La journée a été longue, mais elle touche enfin à sa fin. J'ai travaillé dans ma chambre un moment, puis une fois mes efforts jugés satisfaisants pour le moment, je décide de faire une pause. Vêtu d'une chemise bleue et d'un pantalon noir, je quitte ma chambre avec comme toujours un écouteur dans une oreille. C'est donc dans ce début de soirée, où le ciel se darde de lumières rose et orangée que je rejoins la salle commune de l'internat de la 2A. L'ambiance est calme, certains travaillent en groupe, d'autres se détendent alors qu'une poignée est soit de sorti soit dans leur chambre. Je regarde cette grande salle en descendant les escaliers, repérant qui fait quoi quand mon regard se porte sur une silhouette esseulée... Celle d'une jeune femme pour laquelle je m'inquiète depuis déjà l'année passée, Kaede.
De mon souvenir, je l'ai toujours vu seule dans son coin, au début je me demandais pourquoi jusqu'à ce que j'apprenne la nature de son alter... Je comprenais qu'elle s'isole avec un pouvoir comme celui-la. Contrairement à beaucoup, je n'ai jamais vraiment eu peur d'elle, probablement parce qu'on m'a toujours appris que tous les altres pouvaient être dangereux. J'avoue cependant que je n'étais encore jamais allé la voir, déjà parce qu'au début mon niveau de japonais n'était vraiment pas génial et que puisque la classe avait vite compris que j'aidais volontiers quand on me le demandait, la demoiselle aux cheveux violets viendrait si elle avait besoin de quelque chose. Malgré tout, je la saluais toujours quand je la croisais dans les couloirs... Qu'elle l'ait remarqué ou non, elle qui semblait toujours dans sa bulle.
Mais aujourd'hui, les choses changent ! Je ne sais pas d'où me vient cette motivation, est-ce parce que mon niveau est suffisamment bon pour pouvoir suivre presque toutes les conversations, est-ce à cause de ce qui lui est arrivée à la piscine ou juste un point de saturation dans ma non-action... Je ne sais pas et ce n'est pas vraiment le plus important. Je me dirige donc vers elle pour briser son isolement ne serait-ce qu'un peu. Une fois arrivé dans son coin, je m'assoie en face d'elle avec un petit sourire amical. J'attends qu'elle me remarque et lève le nez de son magazine... Sur la mode à première vue. Une fois qu'elle me regarde, je lui fais un petit signe de la main à hauteur de mon visage et la salue :
Bonsoir Kaede ! Comment vas-tu ? Je fais une pause d'un instant avant de reprendre. J'espère que ça ne te dérange pas que je vienne te tenir un peu compagnie.
Je dis tout cela de la voix calme et grave qui me caractérise, le tout avec un ton emplie de sympathie. J'attends de voir la réaction de celle qui s'appelle littéralement vampire... Petit détail qui m'avait frappé quand j'apprenais le japonais et dont l'ironie était criante.
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st-ce que je pouvais considérer certaine personne de la classe comme mes amis ? J’avais toujours été froide avec eux, je ne m’étais jamais rapproché… Je vivais le dilemme du hérisson, si je me rapprochais des gens, je risquais et de les blessés et de me blessé moi-même… Or, même si mon cœur avait été lavé de nombreuses douleurs et de nombreux doutes, il n’en restait pas moins que seuls peu de personnes avait ma confiance… Enuméré trois personnes n’étaient sans doute pas nécessaire, mais pourtant au-delà de ses trois personnes, il y avait des personnes que je pouvais considérer comme des amis, très peu en tout cas, mais plus le temps passerait, plus j’étais à même de donner ma confiance… Mais, aussi paradoxalement que ça, je ne considérais personne comme en tant qu’amis dans la classe, c’était les personnes les plus proches de moi, pourtant je les fuyais comme la peste et c’était peu intelligent de ma part de réagir comme telle, mais on ne pensait pas ses plaies si facilement et à l’opposé complet de ce que je montrais, c’est-à-dire rien, ou plutôt une indifférence cordiale, mon cœur était ensanglanté et violenté…
J’avais remarqué quelque chose, le contact avec les autres me faisait du bien, et encore une fois, mon cercle proche ne contenait personne de la classe et j’en souffrais légèrement… Mais, étais-je capable de faire le premier pas ? J’en doutais, me faire rejeter m’effrayait toujours… en même temps, qui n’aurait pas peur d’une fille capable en une dizaine de seconde de te transformé en pantin dévoré par l’amour ? Personne, c’était une question de bon sens…
Ainsi, j’étais seule, ce soir-là, des écouteurs planté dans les oreilles, écoutant du Death métal aux airs aussi désordonné que mon cœur, je tenais dans mes mains un magazine sur la mode, je regardais avec envie les robes, les chemisiers, imaginait déjà mon corps dans ces vêtements, imaginant déjà les remarques de Fumikage par rapport à ma tenue… Mais depuis quand je donnais tant d’importance à Fumikage ? Je ne savais pas…
Le soir avait déposé son voile noir et au rez-de-chaussée de l’internat, faisait du coup aisément fit du bruit grâce à mes écouteurs, je portais des collants noir, un chemisier rouge… J’étais coquette comme à mon habitude et alors que j’étais plongé dans les basses agressives et chaotiques, un mouvement à côté de moi me fis relever le regard.
C’était Nick, un étranger qui était dans la classe depuis la seconde, au début, il ne parlait pas un mot de japonais, mais il avait fait de gros progrès et il le parlait désormais quasiment parfaitement… Il semblait vouloir me parler, je retirai alors mes écouteurs pour entendre sa salutation, puis suivis de la demande plus ou moins incongrue de vouloir me tenir compagnie, étonnée, je posa mon magazine sur la table basse et répondis d’une voix douce, mais méfiante :
«Oui… sans problème… De quoi souhaiterait tu parler ?»
Je dévisageai mon camarade de classe… Je ne savais pas trop s’il avait pu bien s’intégrer ou si le fait qu’il soit un gaijin avait gêné les autres… Personnellement, pour moi la nationalité, l’apparence importait peu, une des personnes qui m’importait le plus était un jeune garçon avec une tête de corbeau. Quant à la nationalité, j’étais en partis métisse du côté de mon père, mais c’était très peu visible et uniquement mes yeux bleus pouvaient en partis trahir cela… Tout ça pour dire que les différences des autres n’étaient rien pour moi.
Je me demandais ce qu’il me voulait, je n’avais rien fait pour qu’on vienne ma parler… je n’étais ni très doué en cours, ni nul, j’étais banale. Certaine personne était déjà venu me voir pour que j’utilise mon alter sur eux pour savoir ce que ça faisait d’être amoureux, à chaque fois, je refusais, car ce n’était pas comme ça qu’un alter devait être utilisé.
Mais, au fond de moi-même, la voix de l’espoir me cria quelques mots :
Et s’il était là pour moi et seulement pour la personne que je suis !
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Je vois bien au regard de la jeune femme qu'elle ne s'attendait pas le moins du monde à ce que quelqu'un vienne lui parler. La demoiselle enlève ses écouteurs pour m'écouter, me laissant entendre pendant un instant le morceau de métal qu'elle écoute... J'aime bien, cependant, ce n'est clairement pas le genre de musique que je l'aurai imaginée écouter, elle qui est toujours timide et coquette. Maintenant que j'y pense, je réalise qu'elle doit vraiment aimer la mode, car je la vois toujours bien habillée et son magazine de mode semble corroboré mon hypothèse. Voilà donc une petite chose que je peux mettre dans la liste des rares chose que je sais de Kaede.
Quand je lui parle, la douce semble surprise et quelque peu méfiante. Elle accepte que je lui tienne compagnie, mais non-sans me demander de quoi je veux lui parler... Sauf que moi, je n'ai pas d'idée particulière en tête. J'ai juste vu une jeune femme éperdument seule alors que ce n'était pas les gens autour qui manquaient... Une silhouette invisible et triste... Il fallait que j'intervienne, c'était plus fort que moi. Face à mon absence de plan, je choisis de jouer la carte de la sincérité. Après avoir légèrement penché la tête en arrière, regardant vaguement le plafond lors de ma réflexion rapide, après un de mes soupires habituels, je lui réponds avec cette simplicité que seule la vérité peut revêtir :
Honnêtement ? ... De rien de spécial en fait... Je marque une pause et me repositionne correctement en la regardant avec le sourire. J'avais juste envie d'apprendre à connaître la personne derrière la silhouette dans un coin de la pièce.
C'est alors que je réalise ce qui a changé, ce qui fait qu'aujourd'hui, j'ai décidé d'aller la voir... Nous vivons tous sous le même toit à présent. Avant que l'internat ne soit mis en place, je pouvais toujours me dire que son côté solitaire n'était qu'une façade pour les cours. Qu'en dehors du cadre scolaire, elle avait des amis et sa famille... Malheureusement, maintenant que nous passions tout notre temps ensemble les élèves de la 2A, je voyais bien que la jeune femme aux cheveux violets restait tout le temps perpétuellement seule. Or, ne sachant si cette solitude elle la voulait ou la subissait, je trouvais cela quelque peu triste... Et je ne peux pas laisser quelque chose de triste se passer sous mes yeux sans rien faire. Alors, oui, on me dira que je me mêle de ce qui ne me regarde pas... Mais justement, c'est là où je diffère de la plupart des gens. À mon sens, à partir du moment où nous sommes au courant de quelque chose, ça nous regarde ! Après ce court moment de réflexion, je retire mon écouteur et commence à le ranger dans ma poche tout en ajoutant avec un sympathie et une pointe d'humour :
Surtout que nous vivons ensemble maintenant... Nous n'allons tout de même pas nous ignorer les uns les autres 24h sur 24 ? Si ? Alors peut-être que certains n'osent pas venir te voir, mais moi, je ne vois pas ce que tu as de plus effrayant que les autres élèves de la classe... Ou même de l'école quand j'y réfléchis... Je la regarde à nouveau et penchant légèrement la tête sur le côté avec le sourie. Tu en penses quoi toi ?
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lors que je voyais que l’anglais retirait son écouteur, je me fis rapidement la réflexion que j’avais crus voir un sourire, dès que j’avais retiré le mien et que quelques notes ultra agressive avaient troublé le calme relatif de la salle. Je ne saisis pas tout très bien dans les actions du garçon, mais, je crois que ce dernier m’avait pris en pitié, mais je n’en étais pas persuadé, mais il me semblait quand même bien voir la lueur de la pitié dans son regard… Je n’avais pas besoin de la pitié des gens, je n’avais besoin que de leurs paroles, qu’ils sentent désolé ne m’apportait rien, si ils ne pouvaient que ressentir de l’empathie à mon égard, alors ce n’était pas le peine, j’étais assez forte pour encaisser les remarques, je n’avais pas besoin qu’ils viennent seulement me voir pour sauver leur esprit, pour se donner bonne conscience, pour se croire au-dessus des autres.
Pourtant, jamais Nick ne m’avait donné l’impression d’être quelqu’un d’imbus de sa nature, ni réellement quelqu’un qui aidait les autres juste pour se faire bander. Le peu que je connaissais de lui ne m’avait pas donné cette impression, mais les impressions sont trompeuses semblent-ils. Pouvais-je lui offrir ma confiance ? Pouvais-je me confier à lui ? Pour l’instant, bien entendu non. Le jeune homme sembla réfléchir quelque seconde avant de pouvoir me répondre, il ignorait probablement ou cela allait mener… j’étais personnellement dans le même cas, je ne savais pas vraiment ce qu’il me voulait m’emmener, mais je décidais de lui laisse le bénéfice du doute.
Lorsqu’il me répondit, j’eu peur que le garçon ne soit ici que pour se donner des airs de christ pour me sauver de mes démons qui me rongeaient depuis longtemps, qu’en arrivant comme ça, il arriverait comme ça et me sauverait ? Bien trop souvent, les gens réagissait comme ça, se pensant meilleur que tout le monde, à même de les comprendre…
Plissant les yeux et haussant les sourcils, je sifflai : « Nous voilà bien avancer… »
Il n’y avait aucun ressentiment dans mes paroles, seulement la lassitude vis-à-vis des gens qui se croit plus capable que tout le monde, comme si eux en trente seconde allait réussir là où huit année de psychologie et de psychanalyse peinait encore ? L’orgueil humain était quelque chose de bien désagréable ! Mais, à peine avais-je sifflé ces paroles que je les ravalai aussitôt :
« J'avais juste envie d'apprendre à connaître la personne derrière la silhouette dans un coin de la pièce. »
Alors comme cela, le garçon voulait seulement me connaître plus ? Il était simplement là sur moi, pas pour se croire meilleur que tous ? Simplement pour me découvrir moi ? Je dois admettre que me lié avec les gens étaient mon rêve, qu’avoir des amis dans ma classe était une de mes espérance les plus folles. Je restais béate quelque seconde avant de rougir légèrement et de détourner les yeux, je n’étais pas habitué à être le centre d’attention de quelqu’un… Puis, le garçon repris la parole et continua : « Surtout que nous vivons ensemble maintenant... Nous n'allons tout de même pas nous ignorer les uns les autres 24h sur 24 ? Si ? Alors peut-être que certains n'osent pas venir te voir, mais moi, je ne vois pas ce que tu as de plus effrayant que les autres élèves de la classe... Ou même de l'école quand j'y réfléchis...Tu en penses quoi toi ? »
Je ne savais pas vraiment comment réagir, personne ne m’avait jamais fait de déclaration aussi belle, personne ne m’avait jamais approché de son propre chef pour me connaître, personne ! Jamais personne n’avait fait ça pour moi. Et alors que je retenais mes larmes et que mes yeux aussi bleu que l’océan semblait irradier, je ne plus avoir qu’une certitude, Nick était quelqu’un de bon… Il n’était pas dans la lignée de ces personnes qui se pensait meilleur que tout. Il voulait juste me connaître plus et ça me faisait vraiment chaud au cœur que quelqu’un vienne me voir. J’étais très heureuse, tellement qu’il me fallut quelque seconde pour reprendre complètement mes esprits et pouvoir répondre : « Je… déjà, je… je suis heureuse que tu sois venus me parler… ça… ça me fait plaisir… Per… personne ne fait ça pour moi… Et ouais, c’est sûr, on ne va pas s’ignorer ! Mais… mais j’oublie pas et les autres non plus que je peux transformer n’importe qui dans cette classe en simple pantin amoureux de moi… C’est, je suis habitué que mon alter fasse peur… J’ai… l’isolement est moins douloureux que de subir les brimades des autres… Jusqu’à la moitié de mon collège, j’ai été perpétuellement nommé salope, chienne, p*te… Rester éloigné des autres est sans doute la meilleure chose à faire pour moi… enfin pour l’instant… »
Je fais une pause, je regarde tranquillement autour de moi, personne ne fait vraiment attention à nous, je plisse les yeux et replace mon attention sur l’étranger, tout en recommençant à parler :
« Je sais que je ne pourrais pas fuir éternellement, mais la fuite m’empêche de vraiment souffrir… Pour l’instant du moins, resté éloigné des personnes qui peuvent me blesser est le mieux en attendant de me reconstruire… Je… j’ai un contexte familiale compliqué… je… j’ai pas envie d’en parler ! »
Je laissais alors me voix redescendre doucement, laissant peu à peu le silence réapparaitre… Il semblerait que cette journée ne sois pas si perdu que ça…
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Perplexe... Oui perplexe, c'est bien le mot qui correspondrait le mieux à l'état d'esprit de mon interlocutrice quand je la rejoins. Fort heureusement cela va vite changer. Bon, dans un premier temps, alors que je réfléchis pour lui dire que je ne sais pas de quoi je voudrai que nous parlions, la belle siffle avec une profonde lassitude que nous sommes bien avancé. Je souris intérieurement à cet instant, me disant que c'est mon truc de souffler des choses avec un air las... Mais je poursuis sur ma lancée et je dois bien admettre que cela semble avoir son petit effet. Plus je parle, plus j'exprime mon envie d'apprendre à la connaître, plus la jeune femme a l'air heureuse et ses joues rougissent. Elle va même jusqu'à détourner le regard. À la fin de mon laïus, quand je lui demande ce qu'elle en pense, son visage est empourpré et ses yeux d'un bleu presque luminescents semblent se remplirent de larmes. Je lui laisse le temps de remettre ses idées au clair alors que de mon côté j'arbore le genre de sourire que l'on peut avoir quand on réalise que l'on a fait profondément plaisir à quelqu'un.
Kaede me répond alors, d'une voix bégayante qu'elle est très heureuse que quelqu'un vienne lui parler. Apparemment, je suis le premier à faire cela... Je trouve cela très triste et je comprends mieux son débordement d'émotions. Je continue de l'écouter avec mon air sympathique. La belle me dit qu'elle n'oublie pas la dangerosité de son alter et que les autres non-plus, elle ajoute que pendant sa scolarité elle s'est faite traitée de tous les noms à cause de son alter et que c'est pour cette raison qu'elle préfère s'isoler. Quand j'entends les insultes qu'on lui balançait, malgré mon flegme, je ne peux m’empêcher de lâcher un très léger :
Damn, that's rude !
Insulter de la sorte une enfant à cause de son alter est quelque chose de terriblement cruel je trouve et c'est d'ailleurs l'une des choses que je reproche à notre société. Nous naissons avec des alters que nous n'avons pas choisis, nous n'avons pas le droit de nous en servir et pourtant ils vont définir la façon dont le monde va nous voir... C'est aussi absurde qu'injuste à mon sens. Je ne vais pas prétendre comprendre ce qu'elle a vécu et ce qu'elle continue de vivre, ça serait ridicule d'avoir la prétention de savoir ce que c'est... Surtout que de mon côté, j'ai ce que l'on peut facilement qualifier d'alter enviable... Mais je trouve tout de même que cette façon d'agir est révoltante.
L'étudiante aux cheveux violets fait une pause, prend le temps de regarder autour d'elle, avant de reprendre. Elle m'explique qu'elle sait qu'elle ne pourra pas toujours fuir les autres, mais que c'est ce qu'elle préfère le temps de pouvoir se reconstruire. Puis elle précise qu'elle a des problèmes de famille avant de s'empresser d'ajouter qu'elle ne veut pas en parler. Sentant comme une pointe d’inquiétude sur le sujet, je la regarde et souriant et en faisant un petit geste avec les mains, mimant discrètement le fait de se rendre, sans les monter plus haut que le niveau de mon buste cependant. Je lui réponds alors avec calme et une pointe d'humour pour détendre l'atmosphère :
Ne t'inquiète pas Miss ! Je ne comptais pas t'interroger sur tes secrets les plus profonds à la première discussion... Puis, je réponds à ses dires précédents avec sincérité mais non-sans une pointe d'amusement. Comme je l'ai déjà dit, je ne vois pas en quoi ton pouvoir est plus effrayant que les autres... Tu sais, il y a quelque chose qu'on nous disait beaucoup quand j'étais encore en Angleterre et avec laquelle je suis assez d'accord. Tous les alters sont des alters de vilains... Je m'explique. Il est toujours plus simple de voir ce qu'on peut faire de mal avec un alter, parce qu'il suffit de ne pas penser aux conséquences... Regarde moi par exemple... Je pourrais te téléporter à une centaine de mètres dans le ciel et la gravité ferait le reste... Ou alors, je pourrais me téléporter dans une salle des coffres d'une banque... Franchement, si je devais faire une liste des élèves effrayants, tu serais loin d'être au sommet... Genre avec Miss Rapière qui pourrait paralyser n'importe qui en attaquant des points précis et faire ce qu'elle veut du corps après... Ou Mister Squelette qui transforme littéralement ses os en armes... Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas effrayant ?! Je fais un grand sourire en disant cela et je marque une pause pour l'effet avant d'ajouter. Ou on peut parler des profs si tu veux... All Might qui pouvait détruire un immeuble avec une pichenette... Cimentos qui peut nous enterrer vivant en deux secondes... Ou No 13 qui est juste une arme de destruction massive sur pattes !
Je m'arrête un instant et pousse un soupire presque libérateur, il faut dire que ce n'est pas tous les jours que je parle aussi longtemps et surtout avec autant d'entrain. Je la regarde avec douceur avant de poursuivre avec une voix plus posée :
Donc tu vois Miss Vampire, il y a en tout cas un élève dans cette classe que tu n’effraies pas spécialement ! Sans oublier Kaede qu'on est à UA... En filière héroïque qui plus est... C'est justement parce qu'on a tous des alters potentiellement dévastateurs qu'on est là...
Je continue de sourire, je fais légèrement jouer mes épaules et les laisse s'affaisser une fois détendues. Je souffle doucement en regardant vers le bas, laissant ma tête s'incliner de quelques légers degrés, puis je remonte les yeux qu'ils se plongent dans ceux de mon interlocutrice en attendant de voir sa réaction. Et avec une petite voix amusé, j'ajoute:
Mais bon, j'étais pas venu pour te faire un discourt sur les alters à la base... Donc, comme ça tu aimes bien le métal!?
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e ne peux m’empêcher de sourire tristement devant les réactions de l’anglais au fur et à mesure que je parlais, j’avais la vague impression de vivre dans un autre monde, ou tout était plus sombre, ou tout était plus compliqué, ou j’étais condamnées à errer seule, à la recherche d’aide, à la recherche de quelqu’un qui serait capable de m’extraire de cet enfer, de ce chaos, de se cauchemars, souvent les personnes les plus vertueuse étaient ceux les plus à même de me faire émerger de cet océan de ténèbres, ainsi, je dévorais leur vertus, je profitais de leur nature, altruiste, bonne, gentille, pour espérer me faire me sentir mieux… les noms s’accumulaient, plus le temps passait, plus je profitais de ces vertus… mon propre sort m’intéressait plus que ceux des autres, ma propre existence avec plus de valeur que celle d’autrui, cette manière de pensées ne seyait guère à une future héroïne et pourtant, dans l’absolue immédiat, je ne voulais que ma propre survie. J’avais tant donné de ma vie, jusqu’à en perdre tous les fondements, toute ma famille, tous mon esprit… il me restait rien, à part ce corps corrompus, cet esprit malade et ce cœur empoisonné… J’avais suivis ce cursus pour espérer ne serait-ce que toucher du doigt la vertu que je voulais, pourtant, plus le temps passait, plus j’avais l’impression de ne vivre que pour moi-même, comme si j’étais incapable de vouloir exaucer se rêve, que plus personne ne souffre comme moi… mon esprit voulait cela, mon corps voulait fuir, mon cœur veut ma propre survie… Je ne suis qu’incohérence…
Le long discours de Nick avait surtout pour but de me rassurer vis-à-vis de la condition de mon alter, mais je n’étais pas dupe, certes, il n’était pas puissant de manière brut, il était plus subtile, aussi subtile qu’il manipulait les gens, lorsqu’on peut faucher la liberté des gens, fauché leur capacité de libre arbitre, lorsqu’on retire à l’homme sa liberté, lui qui est condamné à être libre, comme dirait Sartre, mon aller réussissait ou même la nature ne pouvait rien… Les alter de bien d’autre étaient plus dangereux que le mien, je dois effectivement l’admettre, mais mon alter est avant tout dangereux pour moi, qui ne peux que mal le maîtriser…
Mais, j’appréciais l’initiative de Nick, à essayer de me remonter le moral, même si ce n’était pas forcément réussis au maximum, j’appréciais qu’il essaye de prendre soin de moi, j’appréciais qu’il fasse tout ceci pour moi, simplement pour me connaître moi, m’aider moi-même à m’accepter… Quant à moi, je dévorais sa vertu, j’allais en profiter au maximum, passé le temps des regrets et des remords à profiter des autres, telle était mon existence, telle était leur choix en m’approchant, quiconque m’approchait était quasiment sûr de ce faire utiliser… Y compris ce jeune anglais si gentil, il ne pouvait pas faire exception malgré sa gentillesse et tout ce qu’il faisait pour moi, je ne pouvais que profiter de lui, le considérer comme un ami, même si plus je côtoyais les gens dans son genre, plus je me détestais, car j’étais bien incapable d’une telle hauteur d’esprit… Pour me reconstruire, je ne pouvais que dévorer les autres, c’était un cycle qui se répétait et j’avais finis par m’y résoudre, pour me reconstruire, je ne pouvais que dévorer les autres, c’était un cycle qui se répétait et j’avais finis par l’accepter à contrecœur, car après, je sais que je serai capable de leur rendre la monnaie de leur pièce, après je serai enfin capable de vertu envers ceux qui en déborde, je pourrais ainsi les aider, eux qui ont une place si importante dans ma reconstruction.
Et alors que le britannique termina son discours sur les alters, il retourna sur un sujet plus terre à terre, plus dans les cordes des gens de notre âge :
« Mais bon, j'étais pas venu pour te faire un discourt sur les alters à la base... Donc, comme ça tu aimes bien le métal!? »
Je souriais, c’était une discussion qui semblait si normale, si banale et pourtant, elle me réchauffait tant le cœur, elle me faisait ressentir une telle joie intense, ainsi, je répondis avec un léger sourire en hochant les épaules :
« De temps en temps, les basses et les percussions désordonnées me donne l’impression d’être comprise… Pourtant, l’instru semble n’être qu’un bazar sans nom, mais pourtant toute st carré… J’envie la construction musicale de cette musique. De temps en temps, lorsque la solitude est forte, je ne me sens plus si seule… Et toi, tu aimes le métal ? »
Cette discussion était un délice sans nom, j’aimais ses moments, malgré que ce soit à sens unique… J’appréciais la manière dont cela commençai à se dérouler…
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Bien malheureusement, l'étudiante est loin d'être convaincu par mon petit discours improvisé. Mais en même temps, si s'était si simple de redonner confiance à quelqu'un, ça se saurait. Puis vient le moment ou la conversation reprend un ton plus classique si je puis dire et là, le vois un petit sourire naître sur le visage de la demoiselle. Dans un haussement d'épaules, Kaede que oui, que le côté anarchique de la construction musicale lui plaît bien. Je souris doucement quand elle me demande si j'aime le métal. Je réfléchis pendant un instant, envisagent un peu tous les styles de musiques que je connais. Je souffle alors comme si on m'avait posé une question philosophique profonde :
-Vaste question que voilà... Puis avec un air amusé je réponds. Oui ! Après, il y a tellement de styles différents de métal... J'aime beaucoup l'Epic Metal et j'adore les reprises versions métal ! Surtout la musique classique !
Je sors mon téléphone de ma poche et rebranche les écouteurs, j'en mets un dans mon oreille avant de lui tendre l'autre avec enthousiasme... Enfin, autant que je suis capable d'en montrer dans ce genre de situations. Puis je mets un morceau que je mets souvent pour étudier. Et je lui explique :
-C'est une reprise de l'Été de Vivaldi en duo de guitares électriques... J'adore ! Bon, ce n'est pas anarchique comme tu aimes, mais je suis fan de la puissance qui s'en dégage.
J'écoute un peu du morceau avec elle avec le sourire. Je ne comprends pas pourquoi personne ne va vers la douce, elle est très sympathique de ce que j'en vois et elle a le mérite d'avoir des goûts musicaux sortant un peu des sentiers battus. Alors que la musique tourne, je fouille un peu dans ma playlist à la recherche de quelque chose à lui faire découvrir et qui pourrait lui plaire. Pendant que je fais cela, je l'interroge tout de même :
-Alors, tu en penses quoi ? Et sinon, tu aurais une chanson à me conseiller ? Par contre, je te préviens, je ne suis pas sûr de réussir à comprendre du japonais chanter en style métal...
Je prononce cette dernière phrase en rigolant. Je penche légèrement la tête sur le côté et la regardant, attendant sa réponse. J'ai hâte de voir ce que la jeune femme peut me faire découvrir. Et il me faut avouer que j'aime bien ce moment. Nous ne sommes plus des élèves de UA, plus des super-héros en devenir avec des pouvoirs effrayants. Non, nous sommes juste deux ados qui discutent tranquillement de musique et probablement d'autres choses bientôt. Si pour moi, ce genre de moment est agréable et libérateur, je n'ose même pas imaginer ce que c'est pour la vampire... Même si bon, pour moi, surtout maintenant, elle n'est pas celle qui a un alter de lavage de cerveau à grand coup de dopamine. Non, c'est juste la fille fan de métal et de mode... Ce qui d'ailleurs me fait penser :
-Dis, est-ce que tu pourrais m'expliquer la mode ? Enfin, je comprends le concept, je peux comprendre que ça plaise, mais je n’accroche juste pas... Tu aurais des conseils ? Je ne promets pas de les suivre je te préviens, mais au moins je les aurais dans un coin de ma tête la prochaine fois que j'irai faire du shopping.
Je lui demande cela presque en rigolant, mais j'avoue qu'avoir l'opinion de quelqu'un qui s'y intéresse pourrait m'aider à comprendre certaines choses... Enfin, je suppose.
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our répondre à ma question, je jeune garçon réfléchis quelque seconde avant de me faire part de ses gouts musicaux, ils étaient aux moins aussi intéressant que les miens, si ce n’est voir plus. En soi, cette volonté de trouver une autre forme pour les musiques et les transcender en changeant les instruments, en modelant le rythme, les sonorités devaient être un exercice plaisant, j’aimerai savoir-faire de la musique… Mais, laissons, ses sentiments de côté et reposons nous sur ce que dis le jeune garçon, qui sans attendre une seconde sort sa paire d’écouteur de sa poche avant de m’en passer un et sans attendre, nous nous mettons à écouter de la musique, calmement, tranquillement, enfin aussi tranquillement que sa reprise de Vivaldi à la guitare électrique pouvoir être calme.
Et tandis que la musique aux sonorités agressives, violentes se mirent à se déverser, je ne pus que constater le chaos de mon cœur, qui s’apaisait en rencontrant l’écho de ses propres battements. Et alors que je ressentais les notes, les yeux fermé, imaginant les guitaristes faire des accords, faisant glisser leur doigts à toute vitesse sur les cordes, les faisant grincer. Je me met à sourire devant ce spectacle imaginaire et alors que j’étais transcender par les guitares électriques, l’anglais me posa une question sur mes propres gouts en matière de métal, relevant un regard plein d’espoir vers lui, souriante à pleine dent, je lui demandai son portable, et alors que je me mettais à fouiller en marmonnant : « J’suis heureuse de pouvoir partager la musique que j’aime… »
Et alors que j’allais sur internet et que je me mettais à taper les lettres avec mon index, le jeune garçon reposa une question en plus : « Dis, est-ce que tu pourrais m'expliquer la mode ? Enfin, je comprends le concept, je peux comprendre que ça plaise, mais je n’accroche juste pas... Tu aurais des conseils ? Je ne promets pas de les suivre je te préviens, mais au moins je les aurais dans un coin de ma tête la prochaine fois que j'irai faire du shopping. »
Je relevai le regard au moment où je cliquai sur la vignette de Whats’up people de Maximum the Hormon, soit le morceau de métal le plus violent et agressif que j’eu la joie de découvrir durant ma vie ! La mode n’était pas trop quelque chose auxquels les garçons s’intéressaient, ni essayaient de comprendre. Même moi, je n’étais pas vraiment sûr de comprendre, ainsi faisant de mon mieux, je commençai à déclarer:
« J’y ai jamais trop réfléchis à pourquoi la mode, mais si je devais donner une définition de pourquoi j’y faisais attention, se serait, La mode est une manière de vivre, de penser, propre à une époque, à un pays, à un milieu. C’est avant tout revendiquer une cause, une caractéristique sociale ou psychologique. Par exemple, si j’étais rebelle, je serai peut-être une punk avec une iroquoise multicolore, des docs martins, des tatouages sur le corps, un jean troué. Dans ce cas-là, ce serait la critique du monde. Mais, mon apparence reflète surtout la volonté de préservation que je porte, expliquant sans doute mon avis de m’habiller et de me faire belle… C’est peut-être même le signe du féminisme ! »
Je fais une pause, je me rends compte que la musique est bien entamé, je me mets à réfléchir sur ce que je viens de dire, est-ce que cela avait du sens ? Ainsi, je décidai de lui poser la question en gloussant : « Je sais pas trop, si je me suis bien exprimé, ou si tu as compris… »
Je m’étirai légèrement en arrière, puis, je me remis à parler :
« Pour revenir à la musique, j’aime bien le power metal, type Sabaton et PowerWolf… Mais quelque fois, le heavy métal de Five Finger Death Punch est aussi agréable… Quand à ce que tu écoutes là, c’est Maximum the Hormon, un groupe japonais. Mais, majoritairement, j’écoute surtout en anglais. »
Je baille légèrement en plaçant ma main devant ma bouche et repris une énième fois :
« Voilà, j’espère t’avoir assez bien aiguillé ! »
Et tandis que les percussions ultra agressives du morceau continuait, je ferma les yeux pour apprécier encore plus l’harmonie. Je souriais, j’étais heureuse d’être, j’étais heureuse de pouvoir parler avec quelqu’un
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