La journée était partie pour être plus ou moins ennuyante. Aujourd'hui, il fallait s'occuper du bateau... Ce qui signifiait nettoyage toute la journée. Ami ne se plaignait pas, après tout, elle n'était plus une novice. Et surtout, elle avait compris les raisons qui faisait que l'entretien du navire était important : c'était aussi important qu'entretenir son équipement. Ainsi, il y avait moins de risques d'avoir des problèmes techniques au plus mauvais moment. La préparation était importante. L'eau et l'air salé de la mer pouvait ronger la surface. Et de par sa fierté en tant que membre d'équipage de l'Oki Mariner et aussi en tant que femme, elle refusait de voir le navire ressembler à rien.

« Sirius ! » appela une voix familière.
« Capitaine ! » répondit-elle en se mettant au garde à vous. « Qu'y a-t-il ?
- On vient de m'informer qu'un colis qui nous est adressé est arrivé... J'aurais besoin de quelqu'un pour aller le chercher.
- Je vois... A l'Agence ?
- Non, en ville. Ils ont un problème et ne peuvent pas nous le transmettre aujourd'hui à moins qu'on aille le chercher. Et vu que c'est urgent...
- Je comprends...
- Merci, Sirius ! C'est au magasin habituel, si tu sais où il se trouve. »

La jeune femme acquiesça avant que le capitaine reparti de son côté. Ami vida son sceau d'eau et rangea l'équipement de nettoyage avant de sortir du bateau et de partir en direction du centre-ville.


Une fois dans le magasin, elle expliqua à la personne tenant le comptoir sa présence ici. L'homme acquiesça et parti récupérer le fameux colis. Ami regarda ce que le magasin proposait en attendant, jusqu'à ce que la voix de l'homme n'attira son attention... Ainsi que le colis présent sur le comptoir.

« Désolé, l'un de nos livreurs est tombé malade et les autres sont très occupés par leurs propres livraisons. Ça va aller ? »

Il avait dû remarquer son regard choqué par le carton. Celui-ci était bien plus gros qu'elle ne l'avait imaginé. Et probablement plus lourd. Elle l'attira à elle et pouvais déjà confirmer le poids. Elle laissa le colis basculer un peu contre elle pour ensuite saisir l'extrémité du dessous du carton. Elle souffla à cause du poids, mais arrivait à le tenir.

« Ça devrait aller... » disait-elle alors surtout pour rassurer l'homme.
« L-Laissez-moi au moins vous ouvrir la porte.
- Ah, je veux bien. Merci beaucoup. »

Le gérant lui ouvrit la porte et la laissa passer, et Ami sourit pour le remercier. Puis elle commença à prendre le chemin du retour, portant comme elle le pouvait ce colis urgent et lourd. Dans sa tête, elle grondait son capitaine. Elle se demandait s'il savait que le colis était si gros. Et lourd ! Il aurait pu envoyer l'un des trois autres. Eux avaient du muscles. Pas elle. Du moins, largement moins que ces armoires à glace.

Après une dizaine de minutes, elle commençait à sentir ses bras faiblir. Elle posa alors le carton au sol et s'étira en reprenant sa respiration. Le chemin du retour allait finalement être un peu plus compliquée. Elle ne se découragea pas pour autant et après une minute, elle récupéra le colis dans ses bras, se redressant doucement. Mais à peine faisait-elle un pas qu'elle senti que son équilibre était compromis. Malheureusement, elle ne pût réagir. Elle fit de son mieux pour se rattraper, sans succès. Mais au moins où elle se sentait tomber en avant, sa chute s'arrêta, ayant été bloqué par quelque chose. Ou plutôt, par quelqu'un, remarqua-t-elle en ouvrant les yeux.

« Ah... » Elle fut surprise une seconde avant de sourire. « Merci de m'avoir rattrapée. »