Lundi. Un jour bien banal pour beaucoup de personnes, voire même ennuyeux et signe d’une humeur maussade dès le réveil. Pour les écoliers comme pour les adultes, cela signifiait entamer une nouvelle routine interrompue deux jours plus tôt par l’arrivée bénie du week-end. Ce jour-là n’était pas bien différent des autres. Le soleil brillait haut dans le ciel dénué de nuages, et les températures agréables, soulignées par une légère brise, pouvaient réchauffer le moral de certains.
Mais en ce début de semaine, Kitsu, comme tous les élèves de la célèbre académie U.A., ne savait pas réellement à quoi s’attendre. En début d’année, elle avait pensé devoir traverser les habituelles traditions administratives dans lesquelles elle se perdait toujours, mais elle avait vite compris que ce n’était pas le genre du lycée de perdre du temps sur ce genre de choses. Dès le premier jour, on leur avait donné les costumes qu’ils avaient eux-même créés pour les jeter ensuite dans un exercice de type « héros VS vilains » où ils devaient désamorcer une bombe avant la fin d’un temps imparti, ou la protéger. Il lui avait fallu un peu de temps pour s’adapter à ce rythme, mais depuis, plus grand chose dans cet établissement ne la surprenait.
Durant la première heure, leur professeur principal leur avait annoncé l’emploi du temps de la matinée : des exercices de combat. À cause du manque de détails, la jeune femme n’avait pas su quoi imaginer, mais avait fini par ne plus se poser de questions, ses idées étant en général bien loin de la réalité.
C’est ainsi qu’elle se retrouva, avec l’ensemble de ses camarades de la 1-C, au sein de l’immense stade d’entraînement de l’école. Les oreilles dressées sur sa tête, le dos droit dans son costume, Kitsu focalisait toute son attention sur les explications du professeur, ignorant la mauvaise humeur de son renard qui ne se serait pas gêné pour continuer à se plaindre de l’air rendu irrespirable par la sécheresse du sol si sa maîtresse ne l’avait pas fait taire d’un regard noir. L’exercice en soit n’était pas difficile à comprendre : la classe allait être séparée en plusieurs binômes, dont les deux parties devront se battre entre elles. Cependant, aucun d’entre eux ne formerait de paire avec un camarade de son âge.
Ce fut à cet instant qu’un second groupe d’élèves s’approcha d’eux, et tous comprirent la nature de cet entraînement. Les élèves qui se trouvaient en face d’eux étaient en effet de troisième année, et la jeune femme ne put empêcher une vague d’admiration de déferler en elle. Toutes ces personnes avaient deux ans d’expériences, de combats et d’examens de plus qu’eux. Dans un ans, ils entreraient dans le monde des héros, alors qu’eux n’étaient que des débutants. Se battre contre eux serait un entraînement unique, une opportunité parfaite d’observer leurs techniques pour améliorer les leurs. Des milliers des questions dansaient dans sa tête : quels étaient leur alters ? Comment avaient-il appris à les utiliser ? Qui serait son binôme ? Serait-elle à la hauteur ? L’excitation fut soudain saupoudrée de doute. Certes, elle connaissait son potentiel et partageait un lien exceptionnel avec son familier, mais cela serait-il suffisant contre à un troisième année face à qui elle manquait inexorablement d’expérience ? Le léger grognement réprobateur de son renard, ainsi que le doux contact de sa fourrure contre ses jambes suffirent malgré tout à la remettre d’aplomb.
Suite à quelques dernières recommandations, les adultes donnèrent les noms qui formeraient les binômes de la matinée. Après une courte attente, Kitsu entendit le sien, suivi par celui d’un certain Rin Rokkaku. Les élèves se dispersèrent à la recherche de leur partenaire de combat, mais avec un tel monde, et face à autant d’aînés, la jeune femme ne sut par où commencer. Une petite timidité s’empara d’elle, et elle n’osa pas bouger. Son familier resta planté à ses côtés, droit et fier, et elle profita de sa grande taille pour aller perdre sa main dans son l’épais manteau blanc à la recherche de réconfort.
- Kitsune, dit-elle d’une voix mal assurée, si tu entends quelqu’un prononcer mon nom quelque part, dis-le moi.
Elle inspecta les alentours pour voir si quelqu’un s’approchait d’elle, mais n’apercevant personne, elle tourna la tête vers son familier qui retroussa légèrement les babines.
- Dis-donc, rétorqua-t-il amèrement, tu m’as pris pour un chien de chasse ? T’es quand même bien assez grande pour te renseigner toute seule. Il continua cependant en sentant sur lui le regard de sa protégée, lui tirant un sourire reconnaissant : Mais oui, je te le dirai.
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Les rues de Musutgfu ne sont pas beaucoup peuplé le matin. Du moins quand on se lève plus tôt pour ne pas finir dans la même situation que Rin. Le jeune homme parcourt les ruelles en courant aussi vite qu’il peut. Un problème de réveil ? En quelque sorte on pourrait appeler ça comme ça. Mais c’est plutôt un problème de flemmardise. Quand le réveil sonne encore et encore mais qu’on le repousse toujours de cinq minutes... Au lieu de se lever à l’heure, on a 30 minutes de retard. Et 30 minutes de retard même qu’on habite à 5 minutes de son bahut et bien ça fait un peu mal. Alors l’apprenti héros tente d’arriver aussi vite qu’il le peut. Pour, peut-être, parvenir à amoindrir le courroux de son professeur d’héroïsme. Quand Rin déboule dans sa salle de cours, il se rend compte amèrement qu’on l’attendait de pied ferme et pas pour le féliciter.
Après 5 longues minutes de réprimande, Rin fut enfin autorisé à retourner à sa place sous les moqueries de certains de ses camarades de classe. Le tatoué aurait bien aimé pouvoir souffler un peu mais la journée d’aujourd’hui ne s’annonçait pas de tout repos. Rin avait beau savoir que tous les lundis étaient un peu dans ce genre là, ça ne l’empêchait pas d’avoir envie de retourner au lit à chaque fois. Rin tend l’oreille pour connaître la nature exacte de l’exercice . Mais que peut-on trouver de plus vague qu’ «Entraînement au combat». Sur le papier, ça semble simple mais en absence de toutes informations, impossible de savoir à quoi s’attendre. Entraînement au combat en milieu hostile ? Entraînement au combat au milieu habité ? Entraînement au combat en équipe ? Entraînement en infériorité numérique ? etc, ... La liste était interminable si on partait dans des subtilités comme celle que leur proposait la U.A. Les questions se bousculent dans la tête du jeune homme mais aucune réponse ne lui parvient. Leur professeur leur demandant simplement d’aller enfiler leurs costumes, puis de le suivre jusqu’au gymnase. Tout le monde s’exécute.
Sur le chemin qui les mène au gymnase, Rin ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire aux lèvres. Impossible pour lui de dire de quand datait son dernier entraînement en combat simple. C’était le moment parfait pour affronter quelques grosses pointures de sa classe. Rin déchante rapidement alors que son groupe entre dans le gymnase, plein de première année. Son sourire aurait pu disparaître si tous les nouveaux espoirs de la Yuei n’avait pas tous une petite bouille de chatons. Sans plaisanter, Rin se demandait parfois si ça ne faisait pas partie des critères de recrutement. Et qu’on y réfléchit un peu, c’est loin d’être aussi idiot que l’impression que ça peut donner. Les Héros sont, après tout, aussi des personnalités publiques plébiscités par les marques et les médias.
Bref, Rin ne doit pas s’égarer dans ses pensées. Au contraire, sa concentration est requise. Les premiers années semblent avoir déjà eu droit à leur explication mais ce n’était pas le cas pour la classe de Rin. Accoudé à un des murs du gymnase, Rin écoute les directives : Le premier exercice est un combat entre un troisième année et un premier année. Le combat s’achève lorsque l’un des deux est mis au tapis. Le but de l’exercice n’est pas la victoire en soit mais, s’habituer à affronter des adversaires au niveau différent et qui auront donc des tactiques différentes. Rin est d’autant plus impatient qui ne pouvait l’être avant. Il n’attend plus que ça commence. Les noms filent assez rapidement mais Rin ne fait pas partie des permiers sélectionnés. Il écoute donc les noms de ses camarades et celui de leur partenaire d’exercice qui n’en finissent pas. Lors qu’il entend son nom et celui de sa partenaire, il ne peut retenir un petit cri de joie. Mais pour autant, le calvaire n’était pas pour autant terminé... Il fallait maintenant trouver. La U.A n’ayant pas de trombinoscope affiché à la vue de tous, Rin n’a aucune idée d’à quoi ressemble sa partenaire. Il regarde à droite, à gauche... les autres semblent finir par se trouver, il n’y a pas de raison que ça se passe autrement pour Rin. En plus, Rin vient de repérer une personne qui a l’air autant paumée que lui. La jeune fille est assez jolie avec ses longs cheveux noirs et sa paire d’oreille blanche qui dépassent. Si Rin fut l’erreur de penser à un serre-tête, il se ravisa rapidement quand il les regarda de plus près. Malgré tout, Rin n’est toujours pas sûr qu’il s’agisse d’elle ... N’ayant rien à perdre il s’approche. Elle ne regarde pas dans sa direction donc ne le voit pas arriver. Le renard qui l’accompagne par contre, ne quitte pas Rin du regard.
" Hola ! Je suis Rin, tu es bien Kitsu ? Si oui, il se pourrait que je sois ton partenaire !" commença le tatoué avec sa voix la plus enjouée. " Oh, il est à toi ce ... Fennec ?" demande Rin qui n’arrive pas à deviner l’espèce du familier qui accompagne la jeune femme. Rin n’a jamais vraiment été doué avec les animaux, même si il les apprécie. "Salut toi. " Dit Rin qui s’est agenouiller à la hauteur de l’animal et lui tend sa main.
Un coup de sifflet attire l’attention de Rin en direction des professeurs. Tout le monde semble avoir trouver son binôme, ils leur font signe qu’ils peuvent commencer quand ils le désirent. Quelle drôle de manière d’interpeller ses propres élèves ... Mais après tout, Rin est à Yuei depuis un moment, il commence à comprendre, l’esprit tordu qui anime l’ensemble de l’école. Contrairement à certain qui avait déjà commencé, Rin ne veut pas prendre la décision seul. Il se redresse pour faire face à la jeune femme. "Ah, je crois qu’il faut qu’on y aille ! Tu es prête ? " questionna assez sincèrement Rin. Le jeune homme n’était pas pressé et préférait réellement qu’elle lui dise qu’il lui faut un peu de temps plutôt que de s’empresser de commencer. Ça ne veut pas dire que Rin ne compte pas agir sérieusement mais ce n’est qu’un entraînement après tout. Le bruit des combats qui ont commencés aux alentours est assourdissant. A certains moments, des bourrasques de vents viennent soulever la chevelure noire de Rin. Il sourit, espérant avoir lui aussi droit à quelques frissons.
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Quelques secondes, qui lui semblèrent être des heures à cause de l’angoisse commençant à lui enserrer l’estomac, passèrent avant que la jeune femme ne sente son familier bouger contre sa jambe, laissée libre par les pans de son costume.
- Kitsu. Quelqu’un approche.
La voix de l’animal, pourtant aussi calme et profonde que d’habitude, ne fit que renforcer ses doutes. Elle tourna la tête dans la direction qu’il lui indique, apercevant en effet la silhouette d’un jeune homme s’approcher vers elle. De là où elle se trouvait, et au fur et à mesure qu’il se rapprochaot, elle pouvait voir à quel point l’encre noire de ses cheveux et de ses tatouages contrastait avec la pâleur de sa peau. Lorsqu’il s’arrêta devant elle, elle distingua, sous la faible lumière du soleil matinal, les multiples piercings qui constellaient son visage; et au moment où il se mit à parler et que sa voix grave mais amicale l’enveloppa, elle se perdit dans ses yeux si étranges. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle voyait une personne dont la sclérotique était aussi noire que la nuit, mais le rouge de ses iris, qui tranchait et s’accordait en même temps si bien avec l’obscurité qui l’entourait, avait quelque chose d’envoûtant, si bien qu’elle sursauta presque en se rendant compte qu’elle le fixait alors qu’elle aurait dû lui répondre.
« Oh ! Oui ! Oui c’est moi ! Enchantée ! » Elle ne put empêcher l’une de ses oreilles de s’abaisser sur le côté de sa tête alors qu’elle continuait d’un air embarrassé et qu’il s’agenouillait pour saluer le renard : « Oui, c’est mon familier. Mais ce n’est pas un... »
Elle n’eut cependant pas le temps de finir sa phrase qu’elle sentit une colère monter de son compagnon et que celui-ci retroussait les babines d’un air agressif et dégoûté.
« Fennec ? » cracha-t-il. « Pour qui te prends-tu, pauvre humain ? Je te traite de papier aquarelle moi ? Et tu m’as pris pour un animal domestique, à me parler comme un abruti ? Je rêve ! »
La jeune femme grimaça en le voyant se lever et toiser son vis-à-vis de toute sa hauteur d’un air hautain avant de s’éloigner, ignorant superbement la main qui lui avait été tendue. Il allait encore se faire un ennemi, et elle allait devoir calmer sa rancune durant le combat pour éviter de ne perdre ses moyens si jamais son alter venait à être frustré. Elle se retourna vers son aîné et s’inclina d’un air penaud.
« Je suis désolée, » dit-elle, « mais ce renard a vraiment un horrible caractère. S’il-te-plaît, ne le prend pas mal. »
Soudain, un coup de sifflet retentit, avertissant les élèves du début de l’exercice. Les professeurs partirent s’installer quelque part, sans doute en hauteur, pour avoir une meilleure vue sur tous les binômes, tandis que certains groupes commençaient déjà à se battre. Des bruits d’attaques et des cris résonnaient déjà tout autour d’eux, et Kitsu sentit l’angoisse retomber sur elle. Mais une confiance nouvelle et étrange s’immisça dans son esprit lorsqu’elle répondit à l’affirmative à la question du jeune homme, qui n’avait visiblement pas pris en compte la mauvaise humeur de son familier. Elle sautilla quelques fois sur place pour se donner du courage, ses petits poings ramenés contre sa poitrine, et trottina vers un terrain libre au bout duquel Kitsune s’était planté pour grommeler en paix.
« Un fennec, » râla-t-il une fois qu’elle fut à ses côtés. « Comme si je ressemblais à ces petites choses que tout le monde trouve adorables. Je suis un kitsune, bon sang, je ne suis pas mignon. J’en impose. Saletés d’humains. »
La jeune étudiante retint un petit rire face à sa moue vexée et passa ses mains dans sa fourrure blanche en remontant jusqu’à ses oreilles, un geste qui avait tendance à l’apaiser, tout en lui assurant que oui, il était fort et imposant, et que non, Rin -si elle se souvenait bien- n’avait pas dit ça pour se moquer de lui ni pour l’énerver. Au moins, pensa-t-elle, elle pourrait compter sur lui pour se battre sans pitié contre son adversaire, même si elle savait pertinemment qu’il n’irait pas jusqu’à le cuire vivant. Elle inspecta un instant le terrain. Ils avaient de la place, chose qui ne la surprenait plus venant de la célèbre académie U.A. Elle ne connaissait pas l’Alter de son adversaire, mais elle aurait au moi s l’espace pour esquiver si l’occasion se présentait. Elle se demanda quel genre d’attaques il allait lui lancer. Elle savait qu’elle ne devait pas le sous-estimer : il était en troisième année après tout. Était-il spécialisé dans le combat rapproché ? Ou frappait-il plutôt à distance ? À moins qu’il ait pu s’entraîner pour atteindre un bon niveau dans les deux techniques ? Quoi qu’il en était, elle se devait d’être sur ses gardes.
Elle s’écarta légèrement de son familier pour s’étirer quelques instants et se mettre en position de combat. Le renard s’ébroua un bon coup, faisant teinter les perles de son collier écarlate. Elle avait beau le connaître depuis sa petite enfance, elle ne se lassait jamais d’admirer la blancheur immaculée de sa robe, parsemée çà et là de marques rouges similaires à celles qui ornaient son propre corps, ainsi que la flamme sauvage qui ne cessait de brûler dans l’or de ses yeux. L’animal avait raison : il en imposait. Il était magnifique.
Un coup de vent, probablement venu de l’un des terrains voisins, vint souffler dans ses cheveux d’ébène. Elle les lissa rapidement et remit quelques mèches derrière ses oreilles pour éviter qu’elles ne lui tombent dans les yeux, avant de faire un signe au jeune homme en face d’elle.
« On est bons ? »
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Rin a un physique ... Atypique. Ce qui fait qu’il redoute un peu les premières rencontres. Non pas par peur mais plus sur les préjugés qui lui colle à la peau. Il essaye de se montrer le plus vite comme il est dans la vie réelle : gentil et prevenant. C’est qu’avait Rin en tête alors qu’il s’approchait de la jeune femme, prénommée «Kitsu» selon les dires des professeurs. Le tatoué était bien du genre à faire des blagues comme se faufiler dans son dos et essayer de lui faire peur. La question « Est ce que c’est une manière de traiter un futur adversaire ?» méritait d’être posée mais de toute manière, Rin n’en aurait pas l’occasion. L’animal qui servait de familier à Kitsu venait de se dresser à son encontre. L’animal aurait pu avoir l’air de ne pas être commode, s’il était un peu moins mignon. Mais enfin, les yeux de Rin se détournèrent du renard pour se concentrer sur ceux de Kitsu. Elle semblait inquiète d’une certaine manière.
Une impression qui fut renforcée lors des présentations. Alors que Rin tenta de faire les choses bien en donnant son prénom, il eut droit à ... Un silence ? Kitsu le fixait avec une telle intensité qu’il se mit à réfléchir. « Quoi ? J’ai quelque chose sur le visage. » Ne s’occupant pas longtemps de ce problème, Rin s’agenouilla pour tenter de faire ami-ami avec ce qu’il a cru être un Fennec. Rin eut la bonne idée de le dire à haute voix au lieu de le garder pour lui. Résultat ? On a un renard qui montre les dents et qui semble être vexé. Rin ne pu ni s’excuser, ni rien faire d’ailleurs, le renard étant déjà parti. Le tatoué laisse filer un « Pauvre humain ? » comme si l’insulte l’avait touché. Il lève les yeux vers la maîtresse du renard en haussant un sourcil, avant d’éclater de rire. Un rire franc qui dure bien une vingtaine de seconde. « Du caractère il y en a oui ! Tant fais pas, finalement j’aime bien son style ! »
Sur ces mots, un son d’un sifflet annonça le début de l’exercice. Rin se redressa pour faire face à sa future adversaire. Les étudiants de l’académie UA s’étaient empressés de commencer. Rin, quant à lui, il ne se voyait pas sauter sur une inconne sans lui demander si tout était bon de son côté. Au bonheur du tatoué, la demoiselle hocha la tête. Un petit sourire se dessina sur le visage de Rin, le combat allait bientôt députer. « Du coup, je suppose qu’on va chercher le boudeur ? » laissa filer l’apprenti héros avec un petit clin d’oeil.
Rin ne fut pas surprit de voir la jeune femme sautiller un peu avant d’aller rejoindre tranquillement son renard. C’était même une très bonne idée qu’allait copier Rin, sans attendre. Pendant que la jeune femme s’occupe de son animal, Rin commence doucement à s’échauffer. Rien de bien méchant mais au moins de quoi éviter des claquages idiots. Ce serait dommage d’être mis au tapis à cause d’une crampe se dévoilant au mauvais moment. Ça ne prit qu’une petite minute avant que Rin y mette fin. Le troisième année approchait finalement de ce qui allait servir de champ de bataille pour les deux.
Rin arriva sur le terrain libre. Kitsu était en train de caresser son animal, le moment parfait pour faire un peu d’analyse. Le tatoué ayant des faiblesses assez grandes, aime prendre le temps d’évaluer un peu son adverse. Rin ne sait pas grand chose sur cette jeune femme. Elle a dû chercher son renard avant d’être prête au combat, preuve qu’il n’est pas juste une compagnie. Elle en a besoin. Vu qu’ils sont pas liés physiquement, Rin s’était d’abord dit que le renard n’était pas son Alter. Mais celui-ci parle, et vu que ce n’est pas un autre étudiant de l’académie.Iil est évident que c’est bien son alter. Avec un Alter comme le sien, il est évident pour Rin qu’elle devrait miser sur la tenue à distance à l’aide de son renard. Mais qu’est ce que fait son renard dans les faits ? Et même Kitsu, quelles sont ses capacités ? Rin manquait d’informations pour réfléchir à une meilleure stratégie.
Rin sortit de ses pensées lorsqu’il vit que les deux étaient prêts à se battre. . Sa main gauche fourrée dans sa poche et son bras droit mit en avant en position de combat. Un sourire presque carnassier se dessina sur le visage du garçon." Bien, je pense qu’on peut y aller !" répondit Rin. Sur ses mots, il s’élança en direction de la jeune femme. Son intension était clair, il voulait la frapper de son poing droit directement. Le plus dur pour le jeune homme était de surveiller les mouvements de deux êtres en même temps. Rin ne savait pas si ils se battaient ou non d'un même mouvement mais le renard semble dôté de volonté propre. Il fallait qu'il se méfie. Rin ne pouvait pas trop se découvrir avant d’avoir une vague idée du style de combat de la jeune femme. La sureté était de mise.
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Lorsqu’elle vit un sourire carnassier se dessiner sur le visage de son adversaire, Kitsu fut tout de suite confortée dans l’idée qu’il était hors de question de le sous-estimer. Il avait apparemment confiance en ses capacités, et cette pensée la fit reprendre un air sérieux bien loin de celui inquiet qu’elle arborait un peu plus tôt. Les oreilles dressées, le regard attentif au moindre mouvement de la part du jeune homme, elle l’attendit de pied ferme, prête à esquiver s’il le fallait, et surtout bien loin d’avoir envie d’ouvrir les hostilités.
Elle comprit, en le voyant s’élancer droit vers elle, le poing droit levé pour amorcer une attaque, qu’il privilégierait probablement le combat rapproché. Elle évita le coup de justesse. La jeune femme avait l’habitude, grâce a son familier, d’être efficace à distance. Si elle savait se battre au corps à corps, trop s’entraîner sur ce point revenait à fatiguer son compagnon dont les attaques seraient alors moins puissantes. Elle devait donc trouver un bon équilibre. Face à un alter nécessitant visiblement des coups rapprochés et puissants, elle devait à tout prix l’empêcher de prendre de l’élan et ensuite attaquer. Elle commencerait donc par une attaque à distance.
Heureusement, dans l’esquive, Kitsune avait atterrit proche d’elle, favorisant ainsi leurs échanges. Un simple coup d’oeil leur suffit pour se comprendre; le renard avait apparemment eu le même raisonnement qu’elle. En un saut débordant d’agilité, il se plaça devant elle. Bientôt, une barrière de flammes s’éleva entre eux et son adversaire. Elle ressentit immédiatement la vague de chaleur déferler sur elle, et elle remercia les nombreux entraînements du passé de l’y avoir habituée. Il fut simple pour elle de contourner légèrement son opposant tandis que les flammèches qui s’étaient formées autour de son familier s’élançaient à toute vitesse sur le jeune homme dans le but de le distraire. Puis elle sauta au-dessus de ce feu qu’elle ne connaissait que trop bien, se souciant bien peu de son costume grâce aux matériaux ignifugés qui le composaient, et alla se placer hors de portée de Rin, dans son dos.
La distraction formée par les flammes lui offrit une brèche de quelques secondes dans laquelle elle s’engouffra sans hésiter. Elle ne connaissait pas la véritable nature de l’alter de son adversaire, aussi décida-t-elle de se fier à son costume. Un bras semblait renforcé, et la première année se dit qu’un petit gabarit comme le sien devait rester éloigner de ces membres. Ne sachant pas s’il pouvait se servir de sa force pour la retourner contre elle, elle décida de frapper là où cela pouvait le déstabiliser : dans les côtes, ainsi que dans les jambes. Elle voulait éventuellement le faire tomber, mais son but était surtout d’éviter les mains du jeune homme. Certes, il était fin, mais aussi grand et sans aucun doute fort, et elle eut le sentiment qu’une fois son poignet ou sa cheville piégés entre ses doigts, il lui serait difficile de s’en échapper. Elle était comme un roseau face à un chêne : si elle ne pouvait l’égaler en force, elle allait devoir le prendre par la ruse. C’était une chose qu’elle avait bien apprise durant son enfance; et puis, ne disait-on pas « être rusé comme un renard » ?
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Evidemment, ça semblait assez stupide comme tactique : Essayer de frapper d'un coup de poing en fonçant droit sur un adversaire. Adversaire dont les capacités sont encore totalement inconnues. Mais Rin n'était pas le dernier des demeurés, surtout en combat. Son alter ne lui laissait pas beaucoup de possibilités d'attaques ou même de défenses, il se devait d'aller très vite et de découvrir assez rapidement ce qu'avait Kitsu dans le ventre. La meilleure tactique était de l'empêcher de réfléchir et la forcer à agir dans l'urgence. Ainsi, Rin espérait qu'elle dévoile son style de combat d'elle même. De plus, la main gauche de Rin étant dans sa poche, elle allait forcément s'en méfier et tout faire pour s'en éloigner. Pensant sûrement que sa main droite est inoffensif alors même que les deux ne peuvent fonctionner l'un sans l'autre. Le plan était clair mais ça ne restait qu'un simple plan. Il ne valait rien du tout tant qu'il n'était pas mis en action. Rin gardait tout ça dans un coin dans sa tête alors qu'il s'élançait en direction de Kitsu.
Le premier coup de Rin fut assez facilement évité à la fois par Kitsu, mais aussi par son familier. Ils étaient donc assez vifs, tous les deux. Rin fit un petit bond en arrière en prévision d'une contre-attaque mais ce ne fut pas tout de suite le cas. Le tatoué aurait bien aimé réfléchir, pouvoir se poser des questions sur le renard qu'il avait un peu trop négligé vu ce qu'il venait de faire. Si le renard était capable d'esquiver à cette vitesse et qu'il était son Alter, il pourrait s'avérer être la menace principale à neutraliser. Mais pas le temps d'avoir une telle réflexion, la première année n'avait pas prévue de se laisser faire. Le renard se postait à l'avant comme bouclier et l'étudiante se cachait derrière lui. Une pluie de flammes se dirigeaient dangereusement en direction du troisième année. Rin ne remarqua pas Kitsu qui le contournait, il se préparait déjà à recevoir l'attaque du renard. « Wow, quelle puissance pour un raton-laveur ! » laissa filer Rin avec un petit sourire au coin.
Malgré l'opportunité que lui avait donné la jeune femme, Rin ne pouvait se permettre de recevoir toutes les flammèches en une seule fois. Rin se mit donc à reculer aussi rapidement que son corps lui en donnait la possibilité. Lorsqu'une des flammèches arriva trop vite pour lui, il mit son bras droit en bouclier et tenta de résister à l'attaque de toutes ses forces. Le choc de l'attaque n'était pas le plus dur à encaisser mais plutôt de résister à la chaleur et aux flammes qui commençaient à se répandre sur son bras. Occupé à secouer sa main pour éteindre les restes de la flamme, Rin ne remarque que trop tard la présence de Kitsu derrière son dos. En l'espace d'une seconde, il sentit une grande douleur traversant son corps entier mais dont l'origine venait d'une de ses côtes. Kitsu n'était donc pas à prendre à la légère même séparée de son Alter. La première année faucha ensuite les jambes du tatoué qui s'effondra sur le sol.
Rin resta quelques secondes au sol, la paume de sa main droite plaquée contre le parterre. Ce que Kitsu n'avait peut être pas vu, c'est que Rin avait pris appuie sur son bras droit pour réduire l'impact de sa chute. Son alter avait donc absorbé le choc qu'il venait de recevoir. Mais le moins qu'on pouvait dire était que Kitsu, ainsi que son renard se débrouillait vraiment pas mal. Encore au sol, le corps et les vêtements déjà couverts de poussières, le sourire de Rin se faisait encore plus grand que celui de tout à l'heure. D'un côté, il appréciait beaucoup le combat qui s'offrait à lui et de l'autre, il se rendait compte que les premières années n'avaient rien à envier aux autres. Ils étaient forts et ingénieux. Mais ils avaient fait une petite erreur. « Et bien, sans aucune arrière pensée vous vous débrouillez super bien ! » déclarait Rin en se redressant doucement. Avec sa main gauche, le jeune homme se tenait la côte touchée. Mais malgré tout il souriait. « Vous m'impressionnez toi... » Rin lança un rapide coup d'oeil à Kitsu. « Et ton raton-laveur ! » concluait le jeune homme à l'intention du renard. Cette fois-ci la pique était voulue, il voulait déconcentrer le renard juste assez de temps pour qu'il ne puisse pas esquiver ce qu'il allait lui arriver.
Sur cette dernière phrase prononcée, Rin prend appuie sur ses deux jambes. Il sort sa main gauche de sa poche et la passe derrière son dos. Rin libéra une onde de choc avec sa main gauche. « Demon's Path. » susurra le tatoué en se propulsa en direction du Renard à toute vitesse. L'erreur des deux fut de se séparer alors qu'ils n'avaient pas encore une idée de ce qu'était l'Alter de leur adversaire. Rin aurait pu choisir d'attaquer Kitsu mais il avait compris (avec l'attaque de toute à l'heure) qu'il était plus important de s'occuper de son renard. Si l'offensive de Kitsu fut aussi directe, prenant un gros risque sans connaître l'alter de Rin, c'est sûrement parce qu'elle ne pouvait pas attaquer à distance. Ou bien que ces attaques à distances sont loin d'être aussi puissantes que celle de son familier.
Rin arrivait donc à pleine vitesse en direction du renard. Mais contrairement aux apparences, le tatoué n'avait pas dans l'idée de le frapper directement au corps à corps. Il voulait semer le doute dans les troupes. Il devait être le plus flou possible sur ses capacités et sur ses limites. Grâce à la force de son Demon's Path, Rin réduisit l'écart entre lui et le Renard. Encore dans les airs, Rin tendit les bras en direction du renard. « Demon's Strike » déclara le jeune homme en libérant une onde de choc droit sur le renard. La force de l'onde coupa la course du jeune homme et le propulsa en arrière. Rin parvient à se rattraper in extremis sur ses jambes. L'effet de surprise était la meilleure arme pour déstabiliser l'adversaire. Il ne devait pas laisser passer sa chance. Rin n'attendit pas longtemps avant de fondre en direction de Kitsu. Si il lui laissait la chance de comprendre ce qui venait de se passer, ça pouvait devenir dangereux pour le tatoué.
Les deux poings fermés pour brouiller les pistes, Rin courrait en direction de Kitsu. Dès que la distance lui permit, il réitéra l'expérience précédente. Il libéra une onde de choc à l'intention de Kitsu. Un nouveau Demon's Strike mais le dernier des réserves d'énergie de Rin. Il allait devoir se charger après cette attaque.
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La jeune femme grimaça en écoutant les compliments de son adversaire. Bien évidemment qu’ils lui faisaient plaisir, mais elle craignait que le « raton laveur » lâché à l’intention de son familier ne fasse sortir celui-ci de ses gonds. En effet, si elle ressentait parfaitement la colère du renard comme si elle était la sienne, il montrait aussi tous les signes physiques d’un profond agacement : les oreilles plaquées sur l’arrière de sa tête, les babines retroussées laissant voir une rangée de crocs acérés, et les pattes fermement plantées dans le sol, il n’attendait qu’une occasion pour faire ravaler son insulte au jeune homme. Elle réussit cependant à capter son regard doré, et elle sut, lorsque ses grognement s’apaisèrent, qu’il avait compris son avertissement silencieux. S’il se laissait aller, entraînement ou pas, ils risquaient de mal finir.
Elle recula en sautillant alors que le troisième année se redressait. De là où elle se trouvait, elle pouvait voir que le tissu sur son bras avait brûlé, laissant apercevoir sa peau rougie par la chaleur, et elle pria pour que ce ne soit rien de grave. L’attitude de son aîné la conforta dans cette idée, et elle la chassa bien vite de son esprit : il ne s’agissait pas de se laisser distraire. Imitant son animal, elle se remit en position de combat, prête à devoir éviter une nouvelle attaque.
La surprise s’empara cependant d’elle lorsque, après avoir murmuré quelques paroles, son adversaire se propulsa vers son familier. Si elle ne réussit pas à comprendre la nature exacte de son alter, elle sut qu’il était dangereux de ne pas s’en méfier. Elle voulut hurler à son compagnon de faire attention, mais elle n’en eut pas le temps : une onde de choc vint le frapper alors que le jeune homme se propulsait cette fois-ci en arrière, et l’inquiétude s’empara d’elle lorsqu’elle vit le renard reculer brusquement sous l’impact, visiblement touché de plein fouet malgré sa tentative d’esquive. Son attention fut captée par le mouvement de son adversaire qui arrivait droit sur elle, et l’étudiante sut que tenter d’attaquer à cet instant aurait été du pur suicide. Peu désireuse de se jeter de manière incertaine dans la gueule du loup, elle préféra prendre appui sur ses jambes, prête à esquiver. Un coup similaire à celui envoyé sur Kitsune fut projeté droit sur elle, et malgré le saut qu’elle fit sur le côté pour l’esquiver, elle sentit tout son corps trembler alors que l’attaque touchait ses jambes.
Elle roula à terre et tenta tant bien que mal de se redresser, sonnée. L’espace d’un instant, il lui sembla oublier tout ce qui se passait autour d’elle. Une oreille plaquée sur le côté de sa tête, elle tanguait dangereusement sur ses jambes. Un léger sifflement résonna dans ses tympans, mais il s’estompa fort rapidement, et, grimaçant, elle rouvrit les yeux. Au même moment, elle sentir une rage immense s’immiscer en elle, et, dans sa confusion, elle ne comprit que trop tard d’où elle venait. Sa vision troublée lui permit seulement de distinguer une forme blanche arriver dans le dos du jeune homme.
- Espèce de... !
Elle n’entendit pas réellement ce qu’il se dit après. Alors que ses sens revenaient enfin, l’horreur la prit : l’énorme masse de son familier venait de se jeter sur son adversaire, toutes dents dehors, en poussant un cri enragé. Des flammes s’élevaient autour d’eux en une barrière de chaleur, sans doute créée pour empêcher Rin de trop reculer. En reprenant ses esprit, l’animal avait pris conscience de la situation de sa protégée. Pris d’une colère immense, son esprit avait été accaparé par l’unique pensée que ce jeune homme était trop dangereux pour elle, et il s’était précipité sur lui, profitant de sa masse pour tenter de l’écraser. Ses mâchoires s’étaient refermées sur l’un des étranges dispositifs ornant les avant-bras du troisième année, le sauvant ainsi de la morsure profonde. Kitsu se sentait abattue par la rage de son renard. Elle prit une mèche de cheveux entre ses doigts : parmi l’obsidienne s’était mêlée l’opale, et elle sut qu’elle devait arrêter l’animal avant qu’il ne devienne réellement incontrôlable. Elle courut en direction du duel, ignorant la sensation étrange que lui procuraient ses muscles endoloris par le choc.
- Kitsune ! L’appela-t-elle de toutes ses forces pour couvrir ses grognements. Kitsune ! Je vais bien ! Regarde ! Kitsune !
Par miracle, elle réussit à attirer l’attention de son familier qui se détacha aussitôt de son adversaire pour se précipiter vers elle. Il se colla à elle et s’enroula autour de ses jambes, comme pour former un bouclier contre Rin. Elle passa ses mains dans son imposante fourrure, sentant ainsi toute la musculature tendue de l’animal, et le rassura calmement sur son état. Lorsqu’elle était blessée, Kitsune redevenait un véritable animal sauvage envers quiconque était responsable ou osait s’approcher d’elle. Si elle ne le calmait pas, il devenait dangereux et imprévisible. Le regard et le sourire désolés qu’elle offrit à son aîné contrastait avec l’animosité qui dansait dans les orbes enflammés du grand renard.
- Je vais bien, Kitsune, répéta-t-elle. S’il-te-plait, calme-toi. C’est un entraînement, il ne nous veut aucun mal.
Elle lança un nouveau regard en direction du troisième année, aussi bien pour s’assurer qu’il n’avait pas été sévèrement blessé par son familier que pour s’excuser de l’attitude de celui-ci. Puis, une fois sûre d’avoir calmé son compagnon, elle s’en écarta, prête à reprendre le combat. L’imposante silhouette de Kitsune se plaça devant elle, comme au tout début de l’affrontement, mais il émanait de lui une aura plus sombre et plus défensive que précédemment, comme s’il était une mère protégeant ses petits contre un agresseur encore présent -ce qui, au final, devait bien être la même chose puisqu’il l’avait élevée dans la forêt durant plusieurs années, et qu’ils ne s’étaient jamais séparés depuis leur rencontre.
En sortant de ses souvenirs, la jeune femme fit un petit signe à Rin.
- Tout va bien ? On peut continuer l’entraînement ou tu préfères qu’on arrête ?
Elle avait volontairement appuyé sur le mot « entraînement », envoyant ainsi à son compagnon un signal qui, elle l’espérait, marquerait plus ou moins son inconscient, et qui lui rappellerait que si lui ou elle étaient blessés, leur adversaire ne l’aurait pas fait sous de mauvaises intentions. Le jeune homme n’était pas un vilain, seulement un élève en troisième année avec qui ils s’entraînaient. Mais malheureusement, lorsque le sujet sensible de son bien-être était abordé, Kitsune avait tendance à oublier ce genre de choses.
en bref Messages : 11 Age : 1 Puissance : 1 350 Puissance : 0
Un combat ne se résumait qu'à un pari, le pari fou que le moindre stratagème, le moindre mouvement, la moindre respiration, etc... puisse arriver exactement comme prévu. Est-il vraiment nécessaire de rappeler qu'en général rien ne se passait vraiment comme prévu ? Et bien bizarrement ce n'était pas le cas de la petite stratégie de Rin. L'analyse faisait partie des compétences essentielles pour un élève comme Rin. Contrairement à beaucoup de prodiges de sa classe ou de Yuei, il n'avait pas la possibilité de se protéger complètement d'une attaque et de répliquer. Il ne pouvait qu'encaisser et frapper de toutes ses forces derrière. Chacun de ses mouvements était un risque qu'il se devait de prendre dans l'optique de remporter son affrontement. S'il décidait, par malheur, d'encaisser l'attaque qu'il fallait absolument éviter, Rin ne pouvait compter que sur lui et pas sur son Alter pour le protéger. C'était un risque que le troisième année avait pris en ce propulsant sur l'animal, profitant du caractère inconnu de son alter et d'une pique bien choisit pour déstabiliser le renard et ainsi se rapprocher assez pour l'attaquer. Mais ce ne fut pas tout, le tatoué en avait aussi profité pour assurer la surprise totale, attaquant Kitsu directement.
« Ne faites pas l'erreur de me sous-estimer ! » avait déclaré le tatoué. Il ne se reposait pas sur ses lauriers mais il n'allait pas mentir en disant qu'il n'avait pas apprécié la réussite de son petit tour de force. Il n'avait pas menti pour autant, Rin était réellement impressionné pour l'agilité et l'inventivité dont avait fais preuve Kitsu pour cette première offensive. Elle avait préféré prendre un risque et ne pas la jouer trop en retrait, de peur que l'alter de Rin soit à distance. Elle était même parvenu à l'envoyer au sol en un rien de temps. Rin avait dû réagir en urgence et ce fut le premier plan qui fit sens dans son cerveau. Sa plus grande réussite était de garder le plus longtemps possible le mystère sur les effets et limites de son Alter. Plus Kitsu aurait de doute, moins elle tenterait d'offensives directes. Et moins elle attaquerait, plus Rin continuerait de rester à distance pour l'induire en erreur. Pour le moment, Rin regardait la pauvre étudiante encore sous le choc des effets de son attaque. Et encore, de ce qu'avait pu voir le troisième année, elle l'avait partiellement évitée. Fier de son efficacité, ne signifiait pas insensible. Une lueur d'inquiétude naquit dans les yeux de Rin. Elle semblait avoir du mal à reprendre ses esprits, Rin ne pouvait la quitter des yeux. Le troisième année s'approcha un peu d'elle pour vérifier si tout allait bien pour elle. Et ce fut là son erreur : Ne pas regarder le plus dangereux de ses adversaires.
« Hey ! Est ce que ça ... » Rin ne terminera pas cette phrase. Il entendit les grognements furieux du renard. Il devait être vraiment résistant pour être déjà debout après une attaque directe... Ou bien Rin était trop faible. Quoiqu'il en soit, l'animal bondit en direction de Rin. L'étudiant en troisième année n'eut pas le temps d'éviter, par réflexe, il se protégea avec son bras droit. Bras qui fuit violemment mordu par le renard. Rin laissa filer un petit cri de douleur, remerciant le ciel que ses crocs se fermèrent sur l'un des dispositifs de son costume. Malgré tout, les crocs de l'animal avaient perforés la surface et avaient fini leur course dans la chair du jeune homme. Rin serra les dents pour ne pas crier de douleur une nouvelle fois. Rin regarda dans les alentours pour une potentielle retraite mais des flammes l'en empêchaient. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, ses lèvres se tordaient petit à petit pour former un sourire. Le jeune homme ne pouvait pas fuir mais il n'en avait pas l'intention. Le regard du renard lui faisait penser que l'animal n'allait pas le lâcher de sitôt non plus. Mais finalement ce douloureux imprévu tombait à pique. L'attaque du renard avait été absorbé par le bras de Rin, il avait donc rechargé ses réserves. Il pouvait contre attaquer avec une assurance de toucher le renard de plein fouet et à bout portant. Le troisième année s'apprêtait d'ailleurs à le faire, frapper l'animal pour le déloger, mais fut surpris de le voir lâcher de lui même.
En effet, Kitsu venait de l'appeler, l'affirmant que tout allait bien pour elle. Rin ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire sincère aux lèvres en regardant la scène. Le renard qui s'enroule sur les jambes de sa maîtresse pour la protéger, le regard de l'animal qui semblait le mettre à l'épreuve, l'air de dire "essaye juste de la toucher une nouvelle fois". Mais surtout la main de Kitsu qui caresse son pelage blanc comme la neige. En réalité, Rin était rassurée de voir qu'elle avait bien encaissée le choc. Kitsu semblait désolé pour l'incident, du moins c'était ce que ses yeux semblaient crier à Rin. Mais pour le tatoué ça n'avait pas d'importance, c'était même assez touchant de voir à quel point son renard tenait à elle. Au point de se jeter dans la gueule d'un ennemi sans réfléchir, Rin ne pouvait que lui tirer son chapeau. Rin fut sortit de ses pensées par son adversaire lui demandant si tout allait bien de son côté. Rin reprit son air le plus sérieux, tentant de contenir la joie qu'il ressentait. Si elle pensait qu'une petite morsure allait le mettre chaos, elle sous-estimait la force et la détermination d'un troisième année de la plus grande école super-héroïque du Japon.
« J'attendais plus que vous ! » déclarait Rin en se repositionnant doucement. Un filet de sang coulait de son bras droit. Rin grimaçait un peu en le bougeant, celui-ci ne va pas être facile à utiliser à partir de cet instant . « Vous êtes mignons tous les deux » laissa filer le jeune homme malgré lui. Difficile de ne pas les trouver mignons, la manière dont le renard voulait paraître intimidant malgré la peur qu'il ressentait et Kitsu qui semblait déterminée à gagner.
Rin ne jaugea pas longtemps la situation. Peu de distance séparait le troisième année, de la première année. Ils ne semblaient pas avoir compris le fonctionnement de son Alter pour l'instant alors que celui de Kitsu devenait de plus en plus clair au fur et a mesure. Kitsu était touchée aux jambes, ce qui l'empêcherait sûrement d'être aussi rapide qu'elle ne le voudrait. Le renard, quant à lui, était encore entre deux émotions entre la rage et le soulagement. Il n'attend qu'une occasion pour lui foncer dessus. Il valait mieux pour le jeune homme profiter de cette nouvelle situation. Rin réitère exactement le même schéma que pour sa dernière attaque sur le renard. Celui-ci avait forcément dû le remarquer. Rin s'accroupit pour prendre appuie sur ses deux jambes, met ses deux mains au niveau du sol et crie : « Demon's Path. »
Kitsu et son renard s'attendait sûrement à ce que Rin se propulse directement sur eux mais ce n'était pas ça. Ce n'était qu'un leurre. La véritable attaque que venait d'utiliser Rin se nommait le Demon's Shield, une onde de choc dirigée vers le sol qui se propage en cercle autour du point d'impact. Mais le but n'était pas pour le jeune homme de faire des dégâts mais de créer de la fumée grâce à la force de l'impact. Une fois recouvert par la fumée, ça ne consistait que la première partie de son plan. Rin attendit le mouvement de son adversaire. Espérant qu'elle préfère esquiver dans le doute. Et usant cette fois-ci réellement du Demon's Path pour se propulser et intercepter la trajectoire de Kitsu.
Le troisième année se propulsait donc à pleine vitesse en direction de Kitsu. Dés qu'il fut assez près, il tenta l'attaque la plus directe qu'il connaissait : "Demon's Slap". Attaque consistant à frapper avec la paume de la main adversaire, tout en libérant une onde de choc.
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