« Eh le guépard, lève toi et suis moi ! »
Ah bah enfin, c’est pas trop tôt. Deux heures que je poireautais sur ces bancs glacials et très peu confortables.
« Et ne t’avise même pas d'essayer de t’enfuir. »
Je baissais la tête d’un air amusé, considérant les menottes qui m’avaient été passées aux pattes. Elles paraissaient plutôt robustes, j’aurais bien du mal à les briser.
« Allez entre. »
Je me retrouvais dans une étroite pièce sombre éclairé par une unique lampe blanchâtre fixé à une table située au centre. Une salle d’interrogatoire ?
Après m’avoir fait asseoir, l’homme en uniforme pris place en face de l'intéressé, en l'occurence moi même, et enfila précautionneusement une paire de gant en latex.
« Euh … Vous êtes sûr que c’est moi que vous voulez interroger ? »
Un regard de dédain fut la seule réponse à ma remarque que je compris déplacée.
« L’objet du délit » Annonça t-il en déposant sous le halo de lumière vacillant, une pomme qui avait été soigneusement placée sous vide.
« Ouf … Vous me rassurez, je commençais à penser avoir commis un meurtre et ne pas m’en souvenir. » dis-je, un sourire moqueur aux babines.
« Ne riez pas Mr Deaps ! ne riez pas … » L’homme trifouilla ses dossiers, en dégagea un de la pile avant de me le coller devant le museau.
« Trois témoignages de vol à l’étalage cette semaine, tous mentionnent un homme guépard … »
« Je ne suis pas le seul homme guépard du Japon, vous savez ? »
Il ne considéra pas ma remarque.
« Un portrait robot a pu être établi grâce aux différents témoins. »
« Oh ! Je suis curieux de savoir à quoi ressemble ce voyou. »
L’aspect irrité de l’inspecteur m’arracha un léger rictus. Ce dernier s’empressa alors de sortir une feuille de l’un des nombreux tiroirs que comportait son bureau; une fois celle-ci à plat devant moi je découvrit une impressionnante représentation de ma personne :
Une silhouette svelte, élancée et safranée, accentuée par de longues jambes musclées. Des pattes inférieures surélevées et reposants chacune sur quatre doigts dotés de griffes bien entretenues. Un peu plus haut raccrochées par une articulation appelée genou se trouvaient des cuisses puissantes et robustes recouvertes d’un pelage laiteux parsemé de tâches ébènes. En levant le regard on tombe sur un buste bien sculpté, des muscles abdominaux correctement tracés, des bras aux articulations largement marquées et enfin un collier de fourrure semblable à celle ayant été décrite précédemment sur les cuisses. Relié à ce torse par un cou se trouvait une tête au faciès des plus agréables à contempler. Des traits fins et raffinés de félin encadrés par une chevelure violacée bien coiffée. Des yeux en amandes agrémentés de pupilles émeraudes étaient soulignés par deux zébrures noirs ainsi que de fines moustaches partant de part et d’autre d’un museau brun. Le tout surplombé de deux deltoïde poilus. Enfin une queue touffue se cachait dans le dos de l’individu représenté, arborant également une couleur blanche tachetée de noir. Ce dernier portait pour tout habit un simple short en Jean.
« Je suis flatté, c’est un véritable chef d’oeuvre ! Je vous le prends, vous en demandez combien ? »
« Arrêtez de vous foutre de ma gueule ! »

A écrire. - Mental.

A écrire. - Histoire.