C'était la nuit, il était tard, et j'avais du mal à dormir encore une fois. La température était agréable, les nuits japonaise sont douces, un peu venteuse, mais rien d'alarmant, une chemise ouverte et un jean était l'accoutrement parfait pour profiter de cette douce soirée.
Le parc était vide, il n'y avait personne, juste moi, les arbres, quelques bancs par-ci par-là. Il était assez loin pour ne pas être perturbé par les bruits des moteurs. Je décida de m'allonger dans l'herbe, près d'un petit lac, l'herbe sentait le gazon fraîchement tondu, cette odeur est agréable, elle me rappelle mon enfance. Le vent faisait bouger un petit peu l'eau du lac, et le reflet troublé de la lune était magnifique à regarder, les petites étoiles tout autour tout autant, elles semblaient se décupler dans l'eau. Tout était calme ce soir-là, rien ne pouvait troubler mon calme.
Je leva les yeux vers le ciel, pour pouvoir admirer le ciel sans un reflet distordu. C'est pour ce spectacle que j'aime la nuit. Malgré la pollution lumineuse, on y voyait parfaitement bien les étoiles cette nuit là. Des petites lignes violettes qu'on ne voyait habituellement que loin de la civilisation étaient visibles ce soir là.
Je me redressa pour attraper une cigarette dans la poche de mon pantalon, et, à pas loin de moi, sans l’apercevoir, il y'avait un garçon, seul, comme moi, je décida de l'approcher.
Il était pâle, des traits très fins, et assez féminin, ça le rendait plutôt bel homme. Il avait l'iris de ses yeux rouge, et les cheveux blancs. Vraiment un style assez atypique, sans doute involontaire, et lié à son alter, mais il a vraiment la classe.
" Excuse moi, tu fais quoi ici ? Tu n'y vois aucun mal si je m'pause à côté de toi ? La solitude me pèse vraiment en ce moment, et je pense qu'un peu de compagnie me ferait le plus grand bien, après, si ça te dérange dis le moi, je n'insisterai pas." Disais-je, en me frottant le derrière de la tête, un petit sourire gêné pendu à mes lèvres.
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En effet, il restait quelqu'un dans le parc à cette heure tardive. Assis à même le sol, adossé à un mur, un jeune homme à la chevelure blanche et aux yeux rouges semblait réfléchir. Les yeux tournés vers le ciel, il ne répondit pas tout de suite à Klein. Il en était toujours ainsi quand Akira réfléchissait, sa perception du monde autour de lui en était fortement altérée. Les gens n'existaient plus, le paysage n'était plus qu'une masse de fleurs pourpres toutes différentes les unes des autres. Le ciel n'existait pas. Du blanc partout, voilà ce qui servait de ciel à son imaginaire. Le vide l'aidait à réfléchir. Akira n'avait aucune idée depuis combien de temps il était là... peut-être une heure, voire plus. Habillé d'une chemise et d'un pantalon noir, le jeune homme avait cependant oublié de se teindre les cheveux pour sa sortie. Une erreur d'étourderie, son apparence civile l'obligeant à se teindre les cheveux en noir. Peu lui importait, il était impossible de le reconnaître sans son masque de toute façon. Au bout de quelques secondes, ou peut-être minutes, Akira fut extirpé de ses pensées par une voix d'homme. Celui-ci posa des yeux inexpressifs sur son interlocuteur, sorti de sa torpeur. Encore quelqu'un assailli par la solitude, décidément c'était la deuxième fois qu'il en rencontrait un dans un parc.
"Je réfléchissais..."
Il fit un signe de tête pour indiquer qu'il pouvait s'asseoir. Pourquoi refuser, après tout. Et pourquoi accepter ? Trop tard, il venait de le faire. Drôles de questions, peut-être aurait-il refusé s'il se les était posées dans l'ordre inverse. Il était habituel pour lui de dire ce qui lui passait par la tête, et le hasard avait décidé de dire oui. Qu'il en soit ainsi. Quoi qu'il en soit, la soirée s'annonçait belle. Une légère brise leur caressait la peau avec douceur, faisant virevolter la chevelure blanchâtre d'Akira avec élégance. Son visage laissait voir une expression paisible et calme, bien qu'aucun sourire ne fut perceptible sur son visage. Le regard suffisait largement pour traduire une émotion.
Akira restait parfaitement silencieux. Il n'était pas bavard, encore moins lorsqu'ils s'agissait de lancer la discussion. Il se contenta d'écouter le bruit du vent, de voir l'herbe se courber face à ses assauts, éclairée par la faible lumière des étoiles. Il suffisait de ça pour se sentir à l'aise, du moins temporairement. Du calme, de la tranquillité. Quel dommage que ces héros et ces vengeurs soient toujours là pour leur mettre des bâtons dans les roues. Akira ne ressentait aucune haine particulière envers eux, seulement une sorte de mépris qu'il aurait lui-même du mal à qualifier. Les émotions n'étant déjà pas son fort, celle-ci l'était encore moins.
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Ouah.. pas très bavard le monsieur. Je réfléchissais, c'est bien vague tout ça. Réfléchir, y'a plein de truc sur quoi réfléchir. M'enfin, il accepta que je m'assois à côté de lui, ce qui était déjà plutôt sympa.
" Mm...Mouaip c'est drôlement vague ! On peut réfléchir à plein d'trucs, genre.. Mmmh Par exemple, comment une personne a pu découvrir le lait ? Ou comment on s'est dit que manger de la viande c'était bon ? Y'a tout plein de truc sur quoi réfléchir, en général, c'est ici que j'viens réfléchir, dans ce parc, sur le petit bout de gazon sur lequel j'étais assis avant de venir te voir, j'peux y passer des heures."
J'essayais tant bien que mal de faire la conversation avec l'inconnu au cheveux blancs. "Tu t'appelles comment ? Moi c'est Klein, j'suis d'origine Européenne, mes parents viennent d'un pays de l'Est, et je sais même pas lequel, parce que j'm'y suis jamais vraiment intéressé, et toi, tu viens d'où ?" Le vent commença à doucement se lever, suffisamment pour faire virevolter mes cheveux, et faire voler quelques feuilles tombés au sol. Je sortis de mon sac un pull large et ample, sans motif, tout simple, de couleur beige, et attacha mes cheveux en chignon sur la limite entre le haut du crâne et le derrière du crâne.
En tout cas j'étais content d'enfin parler à quelqu'un, trouver des gens avec qui parler à cette heure là à cet endroit en général, c'est dur, entre les jeunes cons insolant qui parlent de ma taille, et les vieux clodos bourrés, c'est toujours la même rengaine " wé t'es ptit olala ! " et ça finis par terre à pleurer. Ce soir-là, la personne avec qui j'étais semblait sobre, et assez mature pour ne pas se foutre de ma gueule.
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Akira écoutait patiemment son interlocuteur, qui semblait aimer parler. Ça ne le dérangeait pas spécialement, mais ce genre de personnes étaient parfois agacées par son manque de répondant. Pourtant, sa capacité à écouter sans interrompre se révèle au final être une qualité. Dans tous les cas, Klein venait de trouver bon entendeur mais mauvais parleur. Akira ne s'est jamais demandé pourquoi il parlait si peu, c'était seulement ainsi qu'il était fait. Son air sympathique de prime abord attirait pourtant communément les gens, et leur inspirait confiance. Akira avait l'air d'une personne bien, paisible, qui ne fait de mal à personne. Du moins si l'on se fie à la première impression.
"Je dirais qu'il s'agissait de la sérendipité."
Donna t-il comme réponse à ses interrogations, qui n'étaient néanmoins que de simples exemples. Akira lui avait tout de même répondu pour avoir un semblant de conversation, histoire de ne pas s'ennuyer. Mais surtout parce que le jeune homme ne pensait à rien de précis en cet instant, ce qui lui permettait d'écouter Klein sans dévier sur autre chose. Oui, il lui arrivait souvent de se perdre dans ses pensées, y compris lorsque le moment ne s'y prêtait pas. Il n'y pouvait rien, étant ainsi fait. Et a vrai dire, il n'avait jamais essayé de changer cela.
"Akira... je viens du Canada, il me semble. Je n'ai connu que le Japon."
Alors qu'il repensait à ce pays qu'il n'avait pas connu, du moins pas consciemment, Akira laissa le vent secouer ses cheveux blancs à sa guise, ça ne le dérangeait pas spécialement. La légère brise était cependant assez froide, au vu de l'heure tardive. Au moins, le temps avait le mérite d'animer ses sorties nocturnes quotidiennes, bien que ce soir quelqu'un s'en chargeait directement.
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Mouaip, il avait beau ne pas beaucoup parler, il me répondait c'était déjà ça. " La sérendipiquoi ? Excuse moi, mais j'ai vraiment pas compris ton mot, j'ai pas un vocabulaire exceptionnel. M'enfin, vue la tronche de ton mot, j'pense que c'est certainement ça ! " La vache ! Il en connaissait d'autres des mots comme ça ? J'avais l'impression qu'il allait m'arracher le cœur !
Il avait toujours ce regard triste, stoïque, et perdu, comme s'il ne voulait rien laisser transparaître chez lui.. Je trouve ça triste, les émotions sont les bases du contact humain, c'est par un sourire que passe la gentillesse, la politesse, l'affection, l'amour. En une seule expression faciale, on devine plein de chose, mais pas chez lui, chez lui, rien.
" Ah, toi aussi, mes parents n'ont jamais parlé de leurs pays natal. ils devaient sans doute pas trouver ça super intéressant à dire. Faudrait que j'en parle avec eux un jour, ou que j'y parte en vacance, ça peut être sympa de découvrir la culture de ma famille. Tu vois ces étoiles sur ma ceinture, et mes boucles d'oreilles ? C'est l'emblème de ma famille, mais je sais rien dessus.. Ce petit vent est vraiment frais, mais assez agréable, tu trouves pas ? "
La nuit devenait de plus en plus sombre, mais en même temps, de plus en plus éclairée, plus il faisait sombre, plus la lune brillait, il en va de même pour les étoiles. C'était vraiment une nuit splendide. Le bruit des voitures s'amenuisait, la pollution lumineuse aussi.
" Et sinon, t'aime faire quoi dans la vie ? Moi, j'en sais rien. J'pense que les balades calme c'est déjà pas mal. En y réfléchissant vraiment, j'ai pas vraiment de passions ou de hobbies.."
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"La sérendipité, le fait de découvrir quelque chose par hasard en travaillant sur autre chose."
Akira n'exprimait toujours rien de particulier, laissant parler son interlocuteur. Il semblait presque avoir un débit de parole compulsif, comme s'il ne pouvait pas s'arrêter de parler. Cherchait-il de la compagnie, un ami peut-être ? Akira n'en a pas vraiment, il serait bien incapable d'être l'ami de quelqu'un. Il lui est déjà difficile de communiquer comme une personne normale. Aucun changement n'est visible non plus lorsque Klein évoque ses parents, malgré le passé d'Akira. Il n'avait pas à avoir de remords ni à se plaindre, tout ça appartient à un lointain passé duquel il s'est détaché il y a longtemps maintenant.
"Pourquoi porter des symboles dont tu ne connais pas la signification."
Se contenta t-il de dire. Sa réponse l'intéressait réellement, cette fois-ci. Pourquoi s'attacher à des choses abstraites, qui n'ont au final aucun sens réel. Ce sont souvent ce genre de choses qui poussent les gens à s'entretuer. Idéologisme, honneur, et autres concepts abstraits qui n'existent que dans la psyché des hommes. Etant lui-même humain, il serait bien malhonnête de dire qu'Akira n'y était pas régi. Après tout, il avait lui-même pris parti pour une guerre idéologique en rejoignant l'alliance des vilains.
"J'aime penser à toutes sortes de choses, j'aime l'art."
Une réponse simple, pour une personne simple.
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" Pourquoi ? Ah tu me poses enfin une question ! Hé bien parce que j'en ai envie, je n'ai rien qui vient de ma famille physiquement, peu de présence parentale, un frère alité dont la rééducation est complexe, qui ne parle pas, ou très peu, ces objets, qui comportent nos emblèmes sont les seuls repères physiques que j'ai ici. J'n'ai pas beaucoup d'amis, aucune personne à qui parler, c'est très certainement pour ça qu'inconsciemment, je suis venu vers toi, pour parler, trouver du réconfort humain là ou je n'en avais pas. Tu n'as jamais eu besoin de te livrer ? De libérer toutes les choses que tu avais sur le cœur ? De te séparer d'un fardeau aussi lourd que les remords, la culpabilité, l'angoisse, la peur, la détresse, voir toutes ces choses réunis, comme le seul pique d'une rose ? Moi si, depuis bien longtemps. Désolé si j'te soûle avec tout ça.. C'est juste que ça fait du bien de parler ouvertement à un inconnu."
J'avais les yeux humide, la bouche sèche et la gorge nouée. C'était, je pense, la première fois que j'exprimais ce que j'avais vraiment en moi. C'est libérateur. Le vent soufflait de plus en plus violemment dans mes cheveux, faisant un peu vibrer mes boucles. Je ferma les yeux, imaginant mes sentiments s'envoler, emportés par le vent.
" Tu aimes l'art ? Dis-m'en plus, je n'ai jamais vraiment réussi à bien saisir le sujet, es-tu toi même un artiste ? Si oui, par simple branlette intellectuel, ou par pur passion ? Comme un besoin de t'attacher, toi aussi, à quelque chose de physique ? " Mes mots étaient secs et cassants, mais je voulais essayer d'en savoir plus sur cette homme. J'alluma une clope, lui tendant le paquet, voulant s'avoir s'il en voulait une.
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Akira écouta sa longue tirade sans l'ombre d'une réaction, il avait l'habitude d'écouter les gens se confesser. Etrangement, ce n'était pas la première fois. Se livrer à quelqu'un parlant peu, qui n'émet pas de jugement est peut-être plus simple. Dans tous les cas, tant de gens s'étaient ainsi livrés à lui qu'il aurait pu tenir un journal à ce propos. Cela renforçait sa connaissance du monde, en un sens. Rassembler les témoignages ne pouvait que lui servir à l'avenir, et le renforcer. En revanche, malgré son absence de jugement, Akira avait toujours trouvé que ce genre de confessions étaient une preuve de faiblesse. Du moins passagère. N'importe qui pouvait s'en servir à mauvais escient, et ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. A croire qu'Akira semblait vraiment digne de confiance.
"Ça ne m'a jamais traversé l'esprit non. Mais je suis toute ouïe, il n'y a pas de problèmes."
Répondit-il sur un ton machinal, détaché. Akira ne réagissait pas, mais trouvait néanmoins cette histoire intéressante. Pourquoi rester accroché à des gens que l'on a à peine connu ? Une nouvelle question. Mais il ne la poserait pas cette fois-ci, Akira ne voulait pas rajouter de l'huile sur le feu. Derrière cet air vide, une réelle sensibilité, ou du moins un semblant de sensibilité se cachait. Akira savait au minimum ce qu'il fallait faire ou ne pas faire en fonction de la personne en face de lui.
"J'aime l'art parce qu'il s'agit d'un moyen d'expression. L'art est à portée de tous, mais il faut le vivre pour le comprendre. L'art permet de voir le monde dans un grain de sable. J'aime cette perspective. J'aime le fait de pouvoir m'exprimer avec autre chose que des mots ou des gestes."
Et Akira en avait déjà trop dit. Il n'était pas dans ses habitudes de parler autant, mais il fallait bien exprimer par des mots en quoi l'art lui plaisait. Il ne s'attendait pas à être compris, mais peu lui importait. Tant que dans sa tête à lui, son discours sonnait de manière logique, c'était le principal. D'un geste de la tête, Akira refusa la cigarette de Klein. Il ne fumait pas, et ne comptait pas s'y mettre de si tôt.
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Soudainement, tout devint gris, et le silence paisible du parc fut rompu par une pluie diluvienne. Une averse digne d'une colère divine, qui aurait sans doute englouti le parc sous un torrent infini s'il n'y avait pas eu des gouttières un peu partout. En quelques secondes, les deux individus se retrouvèrent trempés jusqu'aux os, ce qui ne manqua pas de déplaire à Akira. Lui qui aimait tant la pluie en temps normal, la soudaine apparition de toute cette eau, couplée à l'orage tonnant au loin, le surpris au point de presque l'effrayer. Comment est-ce possible, en si peu de temps ? Une catastrophe serait-elle en préparation ?
Au vu des éclairs éclatant dans un ciel déchiré, et des trombes d'eau venant du ciel, il valait mieux ne pas traîner dehors trop longtemps. Akira se releva d'un bond, attrapa le sac qu'il avait placé entre son dos et l'arbre, et jeta un dernier coup d'oeil à Klein.
"Je dois m'en aller, au revoir."
Sur ce, Akira s'en alla en vitesse en direction de son appartement. Situé en bordure de la ville, le jeune homme se pressa pour y arriver le plus vite possible, parcourant les trottoirs à grandes enjambées. Il détestait prendre les transports en commun, et il n'avait aucun véhicule personnel. Ses jambes lui suffisaient amplement, qu'il pleuve, vente, ou neige. Au bout d'une dizaine de minutes, ou le temps ne s'était toujours pas calmé, Akira arriva enfin chez lui.
Le jeune homme gravit les escaliers de l'immeuble jusqu'au 6e étage, l'ascenseur n'était toujours pas réparé. Alors qu'il lui fallait d'ordinaire trois minutes pour les gravir, Akira atteint la porte de son appartement en trente secondes. Lorsqu'il la poussa, le jeune homme découvrit un taudis sans précédent. Cela faisait plusieurs mois qu'il n'était pas revenu depuis son engagement dans la ligue des vilains. En réalité, puisqu'il louait cet appartement depuis son arrivée en ville, parallèlement à son enrôlement dans la ligue, Akira n'y avait presque jamais mis les pieds. L'argent qu'il gagnait avec son job de barman dans un izakaya lui servait donc principalement à payer un appartement ou il ne vivait pas. Le jeune homme dormait jusqu'ici dans la salle de repos de la ligue, tel un sans abri. Cependant, peut-être que la pluie venait de lui faire reprendre conscience, mais Akira se décida à ranger son appartement proprement. Celui-ci était rempli de cartons, couvert eux-même d'une épaisse couche de poussière. L'entièreté de l'appartement empestait le renfermé, et était plongé dans la pénombre.
Ni une ni deux, le jeune homme s'affaira à ranger son appartement, ce qu'il ne pensait pas faire un jour. Son air placide et le manque de vivacité dans ses mouvements au quotidien ne laissaient pas penser qu'Akira soit apte à prendre ce genre d'initiatives, et encore moins avec le dynamisme qui l'animait en cet instant. Il ouvrit d'abord les fenêtres, passa ensuite l'aspirateur dans chaque recoin de l'appartement, déballa les cartons pour ranger leur contenu dans leurs endroits respectifs, et les descendit jusqu'au local à poubelles bien que la pluie ne s'était toujours pas calmée. Une fois l'appartement en bon état, Akira s'attela a aller prendre une douche bien méritée, et à mettre ses affaires au lave-linge.
En sortant de celle-ci, il resta figé quelques instants devant le miroir, observant son corps. Ses bras étaient couverts de cicatrices, dû à son alter. Akira n'y avait jamais prêté attention, mais les gens devaient trouver cela répugnant. Après tout, peut-être se répugnerait-il lui-même s'il pensait comme le commun des mortels. C'était pourtant ce qu'il venait de faire en rangeant son appartement ainsi. Etait-ce donc si facile d'être « normal » ? Faire comme tout le monde sans réfléchir ? Cette pensée éveilla chez lui un début de réflexion, peut-être devrait-il penser davantage ainsi à l'avenir. Mais sans personne pour le conseiller, difficile d'être certain de suivre le bon chemin tout seul. Akira ne le reconnaîtrait jamais publiquement, mais il aurait bien besoin d'une personne à ses côtés. A quoi cela pouvait-il donc ressembler ? Vivre avec quelqu'un, voir que l'appartement n'est pas vide en ouvrant la porte, et se réveiller aux côtés d'une autre personne. Akira ne prit pas le temps de terminer cette réflexion insensée à ses yeux, et se dirigea à la fenêtre pour regarder dehors. La pluie avait cessé.
-Fin-
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