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Tsuyo Shori
Vilain Solitaire
# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Ven 15 Fév - 17:00
 

 

Le début du plan  
  

PV Bakugou Katsuki

 
 
 

[-Tu veux être comme All Might ? Tu veux être le prochain All Might ? Mais voyons, tout le monde veut l'être, mëme les criminels !]

Tsuyo s'approcha de Katsuki et se pencha, se mettant à sa hauteur.

[-Riche et célèbre, puissant et respecté, il faudrait être idiot pour ne pas vouloir l'être ! Cependant...]

Le vilain se redressa.

[-Ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il faut certaines qualités, des qualités que je n'ai pas, bien entendu... mais toi aussi. Il faut être invincible. Tu ne l'es pas, un sans-alter t'as vaincu. Il faut vouloir sauver les autres. Toi, tu t'en fiches des autres, non ? Tu veux juste être le plus fort, pas vrai ? Le numéro un. Avec ton caractère et tes motivations...]

L'homme aux cheveux blancs marcha jusqu'à ce qu'il se trouve devant le blond, posant une main sur l'objet qui entravait ses bras et appuyant dessus pour l'empêcher d'attaquer. Ceci fait, il enfonça son index droit dans le torse de l'étudiant, lui disant d'un ton froid :

[-Tu serais beaucoup mieux en tant que vilain plutôt qu'en héros.]

L'explosif sur pattes protesta immédiatement, crachant des insultes à la figure de son ravisseur qui l'ignora. Le sans-alter recula et se baissa pour ramasser le couteau qu'il avait laissé par terre, le faisant tournoyer habilement entre ses doigts alors qu'il reprenait la parole.

[-All Might change les choses, tu dis ? Oui, tu n'as pas tord, il va en changer des choses dans le futur proche. Il suffit d'y penser. All Might est le symbole de la paix, le pilier de la société. Le problème, c'est qu'il soutient le monde de l'héroïsme à lui tout seul.] Une pause. [-Est-ce que tu as remarqué qu'il faisait de moins en moins d'apparences publiques ces dernières années ? Est-ce qu'il est blessé ? Est-ce que son âge le rattrape enfin ? Faut dire qu'il se fait vieux, le numéro un. Il cognait déjà du vilain quand j'étais encore un bambin.]

Tsuyo cessa de faire tournoyer l'arme dans sa main droite.

[-All Might prendra bientôt sa retraite, encore trois ou quatre ans et il se retirera. Et donc, j'ai une question pour toi, Bakugou Katsuki. À ton avis, qu'est-ce qui se passe quand la seule chose qui retient un bâtiment est enlevée ? Simple. Le bâtiment s'effondre. Quand All Might ne sera plus là, il n'y aura personne pour reprendre le flambeau. Endeavor ? Il est tout aussi vieux. Best Jeanist ? Trop faible. Hawks ? Aucune chance, c'est un procrastinateur dans l'âme, la charge de numéro un serait trop grande pour lui.]

Le vilain masqué passa derrière son prisonnier et lui entailla le dos sans avertissement, laissant une coupure légère.

[-Le taux de criminalité va exploser au départ d'All Might, car il a beau avoir soulevé la société pendant toutes ces années, il n'a préparé personne pour s'occuper de sa tâche quand il n'en sera plus capable.]

Après cela, le blond lâchait une réplique ringuarde sortie d'un Shonen quelconque comme quoi Tsuyo sous-estimait les héros, qu'ils allaient surpasser ses attentes et patati et patata. En guise de réponse, le bourreau découpa la chair de son captif une fois de plus sans le prévenir.

[-Si tu le dis... Bon, Katsuki, tout ce qui était à dire a été dit, il ne me reste plus qu'une chose à faire. Devant tout le monde, je vais te briser.]

Il planta le bout sa lame dans la peau, peu profond et traça un trait sanglant entre les omoplates du garçon.

[-Tu vas crier.]

Il en fit un autre sur la droite.

[-Tu vas pleurer.]

Cette fois, il en fit un sur la gauche.

[-Tu vas saigner.]

L'homme aux cheveux blancs attrapa la poigne poisseuse du couteau qu'il avait laissé dans le bras gauche du garçon tout à l'heure et l'enfonça dans la plaie sans ménagement, l'étudiant hurlant de douleur. Ah, quelle douce mélodie.

[-Et pour finir, tu vas me supplier. Si tu me supplie immédiatement, tu pourras échapper à la torture. Je te planterais entre les deux yeux et tu mourras tout de suite, sans souffrance. Tu peux partir sans souffrir. Mais si tu refuses et que je dois te torturer pour t'entendre me supplier... Eh bien, tu vas périr petit à petit en te vidant de ton sang. Tu sentiras ton corps se refroidir au fur et à mesure que le temps passe, foudroyé par la douleur. Alors, qu'est-ce que tu choisis ? Tu as 10 secondes pour décider. 10... 9... 8... ]
 
 
 
Tsuyo Shori
en bref
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Bakugou Katsuki
Élève de première année
# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Sam 23 Fév - 3:24

Le début du plan
ft Tsuyo Shori

Sans Alter



Je veux être comme All Might. C'est mon rêve.
Il l'avait toujours voulu. Toujours désiré. Face à ces images à la télé. All Might qui battait les méchants. All Might, c'était le plus cool. All Might, il perdait jamais.

Tout le monde veut être comme All Might. Le prochain All Might. Même les criminels. Voilà ce qu'affirma le vilain.

Ses yeux s'arrondirent légèrement, sans comprendre. L'homme se pencha à hauteur de son visage.
Riche. Puissant. Célèbre. Respecté.
Être le numéro 1, quoi. Être LE héros. Alors comme ça tout le monde le souhaitait ? Ironiquement, il se sentait spécial - parce qu'il était spécial, il osait avoir ce rêve et le clamer haut et fort. Pas comme tous ceux qui capitulaient.
Seulement, pour accomplir son rêve, il s'était trouvé des obstacles. Ce n'était pas aussi facile que prévu. Aussi naturel que prévu. En fait, bien souvent, cela semblait carrément impossible. Malgré sa force, son talent, sa détermination, l'écart qui le séparait d'All Might...

Deadline le regarda dans les yeux comme il soulignait chaque point qui les différenciait. Sa défaite. Son égoïsme. Sa nature.

Et il enfonça son doigt dans ses côtes comme pour accuser la pauvreté du cœur qui battait là.
"Tu serais beaucoup mieux en tant que vilain qu'en tant que héros."
Il avait déjà entendu cela. Il avait toujours continué sa route comme si cela ne l'atteignait pas. Jusqu'à ses quinze ans, les autres l'avaient défini, avaient tracé un chemin pavé de réussite, dans le feu des projecteurs. Avec leurs compliments, leurs exigences, leur façon de ne voir que ses dons, que l'exceptionnel. Détournant le regard du reste. Ses parents, ses camarades, ses professeurs. Bien sûr qu'il allait réussir. C'était la moindre des choses. C'était toujours la moindre des choses. Après tout, il avait été doté d'un alter extraordinaire. Un alter de héros. Avec ses abilités, son chemin était tout tracé. Il souriait et prenait chaque défi avec morgue. Bien sûr que je peux. Et ça ne devait jamais avoir l'air difficile. Il était Katsuki Bakugou. Alors des heures durant s'entrainait le garçon, pendant que d'autres jouaient, afin que chaque explosion ait la précision nécessaire. Pour endurcir son corps et supporter la destruction qu'il dirigeait vers l'adversaire. Oui, le talent existe et détermine un potentiel. Mais personne n'est capable de voler à coups d'explosions, de se propulser dans les airs et de s'orienter, garder sa visibilité et se battre dans un espace en trois dimensions sans répéter des milliers de fois les mêmes acrobaties, les mêmes chutes, les mêmes brûlures. Il est doué, il est intelligent, il est fort, répétait-on. Alors il fallait quelque chose de plus. Il fallait être exceptionnel. Il fallait être premier. Tu es génial, on lui disait. Mais il lui fallait un autre horizon. Viser quelque chose de plus grand que lui. C'est bien. C'est bien, répétait sa mère. Toujours bien. Jamais mieux. Indistinctement, il avançait déjà dans un monde où la norme n'avait plus court ; où seuls les exploits avaient de la valeur ; un monde de héros ; un monde de surhommes.

Tout est réussite ou échec. Tout est évaluation, gradation, hiérarchie. Tout est compétition, et tout est jugement. Gagner, pour exister. Dominer pour survivre. Etre reconnu.
Etre reconnu.

On l'avait gavé de ces compliments empoisonnés jusqu'à ce qu'ils ne suffisent même pas à le rassurer, jusqu'à ce qu'il en veuille au fond à tous ces incapables qui vivaient par substitution et excusaient leur nullité et leur paresse par son seul talent. L'arrogance de celui qui n'entend même plus les louanges, parce que derrière "tu es si doué", "j'aimerais être comme toi", "tu as de la chance", il y a la menace : montre-nous ce que tu sais faire ; tu n'as aucun mérite. On entend, tu es fort, alors on est fort. Trop de regards l'avaient élevé, trop de mots, défini. Trop jeune, si chanceux. Jamais libre. Sa voie toute tracée. En avant. Et plus haut. Toujours plus haut. Il y avait lui, et eux. Il la méritait, sa supériorité. Il se battait pour eux.

On l'avait enivré de cette admiration et de cette jalousie et puis soudain, sevré. Il était rentré à UA, il avait franchi un pallier. Il n'était plus l'exception, il n'était plus le meilleur. Les critiques remplaçaient l'admiration aveugle.

Il n'était pas parfait. Il tendait la main vers l'étoile, All Might, et elle semblait s'éloigner. Son idole n'avait-il pas vanté la puissance de son idéal ? La médaille, son amertume lors du tournoi, n'était-elle pas sensée lui rappeler sa force de caractère ? Cela faisait juste mal, pourtant. De ne jamais être à la hauteur. Deadline prétendait que c'était de l'orgueil. Et ses défauts, ils éclataient au grand jour, comme une ombre se découpe dans le vif éclairage, sans merci, d'un grand phare. Ces petites phrases mesquines à son passage. "On dirait un vilain. Il fait peur. Il a été admis à UA pour son alter, mais il n'a pas l'envergure d'un héros. C'est injuste."

All Might est cool. Il l'avait toujours pensé. Et il disait à qui voulait l'entendre : il gagne toujours ! Moi aussi, je serai le numéro 1 ! Oui, il disait cela, le gamin plein de rêves de grandeur et de puissance, qui voulait être un héros.

Mais c'est quoi d'abord, être cool ? Pourquoi est-ce qu'il aimait All Might ? Parce qu'il gagnait tout le temps ? Parce qu'il était invincible ? Parce qu'il était parfait ? Tout ce qu'il aurait voulu être ? Ce que n'importe qui aurait voulu être, mais surtout lui, qui ne pouvait rêver que de ce plafond ultime pour enfin être rassasié, tranquille et cesser d'avoir peur ? Il aimait All Might parce qu'il était la preuve qu'on pouvait y arriver. Il aimait All Might parce qu'il donnait un sens à sa vie. Il aimait All Might parce que sa grande silhouette omnipotente et son rire confiant le rassurait comme elle rassurait tout le monde ; et si une part de lui voulait le détrôner et jalousait sa puissance écrasante, l'enfant l'aimait purement et simplement, car il était son héros. Il pensait à lui pour se rappeler que tout était possible. Que la volonté pouvait abattre tous les obstacles. Que le bien triomphait du mal. La détermination sur la peur. All Might le protégeait des cauchemars, de son propre démon. Je n'ai besoin de personne, pensait-il, mais pourtant, il était là, sa référence absolue. Le symbole de la paix.
Moi en plus fort, en plus célèbre, sans défaut, sans défaite. Ce serait là un rêve bien pauvre. Un simple fantasme de puissance, comme ce que dénonçait Tsuyo.

Mais ne peut-on pas admirer sincèrement que ce qui est différent de nous ?
Katsuki ne comprenait pas All Might. Ce mystère ajoutait à sa fascination.

"Je veux être comme All Might." répéta-t-il une énième fois. Une pointe de désespoir perçait dans son ton, mais pourtant il l'affirmait opiniâtrement, en dépit de tout.

Il n'avait pas dit "Je veux être le numéro 1" ou "Je veux être le plus fort" ou même "Je veux toujours gagner". Ce n'était pas une erreur, s'il ne prétendait pas dépasser All Might comme son alter ego passé l'aurait fait sans réfléchir. Il savait, qu'il n'était pas à la hauteur. Qu'il s'était fourvoyé quelque part, et qu'il avait commis des erreurs, et que quelque chose n'allait pas avec lui.
Il le savait. Il le sentait. Tout cet écart qui les séparait. Comme il avait deviné, sans pouvoir le certifier, qu'Izuku avait été choisi par le symbole de la paix, qu'il avait reconnu son rival, et non lui, comme le héros à sa mesure. "J'en ai rien à foutre que ce soit impossible." Sa voix tremblait légèrement.

Pour toi, c'est impossible, Deku.

Pourtant… pourtant… il l’avait vu risquer sa vie quand personne ne bougeait, alors qu’il n’avait même pas d’alter. Il l’avait vu rompre ses os pour utiliser ses putains de pouvoirs sortis d’on ne sait où.

« J’essayerai encore et encore et je détruirai mon corps si je dois, je buterai le sale gosse que j’étais si je dois ! Si ma vision est fausse… Si la voie que j’ai pris est mauvaise… »
Il essayait de se débattre, ponctuant ses aboiements en tendant ses muscles malgré la douleur, malgré la prise du vilain qui le clouait là, par à coups.
« J’ai qu’à changer ! »

Tsuyo l’avait lâché et le métal tinta violemment, couvrant les brisures de sa voix stridente. Il avait bien conscience de la différence entre eux et lui. Même son seul véritable ami possédait cette étincelle qu’il avait si longtemps nommée faiblesse, avant de se mettre à la jalouser.

Le couteau filait entre les doigts du vilain et étrangla la voix dans sa gorge, protestations comme raisonnements. La peur se diffusa comme une vague, amollissant ses membres, levant une brume entre lui et les éclats dorés de la lame.
C’était un instant où il pourrait l’abattre comme un animal, et il suffirait de ce trait métallique pour qu’une rigole de sang prouve qu’il avait tort. Que son existence n’avait jamais eu le moindre sens. Qu’elle s’achève dans l’échec, dévoré par ses failles, sans qu’All Might n’ait jamais vraiment posé son regard sur lui.

All Might dont le vilain parlait à présent, faisant mine d'approuver ses dires, pour mieux le mettre en doute.
All Might se faisait moins présent. Moins actif. Katsuki voulait nier ces théories. Son héros était infaillible. Il l’avait vu se battre au SCA. Il était invincible. Sa vitesse… Sa force… Eblouissantes. Ecrasantes. Il ne l’admettrait pas volontiers, mais par deux fois déjà, son professeur lui avait sauvé la vie. Ca ne l’avait pas empêché de l’affronter, avec Izuku.Tenter l’impossible. Et ils avaient réussi. Presque réussi. Il avait perdu conscience, mais Izuku avait atteint la sortie.
Le héros portait des poids ce jour là ; était-ce la seule chose qui le limitait ?
Pourquoi Deku était-il retourné en arrière, au SCA, alors qu’All Might avait la situation bien en main ? Qu’il venait d’éliminer un Brainless surpuissant et n’avait plus que deux pauvres vilains à affronter ? Pourquoi avait-il pris ce risque insensé ? Le nerd n’agissait pas sans raison.
Pourquoi All Might ne restait-il jamais après les cours, pourquoi avait-il l’air si pressé ? Pourquoi avait-il le sentiment que Deku en savait quelque chose ?
Il soupçonnait des choses, notait des coïncidences, mais il n’était pas question d’en parler. Deadline devait se tromper. All Might faisait parler de lui tous les jours. Le colosse était loin de la retraite. Il suffisait de voir son physique. Sa chute était inimaginable.

Le problème que lui posait le vilain était pourtant bien réel. All Might pesait un poids incomparable dans la lutte contre le crime. Il avait changé le monde, et en contrepartie, sans lui, le monde risquait de basculer. Du top 4 cité par l’homme, aucun n’avait son envergure. Endeavor avait une attitude de perdant ringard, Best Jeanist pensait que l’apparence faisait le héros, Hawk était un clown qui méprisait la compétition… Sûr, Katsuki respectait leurs aptitudes et l’immense travail qui les avait menés là où ils se trouvaient ; mais aucun ne l’aurait inspiré à embrasser la carrière de héros comme avait pu le faire All Might. L’idée même de l’héroïsme, voilà ce que l’homme incarnait. On pouvait critiquer le système qui portait quelqu’un comme Katsuki aux nues par sa puissance ; mais même lui, sans le savoir, était animé par un idéal de justice qui rayonnait sur toute la société, grâce à All Might. Le symbole de la paix n’avait pas inventé “might makes right”. Il offrait la promesse de mettre la force au service de tous. Les dérives que dénonçait Deadline venaient de la société civile. Le plus grand de tous les héros était il le gardien d’un ordre sécuritaire oppressif, ou empêchait-il les choses d’empirer ? Certainement, All Might voulait inspirer l’action par l’exemple, mais trop nombreux étaient les gens qui se reposant sur l’existence de réels héros, en oubliaient leur propre responsabilité.

Katsuki n’eut pas l’occasion de rétorquer pour défendre son idole, car une vive douleur lacéra soudain son dos et il poussa une exclamation de surprise à la coupure inattendue. Le deuxième couteau venait d’entamer sa peau et il se raidit à la limite de ses liens, le souffle s’accélérant.
Lorsque Tsuyo prétendit que tout s’effondrerait au départ d’All Might parce qu’il n’avait pas de successeur, il retroussa pourtant les lèvres en un rictus mauvais.
“Pourquoi tu crois qu’il est devenu professeur ? Le vieux est pas près de se planter, mais la relève elle est à UA !”
Il faisait certes en cet instant un pitoyable exemple, s’étant fait battre et capturer, mais il releva pourtant le menton une dernière fois, dans cette provocation si déphasée avec sa situation. Sa voix avait en fait des accents de désespoir, alors qu’il pensait à ses camarades, à ses rêves et à leur responsabilités, ses promesses.
Il tressaillit et glapit quand la lame entailla sa chair, et ferma les yeux en sentant le sang tiède se mettre à couler.
Son héros était si loin.
N’aurait-il pas dû se taire ?
Dans son état, il était une humiliation pour l’école.
Il salissait le nom d’All Might.

Le fil ouvrait la peau en deux et le métal écartait les lèvres de la plaie, s’enfonçait dans sa chair.
Il serrait les dents mais un gémissement s’échappait malgré tout. Ça faisait mal. Rien à voir avec les coups ou les blessures d’un combat, d’un entraînement. Le choc atténue généralement le gros de la douleur. Ici la peur et l’expectative redoublaient la souffrance. Chaque meurtrissure dépassait le seuil du tolérable. Il tremblait de son impuissance face à la volonté de Tsuyo. Tentait de suivre ses mouvements du coin des yeux. Ne pouvait se préparer. Les mots surtout le remplirent de nausée. Briser. Crier. Pleurer. Saigner. Chacun appuyé par une marque dans sa chair. Trop mal. Trop brusque. Son souffle, il avait cessé de le compter depuis longtemps. Il cillait frénétiquement. Des sons échappés de sa bouche ne pouvaient lui appartenir. De longs frissons le secouaient comme la peau nerveuse d’un bœuf harcelé par les mouches. Ce frémissement animal, instinctif.

Il pleurait déjà. Il saignait déjà. Et lorsque la blessure profonde fut brusquement mordue d’une torsion de la lame, il cria bel et bien, sans que rien ne puisse retenir le plein éclat de ses cordes vocales, sinon la sécheresse de sa gorge. Comme si les mots de l’homme étaient des ordres et que son corps obéissait. A aucun moment sa volonté n’entrait en jeu. Sa détermination si grande qui ne valait plus rien. Il suffisait d’un peu de corde et d’un couteau. Un alter de moins, une victime de plus. Qu’il lâche la poignée ! Qu’il lâche ! Sa voix s’étranglait dans un gargouillis de plaintes inaudibles. Arrêtez. Arrêtez.

On le relâcha et il ravala la morve et sa voix pour ne pas manquer les paroles qui suivaient. La voix assourdie par le masque avait pris une importance capitale. C’était la voix de l’être qui tenait le couteau. Et chacun de ses mots pouvaient impacter sa survie. La quantité de douleur. Ses prochains gestes. Chaque seconde comptait. Il ferait n’importe quoi, pour éviter le prochain coup. Que ça reprenne. Et c’était presque dommage, que cette torture n’ait aucun but, car s’il avait eu quelque chose à dire, Katsuki aurait soudain été volubile. Le corps n’est, au fond, qu’un amas de récepteurs, de senseurs qu’on peut stimuler, mutiler et endommager de mille et unes façons. L’organisme humain semble designé pour la souffrance. Pas de bouton off. Il n’était qu’une réaction. Tsuyo avait tout empire sur lui. L’adolescent avait paniqué, se débattait en vain, faisant jaillir plus de sang des entailles rosées. Mais il se fit silencieux, immobile, au compte à rebours. Un rictus déforma son visage en un vilain sourire. Il avait failli le supplier. Il avait failli le supplier, immédiatement, parce qu’il voulait que ça cesse. Que la fierté crève. Que le garçon qui s’appelait Katsuki crève, c’était de sa faute s’il était là, c’était de sa faute s’il avait si mal. Le nom et ses valeurs et tout le reste ne valait rien face au martyr. Face à la volonté de l’homme. Qu’il soit un vilain. Qu’il soit le héros. Ça n’avait plus de sens. Il tenait le couteau. Le couteau. Le couteau était important.

Mais quel que soit son nom, il ne voulait pas mourir. Il ferma les yeux en entendant les chiffres décroître, sachant très bien qu’à la fin, il allait avoir mal.

Il voulait l’entendre supplier ? Ça ne devait pas être si difficile. Ça n’avait pas l’air si difficile, avec une motivation suffisante. Il l’abaissait à concéder cela, et cruellement, le condamnait alors à mourir. La mort, ce serait donc le seul soulagement qu’il aurait ? C’était la seule récompense à espérer, même s’il abandonnait tout ce qu’il avait ?
Le masque aux yeux clos, dont les cils se crispaient de tics nerveux, échappant quelques gouttes salées, se déchira d’une grimace et le sifflement d’une voix faible et rauque s’en échappa en crissant : “Espèce de connard, tu vas me le payer… Je vais te buter… Je jure, je vais te crever, tu vas regretter…”
Un hoquet l’étrangla quand il atteint zéro. Les yeux rouges s’ouvrirent grand, dilatés par la peur.


Bakugou Katsuki
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Tsuyo Shori
Vilain Solitaire
# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Dim 10 Mar - 19:47
 

 

Le début du plan  
  

PV Bakugou Katsuki

 
 
 

C'était quoi, dix secondes, au final ? Ce n'était rien. Rien du tout. Pour la grande majorité des gens, entre dix secondes et une fraction de secondes, la différence ètait infime, on la sentait à peine. Et pourtant, pendant ces petites dix secondes où Tsuyo faisait un compte à rebours cruel qui n'offrait à sa victime aucun choix - que ça soit une mort lente ou une mort rapide, Katsuki meurt à la fin-, il avait l'impression que tout allait au ralenti, qu'un Dieu quelconque avait décidé sur un coup de tête de faire passer le monde en slow-motion. Ce n'était pas dix secondes. C'était dix minutes, c'était dix heures, c'était dix jours. En l'espace d'un instant, il doutait de ses motivations puis les réaffirmait, trouvait des contre-arguments à sa logique puis des contre-contre-argument. Est-ce qu'il voulait vraiment faire ça ? Oui. Non. Oui. Non. Oui ! Est-ce qu'il en était sûr ? Oui. Non. Oui. Non. Oui ! Est-ce qu'il n'y avait pas un autre moyen ? Non. Oui. Non. Oui. Non !

Même les menaces de représailles de la part du blond, des rêves de vengeance d'un garçon au bout du rouleau qui sait qu'il ne peut pas échapper à sa destiné mais continue de lutter, rentraient par une oreille et sortaient par l'autre. Finalement, le sans alter atteignit zéro, prononçant sa sentence avec un ton de finalité et la fin du décompte le sortait de cet étrange état mental qu'il avait atteint. Zéro. 0. ZÉRO.

Zéro.

Le blond n'avait pas supplié. Il n'avait pas demandé à ce que ça s'arrête, il n'avait pas prononcé les mots qui avaient le pouvoir de le libérer de la souffrance. Il n'avait pas craqué tout de suite. Quelle volonté.



Et quelle bêtise. Un dernier acte de révolte. Un dernier acte pour afficher sa fierté, pour montrer que même si il a perdu la guerre, il aura au moins gagner cette bataille. Pff. Pauvre enfant. Même si il ne lui devait rien, le vilain allait au moins lui faire un cadeau avant sa mort, lui montrer l'homme qui se cache derrière le masque, derrière Deadline... Sans un mot, Tsuyo lâcha le couteau ensanglanté et marcha vers la caméra, son corps cachant l'objectif, puis il appuya sur pause, la lumière rouge qui indiquait que ça filmait se mettant à clignoter pour montrer que c'était en pause. Ceci fait, l'homme aux cheveux blancs retira son masque à gaz, se tourna vers Katsuki et le regarda droit dans les yeux. L'expression de Tsuyo était triste, emplie de regrets, il semblait être au bord des larmes.

Dix ans. Ça faisait dix ans qu'il n'avait plus eu une telle expression, plus de dix ans qu'il n'avait plus pleuré, plus de dix ans qu'il avait quitté son ancienne vie et n'avait plus regardé en arrière. Il voyait en regardant Katsuki que le garçon était confus, se demandant sûrement ce qui passait par la tête de son juge et bourreau. Le sans alter allait l'éclairer. La gorge nouée, il parla.

[-Dix ans. Dix putains d'années...] Il fixa le sol et secoua sa tête légèrement de haut en bas. [-Est-ce que tu sais ce que c'est la dissociation, Bakugou ? C'est un peu comme une double personnalité. La dissociation, ça consiste un peu à séparer ses actions de soi-même, à être un observateur pendant que ton corps passe en auto-pilote, à se dire « C'est pas moi qui a fait ça ». En un sens, Deadline, le masque, tout ça, c'est un peu de la dissociation]

Il rigola, son rire ressemblant à un sanglot.

[-Tu te rends compte ? AHAHA ! Je suis tellement pathétique que j'ai besoin de me créer un autre moi pour me protéger du monde réel. Deadline est froid, Deadline est fort, Deadline ne craint rien ni personne, Deadline n'est pas atteint par les insultes, Deadline inspire LA PEUR.]

Tsuyo releva la tête, son visage ayant pris une expression enragée, et il fixa le blond avant de cracher par terre, se lançant ensuite dans une tirade qui le ridiculisait lui-même.

[-Tandis que moi, l'homme derrière le masque, JE NE SUIS RIEN ! REGARDE-MOI !] Il hurla. [-Je suis un lâche ! Un faiblard ! Je suis une victime qui ne fait que subir, encore et encore, sans jamais riposter. Personne ne m'aime, personne me veut de moi, personne ne croit en moi. Je ne sers à rien, je ne vaux rien.] Dit-il entre ses dents serrées. [-JE SUIS INUTILE !]

Tsuyo tomba à genoux et griffa son cuir chevelu avec fureur, murmurant sans cesse :

[-Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoipourquoipourquoipourquoi...]

Poussant un hurlement enragé, le vilain frappa le sol.

[-Je voulais juste être quelqu'un... Je voulais juste être un héros... Je voulais juste aider les autres... Je voulais juste que ma mère arrête de me regarder avec ces yeux remplis de pitié et de tristesse... Je voulais juste... Je voulais juste... Je voulais... Je voulais...]

Tsuyo se redressa et regarda ses mains.

[-Ces mains abîmées... Ces mains pleines de sang... Ces mains qui ont tués... Ces mains qui ont commis l'irréparrable... Quand je vois ces mains, je me demande... Quand est-ce que j'ai merdé ? Quand est-ce que ma vie a foirée ? Quand est-ce que je suis parti du mauvais côté ?]

Son expression était vide.

[-Est-ce que c'est arrivé quand le docteur m'a dit que j'aurais pas de pouvoirs ? Quand j'ai demandé à ce vieux héros aujourd'hui mort, Fire Buster, si je pouvais être un héros sans alter et qu'il a éclaté de rire ? Quand l'autre connard m'a dit de me suicider en espérant avoir un alter dans ma prochaine vie et que je l'ai cogné tellement fort que je l'ai mis dans un coma ? Quand j'ai attaqué cette fille la nuit et que je lui ai cassé le bras ? Quand j'ai rejoins ces combats illégaux dans des cages ? Quand j'ai fuis de chez moi ? Quand j'ai rencontré cette gamine sans-alter avec un bleu en forme de poing sur le visage et que j'ai massacré son père ?]

Il fit une pause pour reprendre son souffle.

[-Quand... Quand ?] Il soupira et regarda Katsuki [-Ça fait dix ans que Deadline existe, dix ans que je suis mort. Je ne suis plus qu'une ombre, un écho de l'homme derrière le masque] Il soupira encore, plus fort cette fois-ci. [-Peut-être que c'est pour ça que Deadline est si en colère ? Parce que je suis mort, parce que ce monde m'a tué... Je ne te dois rien, Bakugou Katsuki, mais si je dois te tuer, je me dis que je peux au moins te laisser apercevoir ce qu'il reste de Tsuyo Shori, l'homme derrière le masque, le sans alter qui a craqué sous la pression de ce monde, Deadline avant Deadline... J'ai franchi la ligne. En te tuant, je tuerais pour de bon ce résidus du passé, j'effacerais pour de bon la mémoire de Tsuyo Shori. Adieu, Bakugou Katsuki. Adieu. On se reverra en enfer.]

Le visage de Tsuyo... Non, de Deadline, redevint froid, inexpressif, calculateur. Le vilain prit son masque à gaz et le remit en place. L'homme masqué s'approcha du seau avec lequel il avait réveillé Katsuki tout à l'heure. Il restait environ 1/3 dedans. Sans gêne, il défit sa braguette et urina dedans. Après avoir fait son affaire, il remit ses affaires et secoua l'objet pour mélanger la pisse et l'eau. Satisfait, il alla du côté de la caméra et appuya sur le bouton de pause pour relancer le tournage. Parfait.

Maintenant, Deadline marcha jusqu'à Katsuki et lui donna un puissant coup de pied dans les côtes qui fit basculer la chaise et la fit tomber sur le côté. Ensuite, il alla chercher le seau et le plaça juste à côté de la tête de l'explosif sur pattes. Se mettant à genoux, le villain attrapa le crâne du blond et le souleva d'une main tandis qu'il tenait le seau de façon à ne pas le renverser avec l'autre. C'est l'heure de l'humiliation.

[-Le classique de la tête dans la cuvette des toilettes, tu connais, Bakugou ?] Demanda-t-il avant de lui plonger la tête dans le liquide.

Après vingt secondes, il releva sa tête, lui laissant le temps de reprendre son souffle et de peut-être supplier.



Pas de suppliques. Deadline replongea sa tête dans le seau. Le sans alter avait tout son temps. Ils pouvaient y passer quelques minutes ou quelques heures, ce n'était pas important. L'explosif sur pattes finirait bien par craquer au bout d'un moment. Et si il ne craquait pas... Eh bien, il finirait par mourir de la perte de sang dans les deux cas. Ça serait juste plus lent si il refusait de céder. Peu importe comment ça se terminait, la mort par hémorragie l'attendait dans tous les cas.
 
 
 
Tsuyo Shori
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Bakugou Katsuki
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# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Lun 15 Avr - 15:53

Le début du plan
ft Tsuyo Shori

°°° Sans alter °°°



Le bourreau l'accusait d'être responsable, indirectement de l'état des choses, de la société... Des raisonnements qui seraient passés à des lieues de l'adolescent colérique si sa situation n'avait pas été aussi critiquement désespérée.
En l'occurrence, la partie de son cerveau qui ne luttait pas contre la douleur, qui ne préservait pas ses dernières forces pour conserver une illusion de dignité face à une caméra qui filmait le pénible labeur d'éroder nerfs et fierté... le peu d'intelligence qu'il lui restait, ne pouvait qu'analyser les absurdités qui sortaient de la bouche du dément pour en tirer quelque sens, comprendre sa logique, chercher une quelconque emprise. A ce stade ce n'était plus une question de plans, de le tromper. Bakugou aurait dit n'importe quoi pour se sortir de cette misère, le problème, c'était qu'il n'y avait rien que Tsuyo semblait vouloir entendre. Pas de réponse magique qui stopperait la douleur sans être tué aussitôt.
Alors quand il avait rétorqué qu'il voulait être comme All Might, c'était sa façon de se défendre. De dire qu'il voulait, lui aussi, apporter quelque chose de positif au monde. Qu'il n'était pas qu'un bully égocentrique et arrogant. Qu'il était un futur héros. Il ne pouvait pas disparaître comme ça. En vain.

Il pouvait reconnaître qu'il avait été une petite ordure au collège mais il n'était pas que ça. Il devait changer, grandir, il le savait, et il n'avait pas besoin d'être capturé par un vilain au moins aussi narcissique que lui pour commencer ce travail. Ce type n'avait besoin que d'un symbole, d'un sacrifice. Il se foutait pas mal de qui il était vraiment.
Seulement, l'enjeu n'était pas que de convaincre Deadline. Les doutes rentraient en lui par toutes les brèches entaillées dans sa peau, chaque douleur atroce sans qu'il puisse répliquer marquait sa chair autant que son esprit. Les paroles du bourreau n'avaient pas besoin d'être sensées, pour s'inscrire au fer rouge au fond de sa conscience.
Parce qu'au fond, tout au fond, les êtres humains sont ainsi faits. Il fallait qu'il y ait une raison à la souffrance. Que tout cela soit gratuit, sans lien avec lui... qu'il n'ait même pas le statut de cible, qu'il soit juste ce réseau de nerfs, les vibrations de ses cris... alors que se rompaient un à un les fils de sa raison, dans cet effondrement, il fallait que cela ait un but, il fallait que Tsuyo ait raison, sinon, sinon, il n'existait pas, il n'était rien, tout ce qu'il avait vécu et ressenti écrabouillé jeté ne restait que cette immédiateté, qui se traînait, s'accélérait entre chaque coup et chaque monologue, enfer interminable, martyr instantané. C'était trop terrifiant, destructeur, de faire face à la mort sans autre explication. Cela dépassait l'entendement humain. Qui préfère... croire que c'est de sa faute.
Que ce n'est pas absurde. Que cela a un sens.

La douleur doit être canalisée dans une direction : si elle est provoquée parce qu'on la mérite... Si on subit par la conséquence d'un acte passé, on a encore un pouvoir. Une chaine de causalité. On peut comprendre, appréhender. La douleur n'est plus cette force illimitée et sans contours que rien ne saurait arrêter. Elle est désormais définie par des mots.
Ce masochisme, aussi destructeur soit-il, est la réaction naturelle de toute victime, un raisonnement biaisé qui permet à l'esprit de survivre à l'impossible.

Et Bakugou la possédait, toute la culpabilité pour attiser ce phénomène. Un terrain parfait. Qu'importait qu'il soit ou non une petite frappe, un mauvais exemple ou un vrai héros en devenir ? Même s'il résistait toujours à Deadline, le défiant sans effet et endurant autant qu'il pouvait, la tentation d'abandonner était toujours plus forte, d'aligner ses vues avec celles de celui qui maniait les couteaux, de se soumettre. C'était de l'instinct, c'était la loi du plus fort.

Il avait perdu depuis longtemps et les recherches de consensus, quand il avait admis qu'il avait fait du mal, qu'il s'était peut-être trompé, quand il avait affirmé qu'il pouvait changer... Deadline l'avait déjà poussé jusque là. L'adolescent était dans sa logique, dans sa vision. Et ça n'avait rien changé.
Plus le vilain s'avérait inatteignable, plus l'esprit se tordait, à la recherche de solutions qui n'existaient pas ; chaque échec à communiquer plus terrifiant, chaque mauvaise réponse l'oppressait davantage.

Tu es mauvais. Tu mérites ce qui t'arrive. Tu ne pourras jamais ressembler à All Might.
Changer ? Toute sa volonté et ce sincère vœu de s'améliorer, qui ne l'avait jamais quitté, mais dont le sens passait avec le temps d'un simple niveau de domination physique à une valeur morale à laquelle il aspirait... Tout ce qui l'animait, ce qu'il avait de meilleur ne fit pas même ciller le vilain.
Pour Katsuki, le jeu des questions n'avait jamais cessé. Dans ce jugement dont son existence était l'enjeu, il ne pouvait que perdre. Il était déjà condamné.
Il ne signifiait rien. Il ne pouvait se racheter. Parce que quelqu'un était tout-puissant, et c'était ce qu'il avait décidé.
Tsuyo avait bien réussi à inverser ses rôles, se faire l'oppresseur, et de ce dernier, une victime. Si c'était son but... Sans alter, martyrisé, renié, Katsuki était en train de voir toute confiance s'effondrer inéluctablement.

Dix chiffres.
Il retint son souffle, et l'homme fit une pause dramatique, arrêta le film, et retira son masque. La douleur attendue ne vint pas.

Alarmé, il fixait le vilain et son expression trouble, instable. Ce visage se tordait à présent d’émotions. Il avait retiré le masque. Il avait arrêté de filmer. Est-ce qu’il avait décidé d’en finir ? Etait-ce le sens de ce rituel, pourquoi une telle détresse sur ses traits ? Cet homme avait déjà tué, il le flairait, alors pourquoi ?
Paniqué, il parvint à faire rouler ses épaules meurtries, se tendant encore et encore contre la corde gonflée de sang. Au travers de la douleur, un relâchement, au niveau des poignets, est-ce qu’il ne penchait pas plus loin ? Son coeur battait à tout rompre, il mettait toutes ses forces dans cette lutte, faisant couler plus de sang de ses plaies, et sa tête se vidait, le vertige menaçant, faisant tourner la pièce et ce visage honni… Il ne voulait pas mourir comme un chien, pas comme ça, sans se battre !
Comme l'autre continuait à parler, il se calma un peu, rendant ses mouvements plus réguliers, par rotations des mains, et utilisa son bassin pour donner plus d’amplitude à ses efforts pour détendre les liens. La douleur qui le harrassait de toute part plaquait une couche humide sur ses cernes, une légère luisance sur ses joues et le clignement trop fréquent de ses yeux qui ne quittaient pas le fou du regard.

Ce qu’il disait ne faisait aucun sens. Ça n’aurait plus dû le surprendre à ce stade. Il fixait juste Deadline avec ses yeux écarquillés, comme un extraterrestre. Et l’autre se dévidait comme une bobine de fil sous ses yeux, comme un masque de cire qui fond, dégouline.
Pourquoi disait-il son nom, pourquoi s’adressait-il à lui, alors qu’il n’existait plus depuis longtemps à ses yeux ? Alors que depuis le départ, il n’était qu’un cadavre en sursis ? Au nom de quoi exigeait-il un spectateur à son show grotesque ?
De ce point loin, concentré où sa conscience s’était réfugiée, le dégoût gonfla comme une bulle. Des frissons violents.
Ça.
C’était ça qui l’avait abaissé de la sorte.
Cette serpillère qui rampait sur le sol.
Cette créature qui vomissait sa misère et se roulait dedans.

Terrassé par - une crise psychotique ? un énième volte-face, une nouvelle variante de monologue, sur le mode apitoiement sur son sort, semblant trouver un plaisir masochiste à déchirer sa persona, à écrouler son propre discours, Tsuyo se noyait dans son désespoir, et la figure aux yeux vitreux qui le toisaient se tordait sous la haine.
Horreur, émotions répugnantes, un tel être ne méritait pas de le toucher, d’exister dans son monde, de lever la main sur lui.
Il était brisé, un pantin à peine vivant, qui aurait dû s’écrouler depuis longtemps comme un mécanisme grippé. Une force mise en mouvement par des circonstances, par des émotions semblables à son passé avec Deku. Peut être que Deku avait eu plus de chance. Peut-être qu’il était simplement plus fort que cette caricature d’être humain.
Ce qu’il restait de Katsuki s’en foutait complètement. Et quand il se releva et énuméra la série de drames qu’avait été sa vie pathétique, il aurait ri s’il en avait la force, il aurait voulu rire et lui cracher au visage mais il ne trouvait que la force d’haleter, hoqueter comme étouffé par la souffrance, par la haine, par ce désespoir qui obscurcissait tout jusqu’au bord de l’inconscience.

Tsuyo n’avait jamais attendu de réponse. Il parlait, parlait, taillait dans sa chair et dans son âme comme pour le sculpter à son image ; créature pathétique, victime et bourreau, brouiller les limites, il venait étaler sa purulence, vomir sa haine de soi comme Deadline diffusait son poison. Tous ces mots remplissaient tout l’espace de cette maison vide et il se noyait dedans, dans un grouillement visqueux de lettres noires qui n’avaient jamais fait sens.
Il aurait voulu boucher ses oreilles, faire cesser tout, refuser ; il ferma les yeux. Se déroba à l’image de cet échec à masque d’homme qui prétendait clamer sa vie. A la faveur d’une pause, il découvrit ses crocs.
“Quand est-ce que t’as déraillé ?...” Le sifflement jaillit entre les lèvres déchirées. “C’est pas évident ? Tu aurais dû écouter le conseil qu’on t’a donné et te jeter du haut d’un toit ! Arrête de pleurnicher et ait un peu de cran, merde…”
Les paupières s’écartèrent comme des rideaux sur la vibration de deux points rouges. Les larmes qui passaient par saccades par dessus bord venaient lécher les bords d’un rictus désespéré.
“Donne moi ce couteau, je le ferai pour toi… Tu peux rien changer, ni toi, ni le monde. Les connards, les freaks et les zéros ne changent pas… Merci de le prouver…”
Le rire qui le secoua avait quelque chose d’hystérique et ne produisit que peu de son.
“Tu crois qu’il suffit de vouloir être un héros pour pouvoir le devenir ? Comment quelqu’un peut-être aussi naïf ? Si on peut pas être heureux autrement qu’en devenant héros, on devrait tous vous noyer à la naissance… ce serait plus charitable…”

Mais ses divagations elles aussi proches du délire n’avaient pas d’impact sur le fou, qui reprit son discours et couvrit sa voix. Son corps se tordait en vain vers l’arme, le siège vacillant sous ses efforts. Et à chaque mot qui passait, le froid repassait sur le visage du bourreau comme une couche de givre, toujours plus impassible, et le vrai masque finit par le submerger. Le masque du sociopathe.
Il ne bougea plus. Tout son corps s’était roidi.
Non, non, non, non, il n’était pas un mouton qu’on égorge, il n’était pas un prétexte pour le drame indécent d’une autre personne.
En proie à la panique, il essaya, en réflexe animal commandé par la survie, stupide et destructeur, d’activer son alter - en vain.
Ses mains étaient trop endommagées.
Il leva le goulot métallique comme pour se protéger, suivant l’homme du regard comme il le contournait pour approcher le seau.
Il écarquilla les yeux quand il le vit ouvrir sa braguette et commencer à se soulager. La tête lui tournait de l’absurde des évènements. Jamais ce type ne faisait le moindre sens. Jamais il ne mettait ses menaces à exécutions. Jamais… Dans l’immédiat. Il allait le rendre fou.

Il ne comprenait pas mais ne parvenait pas à détourner ses yeux de la scène. Cette image grotesque d’un homme qui pissait dans un seau, pendant que, goutte à goutte, sa vie s’échappait de lui. L’odeur d’urine monta âpre à ses narines. Pourquoi ? Deadline était-il exhibitionniste en plus d’être timbré ? La caméra tourna à nouveau.
Avant qu’il puisse comprendre, un coup de pied s’écrasait sur son flanc, lui arrachant un cri comme la chaise s’abattait, les plaies le cuisant, surtout celle du couteau qui s’enfonça plus profond sous le choc.
Une main le tira par les cheveux pour le soulever avec force, et ce n’est que quand il se retrouva face au récipient qu’il comprit l’intention du vilain.

Il ne voulait pas juste le tuer. Il comptait lui offrir la mort la plus répugnante et humiliante possible.

“Je le pensais pas, c’que j’ai dis avant ! Je voulais pas…”
Il ne voulait pas vraiment, que Deku se jette du haut d’un immeuble. Il ne voulait pas qu’on le pousse tête première dans des WCs, il ne voulait pas que ça aille si loin, que ça finisse comme ça.
C’était la honte et la répugnance qui faisaient trembler son corps quand sa tête creva la surface une première fois, son visage meurtri enfoncé dans le liquide douteux. La force du sans-alter était effrayante. Après une vingtaine de secondes, la torsion de son scalp l’arracha au supplice, il avait tenu bon et renifla pour remplir ses poumons d’air, gardant les yeux et la bouche hermétiquement clos, refusant que l’eau sale qui dégoulinait de sa figure ne le souille davantage. Les inspirs saccadés ne durèrent pas, Tsuyo renouvela bien vite le mauvais traitement. Il semblait prendre plaisir à augmenter progressivement la durée des immersions pour augmenter le stress du blond ; forcé de prendre de pleines bouffées en quelques secondes avant d’être replongé. Parvenu à 50 secondes, le manque d’air lui fit tourner la tête et une peur animale jaillit dans ses veines. Il commença à se débattre avec des forces qu’il ignorait avoir gardées, se jetant sur le seau pour le renverser avec son poids ; la punition ne se fit pas attendre, il ne put que reprendre imparfaitement son souffle sous les coups, la respiration sifflante ; et il faisait tout pour se soustraire à la main qui le tirait vers le seau, arrachant quelques épis blonds. Il entama une grande inspiration ; on l’interrompit par le bain d’eau puante.

Une minute. La poigne de fer l’empêchait de remonter. La conscience qu’il avait la tête sous l’eau n’y fit rien ; des bulles chatouillèrent son visage quand le liquide s’engouffra dans sa gorge, dans son nez, happé par un besoin vital d’oxygène. Cette fois Bakugou s’étrangla, toussa et recracha le mélange ignoble quand il fut dressé face au masque, avalant un mélange d’air et de liquide dans ses respirations saccadées. On ne pouvait pas voir de larmes sur le visage mouillé, plissé par des grimaces de souffrance. Ses mèches collées, trempées, le nez cassé d’où couraient des filets roses, le fier étudiant de UA avait l’air plus piteux que jamais ; il fermait toujours les yeux comme si sa vie en dépendait, mais cela n’aurait pu le sauver. Une plongée. A chaque fois, quelques secondes de plus. Il tenait de moins en moins longtemps.
Il se noyait. Et il se noyait encore. La souffrance embrasait tout son crâne, comme si on avait enfoncé des aiguilles par son nez ; la poitrine entière brûlait, ses poumons dangereusement gagnés par l’eau ; il se battait de toutes ses forces pour échapper à son sort mais il était restreint par le siège et les pleines poignées de cheveux arrachés n’y changeaient rien, ne restait rien que la peur réflexe dans chaque cellule de son corps.
Pour ne pas mourir, on ferait n’importe quoi. Il avait oublié que s’il cédait, il se condamnait à une fin rapide, selon la promesse du vilain. Il avait oublié son propre nom.
Entre deux vomissements, quelque chose qui ressemblait à un stop franchit les lèvres du supplicié.
On le laissa suspendu là, un instant. L’eau dans le seau, d’un niveau bien plus bas, clapotait, juste en dessous. Une seule chance.
“Arrête, arrête, je veux pas, arrête !”
Il crachotait encore, étouffant, et les filaments se rejoignait sur son menton pour se rompre et dégringoler sur le sol comme la bouche s’ouvrait et se refermait, cherchant les mots autant que l’air.
“Ce que tu veux je le ferai alors arrête…” sanglotait le garçon. Et chaque seconde d’oxygène offerte lui rappelait davantage que le vilain n’avait pas une fois prêté attention à son existence ; que son impuissance était complète. Il n’allait pas commencer à montrer de la merci maintenant.



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Tsuyo Shori
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# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Mar 23 Avr - 12:22
 

 

 

Le début du plan


PV Bakugou Katsuki
 


 
 
C’était, comment dire, hmm, c’était -- c’était thérapeutique, dans un certain sens, cette séance de torture. Un sens sombre et tordu, déformé au-delà de la reconnaissance, certes, mais ça l’était tout de même. C’était un peu comme quand vous êtiez très, très en colère, et que vous alliez cogner quelque chose aussi fort que possible. C’était comme quand vous êtiez énervés et que vous lâchiez un bon flot d’insultes bien grasses pour vous calmer. Ou, alors, comme quand vous aviez l’esprit embrouillé et que vous décidiez de sortir et de courir pour vous rafraîchir les idées. C’était un peu comme ça, m’voyez?

Pour Tsuyo – Pour Deadline, c’était un genre d’exutoire, une séance de détente. C’était une pensée cruelle, mais le monde lui-même était cruel. La vie était cruelle. La vie était injuste, dure, implacable, impardonnable. Elle ne vous laissait aucun répit. Elle vous foutait à terre et même quand vous étiez au sol, elle continuait de frapper, elle continuait de cogner, elle s’en fichait que vous soyez déjà à terre, que vous soyez déjà à bout de forces, que vous n’en pouviez plus. La vie tapait, et frappait, et battait, et elle ne s’arrêtait jamais, jamais, jamais, jamais. Ça continuait, encore et encore et encore. Et cette vie de chien, si elle était si violente, si froide, si mordante, pourquoi est-ce que Deadline ne pourrait pas l’être ?

Le sans-alter se vengeait du monde, de cette société. Il avait trouvé un objet, un être, sur lequel canaliser toutes ces émotions mauvaises et lourdes qui le hantait et il en profitait. Toute cette rage, toute cette colère, toute cette furie, ce sentiment d’impuissance, de faiblesse, de désespoir... Tout ça, tout ça, on le lui avait donné, ça avait été forcé en lui, et maintenant, l’homme aux cheveux blancs laissait éclater la bulle, il brisait ses contraintes et décidait de transmettre ces émotions. Il les répandait par la violence, par le sang, par la souffrance, par le meurtre.  

Ce qu’on lui avait fait subir, Deadline le faisait subir à Katsuki mais en accéléré. Il compressait un dosage de vingt-et-une année de douleur et l’administrait en même pas une heure. Oui, ça ne faisait même pas une heure que le sans-alter avait réveillé le blond, même pas une heure depuis qu’il avait commencé à lui parler, à l’interroger et à le torturer. Même pas une heure. En moins de soixante minutes, il brisait en mille morceaux l’esprit de l’apprenti-héros et le réduisait à néant.  

Là, devant la caméra, une poigne de fer sur la tête d’un gamin, lui plongeant la tête dans un seau de pisse et le noyant dedans, le vilain masqué se sentait fort. Il se sentait puissant en voyant cet enfant attaché, sans défenses, se débattre et haleter et tousser. Il avait une vie entre ses mains et à tout moment, il pouvait l’éteindre, il pouvait souffler sur la flamme et personne n’était là pour l’empêcher. Héros ? Il n’y avait nul héros présent ici. Seulement un fou et sa malheureuse victime. Comme d’habitude, les héros n’étaient pas là lorsqu’on avait le plus besoin d’eux. Comme d’habitude, les héros n’arrivaient pas à la dernière minute pour sauver le pauvre petit garçon et arrêter le grand méchant très méchant.  

Comme d’habitude, il n’y avait personne.

Personne.

Les héros étaient juste des idoles traîtresses. Des faux dieux élevés au-dessus du commun des mortels alors qu’ils étaient tout aussi faillibles et enclins à l’erreur que le reste de la populace.

Si tu voulais être sauvé, tu devais te sauver toi-même. Tu devais forger un “toi” assez fort pour te sauver. C’était comme que Tsuyo Shori était mort. C’était comme ça que Deadline était né. Il en avait eu marre d’attendre les héros, il en avait eu marre d’attendre que quelqu’un, n’importe qui, lui tende une main, lui dise que c’était bon, qu’il était sauvé, que tout irait bien désormais. Personne ne l’avait aidé et il en avait été réduit à s’aider lui-même. Avait-il un autre choix ?

Dans son désespoir, Katsuki tentait, sans succès, de se jeter sur le seau, de renverser l’objet maudit, mais Deadline tirait sans ménagement sur les cheveux blonds de l’adolescent pour l’éloigner. Ceci fait, il le frappait une, deux, trois fois dans le ventre pour lui faire comprendre qu’il devait se laisser faire, qu’il ne devait pas ruiner le spectacle, qu’il avait mérité ça et qu’il n’y avait pas d’échappatoire possible, puis il le replongeait dedans. 1... 2... 3... 10... 30... 40... 50... 60... 80... Une minute et vingt secondes. Une minute entière et vingt secondes. Il n’y avait aucun doute qu’à la prochaine augmentation de temps, Katsuki n’allait pas tenir, il allait se noyer pour de bon et mourir ainsi, les poumons remplis d’eau et d’urine.

Le sans-alter lui laissait une chance, une seule chance, de ne pas mourir ainsi, de crever avec un peu plus, un tout petit plus de dignité, si tant est qu’il lui en reste. Il laissait à l’étudiant le temps de reprendre son souffle, suspendu au-dessus de l’eau, suspendu au-dessus de sa fin, les yeux rouges de l‘apprenti-héros fixant ce liquide douteux qui allait étouffer la flamme qui représentait sa vie si il ne se décidait pas.



“Arrête, arrête, je veux pas, arrête ! Ce que tu veux je le ferai alors arrête…”



Haha...



Hahaha....



Hahahaha...



HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! HAHAHAHAHAHA!  



GAGNER! DEADLINE AVAIT GAGNE! Ce gamin, il l’avait brisé, il lui avait fait plier le genoux, il l’avait fait supplié. Devant la caméra. Devant le vilain qui l‘avait humilié. Deadline. Avait. Gagné. HAHAHAHAHAH! Il sentit un rire bouillonner dans sa gorge et se battit pour le garder à l'intérieur, pour l'empêcher de sortir.



Victoire.



Le sans-alter baissa un tout petit peu la tête de l’explosif humain, le rapprochant de l’eau pour lui faire croire qu’il allait le replonger, et quand le garçon lâcha une autre supplique, demandant – priant à ne pas retourner dedans, l’homme aux cheveux blancs l’en éloigna et renversa lui-même le saut.

[-Félicitations, Bakugou. Félicitations. Tu vas avoir le droit à une mort un peu plus digne que celle-là.]

Deadline releva le garçon et la chaise.

[-Te souviens-tu de ce que je t’ai dit tout à l’heure? Que si je devais te torturer pour entendre tes suppliques, je te laisserais te vider de ton sang et périr petit à petit, ton corps devenant plus froide et engourdi à mesure que le temps passe ? Je n’ai pas menti.]

Le vilain prit la lame qui était toujours planté dans le bras gauche du jeune homme et l’arracha d’un coup sec, arrachant un dernier cri de douleur à sa victime et provoquant un flot de sang maintenant que le couteau ne retenait plus une partie de l’hémorragie.

[-Nos chemins se séparent à présent.] Dit-il en allant vers la caméra. [-Te regarder mourir ne m’intéresse pas plus que ça et filmer ta fin ne m’apportera rien de plus. C’est une fin quelque peu anti-climatique, je l’admets. Pas de grand monologue final ou je ne sais quoi, tu supplie et ça s’arrête. C’est plutôt déprimant en soit, mais...] Deadline appuya sur le bouton d’arrêt de la caméra. [-Ceci est un adieu, Bakugou Katsuki. On se reverra en enfer, comme promis.]

Le vilain souleva la caméra et quitta la pièce en emportant sa prise avec lui. Ce qui arrivait à Katsuki n’avait plus aucune importance pour le vilain désormais. Son objectif était atteint. A présent, il ne lui restait plus qu’à faire un peu de montage puis l’envoyer aux médias et poster le tout sur Internet.  

Sa lutte pour les sans-alters commençait pour de bon.
 
 

 

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Bakugou Katsuki
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# Re: Le début du plan(PV Bakugou Katsuki) [+16 - Scènes de Torture] [Terminé]
Mar 7 Mai - 1:41

Le début du plan
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°°° Sans alter °°°



Ce qui est laid, ce qui est sans valeur, ce qu'il y a de pire dans la nature humaine. Pourquoi décrire ce qui est sale, ce qui rampe, ce qui suppure l'esprit ? Ces vers qui grouillent dans notre bas-ventre et ramènent encore et encore nos yeux hallucinés vers les mêmes images. Une petite fenêtre d'un navigateur douteux où bougent confusément des formes, et dans les pixels animés d'une ombre mal encodée, on distingue, une bouche tordue, sur des mots misérables.
Des tas de mains, des tas de doigts, sur des souris, sur des écrans tactiles, qui cliquent dans les options, HD. Pourquoi ? Pour l'interdit, pour le tabou, pour voir la mort de près et tout ce qui rode près d'elle. Un code, des copies, une image, illusions. Démultipliée, l'horreur, dans tant de mains, dans autant de miroirs. Internet. En quête de quel vide inspectent-ils leur âme ? N'en déplaise à Tsuyo, ceux qui passent la censure, ceux qui vont jusque là, ceux qui veulent tout voir, ils s’enivrent au suc de la putréfaction, plus bas, toujours plus bas, plus qu'ils n'écoutent ses mots.
Mais cela, sans doute, n'est pas pour lui déplaire. Celui qui met en scène toute cette opérette qui ne mérite pas le nom de grotesque, pour avilir. Par delà les discours grandiloquents, il n'y a que des marionnettes qui marchent sur des corps pour leur briser les membres, en faire des araignées désarticulées, des choses pathétiques pendues à leurs fils, comme elles. Qui t'a fait ? Combien vas-tu en prendre ? Répéter les mêmes gestes, les mêmes humiliations, ce petit cirque petit cercle bien fermé, bienvenue chez les freaks. Arrache les ailes d'une mouche. Perce un bouton de pus. Roue de coup, celui qui est au sol.
Et le joueur de flûte de Hamelin, qui maintenant porte un masque, sous prétexte que les habitants ne l'ont pas écouté, il diffuse sa musique et sa danse sur des ondes cryptées et tous les rats sortent de l'ombre. Suivez, suivez, vous les rats, vous les enfants, bourreaux ou victimes, savez-vous seulement qui vous êtes ? Suivez, suivez, le pont n'est plus loin, suivez, tous ensemble, car nous allons voler.

Qui se soucie, parmi les voyeurs, les rebelles, les pervers, de la détresse de cet être qui n'est même plus humain ? Au travers d'une fenêtre, d'une image, son distordu, juste un symbole. Quelques traits saupoudrés en guise d'identité. Une première place pour la gloire. Une école pour l'institution. Et un visage pour l'orgueil. Clic, clic. Slap, slap. Cela n'a rien d'exceptionnel, à part les titres aguicheurs et vulgaires, des images au travers des fenêtres des écrans qui fendent la nuit de froides lueurs, juste un peu de misère, parmi toute la lie. Ce qui retient leur souffle, surtout, c'est le spectacle de la mort.

Mais cela ne meurt pas. Lorsque l'extrait laisse place à une publicité quelconque, à quelque pornographie, à quelque chat écorché, en quelque ailleurs d'une réalité douteuse, cela respire toujours, à peine, difficilement. Le sang qui écoule son rouge vif est la seul pureté qui soit. S'il pouvait tout laver... tout éteindre...

Écroulée terrassée la forme trapue pèse sur les liens. Cela ne meurt pas. Le corps dans toute sa résilience dégueulasse crache et tousse, vomit et éructe, décidé à se convulser jusqu'à ce que toute cette merde soit expulsée des poumons.

L'oeil sans visage est parti. Dans le silence nouveau résonnent râles et sanglots saccadés. Abandonné, cela pleure, nerfs arrachés, recroquevillé dans la honte. Cela ne pense pas, animal, cela ne veut pas survivre. L'épuisement et le sang qui s'écoulent sont une mort plus supportable. Si le bourreau ne revient pas, s'il peut juste se laisser dissoudre cela ressentira peut-être même une abjecte reconnaissance.

Le corps pèse de plus en plus sur la corde, s'affale vers le sol. Bientôt cela se termine. Une tête aux yeux hagards, vitreux, se rapproche des genoux, des filets de bave mêlée de sang dégoulinent des lèvres flasques.

Lentement, lentement, les coins de la bouche se crispent, se relèvent. Cela tire jusqu'à former un genre de sourire.

La corde ne le tient plus. Relâchés par la lutte, les liens sont détendus.
Dormir serait plus facile. Mais qui sait comment s'écoule le temps ? L'idée que le monstre puisse revenir serre la poitrine de peur.

La peur électrise. Cela gigote, se faufile. Glisse, sans faire tomber la chaise, les liens cruels remontent, remontent, raclent la gorge... Cela se retrouve à genoux.
L'air soudain sur les plaies ravive la douleur.

L'agonisant se relève, chancelant. La menace de Deadline comme un aiguillon pour le pousser à fuir. Oh, cela fuit. Sans demander son reste. Atteint un escalier, se tient aux murs. Trébuche et marmonne à voix basse des non-sens oubliés, pour ne pas tomber, céder à la terreur qui exige de s'accroupir et de se balancer là, cacher son visage entre les genoux, se balancer, se cacher, ne pas voir pour ne pas être vu.
Avance encore. Le coeur ébranle son torse et la traînée sombre laissée derrière lui, épuise peu à peu ses chances de survie.

Une porte. Cela reste, comme égaré, face à elle. Cela craint que l'unique sortie soit verrouillée. La peur si forte le paralyse. Tenter d'ouvrir, prendre le risque de savoir, entre deux futurs, si cela sort s'en sort ou meurt là, écroulé contre un obstacle infranchissable. Si seulement il avait son alter...

De nouveaux pleurs dévalent les joues et des gémissements l'étranglent à cette idée, nouant son ventre d'angoisse.

Les yeux fermés, titubante, la chose dénaturée atteint la porte. Cela s'appuie contre, se laisse tomber sur la poignée. Cela veut sortir. Peut-être, cela veut vivre.

Lorsque s'ouvre l'issue, il est entraîné tombe à l'extérieur, jambes trop faibles pour ne pas trébucher sur le pallier. Le métal résonne sur le béton et le fait tressaillir.
Tsuyo peut-être juste derrière lui. Il doit se relever, il doit, doit... Le corps roule sur le côté, se hisse douloureusement. Des yeux jaunis fixent l'extérieur nocturne avec stupidité.

Par réflexe, cela s'éloigne, boîte d'appui en appui, au hasard. Ces rues sont désertes, des pavillons, des résidences... Il pourrait sonner à un de ces halls, mais l'idée même est trop épuisante. Marcher, un peu plus loin, cela suffit.

Lorsqu'il a parcouru deux cents ou trois cents mètres, il s'arrête, à équidistance de deux lampadaires. Deux ombres se détachent de son corps, comme pour pointer deux directions différentes.

Les idées se font rares dans leur glissement visqueux. Il... a besoin d'aide. Il a besoin de secours. L'image rassurante d'All Might, de son sourire victorieux se présente à lui. Celle d'un autre sourire, plus chaleureux, plus personnel, celui de Kirishima. Et puis une autre silhouette, main tendue vers lui.

Des larmes tombent de son nez, s'écrasent sur le goudron.

Personne n'est venu pour lui. Au final, le vilain a raison. Personne n'est venu.

Il ne bouge plus, au seuil du halo. Le sang imbibe son pantalon, gonfle les coutures, peu à peu. Il fait frais. Le vent qui s'est levé fait frissonner sa peau meurtrie.

Il a besoin d'aide, mais il ne veut croiser personne. Il ne veut pas qu'on le voit. Il ne veut plus qu'on le voit. Rester debout est trop difficile, alors il s'accroupit.

Tu n'es même pas capable d'appeler au secours ? Tu ferais mieux de crever.

Quelque part, un chien aboie. Ne venez pas par ici, songe une forme étendue sur le sol. Le béton dégage une odeur d'humidité. Dans le ciel Mars parvient à rivaliser avec les étincelles de la ville.
Des voix, des sons dépourvus de sens. Sirènes rouges et bleues. Obscurités moites.

Cela ne meurt pas.


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D'abord, un hôpital. Conscience qui va et vient. Il aperçoit ses parents, et il lui semble aussi qu'à un moment, Kirishima était là, mais peut-être que c'était un rêve.
Dès qu'il est suffisamment remis de l'anémie, les enquêteurs l'interrogent. Il délivre la description de Deadline, avec, sans le masque. Sa voix qu'il n'oubliera jamais. Ses traits et puis son nom. Tsuyo Shori.
La vidéo, elle a bien été publié, mais au bout de quelques heures, la censure se met en place et bientôt il faut de la chance pour la voir apparaître, ou accéder au dark web.
Recovery Girl le soigne efficacement, mais l'état de ses mains... La peau déchirée et brûlée au deuxième degré, et des nerfs sont touchés, de même que ses glandes sudoripares.
Un calme absolu règne sur la chambre d'hôpital après son annonce. Jamais l'explosif n'a été si silencieux.
Il ne sait pas s'il va récupérer son alter.
Il faut attendre que la peau guérisse, en aidant par des soins réguliers de Recovery Girl. Trop vite, et le tissu cicatriciel risquerait de bloquer les pores.
Il faut attendre.



Bakugou Katsuki
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