Musique d'ambiance:

Quel plaisir malsain allait il encore pouvoir assouvir en cette nouvelle journée ? N’ayant tout simplement aucune mission à accomplir, le jeune danseur s’ennuyait fermement. Assit là au bar à attendre quelque chose. Quoi ? Une idée. Un passe-temps.

Soudain, il sourit, sans raison particulière mais en le voyant rire de cette façon, il ne pouvait que faire glacer le sang de ceux qui le regardait. Ce fut alors Kurogiri derrière son bar qui ordonna au jeune Kamihone de se calmer. Les autres membres de l’alliance présent le dévisageaient, certain avaient une sorte de rictus quand d’autre le voyait comme un dérangé. Cela ne lui posait aucun problème et il aimait attiser la curiosité chez les autres autant qu’il aimait assouvir la sienne. Une curiosité malsaine certes, mais cela le rendait dangereux, imprévisible et parfois incontrôlable. Qualité ne pouvant qu’être louées là où il était à présent. Tout nouveau encore, on ne le connaissait pas mais il avait pour ambition de faire connaître son nom dans tout le pays. L’ange déchu est parmi nous et il saura apporter la libération aux pauvres et misérable mortels souffrant et enchaîné dans leur calvaire quotidien.

Il fini alors son verre en remerciant le barman et sortit sourire aux lèvres. Une fois dehors, il se mit à vagabonder dans les rues aux alentours. Il s’écarta de plus en plus et marcha de plus en plus loin. La nuit commençait à tomber quand il fut pris de curiosité par une conversation entre deux civils. Il se rapprocha et tout près, s’installant alors juste à côté d’eux. Les deux hommes discutaient du tournoi mondial entre école héroïque se déroulant ici même à Mustafu. Il se rapprocha alors d’eux avec ce sourire aux lèvres qu’il affichait plutôt au bar. Les deux hommes l’avaient vu plus tôt et se méfiait de ce dernier. D’un air très sérieux et essayant de faire peur au jeune homme ils lui ordonnèrent de partir ou il allait le regretter. Son sourire ne fut que plus grand à chaque pas qu’il faisait en se rapprochant d’eux.

« Allons, allons, votre sujet de conversation est très passionnant. Je ne cherche que la compagnie de nouveaux compagnons de jeu. Ne voyez vous pas que je suis là pour faire partie des votre ? Pardonnez-moi ce sourire mais parler de futur héros me passionne toujours, dites m’en plus. Je veux savoir ou sont-ils »

Il tendit alors la main vers eux comme une demande pour qu’ils se serrent la main. Bien évidemment, un des hommes rejeta sa main comme refus en balayant sa main avec le revers de la sienne. Le premier contact fut alors fait. La première onde envoyée. Laissant une sensation étrange à l’homme. Un frisson et une légère pique à la main. Les deux hommes ne répondirent pas alors et de nouveau ordonna à ce que Kamihone quitte les lieux en tant que dernier avertissement.

Le jeune vilain éclata alors de rire et bondit sur les deux hommes très rapidement les frappant très rapidement à quatre reprises au niveau des épaules. Les hommes furent surpris par le saut de ce dernier mais non par les frappes subit aux épaules. Elles ressemblaient bien plus à des tapes amicales qu’à de réel coups. Soudain un des hommes se retourna pour rétorquer, préparant son poing avec élan pour le frapper en plein visage. Le coup lancé, il se stoppa net, les os de ses doigts craquèrent les uns après les autres, stoppant net alors l’homme en laissant hurler de douleur. Le deuxième quant à lui tomber à terre, sa langue était déchirée. Du sang coulait en abondance et plus rien ne pouvait le sauver à part un miracle.

Kamihone se retourna et sourit de manière très chaleureuse. Comme s’il essayait de réconforter quelqu’un qui souffrait, comme s’il était la solution aux maux du monde. Il tendit alors de nouveau la main à l’homme qui venait de se broyer la main. L’ange déchu promis qu’il ne lui ferait plus aucun mal. Sans raison et peut être crédule l’homme attrapa alors sa main. Kamihone lui demanda alors le plus gentiment du monde ou les élèves étrangers se trouvaient pour lui permettre de discuter avec eux et en connaitre davantage sur le monde extérieur. L’homme ne connaissant pas grand-chose avait seulement la connaissance du lieu ou se trouvait les quelques élèves français fraîchement débarqué. Seulement le nom du quartier. Il lui enseigna alors ce dernier.

Kamihone ayant obtenu ce qu’il désirait tapota alors à plus de vingt reprises la main qu’il tenait entre ses mains. Une manière encore très amicale comme pour réconforter un enfant après une blessure. Il ne fallut alors pas longtemps avant que l’homme ne se déchire de l’intérieur. Kamihone avait soigneusement visé les cordes vocales en premier afin de les déchirer pour qu’il n’émette plus aucun son avant sa mort. Il se dirigea alors vers le dernier homme se vidant de son sang.

« Toi mon ami, j’ai eu rumeur comme quoi une petite chauve-souris chassait la nuit. En guise de cadeau je t’offrirais donc ton sang. Aller, sois heureux, ta vie servira enfin à quelque chose. »

Il s’éloigna alors d’eux, tendit les deux bras et regarda la pleine lune.

« Soyez libéré de vos souffrances pauvres mortels. Vous qui ne passiez que votre temps à parler des autres. Dans cette libération vous pourrez vous concentrer sur vous à présent. En atteignant alors le ciel, n’oubliez pas de bénir votre sauveur. L’ange déchu. »

Il sortit alors un mouchoir de sa poche et s’essuya les mains du sang qui s’était déposé sur cette dernière. Tout en marchant vers le quartier indiqué, il se rappela d’un nom qu’ils avaient mentionné, « Victoria Mellivora ». Il écarquilla les yeux et sourit de nouveau, son choix était fait. Il voulait la rencontrer elle et pas d’autre. Qui était-elle ? Pourquoi venir ici ? Qui sont les vilains en France ? Beaucoup de questions tournaient dans sa tête au fur et à mesure qu’il touchait à son but.

En se dirigeant vers le quartier attitré au français, enfin du moins pour ce qu’il put en apprendre de ces êtres à présents libérés de tous fardeaux.

Arrivé non loin du quartier indiqué, il se retrouva dans des ruelles assez fréquentées pour le soir. Bars et restaurants du coin semblaient tourner à plein à régime. Quelle belle image d’une société économique tourant à plein régime. De la consommation de masse ? Peut-être. En les voyant se goinfrer il prit le temps lui aussi de prendre un repas. Sa petite danse salvatrice lui avait creusé l’appétit.

Entrant alors dans un restaurant servant une spécialité de porc pané appelé « tonkatsu » il put voir quelques hommes éméchés par l’alcool. L’alcool était le dernier moyen pour ces êtres de se libérer de leur fardeau quotidien. En les voyants rire, se moquer les uns les autres, chanter, jouer, il était heureux. Bien qu’ils étaient bruyants les voir ainsi était comme les voir enfin libérer de tous fardeaux. Puis son sourire s’effaça en pensant que tout cela était éphémère. Il détourna le regard alors pour le déposer sur le menu. Il prit quelque chose de banal et pas très cher. Il dégusta son repas rapidement et partit en payant l’addition.

En sortant, des jeunes filles essayèrent de l’attirer à faire des massages exotiques quand d’autres essayaient de l’attirer dans des bars spéciaux. Une d’entre elle l’intéressa, il prit le temps de l’écouter attentivement. Elle était plutôt mignonne avec de bonnes formes. N’importe quel homme serait attiré vers elle. Après son discours elle lui sourit, et il sourit en échange du sien. Il affichait un visage radieux, un sourire chaleureux et plein de bonté. Son élégance et sa beauté le rendait très attirant pour un garçon de son genre. Il lui prit la main et lui caressa le dos de cette dernière avec son pouce avant de lui dire « je serais ravie de passer la soirée avec vous. Vous êtes splendide et qu’importe ce qui vous entoures, nous ne pouvons que vous voir tant votre beauté excelle en la matière. Si je venais à rester près de vous aussi longtemps que vous le souhaitez, je ne pourrais plus me passer de vous, je ne pourrais plus concevoir une simple soirée douce comme celle-ci sans apposer mes lèvres sur les vôtres. »

En continuant son joli jeu de dragueur, il se rapprocha de plus en plus d’elle avant d’enfin l’embrasser pour de bon. Il voulait alors essayer la manière française ce qui ne déplut pas au grand étonnement de cette jeune femme envoutée par le beau garçon plein de tact qu’elle avait en face d’elle.

Après ce langoureux baisé, il partit sans dire un mot. Il s’essuya la bouche avec sa manche en pensant que c’était une façon très grossière d’apprécier un moment comme celui-ci. Comment des français pouvait apprécier un tel échange salivaire. Les japonais pour certain en faisant de même et cela le révulsait. Comment osaient ils traiter les femmes de cette manière, aucun tact, aucune élégance. Il devait comprendre.

En s’enfonçant plus loin dans les ruelles, il entendit des mots étrangers, ce n’était pas de l’anglais ni de l’espagnol, la façon de parler en insistant sur certaine lettre lui faisant entendre plus que d’autre choses des sortes de grognement, des « rrrr ». Du français ? Certainement, ils faisaient beaucoup de bruit cependant, une jeune fille apparut alors devant lui. Elle avait un look unique, des cheveux sur deux tons de couleur et une mine fatiguée. Elle était très mignonne pour son âge et serait à l’avenir une splendide jeune femme. Bien plus que celle qu’il avait embrassé quelque temps avant. Il s’égarait dans ses pensées quand il décida alors de barrer sa route.

« Buon suar» tenta-t-il de dire en français. Il se résigna et espéra alors que cette dernière savait s’exprimer dans sa langue.

« Je suis désolé, je ne suis malheureusement pas quelqu’un apte à apprendre une langue aussi complexe que la vôtre. Etes-vous bien française ? J’ai beaucoup entendu parler de votre délégation et je suis très curieux d’en apprendre plus sur vous. »

Il n’affichait aucune agressivité, au contraire il était très gentil et tachait de le paraitre le plus possible. Sa soif de curiosité le poussa à être ainsi. Il espérait maintenant qu’une chose être tombé sur ce qu’il recherche.

Dommage, la barrière de la langue pouvait rendre l’ange bien plus curieux encore, allait-il pouvoir se parler ? Se comprendre ? Une expérience unique qui lui manquait certainement mais qu’importe. Kamihone était plutôt bon en anglais. Il avait bien réussi toutes ses études et la langue anglaise était vraiment simple, trop simple, grossière. Pourquoi rendre une langue si simple alors que le langage permet tant de chose ? Fainéantise anglaise certainement.

« Oui l’anglais est appris ici depuis notre plus jeune âge et je pense pouvoir tenir une bonne conversation. Je suis malheureusement attristé de ne pas pouvoir m’exprimer en votre langue si particulière. »

Il soupira de frustration, langue de Shakespeare, oui et alors ? La langue de Molière était-elle moindre ? Pourquoi le japonais n’était-il pas étudié à travers le monde ? Pourquoi le russe avec une si grande puissance et un si grand pays ne méritait il pas sa place dans les langues apprises dès le plus jeune âge ? Qui détermine tout ça ? Pourquoi ne pouvons pas choisir nous-mêmes les langues que nous voulons apprendre ?! QUI ?! QUI DECIDE ENCORE DE RESTREINDRE LES LIBERTES ?!!... Calmons-nous, nous avons déjà libérer deux pauvres êtres, ne nous hâtons pas.

Il sourit alors à la jeune étudiante française avant de s’adresser à elle. Il s’inclina poliment et se présenta.

« Je me prénomme Kirisui, je ne suis qu’un pauvre journaliste de bas étage. Ma curiosité me pousse souvent à rencontrer beaucoup de monde et leur poser plein de questions étranges parfois alors veuillez ne pas m’en vouloir à l’avenir. Si je peux me permettre vous semblez très intelligente, cela se lit dans vos yeux. De plus avec ce tournoi mondial entre étudiant pourquoi avoir choisi de venir ? La gloire ? L’argent ? »

Il rigola alors sur le moment et s’excusa en disant que les questions venaient déjà de tomber alors qu’elle ne s’était pas encore présentée à lui de manière compréhensible et donc en anglais. Il s’inclina alors à la japonaise et s’excusa d’être aussi pressant.

« Pardonnez ma précipitation. Il est déjà tard et discuter dans de sombre ruelle comme celle-ci n’est peut-être pas très prudent. Puis-je me permettre de prendre un peu de temps de votre soirée ? Je ne voudrais point vous offensez et encore moins vous paraitre grossier. Evidemment si vous acceptez je vous offrirais tout ce qui vous ferais plaisir, c’est un minima. Et puis je ne serais pas contre le fait de passer un peu de compagnie avec une aussi jolie fille, promise à être ravissante une fois adulte. Qu’en dites-vous très chère ? »

Il tendit alors délicatement sa main vers la jeune française, voyant qu’elle était déjà fatiguée pour lui donner un appui et lui permettre de se diriger alors vers un endroit ou leur discussion pourrait prendre effet. Oui, discutons, faite rêver l’ange tant que cela est possible. La libération n’est pas imminente mais mérite réflexion. Voyons tout d’abord ce qu’elle peut apporter.