et qu'il ne bouge plus... Tabasser quelqu'un à coup de brique ce n'est pas vraiment son style mais dans le stress, la peur et l'urgence, l'instinct commande souvent des choses idiotes. Avec tout ça elle n'as pas fait plus attention que ça au reste, L'homme au masque lui as donné une bonne diversion dont elle a profité, mais pour elle, la suite est encore floue. Elle arrive tant bien que mal à se lever, et, alors que dans sa tête, une voix lui hurle de s'enfuir, Elle se trouve stupide. Stupide et faible; C'est une apprentie héro... Elle ne devrait pas laisser l'autre fille seule ! C'est comme ça qu'elle choisit de suivre son idée la plus conne jusqu'alors au lieu de partir se mettre en sécurité... En soit, tout ce qu'elle à faire, c'est guetter une ouverture, et la tirer de là avec son alter !

Un
Deux
Trois
Quatre

Entre ses lèvres se répétaient continuellement ces mots. Il marchait droit, fixant devant lui. Dans ses mains, deux lames, parfaitement aiguisées, à la garde sertie se dorures et finement ciselée, qu’il faisait lentement se balancer au rythme de ses pas.

Soudain, une discrète onde de choc vint heurter ses oreilles. Il n’eut pas de sursaut, mais il tourna la tête, juste assez pour deviner la silhouette de son camarade près du muret. Un projectile comme tel manquait de classe, même si son efficacité liée à sa furtivité étaient loin d’être négligeables.

Jeune homme, que la fortune à mis sur ma route.
Puissiez vous vous occuper du volatile.
Que je sois efficace contre lui, j’en doute.
A vous en charger, vous serez bien utile.

Sans même attendre une approbation, il reprit sa marche. Sa priorité, protéger celle frappée plus tôt par le malfrat aux appendices piquants. Il pressa donc son pas, répétant les quatre chiffres encore un peu plus vite, puis s’arrêta.
Devant lui, la demoiselle savait se défendre, d’une manière bien inattendue. Elle avait un pouvoir et savait s’en servir, comme pouvait le laisser supposer son accoutrement, mais probablement à cause de la panique, elle avait fait usage d’une violence assez crue.
Alors qu’elle continuait à le frapper, un homme fit irruption dans le champ de vision de Gattsu. Cette apparition était… disons… Bien trop rapide pout être naturelle, si bien qu’il ne pu que partiellement esquiver le coup de lame qui alla se planter dans son bras… Au lieu de son torse.

Diantre, quel coup en traître, quel fourbe et infâme attaque.

Il dit cela sur un ton étonnamment neutre malgré les centimètres d’acier dans son épaule, puis activa son alter. L’homme à ses côtés changea d’expression faciale, tentant de retirer sa lame de l’épaule du vengeur. Lorsqu’il regarda de plus près, des petits fils serraient le pommeau. Encore un peu et il aurait pu sentir les nerfs de Gattsu lentement se saisir de sa main, mais au lieu de cela, il ne sentit plus son bras.
Du tout.

Son membre venait d’être sectionné. Un coup sec, qui le fit hurler. Gattsu pouffa de rire. Il venait de se servir à nouveau de son pouvoir pour saisir la longue lame dans sa paume et faire un moulinet. Un geste simple, même s’il était assez douloureux. Ainsi, lentement, la lame revint au creux de sa main, entourée du nerf du bras qui se rangea dans sa paume.

N’hurlez pas tant, mon cher ennemi
Que diriez vous d’être le protagoniste d’une œuvre funeste
La représentation unique de votre éternel répit.
Une œuvre sanglante, exécutée en quelques gestes.

Sur ces mots, que Gattsu prononça en regardant le ciel, l’homme auquel il venait d’ôter un bras fit apparaître une ombre à ses pieds qui lentement glissa à plusieurs mètres à son opposé. En une fraction de seconde, l’homme s’y téléporta et se mit à fuir. Gattsu en profita pour se retourner vers Ine.

Restez là jeune demoiselle, on se charge de tout.
Profitez du spectacle, nous ne seront pas longs.

Il dit cela d’un ton amical, non dénué de sa superbe habituelle. Il jeta également un regard à l’homme que venait de lapider Ine, inclinant légèrement la tête pour essayer d’y deviner le reste d’un visage, puis pris une grande inspiration.
Sortant un nerf de sa main droite, il fit de plus en plus rapides moulinets avec son coutelas. Il prit un pas d’élan puis la tira. La lame, lancée à l’horizontale, siffla dans l’air. D’un pas adroit, Gattsu se retourna vers Ine, puis fit une révérence de théâtre ponctuée d’un hurlement atroce.

La lame venait précisément de sectionner les deux jambes du fuillard au niveau du genou, dont le corps alla s’écraser sur le bitume.

Ça, c’était une belle mise en scène.
Ça, c’était son art.

Mon acolyte du jour avait changé d'un coup, devenu un homme plus réfléchi et plus.. Classe ? Ouais c'était le mot.

J'oublia vite l'autre trou du cul au dents aiguisé pour me focalisé sur la jeune fille attaquée par l'homme au bras hérisson. Sa sécurité était certainement notre priorité, quoi que. Buter des vilains pour pas qu'ils ne recommencent, c'était réellement ça, ma priorité.

J'avança sereinement vers le groupe, pensant que mon collègue allait pouvoir se gérer un peu, mais pas du tout, il avait déjà entamé l'homme-pique. Bon bah, grand bien lui fasse, il se retourna pour me dire que je serais très certainement plus utile sur l'homme piaf, j'l'avais oublié ce con, en même temps faut dire que maître corbeau, sur son toit bien perché, savait se faire assez discret. Je le regarda dans les yeux et en profita pour sourire un peu, je savais bien qu'il m'avait vu, et en voyant sa réaction, je me doutait bien qu'il était plus là pour prévenir ses camarades que pour les aider.

Je m'accroupi quelques secondes, profitant de ce léger temps pour accumuler assez d'air sous mes pieds avant de tout lâcher dans une énorme bourrasque me projetant droit sur lui, batte prête à frapper mon pauvre adversaire droit dans la gueule, fin', le bec surtout.

Je dois admettre que c'est l'une de mes vues préférée, celle d'un adversaire surpris par une charge vive, batte armée, prêt à tout foutre dans sa gueule. Bien évidement, le coup ne manqua pas de toucher mon adversaire. Ce qui l'envoya directement au tapis. J'en profita également pour lui en remettre quelques uns sur le crâne, histoire qu'il ne se relève pas, ce que était certain, à en juger par le sang qui coulait de ses yeux et ses oreilles. Un travail bien propre et rapide, comme on les aime.

Une fois mon assaut terminé, je m'approcha du bord et me pencha un peu pour admirer la scène vue du haut. Je me retourna vers le piaf et lui balança à la gueule "Ah bah mon salaud, t'avais une sacrée vue hein." avant de me retourner encore fois une vers le sol, vérifiant bien si la gamine était en sécurité ou pas, c'était le cas, il restait cependant encore trois connards qui avançait calmement vers la direction de ma acolyte, permettant à l'autre fille de s'échapper, tant mieux, j'aurais pas besoin de retuer qui que ce soit juste pour bien accomplir ma mission.

Ine s'arrêta une fois que Mr piquant ne bougeait plus... Une fois l'adrénaline retombée, elle réalisa ce qu'elle venait de faire. Elle mit ses mains devant sa bouche pour ne pas crier alors qu'elle commença à pleurer, hantée par une pensée : "j'ai tué quelqu'un".
Elle ne remarqua rien de ce qu'il se passe à côté d'elle jusqu'à ce qu'un gri se fasse entendre... Encore le mec au masque ! Elle fut tout de même soulagée de voir l'autre fille s'enfuir, mais elle, ses jambes n'arrivaient pas à la porter.

- Restez là jeune demoiselle, on se charge de tout. Profitez du spectacle, nous ne serons pas longs.

Rester là ? Profiter ? Pourquoi donc ? Pour être la prochaine sur la liste ?! Il ne s'en rend peut-être pas compte, mais il est terrifiant... Ou tout du moins pour la jeune étudiante qui ne savait que faire face à tant de violence ! Elle en chancela et tomba, à genoux, toute tremblante.
Elle en pleure, son corps est encore tétanisé, elle arrive juste à bouger les mains d'énergies créées par son alter, et elle ne s'en prive pas : elle saisit la brique avec ses trois mains pour la lancer de toute la force possible qu'elle est capable ! Autrement dit, trois fois la force de son bras... Trois fois rien...
La question est "sur qui va-t-elle la lancer ? Il reste trois ennemis, qui s'approchent de plus en plus mine de rien... Il y a eux et... Ce fou, en face d'elle... Trop proche à son goût ! Le choix est vite fait ; dans la panique, elle ne voit que ce gars qui a éparpillé un gars façon puzzle, c'est pour lui, sans autre forme de procès !

(Ps : "L'attaque envers Gattsu est une "tentative d'attaque" dans le sens ou dans sa réponse, il peut parfaitement éviter ou que sais-je ^^ je me doute d'un justicier peut éviter une brique lancée par une étudiante, surtout au vu de la force de celle-ci ;) )

Il soupira longuement. Il était quelque peu déçu de son exécution. Non pas qu’elle n’ait pas été efficace, bien au contraire, simplement qu’elle manquait de quelquechose.
Le public du jour était nouveau et surement peu habitué à ce genre d’oeuvres. La demoiselle en tenue de l’UA et sa camarade d’infortune semblaient, à raison, tétanisées par la peur, et son collègue, Keita, avait affaires avec un de leurs adversaires.
C’est pour ça qu’il fallait rendre tout cela mémorable.
Faire un exemple.
Inscrire ce dernier soupir dans l’éternité.

Il se redressa lentement de sa révérence, yeux clos, portant une oreille attentive à ses adversaires dans son dos. L’un avait une mâchoire plus que proéminente, un second semblait parfaitement normal d’apparence, et le troisième, encapuchonné, respirait si fort que le son parvenait aux oreilles de l’artiste.
Tendant la paume de la main gauche, il récupéra usant d’un nerf la lame ensanglantée à quelques mètres de celui qui gémissait encore. Elle vint se loger dans sa paume. Derrière lui, un pas s’accéléra, c’est alors qu’il entrouvrit les yeux, et vit quelques centaines de grammes couleur ocre maculé de sang arriver au niveau de son visage.

C’était… Une brique ?! Portée par de petites mains flottant dans les airs, et qui arrivait suffisamment vite pour que désormais il ne puisse l’éviter.

BONK.

La brique frappa le masque en métal de l’artiste qui fit un pas en arrière sous le choc. L’instant d’après, un filet de sang apparut sur son col, autour duquel était noué une longue écharpe rouge.

Que d’entrain, que d’initiative.
Me voilà frappé par votre projectile.
Je n’ai même pu faire d’esquive.
Vous avez visé en plein dans le mille.

Son ton était étrangement calme, presque amical. Les yeux sombres du masque fixaient Ine, alors que l’esthète reprenait une grande inspiration.

Puis-je emprunter votre projectile ?
Si cela ne vous irrite point.
J’aimerai le rendre utile.
Pour mater ces moins que rien !

Sans même réellement attendre la réponse de l’étudiante, il se saisit de la pierre. Comment me direz-vous ? Ses mains étant toutes deux prises par des lames…
Un long nerf était apparu de sous sa veste et avait récupéré la pierre au sol. Ce long fil perlant de sang venait de son dos. Il s’en servait comme… d’autres bras, et compensait le manque d’irrigation nerveuse avec d’autres nerfs qu’il plaçait intelligemment dans son corps pour limiter le handicap.

Ainsi, un troisième pseudo bras, celui qui avait récupéré la brique, puis un quatrième, qui récupéra quelques dagues de lancer, apparurent du blouson en cuir de l’homme. Il était temps, car les pas de l’homme qu’il avait il y a un instant entendu s’élancer étaient bien proches.

Sur un pied, il pivota alors, se trouvant face à face avec l’individu le chargeant. C’était monsieur mâchoire, avec des dents… Sacrément longues vues de près, sans compter les couteaux qu’il avait dans les mains. L’alter égo de Gattsu inclina légèrement la tête. Ses tentacules nerveux ondulaient, et ses bras prolongés de ses lames étaient grands écartés, attendant l’arrivée de son adversaire.

Quand il jugea la distance parfaite, il logea la brique d’Ine dans son menton, ce qui fit brutalement claquer sa mâchoire

Un.

Il fit glisser son pied d’un quart de cercle sur le sol, juste assez pour que dans son élan, l’homme lui passe à côté. Il était désormais le long de l’artiste, légèrement sonné mais suffisamment loin de l’étudiante pour que cela ne la menace pas. D’un geste de son bras nerf gauche, il jeta un couteau de lancer qui alla transpercer la main droite de l’homme. Un instant de plus, et mâchoire-man aurait planté son canif dans le flanc de Gattsu.
Il poussa un léger cri, avant d’en pousser un plus grand quand une des longues lames de l’artiste alla se planter dans son épaule.

Deux.

Il bougea son buste et réalisa un second pas de côté. C’eut pour effet d’emporter sa victime avec lui qui progressivement perdit l’équilibre. Un second couteau de lancer bien placer alla affaiblit son genou, avant que la seconde lame de Gattsu aille transpercer sa cuisse. Il hurla de plus belle, alors que le vengeur continua son pas de valse.

Trois.

L’homme à la mâchoire, dans un geste désespéré, tenta d’arracher de ses dents l’épaule de l’artiste. Il rit à gorge déployée avant de le décapiter d’un moulinet de lame.

Quatre.

Sa tête alla rouler au pied d’Ine, alors que l’alter égo de Gattsu finissait son pas de danse.
Là, il était content. La danse, les cris, le sang, l’exécution, voilà qui faisait de ce massacre un beau tableau. Toutefois, il restait encore ses deux derniers collègues, mais il préférait les laisser à son acolyte.

Ainsi, il fit à nouveau un pas vers Ine. Il était couvert de sang, haletant, une tête décapitée à ses pieds, des lames écarlates au bout des bras et d’étranges protubérances nerveuses qui lentement retournaient sous sa veste en cuir. Il se baissa pour être à sa hauteur et lui dit d’un ton amical.

N’avez rien à craindre, cessez donc de pleurer.
Nous sommes là pour votre bien, je vais vous protéger.

J'admirais du haut de mon perchoir la chorégraphie macabre de mon collègue, j'dois dire, même si c'est un vieux connard, il en jette, j'en étais presque devenu respectueux.

Je regardais de nouveau en bas, jaugeant la distance entre les deux zigotos et le mur sur lequel j'étais. Mouaip, y'a moyen qu'en faisant tomber ma batte directement sur la tête d'un mec, je l'assomme, mais j'n'ai pas seulement envie de ça. Je souhaitais le tuer, un mec dangereux comme lui ne doit pas survivre dans cette société, il n'en a pas le droit. S'il combattait pour le bien comme nous, ok, mais c'est juste un connard qui souhaite faire du mal.

Ni une ni deux, je me redressa, les bouts de mes chaussures dépassaient un peu du rebord du toit, j'avança mon bras qui tenait la batte, et la lâcha sur la tête du mec qui semblait être normal.

SHPONK

C'était le bruit de mon arme sur ça tête, à cette hauteur, je ne savais pas vraiment s'il était mort ou pas, puis je devais redescendre, on ne savait toujours pas de quoi était capable l'encapuchonné, je me devais donc bien d'être au plus près de l'action pour jauger mon adversaire.

J'avança donc un pied, me laissant tomber, toujours droit comme un piquet, et toujours sur la tête de l'homme assommé, ralentissant un peu ma chute pour ne pas me briser les jambes grâce à mon alter.
Sa tête s'enfonça dans le sol, faisant un peu craquer le ciment sous sa gueule, laissant s'échapper une petite flaque de sang.

J'étais donc entre l'homme à la capuche et la deuxième femme agressée par le groupe, la regardant, un petit sourire en coin, l'air rassurant.
"J'vous recommande vivement de partir ma bonne dame, ça peut être un peu dangereux pour vous par ici, puis, la prochaine fois, ne sortez pas seul, c'est souvent déconseillé par la téloche."

Je récupéra ma batte, dégoulinante de sang, que je secoua vers l'individu à capuche, le salissant au passage.

"Ramène toi, trou du cul." disais-je en pointant ma batte dans sa direction, laissant les quelques dernière gouttes s'écraser parterre.

Que d’entrain, que d’initiative.
Me voilà frappé par votre projectile.
Je n’ai même pu faire d’esquive.
Vous avez visé en plein dans le mille.

ça  y est... Elle est morte... Elle voit déjà sa vie passer devant ses yeux alors que ces... Ces trucs s'emparent de la brique, l'arrachant des mains comme si elle ne la tenaient pas !
La violence qui suivit, elle ne s'y attendait pas, toute tremblante, elle se senti chanceler quand la tête roula à ses pied, et macula par la même occasion la chaussure et chaussette droite d'Ine... Le point d'orgue fut le coup plongeant de l'autre ! Elle l'avait presque oublié... Elle aurait préféré à vrai dire... Surtout que son attention sur lui n'est retenue que pour le voir écraser une tête... C'EN EST TROP ! Déjà pâle comme un linge, La jeune fille s'évanouit, s'écroulant dans la ruelle alors que les paroles de Gattsu se perdent dans la brûme...
...
Cependant, il en restait un... Et pas des moindre; Le sifflement se sa respiration laissa vite place à un grondement sourd alors qu'une longue langue viens lécher le sang sur sa veste.Il se redresse; une grande bouche pleines de dents irrégulières et accérées est ouverte sous son menton, soulevant son visage façon "aligator" ! Il sort lentement deux mains griffues, écaillées et énormes des poches de son sweat. Il pousse un cri rauque, avant de charger Batte-Man D'un pas rapide, toutes dents et griffes dehors !

exemple pour l'ouvereture de la bouche:

(ps : oui je sais ce que vous allez dire... Tout ça pour une confrontation "batteman" x killer croc version contrefacon... j'ai pas pu m'en empêcher ! >_<)

Tout venait de se dérouler selon les règles de l’art. Des exécutions parfaitement réalisées, même si celles de l’acolyte de Gattsu manquaient de superbe à ses yeux. Toutefois, il avait été efficace, et contre cette racaille de bas étage, c’était déjà bien suffisant.

Cependant, sous les yeux de l’artiste, le regard de l’étudiante vacillait de plus en plus. Elle lui accordait un regard embrumé de crainte. Pour sûr, ce concept de peur et d’horreur était étranger à l’alter égo du grincheux vengeur. Pour lui, c’était de l’art, le sang était la peinture avec laquelle il brodait ses compositions. Sa silhouette chancela donc, ses yeux se closirent et sa tête s’approcha dangereusement du bitume de la ruelle. D’un geste ample, Gattsu alla chercher l’épaule de la fillette, la retenant dans sa chute inconsciente.

Vous voilà donc hors de conscience.
Veuillez m’en excuser.
Ayant agi sans nuance.
Dans les pommes, je vous ai faite tomber.

Il dit cela du ton bienveillant avec lequel il s’était depuis le premier instant exprimé. Toutefois, ce geste attentionné fit vite nuance avec la voix caverneuse du dernier antagoniste qui se tenait encore debout. Pour sûr, il l’avait jouée discrète. En retrait, même quand ses compères harcelaient les deux jeunes filles.

Bande d’enfoirés, vous avez démembrés mes gars, fallait que je tombe sur une bande de fils de pute comme vous alors que ça aurait pu se passer comme d’habitude. J’vais vous fumer…

L’artiste tourna légèrement la tête et découvrit avec horreur ce que l’homme encapuchonné était devenu. Sa gorge avait laissé place à une mâchoire béante emplie de dent aussi irrégulièrement réparties que tranchantes.
D’un geste de la main, Gattsu dénoua l’écharpe qui pourtourait son cou et la laissa tomber au sol. Il déposa Ine sur le sol, prenant précaution à ce que sa tête repose sur son étole. Il se retourna ensuite et se mit à genoux en direction de l’homme à la mâchoire, et par extension, de Keita.
S’ensuit un spectacle aussi fascinant que perturbant. D’innombrables endroit du haut de son corps sortirent des fils ensanglantés. Ses bras tombèrent le long de son corps, désormais dépourvus d’irrigation nerveuse, et chacun des petits fils neuronaux allèrent trouver une accroche sur l’homme à la mâchoire.

Lui tournant le dos, il ne put que constater trop tard le piège qui lui était tendu, et ce qui bientôt une majeure partie de son corps qui fut étreint.

C’est quoi ce bordel ? s’écria-t-il de sa voix changée par son dysmorphisme.

Ce bordel, cher ennemi.
Il s’agit de mon pouvoir.
Je vous laisse ainsi, cher ami.
Faire pleuvoir sur son être votre assommoir.

Il leva ensuite les yeux au ciel. Son masque fixait les nuages qui tendaient à l’orange sous le soleil du soir. L’heure d’or, n’étais-ce pas le moment parfait pour teindre le sol de rouge ?!
Ainsi, sans même porter attention à son camarade, il se mit à siffloter l’Hiver de Vivaldi, ton qu’il trouvait fort approprié au final de ce massacre.

Bientôt, il allait retirer son masque, s’éclipser du lieu du crime pour laisser sa place à son alter égo. Il profitait ainsi des dernières lueurs de conscience qu’il lui restait pour pleinement profiter de l’instant, savourant son imminente victoire tel un délicieux nectar.

"Eurk.. T'es dégueulasse mec, vraiment t'as vue ta gueule ?" disais-je, les yeux vers le ciel, un sourire narquois au lèvres.

On avait en effet défoncé tout ses potes, fin', défoncé, tué surtout.
"Tu sais mon gros, si tes copains sont morts c'est parce que les fils de pute, c'est vous, vous en prendre à des gamines pour on ne sait quelle horreur, vous méritez bien la mort." disais-je d'un ton froid et calme, cachant mon dégoût pour cette homme.
Je m'approcha donc, frappant ma batte contre le sol à un rythme régulier alliant celui de mon acolyte du jour, laissant des bourrasques s'échapper de mon corps, faisant se soulever mes cheveux et virevolter mes habits dans tout les sens.

Je sauta et, en faisant jaillir du vent de derrière ma jambe droite et devant ma jambe gauche, me mit à tourner extrêmement vite dans les airs, préparant alors un coup de batte verticale qui atterrira directement sur le crâne de notre adversaire.

SHPING c'était le bruit de ma batte contre son crâne, mes bras tremblaient et le coup de batte semblait avoir eu peu d'impact sur notre adversaire. L'ennemi ne se débattait pas, et, me fixant droit dans les yeux, se mit à rigoler.

"Sombres bouffons que vous êtes, si vous pensez pouvoir me faire quoi que ce soit j'vais vous prouver qu'vos petits coups ne valent rien. Autant vous révéler de suite mon pouvoir, en plus d'une force offensive brute, mon corps développe une carapace très résist...

SHPONK C'est le bruit que j'aime entendre. Je lui asséna un coup dans l'articulation de la mâchoire, ce qui désaxa le bas de son visage. Crier lui provoquerai très certainement plus de douleur, alors il se retenait. J'en profita pour en rajouter un deuxième dans l'autre sens, ce qui lui décrocha totalement la mâchoire inférieur du visage, pendante comme les bras de mon acolyte.

Il ne pouvait maintenant que poussa des petits gémissements de douleurs, n'étant plus capable d'hurler à cause de la douleur.
"Voilà ! Maintenant tu fermes ta grande gueule le croco, ici t'es rien ni personne juste un gros porc dégueulasse. T'es au courant que tu vas finir comme tes petits copains ? Mort ? Puis j'te rassure j'vais pas te gâter hein, t'auras la mort la plus nulle mon pote, tu vas juste te bouffer des rafales de vents dans le corps, tu vas sentir tes poumons gonfler, gonfler et encore, ils vont péter. Tu mérites que ça, d'avoir la mort la plus nulle, la plus lente et la plus douloureuse." Je l'attrapa donc par la mâchoire qui pendait, et tira d'un coup, essayant de le ramener au sol. C'était pratiquement impossible, il était bien trop lourd et stable sur ses appuies, je demanda donc à Gattsu de fracasser ses articulations derrières les genoux, ce qu'il fit, encore avec un de ses poèmes chelou dont seul lui comprenait le sens.

De forte bourrasque s'échappaient maintenant de mon corps, et un large sourire se dessinait sur mon visage. C'était un peu comme un fantasme, je n'avais encore jamais tué quelqu'un comme ça. La peur se dessinait peu à peu dans le regard bestial de notre adversaire. Il ne pouvait plus fermer la bouche, ce qui était un grand avantage pour moi.

j'avança la main qui ne tenait pas la batte, la maintenant droite et ouverte, et envoya dans son corps une grosse bourrasque incessante, regardant la douleur se lire sur son visage.
Mon acolyte n'était pas épargné par la bourrasque, mais grâce au gabarit de notre adversaire, cela ne représentait pour lui qu'un simple petit courant d'air agréable.

La cage thoracique du croco commençait à gonfler avant de dégonfler d'un coup, ses poumons avaient enfin explosés et il suffoquait. Je venais à l'instant de briser la logique de son corps humain, inspiré, expiré, il ne pouvait plus faire celui à présent. C'était une sorte de brouillon de respiration. Son sang commençait à s'échapper de sa bouche, en grande dose.

Gattsu le lâcha lorsqu'il ne ressentait plus aucune résistance de la part de l'adversaire, et nous nous dirigions ensemble vers la jeune fille évanouie.

je m'approcha d'elle et la secoua un peu, poussant et tirant doucement son épaule pour qu'elle reprenne conscience peu à peu.

"Hé ptite, t'es là ?"

Quel doux pays que celui des rêves... Après son évanouissement, Ine était totalement en dehors de tout ça ; elle pouvait se faire kidnapper ou même pire qu'elle ne le remarquerait pas. Là, tout va mieux, les méchants sont partis, elle est seule, paisible...

- Hé...

Paisible et seule...

- Ptite, t'es là ?

Elle sent qu'on la secoue Gentiment par l'épaule, et, doucement, elle se laisse sortir de sa rêverie... Ine ouvre doucement les yeux en gémissant doucement, elle as une petite migraine et le regard flou qui s'aclaircit dans les secondes qui suivent.

- J... Je suis où ?

La réponse lui apparaît en même temps que le visage du justicier qui l'a réveillé... Elle se fige, devenant de plus en plus pâlotte alors qu'elle découvre que Mr.Masque est encore là aussi.
Elle est comme statue de cire l'espace d'une poignée de secondes qui lui semblent une éternité. Ce qui la sort de sa torpeur est une pensée morbide : "t'es la prochaine".

- N.. Ne me tuez pas ! Je vous en prie j'ai rien vue !

Elle se protège inutilement de ses bras en pleurant à chaudes larmes, en boule sur le sol crasseux de la ruelle.

Une carapace solide donc… mais à la merci d’une batte en acier.

Certes, l’acolyte de Gattsu avait un swing plus que précis, mais tout de même, cela faisait peine à voir que les hommes se surestimaient autant de nos jours. Il était désormais la gueule toute béante, gargouillant de douleur et à la merci de la violence des deux vengeurs.
Avec quelques mots, Keita avait demandé à l’artiste de l’immobiliser. De sa veste, portés par des fins fils nerveux, deux lames effilées étaient sorties. Elles avaient, d’une manière étonnamment fluide, parcouru les liens qui retenaient l’homme à la gueule de saurien, et s’étaient occupés des tendons à l’arrière des genoux. Une coupe nette et sans bavure, si l’on omet les effusions de sang.

C’en est fini de vous cher ennemi.
Vous voilà voué à une mort atroce.
Que le vent vous emporte dans l’oubli.
Dans le vide infini du cosmos.

A cela, l’homme avait étouffé un cri. Une peur sourde qu’il ne pouvait exprimer s’était emparée de lui. Puis ses poumons se gonflèrent sous l’action de mon acolyte. Sa terreur, Gattsu la ressentait les nerfs à vif. Chaque infime contraction de son agonie à la surface de sa peau.
Chaque dernier instant de sa vie de vandale.
L’artiste sentait la douce violence du vent qui le terminait.
Une brise pour un dernier soupir.

Après les derniers bruissements, le silence retomba. Les nerfs quittèrent leur étreinte et le corps du dernier vilain alla s’écraser lourdement au sol. Gattsu resta immobile encore un instant, entendant son acolyte d’infortune se rapprocher. Il profitait du calme qui lui était si rarement accordé, alors que sa main, lentement, retrouvait le toucher. Il vit Ine reprendre conscience sous les yeux noirs de son masque, après que Kaita l’ai sommée de se réveiller.
Il la regarda, puis fouilla dans sa veste et en sortit une rose blanche, qu’il tendit à la jeune étudiante.

Mes excuses si mes manières vous ont choquées.
Je comprends que mon art ne puisse être perçu de tous.
Acceptez ce modeste présent que je vous offre pour m’excuser.
Puisse cela rendre votre peine un brin plus douce.

Il leva ensuite les yeux au ciel et apposa un main sur son masque, avant de murmurer en l'ôtant.

Rideau.

Comme d’habitude, j’avais aucune putain d’idée de ce qui venait de se passer. Je me retrouvais avec une putain de douleur au front et à l’épaule, à avoir donné à une fillette une rose que l’autre artiste avait encore dû piquer dans la plate-bande de la résidence un de ces quatre et entouré de cadavres.
En plus, la petite pleurait, qu’est ce que l’autre taré avait bien pu foutre pour lui fiche une trousse pareille. Ah oui… La tête coupée, je commence à comprendre.

Je passais ensuite ma main sur visage et y trouvait un liseré de sang et… une sacrée bosse d’où il dégoulinait encore. Formidable, encore un trophée à accrocher à ma gueule cassée. Je passais ensuite ma main sur mon épaule, et usant de mon pouvoir… alter… appelez ça comme vous voulez, je me faisais quelques rudimentaires points de suture. Ça piquait toujours autant même après toutes ces années, j’avais aucune idée de comment l’autre tueur pouvait supporter ça.

Mais bref, ce n’était pas le principal, fallait prendre connaissance de la situation.

Salut gamine, désolé si t’as vu des trucs que tu ne pourras jamais oublier. J’me présente, je m’appelle Gattsu, et lui, c’est…

Je regardait ce... Keita c'est ça en plissant les yeux. Y'a pas une seconde j'avais encore oublié son nom. Il me revenait pas ce gosse, je sais pas pourquoi, mais bon, il avait pas l'air méchant au moins. Je regardait à nouveau la fille que je présumais être une étudiante

… bah c’est pas important, comment tu vas ? On peut faire quelque chose pour toi ?

Ça me faisait bien chier qu'elle soit encore apeurée comme ça. A voir mon écharpe par terre qui épousait encore la forme de sa tête, elle avait dû s'évanouir. Au moins, l'autre taré avait fait attention à elle.
J'attendais donc sa réponse, essayant de faire de mon visage un semblant de mine agréable, alors que j'essuyais avec un mouchoir le sang que l'avais sur la tronche et les mains.

La gamine c'était réveillée, tant mieux, ma crainte était qu'elle ai avalé sa langue, au moins, c'est pas le cas. L'autre poète à la rue lui avait offert une rose pour s'excuser avant de laisser place à l'autre beauf incapable de s'exprimer convenablement.

Rebelote, la gamine flippait encore. Je ne savais pas vraiment quoi faire pour l'aider, c'est vrai que niveau propreté on a encore du taf à faire, mais niveau efficacité elle a rien, c'est déjà ça.

Je pausa ma main délicatement sur sa tête, sans la caresser ou quoi que ce soit, seulement pour la rassurer, essayant d'agir un peu plus comme un frère que comme le salaud que je suis habituellement.

"T'inquiète pas, t'as rien à craindre de nous ! J'vais aller te chercher quelque chose à boire, un état de choque fais perdre beaucoup d'eau au corps, j'vais te prendre un thé glaçé." Je me releva donc à la fin de ma phrase, m'empressant au coin de la rue et inséra mes dernières petites pièces pour acheter un thé glacé à la gamine. L'allée retour avait du me prendre un peu moins d'une minute.
Je me rapprocha et lui tendis la bouteille fraîche, en espérant que ça lui convienne.

Le vieux commença à se présenter, essayant par la même occasion de me présenter, mais comme il avait oublié mon nom, impossible. Tant mieux.
"Yup, c'est pas important." disais-je en souriant.

Le soleil commençait à disparaître et l'ombre que les bâtiments nous faisaient étés de plus en plus importante.
"Bon, on fait quoi maintenant ? J'pense que rester ici c'est courir vers une arrestation sûre et certaine je me retourna ensuite vers la fillette puis toi ça risque de te mettre bien dans la merde, t'es encore jeune, t'es probablement une étudiante, ce serai dommage de foutre en l'air ton avenir en restant sur une scène de crime, et pire, tu pourrais être considérée comme complice."

Je m'écarta un peu de la jeune fille, allumant une clope bien méritée et ne voulant pas lui faire respirer cette fumée toxique, j'en proposa une au vioc, on sait jamais.
"Tu fumes ?"

Quelle surprise ! Finalement elle n'allait pas mourir... Elle prends la rose blanche tendue par l'étrange personnage avant qu'il ne change du tout au tout de Comportement... Ine l'écoute sans rien dire, avant que son acolyte ne reprenne la parole et lui emmène un thé glacé...
L'étudiante ne sais pas trop quoi faire... Elle est moins paniquée, mais la peur est présente... Au moins, elle décida d'entamer le thé glacé ça ne pouvait pas lui faire de mal...

- Bon, on fait quoi maintenant ? J'pense que rester ici c'est courir vers une arrestation sûre et certaine... puis toi ça risque de te mettre bien dans la merde, t'es encore jeune, t'es probablement une étudiante, ce serai dommage de foutre en l'air ton avenir en restant sur une scène de crime, et pire, tu pourrais être considérée comme complice.

Ine en recrache sa gorgée !

- Q... QUOI !? Oh non ! qu'est ce que je vais faire, je vais me faire arrêter, je vais aller en prison ! Je serais une héroïne ! J'aurais dû rester chez moi...

Elle continue à se lamenter, bafouillant sur place, Sur "ce qu'elle va devenir" comme si elle était déjà attrapée alors que la police n'est pas encore là. Elle pleure à chaudes larmes, la rose dans la main, sans bouger...

Je regardais mon collègue quelques secondes.

Ouais volontiers, merci gamin.

Je pris une cigarette dans son paquet puis tapota une à une mes poches. Evidemment, mon briquet était dans la dernière. J’allumais donc la cigarette, précautionneux au fait de ne pas cracher la fumée sur Ine.
Mon regard se posa ensuite sur la gamine. J’pense que c’était amplifié par la violence qu’elle venait de voir, mais elle n’avait pas arrêté d’être en larmes. Pis l’autre venait de la faire flipper sur l’arrestation. C’est sur qu’elle aurait droit à quelques questions de la police si on venait à être choppés ici, mais de là à être considérée complice, tant qu’on se sera barrés avant, pas de soucis.

Par précaution, je balayais quand même les environs du regard, tirant sur ma cigarette. Notre chance avait été de se trouver dans une vraie ruelle crade où personne passait, mais d’un autre côté, à voir l’état de certains, beaucoup avaient dû gueuler comme des bêtes égorgées.
Bref, voir la gamine en larmes me faisait toujours autant chier, alors je m’agenouillais à quelques mètres devant elle pour ne pas l’effrayer, et disait de la voix la plus apaisante que ma gorge de fumeur quarantenaire pouvait faire.

Hey… ça va aller ma grande. Personne va t’accuser de quoi que ce soit. T’auras qu’à leur raconter la vérité. Que t’as été surprise par des vilains et que deux gars que tu connaissais pas étaient venus puis repartis en te foutant une peur bleue.

Je tirais à nouveau sur ma cigarette, clarifiant ma voix en cherchant mes mots.

T’sais. T’as bien dû voir que j’étais un peu bizarre quand je leur faisais la peau, et du coup j’me souvient pas trop du combat, mais j’suis sur que t’as été putain de courageuse, alors j’suis persuadé que tu feras une héroïne cool.

Bon ok. Limite j’avais un discours héroïque, pis en vrai elle avait très bien pu rester immobile en pleurant au milieu j’en savais que tchi, mais bon, fallait bien essayer de lui rendre le sourire.
La lueur du soleil était désormais de plus en plus orange. Je repensais alors à la dernière chose qu’elle avait dit et prenait la parole, toussotant légèrement.

Par contre va ptetre pas falloir que tu t’éternise ici. Si tu veux, mon compère et moi, on peut te surveiller de loin sur ton chemin de retour, histoire que tu te refasses pas emmerder.
T’en penses quoi ?

Je regardais ensuite mes interlocuteurs discuter en finissant ma clope, ramassant les lames qu’avaient éparpillés ce taré d’artiste.

"C'est une bonne idée." disais-je en écrasant ma clope au sol. J'attrapa ensuite la veste d'un des gars les moins ensanglanter pour essuyer ma batte.

"Ce serait chiant qu'on ai besoin de se battre encore une fois, surtout que là, on serait pas caché par les bâtiments environnant, on serait en pleine rue. Si vous voulez je peux monter sur les toits pour faire le guet. L'ancien, faudra que tu marches un peu derrière elle mais pas de manière trop suspecte, ça va attirer le regard des gens et t'ira en taule pour pédophilie ou je ne sais quelle connerie. Toi gamine faudra pas que tu aie l'air choquée encore, ça va sûrement attirer les badauds et les flics vont t'accoster."

Mon plan était sûrement trop directif pour l'ancien, et j'en demandais sûrement un peu trop à la gamine, elle qui venait de vivre une des scène les plus choquantes de sa vie. Mais il fallait ce qu'il fallait pour pouvoir s'assurer un retour tranquille.

"Ils avaient encore sûrement des potes qui attendaient pas trop loin, faut qu'on reste vigilant." Je dégagea ma batte de l'habit d'un de ces dégénérés avant de me mettre en route en premier, en sautant et en activant mon alter sous mes pieds pour me diriger vers un des toits me permettant de les suivre tranquillement, allumant une autre clope une fois mon corps arrivé en haut.

Je sortis de la poche de mon pull une autre petite bouteille de thé glacé et en pris une gorgée avant de bien la refermer.

L’homme à la rose tente de la rassurer comme il peut… Et le pire c’est que ça marche… Un tout petit peu au moins. Ine se relève doucement, en gardant la rose et l’ice tea en main. Elle n’a pas vraiment envie d’attendre la police non… Surtout que bon, elle ne sait pas vraiment comment vont réagir les deux lascars… Pour éviter des problèmes futurs, autant partir donc !

- Par contre va ptetre pas falloir que tu t’éternise ici. Si tu veux, mon compère et moi, on peut te surveiller de loin sur ton chemin de retour, histoire que tu te refasses pas emmerder.
T’en penses quoi ?

Là-dessus elle était bien d’accord. Elle n’allait pas trainer… Le second ajoute qu'elle attirerait certainement les questions avec son air... Elle n'y peut rien mais tentera de rentrer vite...

- N… non ça va aller… m, m, Merci !

Elle s’incline poliment avant de s’éclipser à toutes vitesses, sans demander son reste ! une fois rentrée, elle prend une très longue douche ; Elle se sent poisseuse, et l’odeur de sang hante encore ses narines… Ce soir, elle n’en dormira pas. L’étudiante à encore en tête ces images sanglantes…