Le téléphone sonna, me tirant du sommeil non sans un grognement de ma part. Je profitai un instant de la musique que j’avais choisie pour me réveiller. Certains auraient trouvé ça un peu trop brutal pour un réveil matin, mais connaissant ma propension à faire des grasses matinées un tantinet trop longue, c’était bien le minimum pour me tirer du lit. Et pour une fois, j’enchaînai les nuits longues. Enfin, je disais longues, mais pour le commun des mortels, une nuit de huit heures, c’était normal, là où mes nuits habituelles tournaient plus autour des trois ou quatre heures maximum. Autant dire que de pouvoir enfin faire des nuits normales, ça me faisait du bien.
Une fois la chanson finie, elle reboucla, et je décidai de couper le réveil pour de bon avant de me lever, attrapant rapidement des sous-vêtements et ma toute nouvelle salopette de garagiste noire avec moi pour filer à la douche. Le meilleur moment de la matinée, du réveil même, c’était bien la douche. Même si j’aurais bien aimé qu’une certaine Harpie la partage avec moi, ça n’enlevait rien à la sensation exquise de l’eau chaude qui ruisselait sur ma peau. Cela dit, pas le temps de traîner, je n’avais pas envie d’être en retard en cours – encore une fois. Je fis donc au plus vite. Finalement, ce n’était pas plus mal que May ne soit pas avec moi, sinon on aurait sans doute prit bien plus de temps à en sortir …
J’enfilai ensuite mes vêtements, mon uniforme que j’avais préparé la veille, fourrai ma tenue de travail dans mon sac et descendit à la cuisine pour y prendre mon petit déjeuner. Ma mère s’y trouvait déjà, mais mon père, non. Toujours à l’hôpital, pour son opération. En y pensant, mon coeur se serrait un peu, mais je chassai vite ces mauvaises pensées : se lamenter ne lui serait d’aucune aide. J’avalai alors mon café, embrassai ma mère en lui demandant de passer le bonjour à mon père quand elle irait le voir, puis prit la direction de l’arrêt de bus.
Quelques minutes plus tard, j’arrivai au lycée, non sans déclencher des regards surpris parmi les autres élèves de ma classe. Je n’en tins pas rigueur, après tout, ça faisait quelques mois qu’ils avaient tous pris l’habitude de ne pas me voir à l’heure en cours, alors mon changement soudain de comportement avait de quoi les surprendre. Cela dit, si j’avais décidée d’être plus ponctuelle, ça n’enlevait rien au fait que je trouvais les cours théoriques toujours aussi barbant, bien que comprenant leur utilité. Je n’avais qu’une hâte, en finir avec ces leçons de blabla pour filer à l’atelier et reprendre mes différents projets. Le costume d’Hanami, celui de Tara … Et essayer de progresser sur la prothèse pour mon père aussi, bien que j’avais encore du mal à me voir avancer dans l’impasse qu’était ce projet.
Finalement, fin de la matinée, fin des cours théoriques, direction le réfectoire. Pas de déjeuner avec mon petit Kirby aujourd’hui, elle était bien trop prise de son côté. Déjeuner seule donc ? Pas de problème, au moins je finirai rapidement mon repas et j’aurai tout le temps pour travailler à l’atelier. J’engloutis donc mon repas, composé entre autres d’un énorme steak de bœuf et d’un petit accompagnement. Je regardai alors ma montre : j’avais encore un peu de temps devant moi, il était encore tôt dans l’après-midi. Je décidai donc de prendre une petite heure pour aller au gymnase afin de m’offrir une petite séance de sport. J’avais en effet remarqué qu’à force de négliger mes heures de sommeil, j’avais malgré moi perdu un peu en carrure, et une remise en forme s’imposait donc d’elle-même.
Ainsi, je passai une petite heure à courir sur la piste d’athlétisme, à frapper dans les sacs de sables et à reprendre un peu mes entraînements à la lance, utilisant un simple bâton en bois. On savait jamais ce qui pouvait arriver, et si un jour je me trouvais dans une situation difficile, je préférais autant mettre un maximum de chances de mon côté pour pouvoir me défendre.
Le sport fini, j’allais me doucher avant d’enfiler non pas mon uniforme mais ma nouvelle tenue de travail. Une tenue de bricolage intégrale, entièrement noire, que je n’enfilai cela dit que jusqu’à la taille, laissant la partie supérieure pendre en arrière, ne portant alors qu’un simple débardeur de la même couleur en guise de haut. Je rejoignis ensuite mon petit coin de paradis : mon atelier. J’entrai et me dirigeait vers ma table de travail, y voyant les costumes d’Hanami et de Tara que je devais encore finaliser. Je les regardai, un sourire de fierté sur le visage. Je sortis alors mes écouteurs, les plaçai dans mes oreilles, lançai une playlist depuis mon téléphone, saisis mes outils et me mis alors au travail.
Je travaillai ainsi pendant un bon petit moment, et avec la musique dans les oreilles, je n’entendis donc pas la porte s’ouvrir. Absorbée dans mon bricolage, je ne remarquai donc pas le type qui venait d’entrer, et pourtant … Quand je finis par me retourner pour prendre un outil, je remarquai sa silhouette dans le cadre de la porte. Une silhouette imposante, plutôt massive. Je retirai lentement mes écouteurs tout en observant son visage. Des yeux bleus électriques, des cheveux blancs, une mâchoire rectangulaire, et surtout, cet air de poseur … J’avais déjà vu ce type, une fois. C’était le fameux type de la photo d’Hanami. Je souris alors en l’accueillant dans mon antre.
« Tiens tiens … Mais qui voilà donc ? Comment ça va, Mr Abdos ? »
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
La douleur réveillait subitement un Johan, à moitié endormis, debout. Pourtant levé aux aurores, retiré des bras de Morphée par le bruit étouffé de son téléphone, l'électrifié s'était replongé dans une légère transe en observant son corps meurtris, reflété pauvrement par la vitre sale d'un immense miroir usé. Son regard bleuté s'éveilla doucement, pétillant, alors que le jeune homme observait de nouveau les stigmates de son affrontement contre l'ordure Chinoise dont il fit son repas lors de la finale du premier tour du tournois mondial.
Son corps était légèrement zébré de cicatrices, de marque sombre parcourant sa peau. Certaines, suites aux coups de la lame tranchante de son adversaire, d'autres, de sa propre électricité, qui brûla son corps et fit bouillir son sang. Et même s'il n'était pas capable de voir, son dos avait toujours les initiales du numéro un gravés à même sa chaire, bien que s'effaçant petit à petit. "Une grande partie devrait partir", disait l'infirmière. Heureusement que les alters de soins permettaient ce genre de miracles. Mais comme elle le disait elle-même, "une grande partie", donc pas une totalité.
Observant les résultats de ce demi-échec, le Comique esquissa néanmoins un sourire. Ces marques, l'homme n'en avait pas honte. Il comptait bien en garder le maximum. Des médailles, voilà ce qu'il voyait. Mais au lieu de les agrafer gentiment à un costume qu'il ne sortira que lors de jours de fêtes, ses exploits étaient gravés à même sa peau. A même son être. A même son âme.
« Tu vas être en retard, glandu. Bouge. »
La voix grave et rocailleuse qui fait tiquer le jeune homme venait du gérant du gîte où le jeune homme dormait. Voilà quelques jours qu'il était rentré de l'hôpital, où il était passé une semaine après la fin du premier tour. Une longue pause, nécessaire, dans un sens, permettant à l'électrifié de remettre ses idées en place.
Mais toute bonne pause avait une fin, et Johan devait de nouveau s'engouffrer dans les étroits couloirs de son école.
Parcourant une dernière fois les stigmates du bout de ses doigts, l'homme attrapa rapidement ses habits, s'habillant sans trop y faire attention, avant de quitter son foyer. Non sans saluer l'homme qui l'avait rappelé à l'ordre, ainsi que ses frères de chambre, affalés devant une émission comique tout en s'enfilant, de bonne heure, des bières pas cher achetées au Konbini du coin. Putain, qu'il aimerait ne pas avoir à aller en cours, lui aussi, à ce moment.
Quelques minutes plus tard, et la journée de cours commença finalement. Un début de journée dont Johan ne fit que très peu attention. Son corps, toujours marqué par les coups reçus, rappelaient à l'électrifié son affrontement. Il avait mal, mais tentait de ne rien laisser paraître. Ses muscles se tendaient, et Johan n'avait en vérité que très peu utilisé son alter depuis son réveil. Comme si son esprit, son corps, refusait d'user de nouveau des pouvoirs qui avaient privés le jeune homme de sa vie, quelques minutes, le temps d'une mort courte mais aussi fascinante qu'effrayante.
"Grâce" à ça, la seconde partie de la matinée fut une longue pause. Si les élèves de sa classe devaient s'adonner à quelques courts pratiques, Johan en était ainsi dispensé. Toujours blessé, pour certains c'était même un miracle qu'il soit encore debout et capable de se déplacer aussi facilement peu de temps après une telle rouste, il préféra ainsi passer quelques heures en haut du toit d'un des bâtiments, profitant de la brise fraîche d'un hiver qui, pour une fois, n'offrait pas une journée rude faites de neige et de nez qui coule. Malgré tout, cette petite pause fut perturbé par son téléphone, et un message. "Rendez-vous à l'atelier cet aprem".
Un message qui venait très certainement de la jeune femme qui avait mit au point son costume. Une jeune élève de deuxième année, section support, avec qui Johan partageait une légère amitié. Une jeune femme sympa, atrocement énergique et surtout toujours à fond sur son boulot. Il l'avait contacté, quelques jours après sa sortie de l'hôpital, pour discuter d'améliorations de son costume. Surtout depuis la découverte de cette surcharge supérieure.
Aussi dangereuse soit-elle, Johan devait maîtriser cette force avant son prochain combat. Même s'il était incapable de participer au prochain tour, il se devait d'être de nouveau sur pieds pour la finale.
Vint ensuite le repas. Cette fois-ci, ce n'était pas dans la cafétaria qu'alla Johan, mais simplement sur le même toit où il était depuis la fin de la matinée. Un petit Bento, acheté dans un Konbini la veille, suffisait pour le moment. Enfin, un... plutôt trois. Les Japonais mangeaient vraiment peu, et déjà que la bouffe des Konbini n'était pas vraiment généreuse, alors le voilà obligé de s'enfiler trois parts... Ce fut un repas calme. Comme il l'appréciait. Depuis son récent succès et surtout à cause de l'état dans lequel il était, passer du temps dans un endroit bondé n'était pas son truc.
Puis, la dernière étape. Le passage vers l'atelier.
L'homme pénétra ainsi à l'intérieur de cet antre de jeunes Da Vinci en devenir, créateurs d'objets permettant aux héros de réaliser mieux leurs boulots. Habillé de sa simple tenue d'étudiant, dont on pouvait d'ailleurs voir dépasser les différents bandages, il fut soudain alpagué par une jeune blonde. Qui n'était, pour le coup, pas la personne qu'il attendait à l'origine. Cette dernière l'appela... monsieur Abdo. Quoi ?
« Euh... Pardon ? »
Haussant un sourcil et se grattant l'arrière de la tête, Johan ne capta pas tout de suite la référence. En fait, il ne la capta même pas du tout.
« On se connaît ? »
Dit-il simplement, penchant la tête sur le côté, et croisant les bras.
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Quand je le vis débarquer, je ne remarquai pas immédiatement son état. Je pouvais voir des bandages dépasser de son uniforme, et son visage ne semblait pas non plus respirer la grande forme. Je me rappelai alors avoir vaguement eu des échos de son dernier combat pendant le tournoi, où il avait donné tout ce qu’il avait et apparemment bien morflé. Le moins que l’on pouvait dire, c’était que ça se voyait sur sa tronche : on aurait presque dit un cadavre.
Je ris alors aux éclats en voyant sa réaction perplexe et sa mine incrédule à mon petit surnom. Il était vrai que moi, je savais qui il était sans que cela ne soit réciproque. Après tout, c’était lui qui avait eu la brillante idée d’envoyer une photo de lui à moitié à poil à Hanami alors que, pas de bol pour elle, j’étais à côté. Moi, j’avais juste fait ce que la Rose n’aurait jamais osé faire, du moins pas avant un long moment de réflexion et d’hésitation. Je lui avait juste donné un coup de pouce. Mais de ce fait, il ne savait pas qui j’étais, n’ayant pour ainsi dire jamais vu mon visage.
« Toi, tu ne me connais peut-être pas, mais moi je t’ai déjà vu. Ça te dit quelque chose, Hanami Sato ? J’étais avec elle quand elle a reçu une photo plutôt pas dégueu de ta part. »
Je souriais d’un air malicieux et amusé. J’adorais taquiner les gens, certes, même quand je ne les connaissais pas. Ça m’avait d’ailleurs valu quelques fois de m’attirer des ennuis et de me prendre le bec avec plus d’une personne, mais bon, ce n’était pas comme si je pouvais me défendre toute seule. Et puis ce type n’avait pas non plus l’air d’être du genre à prendre la mouche pour rien du tout. Je l’observai alors, plantant mon regarde de saphir dans le sien, qui était, je devais l’avouer, plutôt captivant. Le bleu électrique de ses yeux était si particulier, inhabituel, qui arrivait à capter l’attention au premier regard.
« Excuse moi, j’aurais dû me présenter d’abord. Hitomi Ishidaa, troisième année en filière Assistance. » lui dis-je en lui tendant la main.
Maintenant que je l’avais en face de moi, je comprenais un peu mieux l’attrait qu’Hanami semblait ressentir à son égard, il était plutôt beau gosse et sa stature était impressionnante. Je rangeai alors mes outils et débarrassai mon établi, rangeant mes écouteurs et mon téléphone dans mon sac avant de m’asseoir sur le plan de travail pour le fixer droit dans les yeux.
« Sacrée performance au tournoi, avec l’autre abruti chinois. Tu l’as bien remis à sa place, dis donc. »
Je fouillai alors dans mon sac pour en sortir deux canettes de soda, mon petit pêché mignon et les rares entorses que je m’autorisai dans mon régime alimentaire. J’ouvris la mienne, prenant une gorgée, avant de saisir l’autre et de tendre le bras vers lui pour la lui proposer.
« T’en veux ? C’est du soda à l’orange, il est encore bien frais. » Je pris une autre gorgée. « Mais sinon, dis moi, qu’est-ce qui t’amènes ici ? Je croise pas souvent d’élèves d’autres filières à l’atelier. »
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
Un peu idiot, un peu tête en l'air, si Johan n'était pas forcément un très mauvais menteur, on sentait néanmoins très vite s'il cachait quelque chose ou non. Son air surpris, un sourcil haussé, et sa réponse dite avec une naïveté enfantine presque parodique, tout cela étaient autant de signes n'exprimant que la plus profonde sincérité. Johan... ne comprenait pas ce qu'elle sous-entendait. Il n'avait pas fait directement le mien avec un certain cadeau qu'il avait fait à une belle jeune femme de seconde année... Après tout, il n'aurait jamais pensé qu'une autre paire de yeux puissent se poser sur cette image... personnelle.
L'anguille sous roche s'échappa avec aisance lorsqu'elle lança alors ces quelques révélations au visage d'un électrifié qui écarquilla un peu plus les yeux. Oh. Elle connaissait Hanami et, de surcroît, était présente lors de l'envoi de la... fameuse photo. Cette dernière flasha dans le visage du comique comme un flashback d'un souvenir effacé par le temps et quelques substances, réapparaissant dans l'esprit du protagoniste, telle une dernière pièce à placer d'un immense puzzle.
Et avec ce flash, celui de la scène : lui, sortant d'un entraînement plutôt épuisant en vu du combat contre le Mexique - et de cette sous-merde de Liu Ka, paix à son âme, surtout s'il est mort -, bon dieu. Sortant de la salle pour rentrer dans les vestiaires, quittant son t-shirt pour dévoiler sa musculature appuyée et brillante sous la petite lumière de la pièce, qui se reflétait contre son corps en sueur... Et la prise de la photo, coquine et malicieuse, qu'il envoya à la jeune manieuse des vents dans le but de la perturber un peu plus.
Après tout, Johan n'était pas inconnu aux sentiments étranges qui naissaient dans l'âme de la jeune femme, même s'il était lui-même encore inconscient des propres battements de cœur appuyés que la belle provoquait chez lui. De ce fait, il appréciait jouer un peu avec la rougeur de ses joues, et l'idée de la savoir s'empourprer devant une image à la limite de l'érotisme le faisait atrocement rire ! Dans un sens, on s'approchait d'un bully américain, chauffant et intimidant quelqu'un pour son simple plaisir... et, dans ce cas précis, pour celui de la victime aussi, très certainement !
Enfin, pour le coup, savoir que Hitomi était aussi tombé dessus fit empourprer légèrement les joues de Johan, l'arroseur arrosé !
« Ahhh, oui, la petite Hanami. Eh bien, ehm. Oui. »
Bravo, débilus. Sujet verbe complément, c'est comme ça que tu es censé construire une phrase, plutôt que de planter comme un vieux PC sur Windows Vista.
Enfin, qu'importe. La jeune femme fini alors par se présenter : Hitomi Ishidaa, en troisième année, Support. Désireux de s'échapper de cette situation, il s'engouffra littéralement par la porte ouverte, figurativement hein il prend pas ses jambes à son cou. Attrapant la main de la blonde pour la serrer, Johan s'éteint doucement pour afficher un grand sourire et répondre.
« Grant, Johan R. Grant. Enchanté ! Désolé j'ai très peu passé de temps avec les élèves de troisième année de cette promotion. »
Oui... Car tu as passé la première moitié, si ce n'est les trois quarts de l'année, à glandouiller. Voilà où ça le menait, à ne se reprendre qu'en toute fin de course, dans un dernier sprint qui l'éreintait bien plus qu'il ne lui rendait service.
Johan observa d'ailleurs la jeune femme ranger ses affaires, plutôt surpris de la carrure générale de la dame. Outre sa couleur de cheveux tournesol, la carrure de l'élève du support était bien plus appuyé, brut, que d'autres femmes qu'on pourrait croisé. De manière étonnante, et même plutôt comique, elle et Hanami formaient une paire d'opposées qui pourtant devait souder ce petit duo bien plus encore. Cela le fit d'ailleurs sourire.
S'installant finalement, elle l'observa, avant de le féliciter pour son combat contre l'autre abruti de Chinois. Il haussa simplement les épaules avant de rire. Ahh, ce foutu duel. Bordel, Johan s'en voulait d'avoir autant galéré contre une telle raclure.
« J'aurai bien aimé le remettre à sa vraie place : six pieds sous terres, mais bon, héros, sauver des gens, tout ça... »
Il lança ses mots avec humour, sans réellement le penser. Bien entendu. Bien entendu, hein, hahaha...
Finalement, elle lui proposa une canette, qu'il attrapa avant de l'ouvrir, et d'en boire quelques gorgées. Il poussa un grognement de satisfaction en sentant la boisson sucrée et clairement mauvaise pour la santé dévaler son œsophage.
« Merci. T'es souvent seule ici ? J'étais censé retrouver une amie, celle qui a fait mon costume. Je devais lui demander quelques améliorations. »
Notamment liée à sa nouvelle "transformation", histoire de mieux la gérer. Mais il gardait ça pour lui, pas que ça soit plus intéressant que ça.
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Le voir se mettre à rougir, même légèrement, à la mention d’Hanami et de la fameuse photo, ça n’avait pas de prix. Un si grand gaillard, qui avait fait preuve de tellement de volonté et de détermination pendant son dernier match du tournoi qui se mettait à rougir d’embarras, c’était … follement amusant. Mais je n’allais pas non plus appuyer là dessus. Si je pouvais me le permettre avec Hanami c’était avant tout parce que je la connaissais depuis … Très longtemps. Trop longtemps ? Et encore, même avec elle je devais prendre des pincettes sur ce genre de sujet. Johan, quant à lui, à part sa gueule de déterré, son sourire de tombeur et ses abdos bien taillés, je ne savais pas grand-chose de lui. Mais bon, s’il se mettait à tourner autour d’Hanami, voire mieux, à sortir avec elle … Je ne doutais pas que j’aurais tout le loisir d’apprendre à mieux le connaître.
Je l’observai hausser les épaules et ricaner en parlant de l’autre abruti de chinois. Visiblement, il ne semblait pas le porter dans son coeur. Personnellement, je pouvais juste pas les piffer à cause de l’air hautain et suffisant qu’ils dégageaient tous naturellement, mais pour Johan, c’était limite comme s’il avait une rancoeur personnelle contre eux, et plus particulièrement contre ce fameux type qu’il avait affronté. Lu… Qia… Bref, peu importe, avec ce qu’il lui avait mis dans la tronche, cette espèce de fouine ne risquait pas de s’en remettre de si tôt. Je me contentai donc de rire à sa remarque, espérant simplement qu’il blaguait et ne pensait pas réellement ce qu’il disait. Du moins, pas totalement …
Puis vint la question inévitable : j’étais souvent seule dans l’atelier ? Ah ça … Je regardai un peu partout autour de moi, constatant l’incroyable propreté de l’endroit, à quel point chaque table et établi étaient soigneusement rangés et nettoyés … avant de poser les yeux sur le mien, couvert de bordel en vrac, des tâches d’huiles et de graisse partout, parfois même jusque sur les murs. Oui, on pouvait dire que j’étais assez souvent seule par ici.
« On va dire que je partage mon temps à U.A en deux : les cours et l’atelier. Quand j’ai du temps libre et que personne n’a besoin de moi, je viens ici. Du coup, oui, la plupart du temps je suis toute seule. Y a peu d’élèves, même des filières assistances, qui y passent aussi souvent. Et c’est encore plus rare de croiser des membres de la filière héroïque. »
Je regardai alors les bandages qui dépassaient de son t-shirt avant de me replonger dans son regard bleu électrique. Il parlait d’améliorer son équipement ? S’il n’avait pas déjà eu quelqu’un pour s’en charger, j’aurais volontiers proposé mes services. Ce n’était clairement pas mon genre de refuser une occasion de bricoler un peu et surtout de rendre service à un futur héros.
« Une amie ? C’est qui ? Je la connais peut-être ? »
Petite curiosité de ma part, rien de plus, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me poser la question. Et puis, avec un peu de chance, si je la connaissais, je pourrais alors peut-être l’aider à travailler sur le fameux costume du bon monsieur … Bordel, j’étais vraiment une bourreau de travail, c’en était affolant. Mais on ne se refait pas, après tout.
Je repris une gorgée de soda, restant immobile un moment le temps d’apprécier la sensation de fraîcheur qui parcourait ma gorge jusqu’à mon estomac, avant de pousser un puissant soupir de satisfaction. Malgré le froid de décembre, il faisait vite chaud dans ce foutu atelier, alors pouvoir se rafraîchir de la sorte, ça faisait forcément du bien.
« Dommage que tu aies déjà quelqu’un pour s’occuper de ta tenue, sinon je t’aurais donné un coup de main volontiers. J’adore fabriquer des choses, surtout des accessoires pour vous les héros. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai fini le costume d’Hanami. Elle sera parée pour la suite du tournoi, et j’espère qu’elle va encore plus tout déchirer grâce à ça. »
Réorienter un peu le sujet de conversation sur mon petit Kirby ? Oh, Hitomi, c’est un petit coup bas, ça non ? Oui, totalement. Est-ce que j’assumais ? À deux cent pour cent. Après tout, j’avais bien vu dans le regard d’Hanami ce jour là qu’il ne la laissait pas indifférente, et je voulais savoir si de son côté à lui, c’était réciproque. Avant tout pour protéger ma petite sœur d’un éventuel enfoiré qui s’amuserait avec ses sentiments. Bien que ce n’était pas l’impression que Johan dégageait, je préférais en être certaine. Si Hanami pouvait m’entendre penser, je crois qu’elle me tuerait sur place. Mais elle n’était pas là, ce n’était que moi et Johan. J’avais donc le champ libre pour l’étudier sous toutes ses coutures.
Bon, évidemment, je n’allais pas non plus lui faire passer tout un interrogatoire. C’était pas mon style. Surtout que si Hanami en avait écho, elle risquait de ne pas me le pardonner, ou au moins de me faire la tronche pendant un bon bout de temps, et à raison. Non, évoquer Hanami avait ici simplement pour but de guetter sa réaction quand on évoquait la Rose. Pour le reste, j’étais surtout curieuse à propos de sa fameuse « amie » et des améliorations de son costume. Ne connaissant de son alter que ce que j’avais pu en voir pendant ses combats au tournoi, je ne pouvais de toute manière pas trop m’avancer.
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
Tomber ainsi sur la meilleure amie de la jeune Hanami, c'était quand même un comble ! Un hasard insoupçonné, un de ces jets de dés que Dieu lançait en se contre-moquant des différents chemins que pouvaient prendre la partie. Malgré tout, la rencontre n'était pas déplaisante : la jeune élève de troisième année semblait être une personne agréable, et clairement pas un mauvais choix. En effet, la Support semblait partager avec l'électrifié ce goût pour l'humour, pour le jeu, pour toute ces choses trompant cet ennemi mortel qu'est l'ennui. Grossièrement, même s'il ne la connaissait que depuis quelques minutes, Johan l'appréciait déjà bien.
Même si, du coup, il était toujours un peu étonné qu'elle ait pu poser ses yeux sur la photo compromettante envoyée par le jeune élève de troisième année à sa compère d'un an plus jeune. Ahhh... Vite, il devait effacer ce petit passage de sa mémoire. Il ne faudrait pas que ses joues reprennent cette teinte cramoisie, il n'en était pas question ! Pas du tout, jamais !
Pour le coup, cette affaire était même plus importante que sa victoire face au connard de troisième année, dont pourtant les blessures zébraient le corps pâle de l'apprenti héros, de légères douleurs musculaires venant perturber ses pensées à chaque pas. Non, non, ce n'était rien face à la souffrance de voir s'échapper de profondes photos compromettantes de lui-même se mettant en valeur sous couvert d'un difficile entraînement, pour, il devait bien l'avouer, impressionner, une jeune âme dont il s'était pas mal accroché dernièrement...
Enfin, qu'importe ! La jeune femme expliqua alors son petit emploi du temps. Qu'elle séparait son temps entre les cours et son temps à l'atelier, où elle croisait pas grand monde en général, et surtout pas des élèves de la filière héroïque. Bizarre. Il se serait trompé d'atelier, peut-être ? Après tout, il n'avait pas forcément le meilleur sens de l'orientation qui existe...
« Mmh, je vois. Je me suis peut-être trompé, du coup... »
Des ateliers, à l'U.A., il n'y en avait pas qu'un seul. Vu le nombre d'élèves et surtout le désir de l'école de les voir s'épanouir, les accumuler dans un même box ne semblait pas vraiment être la meilleure idée du siècle.
Elle lui demanda alors qui était l'amie en question, faisant croiser les bras d'un Johan pensif avant qu'il ne réponde.
« Risa Uchida. C'est une deuxième année, en support. Mais vu que tu es en troisième, je pense que je suis peut-être juste dans le mauvais box... »
Il haussa simplement les épaules, apportant de nouveau le soda à ses lèvres pour en déguster quelques gorgées. Bon, il allait sûrement devoir partir à la recherche des ateliers des deuxièmes années, sinon elle allait sûrement péter un cable car il était en retard... alors que c'est lui qui avait organisé la rencontre ! Soupirant, il haussa néanmoins un sourcil avant de sourire aux mots de la jeune Hitomi, qui lui expliqua qu'elle aurait pu aussi s'en occuper, et qu'elle venait d'ailleurs de terminer le costume de Hanami !
« Ah, je suis sûr qu'elle va tout déchirer. J'ai confiance ! »
Surtout qu'il ne comptait pas participer à la prochaine étape. Ou plutôt, il n'était pas capable de retourner tout de suite sur le champ de bataille. Les blessures, tout ça tout ça. Et il devait se préparer.
C'est à ce moment que la porte s'ouvrit soudainement. Une jeune femme, assez petite, et habillée de la tenue classique de l'U.A., semblait énervée. Une chevelure noire courte, un regard bleuté semblable à celui de Johan, la jeune femme semblait du genre sèche et nerveuse.
« ALORS ON ESSAI DE ME DOUBLER ? »
... Il semblerait que la petite avait entendu la jeune Hitomi proposer, même si ce n'était pas vraiment le cas, son aide. Forte, indépendante mais aussi un poil casse-pieds, elle "semblait" avoir l'ascendance sur Johan, ce dernier ne répondant pas. Mais comme d'habitude, ce n'était pas parce-qu'il était intimidé ou quoi que ce soit, mais parce-qu'il... avait quand même la giga flemme de la contredire.
S'avançant d'un pas décidée, elle se posa alors devant Hitomi, les poing sur les hanches, grognante. Fainéant certes mais ne désirant pas créer une nouvelle guerre mondiale du support, Johan écrasa sa main contre la tête de la dénommée Risa.
« Ok, alors, non. J'me suis juste trompé. »
« Ouais c'est ce qu'ils disent tous ! »
Yes, encore une situation cheloue...
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Risa Uchida ? Ce nom ne me disait absolument rien. En même temps, s’il s’agissait d’une deuxième année, ça n’avait rien d’étonnant. Déjà que j’avais du mal à retenir les noms de tous les élèves de ma classe au bout de trois ans d’études en commun, retenir ceux des autres années relevait de l’impossible pour moi. Non pas que j’avais une mauvaise mémoire des noms, simplement que très peu de personnes savaient captiver mon attention. De part mon caractère, et parfois mon physique, je n’étais simplement pas la fille du genre populaire du lycée, ce qui m’allait très bien. Au final, quand j’y réfléchissais, les rares personnes que je côtoyais, à savoir Hanami, May et Tara principalement, avaient toutes en commun leur personnalité qui sortait du lot. Hanami avait ce côté teigneuse adorable, là où Tara était un simple rayon de soleil resplendissant dont la bonne humeur était des plus contagieuses, tandis que May … Je n’étais clairement pas objective sur cette dernière, mais elle avait clairement une personnalité forte, bornée quoique réfléchie qui m’avait immédiatement séduite.
Je revins alors à Johan, qui se contenta de rebondir sur ma remarque sur Hanami, confirmant qu’il pensait comme moi que notre Rose préférée allait tout simplement tout démolir sur son passage au prochain tour de la compétition. Mais alors qu’il me semblait déceler un air un peu mélancolique se dessine sur son visage, la porte de mon atelier s’ouvrit brusquement, laissant entrer une jeune furie qui ne tarda pas à brailler sur le pauvre Johan. Risa, je supposai. Un peu incrédule, je la regardai engueuler Blanche-Neige sans trop comprendre à quoi elle faisait allusion. La doubler ? Elle faisait allusion au costume de Johan ? Non pas que l’idée de bosser sur un autre costume me dérangeait, mais puisqu’elle était déjà attitrée au boulot, je n’allais pas non plus lui ôter le pain de la bouche gratuitement. C’était clairement pas mon genre.
« Hey, oh, gamine, commence par baisser d’un ton. À brailler comme ça tu vas me filer la migraine. » dis-je simplement avant de lui tapoter gentiment ma bouteille en plastique vidée sur le haut de la tête. « L’affreux Jojo ici présent te cherchais, il s’est planté d’atelier, on a tapé la discute, et il allait te chercher. Fin de l’histoire. Alors range tes crocs, la furie. Ici t’es chez moi, alors tu fais avec mes règles. Et la première, c’est qu’on gueule pas comme un porc qui se fait égorger. »
Clair, net, précis et avec plusieurs belles piques verbales bien senties. Un grand classique pour moi. Car si avec Hanami et Tara, dans une moindre mesure, j’étais la grande sœur protectrice adorable et joviale, pour le commun des mortels, j’étais surtout une grande gueule qui démarrait au quart de tour et qui avait un caractère bien trempé. Pas étonnant d’ailleurs que je sorte avec May et qu’Hanami soit ma meilleure amie.
Autant dire que quand une gamine débarquait sur mon lieu de travail, que dis-je, mon mausolée, mon temple de sérénité, et se mettait à foutre le bordel et crier comme un piaf enragé, ma patience légendairement limitée était vite anéantie pour laisser place à ma répartie cinglante et ma propension à distribuer quelques baffes à droite à gauche à ceux qui auraient l’audace de me briser les ovaires plus que de raison.
« Bref, ce fut un plaisir, Johan. J’imagine qu’on sera amené à se revoir, vu que tu tourne autour de ma petite Rose. » Je marquai une pause, laissant volontairement un blanc se créer avant d’ajouter. « Je parle évidemment de vos entraînements, elle m’en a parlé. Et si jamais t’as besoin d’un coup de main pour le costume ou autre et que la tarée ici présente est pas assez douée, ma porte est ouverte. »
Je clignai des yeux, un sourire malicieux me déformant le visage tandis que je jetait un furtif coup d’oeil à la gamine. Cette dernière phrase avait, je l’avoue, pour but de la titiller un peu. En même temps, vu le manque de toupet et de manière dont elle avait fait preuve, je n’allais pas m’en priver.
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
Oh bon dieu, les problèmes arrivaient. Si, pour lui, les problèmes masculins notamment d'égo se réglaient aisément à grand coup de poing dans la gueule et d'accolades viriles sous une pluie battante, comme à la belle époque à Suzuran, les problèmes féminins étaient... différents. Certes, Johan était un beau parleur, charmeur, qui savait jouer des mots et souffler de délicieux discours pour faire battre des cœurs. Mais là, on parlait d'une furieuse bataille féminine entre deux élèves d'un même département, bien qu'âgées d'un an de différence.
Et il n'était clairement pas prêt - et ne le serait très certainement jamais - à gérer une guerre entre deux femmes. Oh non. Ça, c'est le genre de chose où son instinct lui criait dessus de s'enfuir. De s'échapper. Il regarda même la fenêtre, en se disant qu'avec un peu d'électricité pour l'atterrissage, sauter de trois étages ne serait pas trop difficile... Même si son corps ne le permettrait peut-être pas. Mais c'était mieux que ce qui risquait d'arriver...
« Risa ? »
Risa Uchida, deuxième année. Bien que douée - ce qui expliquait que Johan avait fait appel à elle -, la jeune femme souffrait vraiment d'un énorme complexe d'infériorité. Pourquoi ? Comment ? Avait-elle vécu un passé traumatisant qui expliquait pourquoi elle était aussi exécrable avec ses congénères du support ? Et qui donc, faisait qu'elle était tout le temps seule car pas réellement appréciée ? Non. Ou en tout cas, Johan ne le pensait pas. Elle n'était rien de plus qu'une jeune fille douée qui s'était enfoncée dans le pêché d'orgueil plus que de raison. Et si cela lui donnait cette force de caractère et la motivait chaque jour à bosser comme cinquante, cela la rendait aussi... atrocement jalouse, envieuse, énervante.
Johan le supportait. C'était un expert, après tout. Si l'égo de la jeune femme crevait le plafond, l'électrifié était souvent bien trop fainéant pour défendre le sien. Quand cela n'allait pas à des extrêmes de méchanceté - coucou Liu Ka, j'espère que tes blessures cicatrisent mal enculé, pensait-il -, il était du genre à juste s'excuser, ignorer, ou s'échapper par la première porte ouverte. Peut-être pour ça qu'il avait de si grandes jambes : pour s'enfuir des débats stériles rapidement. Et ça l'aidait, Risa était tout de même assez petite. Presque de la taille de Hanami, en fait, en comparaison.
Hitomi attaqua alors à son tour. Dégainant une dague bien affutée pour venir planter la jeune Risa de coups bien placés. Des coups assassins, bien fait, mû d'aucune colère ou animosité. Un travail d'assassin pro.
« ... Affreux Jojo ? »
Commenta-t-il en fond, de manière silencieuse, ne pouvant être remarqué que par d'éventuels téléspectateurs qui aimaient regarder le fond des scènes de leurs films ou séries préférés.
Fronçant les sourcils et serrant son poing à un point (haha) que Johan pensait qu'elle allait se faire mal, Risa se mordait férocement la lèvre. Elle bouillonnait intérieurement, alors que Johan venait tapoter son épaule et tenter de la tirer hors de la pièce avant que le volcan n'entre en éruption.
Mais ce qui devait arriver, arriva : et Hitomi revint auprès de lui pour lui dire aurevoir et lui dire une phrase qui mit le feu aux poudres. Que, s'il le désirait, elle pourrait l'aider au niveau de son cost-
« PARDON ?!!! »
Explosion. Du feu partout. Des gens qui crient. C'était comme si la disparition de Pompéi renaissait sous ses yeux. En 3D, VR, 4K, 120 FPS. La jeune femme bondissais presque sur place, avant de violemment pousser Johan en arrière. Enfin, essayer : c'est lui qui se poussa de lui-même, histoire de ne pas lui mettre la honte en ne bougeant pas d'un simple millimètre.
« Jamais, JAMAIS on ne piquera mon boulot ! Ça suffit ! »
Disait-elle, tout en pointant Hitomi du doigt.
« Si c'est ça, je te DEFIS EN DUEL ! ON VA VOIR QUI EST LA MEILLEURE ! »
« Risa je ne pense pas que ça soit nec- »
« TOI TU TE TAIS LES ADULTES PARLENT ! »
Ok, d'accord, bah on se tait hein.
Risa était bouillante. Bouillante d'énervement, mais d'excitation, de défis. Après tout, même si elle était énervante, il fallait avouer qu'elle devait avoir du courage pour ainsi défier non pas quelqu'un de sa classe, mais sa senpai directement. On dirait presque un mauvais animé tranche de vie où la kouhai tente de s'attaquer à une senpai envahissante. Sauf que là, bah, la personne envahissante n'était pas la plus âgée...
« Ce soir, minuit, dans la grande salle commune de travail des troisièmes années ! Toi et moi, on va régler nos comptes ! ET TOI TU VIENS AUSSI »
Disait-elle, pointant Johan pour la dernière partie de son speech, avant de partir tout en observant le duo... revenir, attraper Johan par la manche, et le tirer hors de la pièce. Ou là encore, essayer, Johan faisant semblant d'être tiré tout en saluant Hitomi et en s'excusant platement du caractère énervante de la jeune femme.
Mais le défis était donné. Et tout serait réglé ce soir dans la grande salle.
La nuit était là, tout le monde dormait... Mais on dirait bien que trois jeunes âmes allaient ne pas respecter les règles de l'internat... Si Hitomi décidait de pointer le bout de son nez, elle entrera alors dans l'immense local de travail général des troisièmes années, qu'elle connaissait si bien. Mais noir, sans que ça soit possible pour elle devoir à moins de deux mètres.
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Il faisait nuit. Et froid surtout. Je regardais ma légère veste ainsi que la brume qui s’échappait à chacun de mes souffles. Putain j’avais froid. Pourquoi j’avais prit cette veste aussi légère ? Bah, peu importe, je devais me rendre à l’atelier pour régler ce « problème », mais si ce n’en était pas vraiment un. Juste une gamine complètement hystérique qui avait pété une durite, rien d’insurmontable. En somme, je n’en avais rien à faire de son fichu défi, j’aurais très bien pu rester chez moi et ne pas y aller, mais je pensais à ce pauvre Johan. Il sortait tout juste de l’hôpital, il était encore assez mal en point, ça crevait les yeux, et le voilà qui devait se retrouver arbitre dans un duel d’ingénieur dont il n’avait clairement pas voulu tout comme moi. Par solidarité, et aussi parce que c’était sans doute mon futur beau-frère, je n’allais pas laisser cet adorable abruti albinos poireauter seul avec l’autre excitée du bocal en pleine nuit. Je n’osais même pas imaginer le sale quart d’heure qu’il passerait si je ne me pointais pas.
Non, j’avais prit la décision de relever son putain de défi à la con. Par solidarité, oui, mais aussi pour le plaisir de remettre cette gosse à sa place. Je repensai encore à cet échange complètement loufoque et improbable qui avait eu lieu plus tôt dans mon atelier.
*Plus tôt dans la journée*
« Tu me défies ? En duel ? Tu t’es crues où là, à Domino City ? Eh, Yu-Gi-Oh, on se calme et on revient sur Terre. J’ai jamais dit que j’allais te piquer ton trav- »
Impossible de continuer à parler, l’hystérique de service reprenait de plus belle en me hurlant dessus. Pour toute réaction, je me frottai le conduit auditif avec l’auriculaire pour lui signifier qu’elle ne faisait rien d’autre que m’éclater les tympans avec sa voix qui perchait tellement dans les aigus qu’on aurait pu croire à un goret en train de se faire égorger. Elle était sérieuse avec son duel, bordel. Minuit, et puis quoi encore ? Ah mais merde, voilà qu’elle mêlait l’affreux Jojo à tout ça et qu’il allait devoir venir aussi. Sans doute pour arbitrer le bousin … Je lâchai simplement un profond soupire en la fixant droit dans les yeux d’un regard blasé, la surplombant de ma grande stature.
« Ok, la Minimoy, ce soir minuit, je viens, je te mets une branlée et je retourne me coucher. T’en fais pas, je ferai ça vite, histoire que ça soit pas trop douloureux et humiliant. » Je laissai alors s’échapper un bâillement bruyant et long avant d’avancer vers Johan pour poser ma main sur son épaule. « Désolée que tu te retrouves embarqué là dedans. Mais faudrait que tu la dresses et que tu la tiennes en laisse. À force d’aboyer sur tout le monde, elle pourrait s’attirer des ennuis. »
Je souriais d’un air amusé à Johan, levant simplement un majeur à l’attention de la gamine dont j’avais déjà oublié le nom dans le cas où elle décidait de répliquer à ma dernière pique par des insultes. Dans le cas contraire, j’allai simplement rassembler mes affaires pour rentrer chez moi. Cette folle furieuse, elle m’avait passé l’envie de bricoler pour la journée. Et puis, j’allais devoir être en forme pour ce soir, histoire de tenir parole et de l’humilier vite et bien.
Je quittai finalement mon atelier pour me rendre au bus, et durant le trajet retour, j’hésitai à en parler avec Hanami. Est-ce que je devais lui expliquer ce qu’il venait de se passer ? D’ordinaire, elle adorait ce genre de potins, mais là, ça concernait aussi Johan, et bien qu’elle m’affirmait le contraire, je voyais qu’il ne la laissait pas indifférente. Et la dernière chose que je voulais, c’était qu’Hanami croit que je me mêle de ses histoires personnelles et sentimentales. Je décidai au final d’attendre que toute cette histoire soit finie pour tout lui raconter, de A à Z. Histoire qu’elle ne se fasse pas d’idées et qu’elle ne le prenne pas de travers.
*retour au présent*
J’entrai finalement dans le local, celui là même où on avait nos cours de mécanique en commun. Je n’étais pas super fan de cet endroit, trop grand, trop bondé et bruyant. Pas étonnant vu qu’on était en classe complète dans ces moments là. Mais ça n’empêchait que j’avais toujours préféré l’intimité d’un petit atelier, où seules deux ou trois personnes pouvaient se côtoyer au maximum. C’était plus restreint, plus agréable et confortable pour moi. M’enfin, cette fois ci, nous ne serions que trois, c’était déjà ça.
Il faisait noir. Elle n’avait même pas de quoi allumer la lumière ? Bon, en même temps, on était pas censés se trouver à cet endroit à une telle heure, mais quand même, je veux bien accepter son défi à la con, mais bosser dans l’obscurité c’était pas mon délire. Autant j’avais des yeux d’aigles, autant je voyais pas non plus dans le noir complet.
Je sortis alors mon téléphone et en allumait la fonction lampe-torche pour éclairer un minimum devant moi, cherchant les deux autres zigottos du regard dans le cône de lumière.
« Oh, le Hobbit, t’es là ? L’affreux Jojo ? Y a quelqu’un ? »
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
Comment s'était-il mis là dedans ? Dans cette situation ? Alors que l'U.A. dormait à points fermés, aucun de ses élèves, de ses professeurs, voir d'éventuels espions de la ligue des vilains dont on aurait étrangement plus de nouvelle, ne se serait douté de l'étrange scène qui allait se jouer sous les yeux ébahis d'étoiles réveillées. Une scène dont il allait être un des acteurs, mais secondaire, comme l'enfant timide incapable de porter un autre costume que celui de l'arbre silencieux au coin de la pièce. Dire qu'il arrivait enfin à dormir et à se reposer, encore blessé de son combat, il fut amené de force dans cet endroit encore sombre...
Jusqu'à l'arrivée de la "rivale".
Hitomi pénétra alors dans la pièce, demandant aux deux autres âmes si elles étaient bien présentes. Oh oui, elles l'étaient. Et Johan voulait lui crier de partir, de s'enfuir. Parce-que ce qui allait se jouer devant elle ne serait pas un spectacle agréable. Mais une immense perte de temps qui la priverait de délicates heures de sommeil. Qu'il ne récupérerait sûrement jamais. Que le monde était foutrement cruel.
« TE VOILA DONC. »
Soudainement, la lumière jaillit. Tout s'allume, sous une étincelle d'électricité presque surnaturelle. Des lumières colorées, animant l'endroit, et révélant alors à la jeune femme l'étrange scène qui se jouait devant ses yeux : deux estrades, de chaque côtés la pièce, ainsi qu'une plus petite enfoncée dans les bancs qui servaient normalement aux élèves à observer les matchs sportifs et entraînements. Les deux estrades principales étaient soulevées, comme des espèces de cabines où de féroces guerriers pourraient s'adonner à de terribles jeux des ombres.
Au centre, entre les deux estrades, du métal. Des outils. Du matos de base, ou du plus complexe. Une véritable mine d'or cachée derrière un visuel de décharge publique. Si aux yeux de Johan (qui avait tout ramené lui-même au prix de son dos, alors qu'il était putain de blessé) tout cela ne ressemblait à rien, très certainement que pour l'idiote et Hitomi, le tout avait l'air d'un énorme coffre à jouets.
... En parlant de Johan, ce dernier se trouvait sur l'estrade collée au fond. Celle du présentateur. Un bonnet de nuit sur la tête, un cache-yeux posé sur son front, et un pyjama mis à l'arrache dont s'échappait ses bandages. Oui. Elle l'avait littéralement traînée du lit, et il n'avait même pas eu le temps de s'habiller. Et le pire : son bras était enfoncé dans une espèce de machine, qui reliait la totalité du réseau électrique.
Oui, Johan servait de générateur à tout ce bordel. Était-il consentant ?
Non.
« MOI QUI PENSAIS QUE TU FUIRAI, MÉCRÉANTE !!! »
La tenue de Johan contrastait totalement avec celle de Risa. Elle, elle était pimpante. Un long manteau blanc, des espèces de ceintures sur ses bras comme pour se donner un style. Elle attendait, les bras croisés, en toisant son adversaire du haut de son petit mètre 60. Et surtout, du haut de son immense estrade préparé pour l'occasion.
Hitomi avait ainsi le loisir d'observer la scène et de se diriger vers sa propre estrade... pour le début du combat.
« Le flemmard là-bas servira de JUGE ! JUGE JOHAN. DITES NOUS LES REGLES ET LA FINALITÉ DE CE DUEL. »
... Silence. Quelques secondes. Puis une longue minute. Personne ne parlait. Jusqu'à qu'un énorme ronflement sonore ne vienne faire grogner la jeune femme qui balança sa clef directement sur la gueule du pauvre Johan qui dormait paisiblement malgré le bordel ambiant. Il se réveilla alors brusquement, soupirant avant de prendre le micro de son bras valide.
« Euh... test. Un, deux. Test. »
« ABRÈGE PUTAIN »
Il tourna son regard vers Hitomi et la salua doucement, même si on pouvait clairement voir sur son visage qu'il semblait vraiment désolé pour tout ça. Désolé pour elle... mais aussi pour lui.
« Alors euh... C'est un duel de création d'outil. Je crois. C'est ça. Vous devez construire dans vos machins là, mais vous devez allez au centre pour récupérer du matos. Le thème c'est... Une arme pour un alter de feu. Voilà. Vous avez... deux heures ? Quoi sérieux Risa deux heures c'est déjà tard là je veux dormir... »
Une nouvelle clef dans la gueule plus tard, Johan grogna un peu. C'était donc simple : c'était un duel d'ingéniosité, mais aussi physique. Il fallait réussir à faire des allers retours pour récupérer ce qu'on voulait, tout en prenant le risque de laisser son adversaire récupérer les choses plus intéressantes...
Si Risa semblait quand même un peu relou, on devait bien l'avouer : elle n'avait pas de mauvaises idées. Ce duel semblait intéressant, et le principe rendait le tout très sympa. Si ce n'était pas fait si tard dans la nuit, bien entendu.
« Ah, et, euh. La Gagnante pourra être ma mécanicienne. Enfin, si elle veut, quoi. J'veux forcer personne... »
Nouveau regard meurtrier de Risa... Qui fit subitement rire Johan, alors qu'il avait une soudaine idée.
« ... Et la perdante deviendra la serviteur de la gagnante... ALLEZ LETS GO »
Risa sauta subitement sur place devant cette règle qu'elle... N'AVAIT PAS DU TOUT PRÉVUE, mais elle n'eut le temps de rien dire, Johan appuyant sur un bouteau déclenchant un énorme bruit... de pouet ?... pour lancer le début de l'épreuve.
Plus le temps de se plaindre... Il fallait BOSSER !
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Alors que je scrutai l’obscurité que la lampe torche de mon téléphone peinait à transpercer, une vive lumière m’aveugla soudainement, alors qu’une voix stridente et hautaine venait briser le silence mille fois préférable qui régnait jusqu’alors dans la pièce. Franchement, si c’était pour me ressortir ses délires de duel à la con … Elle aurait mieux fait de la fermer. Finalement, mes yeux s’habituèrent rapidement à la lumière de la salle et je distinguais finalement la scène, pour être finalement abasourdie. Elle avait vraiment agencé toute la pièce pour faire une sorte d’arène ? Elle s’y croyait un peu trop, la naine. Puis je remarquai sa tenue. Blouse blanche, multitude d’outils prêts à l’emploi et des sortes de ceintures sur les bras … Elle voulait avoir l’air d’une mécano ou d’une bimbo dans un défilé de mode, bordel ?
Je tournai alors la tête vers Johan qui se tenait au centre de tout ce merdier, pour finalement remarqué qu’il servait bien malgré lui de générateur électrique à tout ce cirque. J’écarquillai les yeux, observant avec mon regard affûté le dispositif qui était relié au bras du pauvre électrifié. Elle était vraiment en train de se servir de lui comme d’une pile humaine ? C’est une blague ?
Avant même que Johan ne prenne la parole suite à la clé à molette lancé dans sa tronche, je m’approchai de la gamine pour la chopper par son foutu manteau blanc et la soulever du sol pour la mettre à mon niveau, la transperçant du regard, l’air furibond.
« Non mais t’as pas un grain, toi, mais le désert entier ! Qu’est-ce qui t’as prit de te servir de Johan comme d’un putain de générateur ? Il sort à peine de l’hosto, il est encore convalescent et toi tu t’en sers comme d’un objet pour satisfaire tes petits délires égocentrés et rassurer ton complexe d’infériorité ?! Tu sais quoi ? » Je la lâchai nonchalamment, la laissant retomber au sol face à moi et la toisant de toute mon imposante stature, un air furieux mais également un sourire malicieux empli de défi sur le visage. « À la base je voulais juste venir, faire genre, relever ton défi et rentrer chez moi pour dormir, mais après ce que je viens de voir, j’ai changé d’avis. Si t’étais une mécano digne de ce nom, tu prendrais avant tout soin de ton employeur. Du coup, je vais prendre un malin plaisir à t’humilier et te faire ramper. »
J’allais finalement me poster sur mon propre espace de travail, ne lâchant pas un seul instant l’autre psychopathe complètement fêlée, écoutant Johan annoncer les conditions du défi et les règles en cas de victoire et de défaite. La dernière annonce de Johan me fit d’ailleurs grandement sourire. Elle allait finir comme ma larbine, donc ? Parfait. Moi qui voulait l’humilier et lui apprendre un peu la modestie et le respect des autres, cette leçon resterait gravée dans sa mémoire à jamais. Sale gosse, fallait pas me titiller à ce point, et surtout me montrer que t’étais là avant tout pour te faire mousser avant de vouloir aider ton prochain. Espèce de sale égoïste.
« Ah, mais que voilà une idée merveilleuse, Mr Abdos. Comme ça quand je bosserai pour toi, elle pourra m’apporter le café. »
Une dernière pique avant que l’électrifié ne lance le top départ. Un accessoire pour un alter de feu, donc. Et le but était de réaliser le meilleur possible. Bien, parfait. j’allais donc vers la table où se trouvait tout le bric à brac et les pièces qui allaient me servir. j’amenai donc ma veste, qui était suffisamment large une fois déployée dans toute son envergure, et sélectionnait les différentes pièces que je trouvais et qui pourraient m’être utile. Pas la peine de me fatiguer à chercher une idée d’arme, j’en avais déjà réalisé une dans le cadre d’un projet d’étude. Je n’avais donc plus qu’à reprendre l’idée et améliorer les points faibles que mes professeurs avaient soulevés.
Je commençai donc à assembler, souder, visser les différents composants que j’avais réunis pour réaliser ma création. J’étais relativement confiante quant à mes chances de succès, si bien que je ne prêtai nullement attention à ce que pouvait faire ou dire Risa. De toute manière, quand je travaillais, j’étais si absorbée dans ce que je faisais que je ne prêtais plus vraiment attention à ce qui se passait autour de moi. La seule distraction que je m’autorisai était de lever les yeux vers ma montre pour vérifier le temps qu’il restait devant moi.
Back in black, baby Johan R. Grant & Hitomi Ishidaa
Bon dieu... Dans quoi s'était-il encore embarqué ? Lui qui pouvait désormais enfin dormir comme il le voulait et rattraper ses longues années passées dans les ruelles de Musutafu en pleine nuit, voilà qu'il se retrouvait à servir de véritable générateur humain pour une vulgaire gu-guerre d'égo qui n'était importante que pour l'une des deux protagonistes. Pourtant, Johan aurait pu dire non. Il aurait pu l'attraper avec deux doigts et la dégager de sa chambre, pour s'enfoncer de nouveau dans les bras de Morphée. Mais malheureusement, lorsqu'elle débarqua dans ce véritable cosplay de rival d'animé edgy mais qui perd toujours à la fin (foreshadowing peut-être ?), l'électrifié n'avait pas eu la force de se débattre lorsqu'elle l'avait traîné en dehors de son lit. Pour UNE fois qu'il passait sa soirée à l'internat au lieu de son gîte (parce qu'ils sont quand même méga relous les gens là-bas aussi), voilà où il en était.
Bonnet sur la tête, cache-yeux sur le front, Johan baillait en écoutant que d'une oreille les paroles énervées de la jeune fille qui avait défié sa Senpai. Il fut néanmoins surpris lorsque la jeune mécanicienne de troisième année attrapa Risa par le col, la soulevant littéralement du sol - la différence de taille étant quand même là - pour la laisser retomber sur le sol. Hitomi était une personne rationnelle face à une scène qui ne l'était clairement pas, et malheureusement pour elle Risa était totalement dans son énorme délire ego-trip dont personne n'arriverait à la faire sortir.
Si sa détermination était une force, c'était aussi très énervant quand elle s'élançait dans des projets pétés mais qu'elle estimait, qu'ils soient ridicules ou inutiles. Et rien ni personne n'arriverait à la sortir de cet espèce de trop-plein d'énergie qui donnait l'impression qu'elle prenait du lait de croissance. Et un peu trop. (C'était d'ailleurs le cas, sa petite taille étant un des points qu'elle détestait le plus chez elle. Elle tentait tout ce qu'elle pouvait pour changer ça. Boire du lait, s'étirer, des vitamines. Bon, malheureusement rien ne marchait. )
Lorsque Hitomi expliqua qu'elle était quand même prête à lui apprendre une leçon, Johan siffla en levant la main pour l'encourager, sortant d'ailleurs un petit drapeau avec écrit "Go Go Hitomi". Regard de Risa envers Johan, et ce dernier dégaina alors un autre drapeau avec écris "Go Go Risa". Histoire de pas faire de jalouses. C'était encore un peu une enfant... un peu.
« On va voir qui va faire ramper l'autre, la grande perche ! J'vais te montrer à quel point je suis la meilleure ! »
POUET. Le début de l'épreuve. Le début du travail, de la recherche, de la science et de la construction. Si Risa était quand même relativement ridicule, l'épreuve mise en place était tout de même assez intéressante. Ce mélange entre un objet d'un thème précis à faire avec, pour travailler, une masse d'outils aléatoires dont aucun des deux participantes n'avaient connaissances avant le début. Les deux petites estrades, séparées de la masse des objets à récupérer, forçant les deux âmes à faire de possibles allers retours pour avoir de nouveaux objets, aux grès des idées...
Enfin, des allers retours... Pas pour tout le monde.
En effet, alors qu'elle continuait de travailler, Risa sauta alors sur la petite barrière de l'estrade.
« ALLONS-Y. Je vais te montrer à quel point je suis forte ! »
Frappant des mains, elle plaça alors ses paumes en face de l'énorme masse d'aciers au sol, quelques mètres plus bas. Et soudainement, certains objets se mirent à voler, et à se diriger vers elle.
C'était l'alter de Risa : de la télékinésie. Un alter puissant, qui pourrait faire d'elle une potentielle héroïne. Pourquoi finir ainsi en support ? C'est simple. Si la télékinésie est un pouvoir puissant, celui de Risa est relativement faible. Trop, pour pouvoir faire d'elle une héroïne. Un ancien but qu'elle pensait pouvoir atteindre, avant de se rendre à l'évidence qu'elle ne pourrait jamais rivaliser.
Elle avait tentée, pourtant. Une première année dans une école aléatoire, qui pourtant, ne devait pas avoir une niveau exceptionnel. Et malgré tout, ses faibles capacités empêchèrent Risa de réaliser ce premier rêve.
Mais quand le destin te donne des citrons, fais-en une citronade. Bien décidée à néanmoins faire quelque chose de sa vie, et ne tenant guère cure des lois envers les pouvoirs, elle décida d'user de son alter pour autre chose. Et elle découvrit la mécanique. Ses dérivés, ses plaisirs. Et la voilà désormais, tronquant une petite école sans nom à la fameuse U.A. où elle pouvait s'adonner à son réel talent.
Attrapant subitement les objets qui venaient de voler vers elle de manière assez lente, elle commença alors à rapidement accélérer la cadence. Elle laissait ses outils voler via son alter pour gagner de la place, les attrapant à la volée pour travailler avec une fluidité exemplaire. Si son alter était trop faible pour pouvoir se battre, cela lui offrait néanmoins un très bon compagnon de travail. A y regarder de plus près, à perdre son regard dans la manière dont elle travaillait, c'était presque comme si des tonnes d'assistants étaient à ses côtés, tenant ses outils, les amenant quand elle en avait le plus besoin. Multipliant les mains, les bras, le travail.
Hitomi affrontait alors une véritable "femme-orchestre" de la mécanique.
Après tout, si Risa était une grande gueule, ce n'était pas pour rien. Douée, elle l'était. La tenue héroïque de Johan en était la preuve : faites d'un tissu qui allait parfaitement bien avec l'électricité de l'électrifié, lui permettant d'agir avec plus de fluidité.
Dommage qu'elle soit une pure idiote égocentrique malgré tout... Certes, utiliser son alter était normalement interdit. Mais dans un sombre atelier, qui pouvait s'assurer qu'elle n'utilisait pas son pouvoir ?
C'était risqué. Mais elle aimait ça.
Écrit et codé par Johan R. Grant
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Pouet. Pouet ? Sérieusement, le son qu’elle avait choisi pour lancer le début de l’épreuve c’était un « Pouet » ? Donc en plus d’avoir un pet au casque, elle avait cinq ans d’âge mental cette gamine. Je poussai un profond soupir de désespoir face à la bêtise et la stupidité de la situation à laquelle je devais faire face, alors que je regardai ma montre. Bordel, il était déjà si tard, et pour une fois que j’avais pris de l’avance sur mes travaux et que j’aurais pu en profiter pour dormir, il fallait que je me retrouve à U.A au beau milieu de la nuit à devoir faire un concours de bricolage avec une malade mentale. Enfin bon, maintenant que j’y étais …
La concernée mettait les bouchées doubles, d’ailleurs, me dévoilant par la même occasion son alter : de la télékinésie. Plutôt impressionnant et utile pour bricoler, puisqu’elle faisait léviter les outils et composants dont elle avait besoin autour d’elle afin de gagner de la place. Sans parler du fait qu’elle ne perdait pas de temps pour se déplacer et aller les chercher. Ç’aurait pu m’inquiéter, me faire lâcher quelques gouttes de sueur, me dire que peut-être elle allait me donner du fil à retordre. En réalité, je m’en fichais royalement de son défi. Peu importe qu’elle gagne ou pas, je voulais juste rentrer chez moi … et accessoirement décrocher le pauvre Johan de son perchoir où il servait littéralement de LR6 géante.
Je décidai donc de m’avancer tranquillement vers la table où étaient disposés les divers composants, croisant les bras et observant le tout avec minutie. Mes yeux virèrent alors au doré alors que j’utilisai moi aussi mon alter pour observer chaque petit détail et chaque petite imperfection que chacune des pièces pouvait porter. Après de longues minutes d’inspection, sans prêter la moindre attention à l’avancée de ma concurrente, je saisis finalement un tas de pièces que je déposai dans une énorme caisse que j’avais amenée avec moi pour tout ramener à mon plan de travail, et m’attelai enfin à ma création.
Une arme pour un alter de feu … Sans plus de précision, cela voulait sans doute dire une alter de création de flammes, voire de manipulation très limitée. Je pensai tout de suite à celui d’un héros très offensif, tel qu’Endaevor par exemple. N’ayant pas davantage d’informations, je devais donc me baser sur mes suppositions et travailler légèrement à l’aveugle. Tant pis, faisons avec ce qu’on a.
Un alter de feu sous entendait déjà une chaleur extrême, et ce dès l’activation. Il fallait donc commencer par trouver un moyen de refroidir tout ça. En observant le matériel mis à disposition, j’avais pu remarquer certains alliage qui étaient plutôt résistants à la chaleur, mais sans que cela ne soit parfait non plus. Il fallait donc un système de refroidissement intégré. j’avais donc récupéré plusieurs câbles et tuyaux en tout genre, dans lesquels je prévoyais de faire passer un liquide pour garder ça à bonne température. Mais ce n’était pas encore le moment, je devais d’abord dessiner le squelette, l’armature de l’objet. J’assemblai donc au fer à souder quelque tige d’acier afin de créer une structure certes grossière, mais qui me servirait de base pour agencer par la suite tous les composants que j’avais à y mettre.
Je jetai de temps à autre quelques coups d’oeil au chronomètre pour m’assurer que je répartissais bien mon temps entre les différentes étapes de mon travail. D’ordinaire, je détestais travailler sous la pression du chronomètre, mais je n’avais guère le choix, et surtout, avec les différents exercices et tests que nous imposaient les professeurs pendant les cours, j’avais malgré moi dû me résoudre à m’y habituer. Et au final, j’avais même fini par remarquer que cela boostait ma créativité, m’incitant à réfléchir et réagir plus vite et plus efficacement.
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