Depuis divers incident, impliquant vilain et vengeur, la sécurité de la prison avait été renforcée ! Pourquoi est-ce que cela me faisait quelque chose ? Parce que désormais, je ne pouvais plus voir mon père quand je le voulais. Il se passait beaucoup de chose dans ma vie en ce moment et mon père n’approuvait pas tout ce que je faisais… Je m’étais déjà disputé avec lui, mais cette fois ci, ça m’atteignait plus, j’avais un peu perdue de vue ce qui était réellement important, y compris ma seule famille, mon vilain de père. Il n’avait pas apprécié, connaissant ma faiblesse psychologique que je me lance dans des missions plus ou moins risqué. Je m’étais sentis obligée de lui parler de mes aventures avec Dabi ou celle avec Oswald. Sa colère avait été noire, l’homme qui s’énervait si peu souvent m’avais prise au dépourvus, cette rage comme je n’en avais jamais vue m’avais poussée à partir, boudeuse. Cela faisait déjà une semaine que je boudais. Dire que je boudais mon père alors que je n’avais plus personne. J’étais ridicule, j’en avais bien conscience, il avait même probablement raison, ça, je ne le savais que trop bien ! Il voulait me protéger, depuis cette journée fatidique ou ma mère avait été tuée et que plein de chose s’était passé. Les souvenirs remontaient quelque fois, je suis en prise à des nausées pas possible dans ces moments!

Je m’étais exilée dans un café, seule à une table, lisant un livre, sempiternelle réconfort de mon être. Il y avait beaucoup de monde aujourd’hui dans ce café. J’étais plongée dans mon livre, mon casque sur les oreilles, lorsqu’une main se posa sur mon épaule. D’un mouvement vif, j’attrapai le bras qui s’était posé sur mon épaule et serra. Je portais des gants, aucune chance que mon alter ne s’active, mais les contacts physique inopinés me mettait dans une rage quasi-certaine et dès lors je ne répondais plus de rien ! En levant mon regard bleu glacier vers la personne, je reconnus le patron du café. Je lâchai sa main précipitamment avant de m’excuser en m’inclinant ! Prétextant qu’il m’avait fait peur, il n’en était rien, il m’avait juste prise au dépourvue. De bonne grâce, je décidai que pour me faire pardonner, je ferai ce qu’il voudra. Sa requête fut assez étrange, car il me demanda de participer à l’animation du jour, sois un blind test. Je ne pouvais pas me défiler, sachant que j’avais promis, ainsi, le gérant me désigna un homme perché sur son café au bar, m’informant qu’il serait mon coéquipier pour la durée du blind test.

Je me levai, me dirigeant vers mon camarade, puis m’asseyant à côté de lui, je découvris un homme européen d’une trentaine d’année mal rasé. Il y avait de plus en plus de gaijin, d’étranger dans cette ville. Dans mon entourage les européens devenaient de plus en plus nombreux ! Je n’avais aucun problème avec les étrangers, car mon père était lui-même métisse, c’est d’ailleurs pour cela que mes yeux son bleus. Ainsi, je m’inclinai vers mon coéquipier puis me présenta d’une voix douce mais froide :

« Bonjour, enchanté de vous rencontrer, je suis Kaede Kyuketsuki. J’espère que nous formerons une bonne équipe pour le blind test ! »

Puis, commandai un ice-tea le temps que mon camarade se présente.

L’européen s’inclina, d’une voix fatigué, il lança qu’il s’en remettait à moi. J’étais sur mes gardes, c’était un homme adulte qui se tenait à côté de moi, lorsque j’avais des facilités à offrir à confiance aux personnes dans la même tranche d’âge que moi, ceux dans l’âge adulte m’effrayait… Ils avaient une telle force, un tel pouvoir sur des personnes comme moi, leur capacité à faire de moi ce qu’ils voulaient était véritablement effrayante. Ainsi, les seuls hommes adultes qui avaient ma confiance n’étaient que des héros. Et quand je disais des, j’avais en tête deux personnes maximum. Je ne comptais pas mon paternel, il était ma seule famille. De ce fait, j’avais directement mis, une barrière encore mon acolyte et moi. Je n’étais pas stupide, je suis capable d’apprendre de mes erreurs. Tout le monde peut-être un potentiel coupable, c’est ce que mes études m’ont apprises, je ne peux me fier à personne à part moi-même. Je dois être forte, pour me protéger moi-même dans un premier temps, dans un second temps,  protéger ceux-qui pourrait être victime des mêmes troubles que moi. Enfin, j’aimerai, ce n’est peut-être qu’un rêve, une douce illusion qui réchauffe ce qui reste de ma poitrine…

Alors que je buvais mon ice-tea avec ma paille de mes mains graciles, les doigts entouré autour du verre, le dénommé Frederick posa son menton sur sa main, puis tournant sa face vers moi, m’interrogea :

« Sacré réflexe tout à l’heure…Tu pratiques les arts martiaux ? Tu veux devenir une super-héroïne ? »

J’étais sur la défensive, qui m’en voudrait même de l’être avec un parfait inconnu ? Je devais rapidement savoir quelle étaient ses intentions… Curiosité ? Intérêt ? Dans un des cas, je frissonnerai presque. Sa demande pourrait signifier de savoir si je suis sans défense, dans ce cas-là, cela voudrait-il dire qu’il ne serait qu’un enfoiré intéressé par ma plastique, avide de dévorer mon corps ? Je m’étais promis de m’ouvrir aux autres, mais dans ce cas-là, je n’étais pas persuadée de la bienveillance de mon interlocuteur… Mon père m’aurait fortement déconseillé de lui parler, faut dire qu’il est sacrément protecteur mon géniteur, mais je me sentais plus forte, lorsque j’étais entouré de mon armure de glace, je ne me sentais pas faible, au contraire, je me sentais puissante…  De plus, je ne souffrais pas de la solitude en ce moment, je devrais même profiter de l’occasion pour me divertir et me changer les idées. Qu’étais-je donc censé faire ? Je réfléchissais à toute vitesse tandis qu’a petite gorgée, mon verre se vidait. C’était comme un sablier qui arrivait au bout de sa durée, je serai obligé de répondre un jour ou l’autre à un autre à un homme, autant m’entraîner maintenant, dans le pire des cas, j’appellerai Alarick pour me raccompagner. En plus, je ne peux juger quelqu’un sur deux phrases, ce n’est pas juste de faire cela. Je m’étais décidé, j’allais parler, lui répondre et dire la vérité. De ce fait, lâchant la paille de mes lèvres, passant ma langue pour prendre toute goutte récalcitrante, je me tournai enfin vers l’étranger puis répondis avec un sourire crâne et une voix un peu plus joyeuse :

« Effectivement, je pratique les arts-martiaux. Je suis en seconde année de mon parcours. Je prends des cours avec un héros très régulièrement, il m’apprend à me battre, c’est vraiment très intéressant, j’ai beaucoup progressé ces derniers temps. »

Je m’étais un peu ouverte, de ce faite, je devenais plus joyeuse, moins froide, mais plus apte à être toucher par les propos des autres. Je ne comptais ne prendre aucun risque quand même. J’avais envie de continuer à me préserver, le plus longtemps possible. Je ne mentais pas, j’enjolivais peut-être un peu les choses, mais personnes n’étaient capables de me contredire. Je me plaçais en femme forte qui ne se laissera pas marcher sur les pieds. Je dois imposer mon charisme, charisme peut ou très peu absent de moi, voire carrément absent. De plus, je répondis avec ma politesse courtoise :

« Et vous Monsieur Ghost, que faite-vous dans la vie ? »

N’étais-je pas là en train de réussir une très belle conversation ? Restant distante, mais imposante. Faut croire que je progresse.  Je pense que je peux être fière de moi !

Je restai droite sur mon siège, j’avais beau laisser apercevoir une certaine joie, je gardais un regard assez froid, je m’étais certes légèrement ouverte, mais je n’étais pas stupide au point de faire confiance au premier venu, bien que l’homme devant moi semblait un peu mou et lasse, les apparences pouvaient être trompeuse, j’avais une carapace de glace, mais au fond j’étais faible, je tentais de me construi… de me reconstruire plus forte, mais j’avais des difficultés, j’étais bien incapable à cet instant même de me dire forte, j’étais évanescente et triste, la joie que je montrais était-elle feinte ? Ou alors le fait même de parler m’aidait et me plaisais ? Tout cela était follement excitant de découvrir des choses, mais cette excitation n’était-elle pas ma faiblesse première ? Je n’avais pas réellement de réponse.

Je répondis avec une courtoisie à l’étranger, cette courtoisie était toujours de mise chez moi et une joie non feinte au fait qu’on s’intéressait à moi montait au fond de ma poitrine, comme une douce chaleur, comme une petite flamme brillant et brûlant à râle-mourir ! Définitivement, j’aimais qu’on s’intéresse à moi, peu de personne s’était intéressé à moi, le fait de le vivre était très plaisant ! Mais, c’était  là le véritable danger, c’était ma faiblesse principale ! Ma peur remontait, cette peur aussi immémoriale que je m’en souvienne, c’est de me plaire, me plaire tant au point de me faire duper et qu’on m’abuse... Je ne suis pas assez forte, je ne serai pas assez forte pour me reconstruire d’une tragédie à l’échelle de cette trahison de quelqu’un à qui j’aurais fait confiance et que je me serai ouverte. Il était déjà bien assez douloureux de voir les personnes proche de sois s’éloigner sans réellement s’en rendre compte. Ces derniers temps, Alarick, Fumikage, Nick, aucun de ceux-là n’avait pu m’offrir de leur temps. N’étais-ce pas là, la raison-même de ma présence ici ? Après la dispute avec mon père et les personnes proche de moi occupé à autre chose, je m’étais rendue compte que je n’avais personne d’autre. J’étais donc ici pour faire des rencontres ? Mais, faire des rencontres, c’est s’ouvrir, or s’ouvrir c’est craindre d’être blessé… Foule de sentiment paradoxale se battait en moi, foule d’émotion incompréhensible tournait dans mon cœur et mon esprit. J’étais perdue, je perdais pied dans mon existence, j’étais en train de me noyer et personne ne pouvait me sauver…

Au fond de ma conscience, de mon esprit tourmenté, cette petite voix soufflait, elle soufflait des vérités impérissables à mon âme ! Cette petite voix, mon esprit de conservation qui me hurle de me protéger moi, mais me protéger c’est rester seule, la solitude m’effraie, j’ai gouté au fruit du bonheur, je ne peux plus m’en passer, j’en veux plus, je ne peux plus renoncer à bonheur, je dois me battre pour lui !

Merde ! De longues bandes sombres tombent sur mes pensées d’un blanc immaculé, la noirceur des sentiments négatifs remonte. Je me sens prise au piège dans ma moi-même… Je n’y arrive pas…

Ma voix légèrement moins enjoué qu’au début répondit d’un ton distrait :

« Ca va faire depuis le début de l’année scolaire… Ça doit donc faire à peu près deux mois."

J’écoutai d’une oreille distraite la suite, tant j’étais médusée par les découvertes que j’avais faites… Je sentais comme un flot au fond de ma poitrine, un flot au fond de moi, le même flot qu’on a quand on essaye de ne pas pleurer, j’avais envie de pleurer, comment réagir lorsque l’on se rends compte qu’on a rien construit de véritable et que nos liens disparaissent ? Que faire ? J’étais perdu, désorienté, si bien que pour répondre au dénommé Frederick de sa gentillesse, je ne pus que m’incliner maladroitement et bredouiller des remerciements bancales… Je n’arrivai plus à voir clair ni à réfléchir, mes pensées fusaient sans que j’arrive réellement à les maitriser.

J’avais du mal à tenir la conversation, beaucoup de mal tant j’étais désorientée, si bien que je n’arrivais guère à rester concentrer sur mon camarade dans le bar… Même la question que je venais de lui poser, j’eu du mal à l’entendre, tant le fracas dans mon crâne était intense :

« Rien de très palpitant, j’en ai bien peur…J’étais flic avant, puis je suis devenu plongeur…en cuisine. Oui moi aussi j’aurais préféré à la mer. »

Je crois bien que je répondis une formule bateau et mièvre, sans aucune identité. Mes yeux avaient perdu leur fraicheur, ma voix sa force, plus rien n’avait véritablement de sens ! Je devais me ressaisir, je m’enfonçai de plus en plus, je souffrais de mes pensées que j’étais incapable de dressé, qui m’attaquait. De mes gestes mécaniques, j’attrapai le verre que le barman venait de servir en même temps que l’étranger me posa une question, puis commença à boire, des petites gorgée, mais même le froid de ma boisson ne me permis même pas de revenir à moi, j’étais égarée… Allais-je réussir à trouver une réponse pour moi et pour lui ? Deux questions se posaient en moi, celle de Monsieur Ghost et celle du sens de mes actes.

Une fois mon verre vide, je le posai, mon esprit était toujours aussi peu clair, voir même de plus en plus désordonné. Je me devais de répondre correctement à la seule personne agréable ici, la seule personne qui anime réellement la conversation. Je dois être une personne si embêtante à ce moment-là, il ne doit pas profit… Un flash se fit dans mon esprit, comme une onde de choc, toutes mes pensées parasites s’échappèrent pour me laisser prendre le dessus sur mon esprit et moi-même. J’avais trouvé une réponse aux doutes qui m’assaillaient quelque seconde auparavant ! La réponse c’est Frédérick Ghost ! Au diable la peur, au diable la crainte, au diable la solitude, au diable la prudence. Je dois changer, je me dois de changer, je ne dois pas subir ma souffrance, je dois me rendre maître de moi-même, merde, qui je suis ? Je suis Kaede, une future héroïne, je ne peux pas laisser tous ces problèmes futiles me gâcher la vie, se sera difficile, je le sais, je m’en doute, mais je dois arrêter de me plaindre ! Si je n’ai personne pour m’aider, alors je vais m’aider toute seule. Finalement on ne peut compter que sur sois même ! Je souffre de la solitude ? Je n’ai pas de lien véritable et authentique ? Alors je vais me créer des liens authentiques ! Aujourd’hui est un nouveau départ ! Je me dois d’être agréable au moins pour Monsieur Ghost, cette pensée m’a permis de prendre conscience que j’étais de bien piètre compagnie, si je suis de bien piètre compagnie, je dois changer ! Je vais faire confiance à Frédérick Ghost ! C’est ma seule chance de sortir de là ou je suis piègée ! Je dois juste offrir ma confiance à quelqu’un, ce n’est pas si compliqué !

Je pose mes mains sur le comptoir un peu trop fort, une douleur cuisante se propage dans tout mon corps, mon verre émet un son pur. La douleur est la preuve que je suis vivante, que je dois avancer, peu importe la douleur, je vais continuer à progresser ! Je remarquais des larmes coulent de ms yeux ? Combien de temps étais-je resté immobile ? Trente seconde ? Une minute ? Trois minutes ? Je n’en savais rien, tout ce que je savais c’est que je devais me reprendre, me lancer et continuer dans une lancer quel qu’elle soit, je ne veux pas être quelqu’un de rétrograde !

Je m’essuie les yeux d’un revers de manche, puis me tournant vers l’étranger, mes yeux brillaient d’une détermination folle, j’étais prête à avancer. Je m’inclinai dans un premier temps pour m’excuser :

« Excusez-moi, j’ai été distraite un moment. Je ne le serai plus ! »

Puis me redressant repris d’une voix clair et libre sans aucune arrière-pensée, avec juste le naturelle que j’avais abandonné il y a bien longtemps :

« Pourquoi je souhaite devenir une héroïne ? Pour que jamais ils n’aient à souffrir autant que moi j’ai souffert. »

Je me posai un peu en arrière, regardant le plafond, puis repris :

« C’est probablement un rêve impossible, peut-être même que ça fait de moi quelqu’un de moralisatrice, surtout que je ne suis pas vraiment quelqu’un d’altruiste, mais en connaissance de la douleur que j’ai ressenti toute ma vie, je ne souhaite à personne de connaître ce que moi j’ai connu. »

Je me remettais droit, puis plongeant mes yeux dans ceux de Frédérick Ghost sans cligné, sans les détourné, les garda concentré au milieu de ses prunelles, puis, je portai la question la plus précieuse à mes yeux à ce moment-là, la question qui me brûlait les lèvres, la question qui allait structurer toute la suite de mon existence ! La question qui allait décider de mon nouveau départ dans ce monde, la question qui allait me montrer ou se dirigeait ma chienne de vie:

« Puis-je vous faire confiance ? »

L’étranger resta silencieux seconde, il ne transmettait aucune information sur son état, il était imperméable à n’importe quel lecture. Il y avait quelque chose de fascinant dans cet homme, d’étrange, il y avait quelque chose qui me donnais envie d’en savoir plus. Ma question était purement théorique comme vous vous en doutiez probablement déjà, si j’avais posé cette question au dénommé Frédérick Ghost, c’est probablement que j’avais finalement déjà fait mon choix, que j’avais déjà choisis de faire confiance à cette homme. Ce n’était ni un acte réfléchis, ni un acte logique, mais un pure acte de passion, d’instincts, c’était une épreuve à passer pour avancer, si j’étais incapable de la passé, autant ne plus continuer le carnage ici, autant abandonné. J’étais terrifié, purement et simplement terrifié par la réponse de l’autre, elle pouvait aussi bien signifier que j’avais réussis et que j’avançais véritablement, mais elle pouvait aussi rimer avec un amer échec dont jamais je ne  me remettrai, cet acte allait probablement s’inscrire dans la continuité, pour savoir si j’allais échouer ou finalement grandir et m’élever !

C’est finalement après une attente qui ma parus duré des heures, mais qui au finale n’avait probablement durée que quelque seconde que l’étranger me répondis :

"Humm…Je n’aime pas vraiment cette question. Vu que n’importe qui répondrait « oui ». En fait cette question ne m’est pas vraiment destinée…Elle t’est destinée. Peux-tu me faire confiance à moi que tu viens tout juste de rencontrer ? Tout ce que je peux te dire est…si tu veux un entrainement au combat rapproché ou à distance, oui je peux t’aider là-dessus. Si tu veux entendre quelques conseils d’un type comme moi, je peux t’en donner si je le peux. Mais pour le reste…Il n’y a que toi, je pense, qui peut réellement répondre à cette question…Alors Kyuketsuki…Peux-tu me faire confiance ? »

Je plissai les yeux et regarda cet homme qui venait à moitié d’avouer qu’il savait se battre, logique, il avait été policier, mais offrir des conseils à la première fille venus, peu importe ou non qu’elle soit étudiante, offrir ses services avec une telle facilité, c’était preuve qu’il était spécial, ou alors qu’il essayait de m’abuser. Au vu de sa démarche et de son côté assez détendus, je doutais qu’il ne soit qu’un enfoiré de pointeur chassant dans les bars, son profil ne correspondait pas, il était différent de ceux qui m’avait tout pris, il était quelqu’un à part, différent de tous ceux que j’ai pu rencontrer dans ma vie, à la limite, il était plus proche de mon père…

C’était un dilemme pour moi, tout portait presque à croire que je pouvais lui faire confiance, mais si je me trompais ? Je devais repousser ses pensées là au plus profond de mon être, je devais cesser d’avoir peur et avancer, toujours et encore ! Levant les yeux au ciel, secouant la tête, je fixai un point sur le plafond et commença :

« La logique voudrait que je ne vous crois pas ! Mais, aujourd’hui, j’ai décidé de faire autrement aujourd’hui. Pourquoi pas essayé de vous faire confiance, vous êtes quelqu’un de spécial, en tout cas, j’en ai l’impression. Et au pire, si je me trompe, je suis une grande fille capable de se protéger quand même. »

Ma dernière phrase avait été ponctuée d’un sourire carnassier et non rassurant, le même sourire hypocrite pour montrer que j’avais plus confiance en moi que réellement, se même sourire qui ne me correspondait pas, à voir comme une mise en garde. Je fis une pause, pour reprendre mon souffle et mettre mes idées en place, puis repris en regardant désormais l’étranger de nouveau :

« Je suis persuadée que vous avez beaucoup de chose à m’apprendre et qu’à vos côté, je vais avancer. J’ai besoin d’avancer. J’ai envie qu’aujourd’hui soit un nouveau départ. Un départ dans l’inconnu… C’est presque follement excitant ! »

Je souriais avec douceur, et légèreté, j’avais décidé de faire confiance à Fréderick Ghost, c’était peut-être une mauvaise idée, mais je voulais garder confiance, je ne voulais pas réellement abandonner, j’avais soif d’avenir, soif de connaissance, soif d’évolution. Je me sentais prête à évoluer, aujourd’hui était une étape importante, il n’était plus qu’a ma charge de ne pas échouer. Je devais y croire ! Vas-y Hitagi, crois-y !

Le trentenaire resta muet quelque secondes, puis finalement, finis par répondre. Son petit silence pouvait dire bien des choses. Soit il était indigne de confiance, soit il cachait quelque chose, dans ce cas-là, cela pouvait signifier bien des choses. Il était évident qu’il me cachait quelque chose, mais moi aussi je cachais des choses, toute vérité, n’était pas bonne à partager, certaines choses devaient rester secrète, c’était le cas pour moi, c’était alors probablement le cas pour l’étranger. Après tout, j’étais la première à apprécier garder des secrets bien à moi, garder une part de sois caché, c’était pouvoir montrer ensuite de nouvelle facette, pour que jamais les gens ne se lasse de toi, pour toujours être pleine de surprise… Après peut-être qu’une vie de solitude avait conditionné ma pensée, je n’en savais rien et j’étais incapable de m’offrir comme d’offrir au monde une réponse convaincante, je ne pouvais qu’avouer que je ne savais rien.

Monsieur me répondis ainsi qu’il ne pensait pas être spéciale, ni même qu’il ne savait pas ce qui pourrait faire de lui quelqu’un de spéciale, je ne pouvais pas répondre à cette question, car je n’avais eu qu’une impression, j’avais quitté la logique implacable que j’essayais de travailler pour simplement me laisser guider par les sentiments et la passion. Il continua ensuite en me répondant qu’il était heureux de pouvoir m’aider, mais il n’oublia pas de me prévenir qu’il n’avait pas toutes les réponses au monde et que s’il ne pouvait pas m’aider pour quelque chose, s’il n’avait pas de réponse, je ne devrais pas me montrer déçu. J’ hochai la tête avec attention, considérant presque qu’un pacte était née entre nous. Désormais, nous étions liés, j’en avais l’intime conviction.

Me tenant le menton, plus calme qu’à mon habitude, parce que j’avais réussis à faire confiance à quelqu’un d’étranger et pour l’instant, je n’avais pas regretté ce choix illogique, malgré tout, je restais sur mes gardes, j’étais peut-être motivée par la passion, je n’étais pas non plus stupide, je n’allais rien faire qui allait porter atteinte à ma moi-même. Mon instinct de conservation restait assez important. Je regardai l’ancien policier terminé son café, quant à moi, je finis par reprendre la parole, d’une voix clair et plutôt neutre :

« Je ne saurai pas non plus dire d’où je viens cette impression que vous êtes spéciales… c’est juste une impression, infondé de ce fait… Quant au reste, ne vous inquiétez pas, je sais bien qu’avoir toute les réponses c’est compliqué, dans mon cas, je voudrais avant tout me concentrer sur mes capacités physiques, pour pallier la faiblesse de mon alter… Dans un premier temps tout au moins, je ne compterai sur vous qu’en tant qu’éducateur physique, si vous y consentez, bien entendu… Je n’ai pas envie de vous imposer mes volontés au dépit de vos envie, donc je vais vous laissez le choix. Acceptez-vous, oui ou non de m’entraîner pour faire de moi une femme plus forte ? »

Je plongeant dans le fond de mon siège, je souriais de manière légère, je me sentais presque poussé des ailes, qu’il était incroyable de pouvoir faire confiance à quelqu’un de cette manière. Mais, encore une fois, je n’étais pas sotte, je me méfiais, juste, je me méfiais probablement un peu moins que d’habitude, je me méfiais de manière naturelle et plus excessive… J’avais l’impression de progresser de manière importante, mais peut-être n’étais-ce qu’une impression ? Je ne l’espérai pas et seul le futur pourrait me répondre, je ne pouvais qu’attendre, toujours attendre, malheureusement.

Monsieur Ghost se redressa, puis darda ses yeux dans les miens, je pouvais lire une lueur de volonté et de détermination dans ses regard, si on faisait abstraction des cernes et des yeux injectés de sang de quelqu’un qui enchaînait les insomnies et les cafés, son regard le plus souvent fatigué luisait alors d’une détermination dont je n’avais pas l’impression d’avoir vu en lui depuis que je l’avais rencontré, c’était au moins la preuve qu’il n’était pas blasé, ni qu’il acceptait seulement pour me faire plaisir, il était probable que ça lui fasse à lui aussi plaisir. Ainsi, lorsqu’il déclara qu’il acceptait, je n’étais pas étonnée car je l’avais déjà deviné dans sa démarche et sa manière de réagir. Il m’indiqua qu’il me préviendrait alors lorsqu’il avait le temps, acquiesçant, je sortis un bout de papier et commença à griffonner mon numéro de téléphone avec le seul stylo qui trainait dans mes poches, dans ce cas-ci un rose fushia, très girly… Toujours très féminine comme d’habitude, on ne changeait pas les bonnes habitudes.

Enfin, pendant que j’avais palper mes poches à la recherche d’une feuille de papier et d’un stylo, le trentenaire avait alors continué, me parlant succinctement qu’il avait l’impression que j’avais de bon réflexe et que j’allais probablement continuer à travailler cela. Mais, il m’indiqua aussi qu’il voulait me faire travailler le corps-corps, estimant que c’était utile si on devait foncer dans le tas avec son alter. A ce moment-là, je grimaçai, puis pris la parole :

« Mon alter n’est pas vraiment un alter offensif, enfin nous auront probablement tout le temps d’en parler, mais l’idée de travailler le combat au corps à corps me plait assez, car c’est probablement là ma seule faiblesse. »

Je regardai alors mon mentor, non le mot est mal choisis, je dirai plutôt instructeur essayer de boire dans sa tasse de café, mais malheureusement pour lui, la tasse était déjà terminé. Je ne pus alors m’empêcher de lâcher un petit gloussement devant la déception visible dans le regard et la moue de l’homme qui lâcha un « ah » désespéré et empreint de tristesse. Et il dû alors recommander une tasse au barman, il m’acheta de nouveau une boisson. Je le remerciai de nouveau, cette fois de manière moins stoïque, moins glaciale et plus humaine. Ainsi, lui avec sa tasse de café, moi avec un orangina, nous trinquèrent à notre alliance, sans un mot, nous dégustâmes nos breuvage de manière silencieuse, il n’était pas utile de dire le moindre mot, nous comprenions tous les deux ce que cela voulait dire, je ne pouvais bien entendu parler que pour moi, mais cette alliance, cet accord me plaisait follement et je voulais sincèrement qu’il puisse durer dans le temps.

Mais, alors que nous discutions de manière innocente, je remarquai sur ma montre que l’heure était déjà pas mal avancé et que je serai amené à me faire disputer si je n’étais pas rapidement de retour à l’internat, je ne voulais bien évidemment pas me faire taper sur les doigts, ainsi, me levant avec précipitation, je m’inclina avec un grand respect pour monsieur ghost, le remercia encore une fois pour les consommations, pour la compagnie, pour notre accord et avant de disparaître, je lança un regard passionnée de gentillesse et de tendresse à celui qui allait désormais partager une partie de ma vie m’aider à avancer. C’était une nouvelle page de mon histoire qui s’écrivait et je ne pouvais que sourire !