Une nuit fraîche comme on les aime, relativement sombre, mais bien sûr les rues sont éclairées donc ça ne fait rien.
Ma cible de cette soirée est le patron d'une entreprise. Elle n'est pas grande, ni petite, et fait relativement peu parler d'elle. Pourquoi j'en fait ma cible alors? Le fruit du hasard. J'ai aperçu un type qui s'est révélé être justement le fameux patron traîner avec des types très louches en douce un soir. Je suis pas sûr à 100% de ce que j'avance mais il y a quand même de très fortes chances que ça sente les affaires houleuses. Et puis je vais pas non plus m'attaquer qu'aux gens haut placés, sinon ce sont les moins bien placés mais tout aussi corrompus et malhonnêtes qui prendront leur place.
Ok c'est là! Le bâtiment a pas l'air bien difficile à infiltrer, mais il a quand même l'air d'être un peu protégé. Il va falloir que je me méfie. Bien sûr je passe par la porte de derrière, passer par l'entrée principale serait du suicide. Je casse la porte avec ma corde renforcée par mon alter, me servant là de pied-de-biche. Il faudra quand même que je trouve un moyen d'apprendre le crochetage, ce serait bien plus discret quand même.
Bon, voyons voir ce va pouvoir trouver là-dedans. A première vue ça semble être une usine de taille moyenne qui ne sort pas vraiment du lot. Remarque peut être que leur marchandise elle-même est en partie de la contrebande? Ce serait pas la première fois qu'on trouve des choses illicites ou indiqués de manière erronés. Bon en général ce genre de chose se trouvent plus du côté de la Chine ou de l'Inde, mais le Japon n'est pas épargné pour autant.

Jonas bailla bruyamment et repris une gorgée de café se maintenir éveillé tout en se réchauffant. Quitte à devoir rester toute la nuit à surveiller, le gérant de cet entrepôt aurait quand même pu penser à laisser le chauffage allumé.
Il se souvient encore de l'offre d'emploi que lui avait donnée ce type en costard impeccable, il s'était présenté comme le patron d'un petite entreprise à l'avenir prometteur mais disait craindre que l'impitoyable concurrence ne nuise à son travail. Il recrutait donc des héros de faible réputation pour veiller sur son bien. Justifiant ces changements fréquents par "je sais ce que c'est que de débuter, j'aide donc la bleusaille à se lancer". Je me suis donc retrouvé deux semaines à la surveillance nocturne après que mon nouveau patron aie lourdement insisté sur la fragilité de la marchandise et donc l'interdiction d'y toucher de quelque manière que ce soit.
Les premières nuits furent aussi ennuyeuses que sans histoire, rien de particulier sinon que beaucoup d'employés au costard impeccable semblaient apprécier le port de lunettes de soleil de jour comme de nuit.
Ce n'est qu'à la quatrième "mission" à se balader dans les couloirs à toujours surveiller les mêmes empilements de caisses que quelque chose de suspect fit enfin son apparition...
Jonas était en demi-somnolence alors qu'un bruit métallique à réveiller un mort se fit entendre en direction de la sortie de secours, assez fort pour que le jeune héros en renverse sa bouteille thermos de surprise. L'émotion passée, Jonas éteignit sa lampe, enfila rapidement ses gants à lames et s'avança à pas de loup vers la source du bruit, se cachant derrière chaque porte et s'assurant auditivement de la sûreté de la pièce suivant avant d'y pénétrer. Quel que soit l'intrus et ses intention, autant avoir l'avantage de l'initiative.

Je commença à explorer l'endroit. C'était plutôt grand, assez facile de s'y perdre, surtout dans l'obscurité.
Je trouva les chaines de productions, semblant toutes un peu différentes, ça ne semblait pas spécialisé dans un seul produit. Mais évidemment ce qui m'intéressait était le résultat final de ce côté-là. Je suivis les tapis roulants à l’arrêt et trouva le stock de produits finis, dans des cartons soigneusement empilés. J'en ouvrit un au hasard. Des chaussures? Et d'une grande marque! Pourtant ici c'est tout sauf une usine liée à elle... J'en ouvre un autre d'un autre côté, ce coup-ci je tombe sur des sacs à main d'une autre grande marque. Ok, donc je suis littéralement chez des contrebandiers qui fabriquent des produits à bonne réputation à la chaîne. La conversation que j'ai surpris devait être du marchandage avec des revendeurs. Bon, maintenant que j'ai découvert ça, il va me falloir des preuves tangibles. Une photo? Non, l'apparence des lieux est trop commune, ça pourrait être n'importe quoi avec une simple photo. En fait le problème ne serait pas de démontrer que ces produits sont factices, mais de les lier au gérant de l'endroit. Il va me falloir des documents administratifs ou des communications mail. Quoique la photo pourrait peut être suffire, envoyée au commissariat ils pourraient venir inspecter les lieux. Mais rien ne me garantit que les policiers ne soient pas corrompus aussi.
J'allais inspecter le reste du bâtiment lorsque j'entendis un bruit de pas derrière-moi et me tourna immédiatement. Je me mis en garde et balaye l'endroit du regard, ne voyant personne. C'était mon imagination? Le bruit était net pourtant, donc je ne pense pas.

Le jeune gardien de nuit de l'entrepôt continuait sa marche prudente lorsque que quelque chose attira son regard dans un des rayons... plusieurs caisses avaient été ouvertes et leur contenu sorti. Les volumes semblaient correspondre, ce qui signifiait que rien n'avait été volé et c'était beaucoup trop soigneux pour être du vandalisme. Quelles étaient les intentions de l'intrus? Serait-ce un espion industriel? À moins qu'il ne cherche une chose en particulier...
Jonas se dit que le plus simple serait de capturer le brigand et le faire parler, l'enquête pourra toujours être faite plus tard, la priorité étant la menace immédiate de la personne se baladant encore impunément dans un endroit fermé au public et dont il est chargé de la protection.
Plusieurs bruits de pas le firent sursauter et buter dans un des cartons de surprise. D'après le son, l'intrus ne se trouvait qu'à quelques rayons de lui. Il s'approcha alors doucement de la source de ces bruits et finit par trouver une ombre marchant dans la pénombre en lui tournant le dos.
L'étranger semblant visiblement parfaitement s'orienté dans le noir et ayant lui-même laissé sa propre lampe torche sur la chaise où il se tenant à peine une dizaine de minutes plus tôt, il ne put qu'estimer le gabarit de son futur opposant: une silhouette sombre à peine plus grande que lui mais apparemment plus large, les ténèbres ambiantes ne lui permettant pas d'avoir plus d'information.
Jonas se mis brièvement à hésiter, l'attaquer maintenant sans prévenir était certes un acte assez lâche, mais d'autre part, il avait devant lui un individu dont il ne savait rien sinon qu'il était très probablement mal intentionné. Laissant de côté ses scrupules, Jonas renonça à se présenter de façon conventionnelle et opta pour une approche plus furtive, prêt à lui arracher la peau de la nuque avec le tranchant de ses gants. Dans le noir, il ne pouvait pas évaluer le niveaux de transpiration s'étant écoulé dessus, mais le stress n'a sûrement pas encore suffit pour les rendre les petites lames réellement dangereuse. Il décida donc de passer à l'attaque par derrière et sans un bruit.

Bon, qu'est ce qui pourrait me servir d'arme efficace une fois solidifier dans toute cette camelote? Les sacs à mains pourraient faire de bons boucliers, à savoir si j'en aurais besoin. Ah une bâche plastique. En l'enroulant comme ça... Et voilà une masse! Tss, j'aurais quand même espéré un pouvoir qui me fasse pas passer pour un clochard qui essaie de se défendre d'un racketteur. Depuis que j'étais devenu adulte je m'en fichais de mon alter, j'étais justre un peu frustré quand j'étais gosse de pas avoir un truc cool comme manipuler du feu par exemple. Mais maintenant que je suis un vilain sur le point de combattre cette frustration revient. Avec un alter adapté j'aurais juste eu à aller à la rencontre de l'éventuel garde et le neutralisé avec. Mais je au final je suis juste bon à me battre avec des bric-à-brac renforcés.
Je me tourna avec mon arme de fortune prête et vis une silhouette à à peine 3 mètres de moi m'attaquer. Je me défendis en le frappant avec ma masse improvisée qui le fit reculer. Il est pas bien celui-là, c'est comme ça que les "gentils" interpellent un intrus?

"Qui tu es? Le garde de cet endroit? Tu sais ce que tu es en train de protéger j'espère?"

Avec un peu de chances il ne le sait pas, et du coup plutôt que de devoir le neutraliser on pourrait joindre nos forces pour faire tomber la supercherie? Ce serait l'idéal, mais malheureusement c'est rarement ce qui se produit. Il est sûrement payé pour protéger cet endroit, et l'avidité est souvent plus fort que l'honneur ou l'envie de justice. Après tout dépend de combien il est payé pour faire le sale boulot et de sa condition générale, mais je reste sur mes gardes.