J'avais envoyé quelques messages à la petite Ine durant un bon mois. Des classiques, par-ci, par-là. Comment allait-elle ? Si elle se portait bien. Et puis pas grand chose d'autre. Je n'envoyai rien si ce n'était guère nécessaire. Je n'avais pas besoin d'elle pour le moment.

Une illumination m'arriva et je claquai des doigts. J'envoyai un sms. Me manquait-elle ? Nous pouvions dire cela comme ça.

« Coucou à toi, petit Bourgeon. Rejoins-moi au salon de thé de la zone commerciale.
N'oublie pas ton carnet de dessins.
P.S. : J'aurai besoin de tes services.
P.S. 2 : Je sais que tu aimes le thé, je m'en rappelle. »

J'étais déjà préparée, une longue robe-bustier blanche m'arrivant aux genoux et qui mettait en avant mes formes avec une épaisse ceinture dorée pour amplifier cette vantardise corporelle ; des bijoux dorés ornaient mon cou, mes doigts et mes poignets ainsi que mes oreilles. J'avais un long sac-cercueil doré, faisant référence aux sarcophages égyptiens. Je le mis comme un sac-à-main. Je partis en claquant mes talons au sol.

Je remis ma longue chevelure derrière moi et allai directement -et rapidement- au salon de thé, histoire de ne pas faire faux-bond. Je m'installai un peu loin de la population déjà actuelle, une table de quatre avec une banquette pour deux de chaque côté. Je posai mon sac à côté de moi. Je soupirai longuement et prévins que j'attendais quelqu'un. Je regardai par la vitre la population passée, le coude sur la table et ma tête dans ma paume de main. Je semblais dans mes pensées. Aucun d'entre eux n'était intéressant. J'en plissai les yeux, oubliant presque que j'avais un rendez-vous.

Après un mois d'échanges plus que banals, Elsie fut surprise, agréablement, de recevoir ce message ! Certes, la "j'aurais besoin de tes services" la stesse comme pas deux ! Elle veut se montrer à la hauteur des attentes de la si mystérieuse "Madame N", sans même savoir ces dernières... Elle lui réponds bien vite par un "Je me dépêche !" C'était si soudain ! Maintenant, comme ça ! Ine arrêta donc ses maths sur lesquels elle piétinait déjà depuis une bonne heure avant de se changer pour sortir. Une fois encore elle ne laissa que peu de peau visible, mais, effort notable, elle avait acheté une barette pour sa mèche... Bien sûr elle ne la porte que de façon à ce qu'on voit TOUT son visage mais pour dégager un peu son oeil, un minimum.
elle prit donc son carnet, de quoi dessiner, un petit nécessaire de couture au cas où et son chemin habituel; bien qu'elle ne coupait plus par la ruelle désomais, ce qui rallongeait un peu son trajet et la faisait passer au milieu de moultes personnes ! Arriva bien 45 minutes après le SMS. Elle se glisse doucement dans le thé, la cherche une poignée de seconde du regard avant de s'approcher d'un pas rapide vers elle pour se glisser sur la banquette d'en face.

- Bonjour ! Je suis désolée de v... t'avoir faite attendre.

Elle lui adresse un petit sourire poli.

Mon regard restait bloqué dans le vide jusqu'à que je sentisse une nouvelle présence aller se placer devant moi. Je me tournai et souris tendrement à cette petite tête.

« Bonjour. »

Elle claqua des doigts en la pointant.

« Fais attention à tes vouvoiements sinon je te fais des choses indescriptibles. Et je pense que tu me crois apte à le faire. »

Je lui fis un clin d'oeil en la regardant toujours avec ce sourire, ma tête dans ma main.

« Alors, tout d'abord, je suis heureuse et fière de voir un peu mieux ton œil avec les brûlures. Je t'embrasserai la joue après pour cet acte. Ensuite, j'ai malencontreusement déchiré une de mes plus belles robes il y a quelques jours. J'y tiens énormément. Et j'aimerais bien la garder et ne pas la racheter. Qu'importe le prix, tant que le travail est excellemment bien fait, comme si de rien était, je mettrai le prix. Tu veux bien, petite Ine ? »

Je me redressai et posai mes deux paumes de main ensemble, baissant la tête.

« S'il te plaît, je ne doute pas de ton travail. »

- Alors, tout d'abord, je suis heureuse et fière de voir un peu mieux ton œil avec les brûlures.

Elle lui sourit doucement en acquiescant doucement avant de l'écouter avec attention... Une robe abîmée... Rien de bien grave sûrement. Ine comprends parfaitement cette envie de la garder au lieu d'en racheter une. Beaucoup venaient voir sa mère pour ça, une vêtement reste un objet, bien souvent empli de souvenirs...

- D'accord. Tu l'as avec toi ? que je puisse voir si je peux faire quelque chose avec les affaires que j'ai ou s'il me faudra en acheter d'autre.

Elle lui sourit, elle parrait plus détendue, tout du moins avec elle. Les échanges par sms, bien qu'annodins auront au moins servit à ça : qu'Ine voit "Madame N" comme une amie mystérieuse plus que comme une inconnue.

- Une réparation n'est pas bien compliqué... Tu... Tu me donnera ce que tu voudras.

L'argent n'est pas trop une de ses préocupations, au grand damn de sa mère qui ne lui répète que trop souvent de monnayer son talent à sa juste valeur.

Je souris en fermant les yeux.

« Merci infiniment. Tu es mignonne avec moi. Tout court même. »

Je rouvris les yeux et ouvris mon sac pour mettre la robe-bustier bleu nuit sur la table. Elle avait quelques paillettes agréables à l'oeil. Je la tirai et montrai une déchirure de dix centimètres sur le flanc gauche.

« Par malheur, quelqu'un m'a poussée, je me suis empalée à une poignée de porte, mais je pensais que j'étais juste contre, et en m'avançant, j'ai entendu le déchirement... Mon cœur s'est arrêté. J'y tiens énormément. Je sais que ça ne représente pas l'Égypte, mon pays d'origine, mais je l'apprécie beaucoup. Tu pourrais alors ? »

C'était un mensonge plus que correct. Une serveuse arriva entre temps pour nous demander.

« Ne voyez donc pas mes cheveux ? Un thé vert à la menthe voyons ! »

Eus-je dit en mettant mes cheveux en arrière, cheveux allant jusqu'à mes pieds.

Elle regarde la robe de plus près... C'est une belle déchirure... Rien d'irréparable cependant.

- ça va je m'attendais à pire.

Elle est déjà en train de fouiller dans son sac pour sortir son nécessaire de couture.

- Je devrais pouvoir te le faire là.

Elle relève la tête pour lui sourire avant de répondre à la serveuse.

- Heu... je prendrais un matcha shiro s'il vous plait.

La serveuse arque un sourcil. C'est un thé de qualité un peu cher mais elle n'ajoute rien et va leurs chercher ça alors qu'Ine commence déjà à s'affairer sur la robe. Elle part sur un point invisible pour que soit le plus propre possible, la seule partie visible de la retouche sera à l'intérieur de la robe. Même avec un fil rose fluo ça ne se serait pas vus de l'extérieur. Elle n'aura pas fini quand les boissons arriverons mais elle aura bien avancé.

- Elle est très belle, je comprends que tu y tiennes autant.

Elle ne relève que maintenant une phrase dite plus tôt par Madame N.

- Et... Tu es égyptienne ? Comment tu t'es retrouvée au japon ?

« Oh, c'est vrai que je n'ai pas beaucoup parlé de moi. »

Je semblais réfléchir et la regardai.

« Je répondrai à tes questions alors. Ça risque de ne pas paraître hors du commun mais je suis fascinée par la culture japonaise. Quand on voit un égyptien ou une égyptienne dans la rue, en l'occurrence moi, le style n'est pas pareil qu'habituellement, on sort du lot et on attire le regard. Comme mon tatouage sous l'oeil et mes bijoux, voire même mes cheveux, j'en ai vu qu'une autre au loin avec une telle chevelure. »

Dis-je en passant ma main dedans tout en souriant.

« Les japonais sont semblables, ils ont leur style à eux, ils se moquent du regard des autres. Mes parents, surtout mon père, est très archaïque. Ma mère le suit aveuglément sans réellement avoir d'avis. J'étais la petite princesse qui devait être coincée dans le château, pour caricaturer. Alors j'ai fui un soir, une fugue. J'avais évidemment de l'argent de côté. J'ai réussi à venir ici et me voici. J'essaie de vivre tranquillement au Japon sans nouvelle de ma famille. »

Je souris tendrement.

Ine sirote son Matcha Shiro En l'écoutant avec attention.

- Oh... Je vois... J'ai eu de la chance avec les miens... Ils s'entendent bien, et je m'entends bien avec eux... Enfin ma mère est devenue un peu plus protectrice depuis... L'accident... mais à par ça tout vas bien !

Ine parle bien évidemment de sa brulure. Elle reprends sa couture.

- J'espère que tu as bien retrouvée tes marques... On est pas dans un pays très tendre avec les étrangers. J'imagine que oui vus que... enfin... tu es encore là... C'est comment l’Égypte ? Tout ce que j'en connais c'est la vieille Mythologie et quelques informations basiques...

Elle lui sourit en finissant la réparation. Ce n'était finalement pas grand chose; elle s'assure que c'est bien fait avant de la lui rendre, le côté réparé bien en évidence.

- Et voilà !

« Comme c'est chou pour tes parents. »

Je soufflai sur mon thé et bus une mince gorgée.

« L'Égypte est un endroit merveilleux. La mythologie y circulant reste dans les familles les plus archaïques, donc j'y ai eu le droit. Mais pour cela, je l'accepte amplement. Si je devais t'en parler, je m'y perdrai personnellement. Mais je ne compte pas arrêter de te parler dans les jours à venir alors nous avons tout le temps nécessaire. »

Je reposai la tasse dans sa soucoupe avant de sourire tendrement.

« Tu es géniale ! Tu as des mains de déesse ! On dirait qu'il n'y a rien eu du tout ! »

Je pris la robe pour la regarder en souriant.

« Je ne te remercierai jamais assez. Je paye cette tournée. Tu veux un petit quelque chose ? »

Je rangeai la robe dans mon sac après l'avoir pliée correctement.

Ine rougit doucement au compliment, elle cache ça par un petit rire, fin et cristallin. Et encore, Madame N n'as pas vus quand elle fait ça avec son alter ! Mais en public c'est compromis...

- Merci !

Elle lui sourit en rangeant son nécessaire de couture.

- Oh ? Si j'avais su j'aurais pris quelque chose de moins cher... Merci.

La jeune Lycéenne se penche sur la question... Elle n'as pas vraiment d'envie particulière en ce moment... Si ce n'est aller à la plage mais ça, ce n'est pas dans le champ du possible et ça n'entre pas dans le cadre du "petit quelque chose"... Elle aimerait aussi en savoir plus sur son interlocutrice mais JAMAIS elle n'osera demander ça !

- Et bien... Déjà que tu m'offre le thé je ne vais pas abuser non plus.

Elle lui fait un petit sourire timide en sortant son carnet à dessin.

- Mais, Je ne dirais pas non à une part de tarte.

Elle vérifie qu'elle as bien le bon carnet et non pas celui qui lui sert pour ses exercices de dessins... Non c'est bon, c'est bien celui avec ses croquis et dessins ! Elle le laisse ainsi sur la table sous ses mains.

Je souris tendrement.

« Si tu voulais autre chose, je pouvais. Tant que tu restes raisonnable, bien évidemment. »

Je fis un clin d'oeil pour la tarte.

« Je te l'offrirai alors. Tu choisiras laquelle tu voudras. Tu n'hésites surtout pas. »

Je remarquai le carnet et le pointai de l'index.

« Je l'ai déjà vu sur le banc, si je ne me trompe guère. Puis-je voir ? Peut-être ? Que je puisse encore te complimenter sur tes talents divins. »

Je lui souris tendrement, buvant une nouvelle gorgée de mon thé avec un petit soupir d'aise.

- Bien sûr. Je l'ai amené à ta demande alors...

Elle le fait glisser vers elle.

- Et j'aimerais de la tarte au citron meringuée. Merci.

En feuilletant le début du carnet, Anket y découvrira tout d'abord plusieurs croquis dans un style réalistes d'animaux ou de plantes, s'en suit plusieurs dessins d'ine en tenue d'héroïne, il y a pleins de choses, dans pleins de styles différents, ainsi que, çà et là, divers mise en situation d'une "Ine du futur" idéalisée, badass et trop forte qui sauve des gens, casse du méchant et prends des poses cliché de héros de BD !

- N... non attends je...

La page après ça est plus intéressante, Un portrait de "Madame N", très détaillé et encré, accompagné d'un dessin de plein pied aux justes mensurations, couturière oblige, elle à l'oeil la petite...
C'est à partir de là que ça change. Il y a un dernier dessin d'une "idée costume" Apparemment inspirée de la Grande femme aux yeux rubis et du conseil de son amie lui ayant parlé d'une déesse indienne; avec une dominante rouge et or.

Croquis de la tenue

Et, encore une fois un corps croqué d'Anket pour tester plusieurs tenues dessus designées par la jeune étudiante. les croquis sont non seulement détaillés mais aussi annotés pour parler du tissu de la texture recherchée et autres, ainsi que les patrons des tenues ! Ine écrit très bien.

Croquis des tenues :

La jeune fille rougit comme jamais ! On pourrait croire qu'elle a croquée dans un piment... Elle se confondrait bien en excuse mais elle n'arrive pas à parler...

J'appelai une serveuse pour avoir la meilleure part d'une tarte au citron meringuée, elle s'exécuta rapidement et revint avec une jolie part, totalement parfaite, parfaitement triangulaire.

J'eus pris le carnet et souris en voyant les croquis puis je ricanai en regardant les tenues d'héroïne.

« Voilà, ce sera notre future Ine en héroïne. Et ça te va bien. Heureuse de voir les premiers jets. Tu voudras qu'on écrive des livres et/ou des BD sur toi plus tard ? »

Je continuai ma lecture, ignorant presque son interlocution. Je plissai les yeux en restant quelques secondes sur le croquis de la tenue puis les cinq tenues, lisant les petites notes. Je restai neutre, pouvant paraître de mauvaise humeur, comme vexée. Puis je lâchai un petit sourire tendre en lui montrant toutes les tenues.

« Je vois que tu connais bien mon corps. Tu m'avais bien observée, de fond en comble, petite vicieuse. Tu veux le voir davantage, c'est ça ? »

Je fis un clin d'oeil, amusée.

« Elles sont toutes géniales, je pourrais aisément les porter dans des soirées. La tenue 4 est juste peut-être trop européenne coincée et le croquis de la tenue... comment dire... fait très hindoue avec quelques traces chinoises. Tu vois ce que je veux dire ? Sinon la première avec le collier lune est excellente, ce sont des couleurs et le genre de tenue que j'adore porter, la deuxième, peut-être plus claire mais restant dans des traditions moyen-orientales, j'adore, avec ce ceinturon doré qui fait les hanches et les cuisses. La troisième fait déesse de la nuit, quoi de mieux pour éclairer une piste ou une soirée avec des étoiles à l'intérieur de la cape ! La dernière fait presque assassine indiscrète mais reste dans les couleurs égyptiennes. Tu as un don extraordinaire, Ine. Je t'embrasserais bien mais une table nous sépare malheureusement. »

Je refis un clin d'oeil suivi d'un sourire des plus sincères que j'eusse fait en sa compagnie.

« Tu comptes réellement les faire, même si ce n'est pas spécialement pour moi ? Je pourrais te les acheter facilement, et je sais bien que ce ne sera pas le même prix que notre tea party. »

Elle remercie Anket pour la tarte et commence à la déguster avec envie.

- Merci. Et... Je ne sais pas trop. Si je suis connue au point qu'on fasse des livres sur moi pourquoi pas mais... Je ne sais pas, j'aimerais bien qu'on parle de ce que je ferais au lieu de m'inventer des aventures.

Puis arrive "ces pages"... Qu'elle Idiote, elle les avait complètements oubliées ! à la première expression de l’égyptienne, elle n'arrive pas à avaler, pensant avoir fait la pire des bêtises, et, à sa remarque, l'étudiante s'étouffe presque ! Toussant abondamment avant d'avaler enfin le morceau de gâteau !

- N, non... Non non c'est que... Je... Heu... J'ai l'habitude de prendre des mesures et... enfin... j'ai... Je... je n'ai plus vraiment besoin d'instruments pour ça...

Elle pourrait même jouer à "devine mes mensurations en 10 secondes"... Mais la suite lui fait réinterpréter cette "remarque" non plus comme un reproche mais plus comme une boutade... "Ouf !", Tout va bien, elle aime bien ses dessins.

- Merci, J'avais... Peur que tu n'apprécies pas où... Que enfin...

Elle n'avait même pas prévus de lui montrer à vrai dire.

- Tu comptes réellement les faire, même si ce n'est pas spécialement pour moi ? Je pourrais te les acheter facilement, et je sais bien que ce ne sera pas le même prix que notre tea party.

L'étudiante "Buggue" quelques instants, avant de bafouiller une réponse incompréhensible... Elle se racle la gorge et reprend :

- Et bien je... Heu... Je n'ai pas vraiment la possibilité de le faire dans l'immédiat, mais ça serait...

Elle se gratte la joue, hésitante, alors que son regard vagabonde un peu à droite ou à gauche.

- ça serait super... D'autant plus si... si c'est pour quelqu'un qui l'apprécierait...

Autrement dit "pour toi", mais de façon plus timide. C'est sûr que dans sa chambre d'internat elle pourrait arranger un endroit couture plus grand, mais ce n'est pas encore le cas.

- ça te plairait vraiment que... que je t'en fasse une ?

« Dis, tu sembles bien timide tout d'un coup. Pourquoi donc ? Mes réflexions sur mon corps et le baiser t'intimident ? Tu aimerais que je le fasse sans que tu ne le remarques ? »

Je ricanai tendrement en la regardant, je posai le carnet devant elle, fermé.

« Ça me plairait, oui. Et je ne dis pas ça car je te connais, car si tu dessinais mal, je te l'aurais clairement dit, quitte à te vexer. Donc oui, petit bourgeon, j'aimerais que tu me fasses une robe. Ton prix sera le mien, et là, je suis sérieuse. »

Je croisai les bras en buvant encore une gorgée du thé en soupirant d'aise.

« Tu me verrais mieux avec laquelle, dis-moi ? »

- Non c'est pas ça ! Je croyais que... ça t'avais dérangée et... Disons que... ben...

Elle soupire, prenant un air adorable de chiot qu'on as grondé.

- Je n'avais pas prévus de te montrer ça, je croyais que tu n'aimerais pas... Que... tu trouverais ça Bizarre...

Elle sourit à nouveau en l'entendant dire du bien d'elle, puis elle en revient à cette question de prix avant de lui demander son avis sur une tenue qu'elle verrait bien sur elle... Elle lui répondrait bien "TOUT" mais il faut bien choisir après tout...

- Heu... j'aime beaucoup les trois premières... Mais... Quitte à en choisir une, je dirais la première... Le noir et une tenue fine irait bien avec ta chevelure je pense...

Et elle l'observe, la fameuse chevelure, un peu trop; et en la regardant elle s'en compte puis détourne le regard l'air de rien.

- Et pour le prix heu... Ben... Je ne sais pas trop... à part les matières premières qu'est-ce que je pourrais demander de plus ? ... Je ne suis pas une professionnelle...

« Oh. Je t'ai déjà dit tant de choses, à ce compte-là, tu te serais restreinte lorsque j'ai mentionné tes cicatrices. Alors épargne-moi tes peurs par rapport à ma personne. Et comme je l'ai déjà dit, je te dirais si cela ne me plaît pas. Tu le sais. »

Je soupirai légèrement avant de la regarder.

« La première hein. Je vais me fier à tes observations de couturière. J'imagine que je n'aurai pas la chance d'être mesurée de tes mains, puisqu'apparemment, tu connais mes mensurations rien qu'au regard. »

Je fis un nouveau petit clin d'oeil.

« Je te donnerai ça une autre fois. Comme je te l'ai dit, ça fait un moment que je suis ici et j'ai réussi à me faire de l'argent. Je ne suis pas immensément riche mais je vis bien. Alors tu as intérêt à accepter ce que je te donnerai, petit bourgeon. »

Je souris en finissant mon thé finalement, soupirant encore d'aise.

Elle acquiesce en continuant son gâteau. Madame N était franche, et Ine Aimait ça.

- Et bien en soit... Si... Comme elle est un peu proche du corps il me faudrait quelque chose de plus... Précis qu'une observation.

Elle lui sourit doucement.

- Mais heu... Je ne vais pas faire ça, comme ça, ici, non ?

Elle sort son mètre ruban.

- Oh ne t'en fais pas ! J'ai normalement assez pour une avance de frais pour les matières premières.

C'est une phrase qu'elle entends souvent sa mère dire... Elle trouve que c'est plus "pro"... Quitte à ne pas en être une autant s'en donner l'air...

- Par contre je ne sais pas trop en combien de temps j'aurais fini...

« Super ! Je ne suis pas exhibitionniste. Et tu es trop timide. Nous ferons ça chez toi après. Je me doute que tu as tout là-bas. »

Je penchai la tête en souriant.

« Je te donnerai quand même pendant la création, au cas où il te faut davantage de matériels. Ne t'inquiète pas pour le temps de création non plus, je n'en ai pas besoin demain. J'ai juste fait un énorme caprice en voyant tes capacités divines et mes envies d'habits. Donc, je vais être patiente. Donne-moi juste peut-être la fourchette du temps de création, d'après toi ? »

Je passai de temps en temps le regard dehors, je mis un billet sur le rebord de la table pour payer notre tea party.

« Tu souhaites qu'on y aille maintenant ? »

Ouf ! Au moins sur ce point, les deux filles sont d'accord : Ici, c'est Niet ! Ine fini de l'écouter parler en terminant son gâteau.

- Heu... concrètement, je dirais...

En s'y mettant après ses devoirs... Sur son temps libre... les weeks ends...

- Deux à trois semaines par là.

Elle la regarde payer et lors qu'elle lui dit "Tu souhaites qu'on y aille maintenant ?" Ine est comme frappée par une évidence.

- Heu... Je crois pas que ce soit possible en fait... Enfin... J'en suis sûre même... Je... je suis à l'internat à Yuei et on ne peut pas faire entrer quelqu'un comme ça dans l'établissement... Désolée...

Dit-elle en reprenant une mine abattue...